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Bonsoir,Pigling-Bland a écrit :C'est encore une honte : il est présenté comme des suppléments des récits courts qui sont en fait le contenu de :
Marsupilami 0 de Franquin et
Houba : l'horrible charcutage du "nid des marsupilamis" supprimant toute référence à Spirou, Fantasio et Seccotine.
Par contre il faudrait voir s'il s'agit de reproduction de planches originales ou de reproduction en noir et blanc ou de planches couleurs. C'est probablement notre ami Mr Coyote qui est le mieux placé pour nous en parler, ou d'autres spiroutistes belges. Si ce sont des planches reproduites ça m'intéresserait.
Le Marsupilami en version originale
par DANIEL COUVREUR
La collection Marsupilami compile les dix premiers volumes de la série, auxquels André Franquin avait collaboré étroitement avec Batem. Chaque tome est enrichi des fac-similés d'une histoire courte de Franquin, de croquis de travail inédits du maître et de dessins rares. Le premier volume paraît ce mardi.
Le 31 janvier 1952, il y a soixante ans, le Marsupilami posait son premier bond de fantaisie dans le Journal de Spirou. Le petit animal était né dans un vieux tram de la ligne reliant Bruxelles à Waterloo, où André Franquin logeait chez Jijé, le maître de l'Ecole belge de la bande dessinée. « C'était juste après la guerre. On passait le temps en imaginant des gags. Un jour, en voyant le receveur de tram, on a imaginé qu'il aurait besoin d'un organe supplémentaire, une longue queue de rat avec laquelle il fermerait les portes pendant qu'il distribuait les billets. Mais ce n'est que pas mal d'années plus tard que cette idée a ressurgi, sous la forme du Marsupilami, un animal fabuleux qu'il faut aller chercher dans un pays où personne ne va ! »
« Le Marsupilami est amusant à dessiner parce qu'on trouve toujours des gags nouveaux avec cette queue, expliquait André Franquin. Je n'ai jamais retrouvé un tel personnage aussi sympa, agréable, bondissant, drôle. En fait, il m'était indispensable et je ne le savais pas ».
Quand Franquin a consacré un album entier des aventures de Spirou et Fantasio au nid du Marsupilami, beaucoup l'ont pris pour un fou. Comme le rappelait le critique français Numa Sadoul, Franquin a été montré du doigt. « Tu emmerdes ton monde que c'est pas possible ! », lui a dit Jijé. Mais les lecteurs en ont jugé autrement. L'album du Nid des Marsupilamis a été un énorme succès populaire.
Ensuite, le Marsupilami a longtemps accompagné Spirou et Fantasio. Entre 1955 et 1981, André Franquin, lui a dessiné des gags sur mesure et des histoires courtes dans le Journal Spirou, avec ses complices Will et Yvan Delporte. Puis, il a laissé le Marsupilami se reposer, en attendant de « retrouver la bonne carburation et les bonnes idées ».
En 1986, une petite équipe se forme autour de Franquin pour créer une nouvelle série exclusivement consacrée au Marsupilami. Le scénariste Greg entame avec le jeune dessinateur belge Batem le récit de La queue du Marsupilami. Ce premier album se vend à plus de 500.000 exemplaires. Le second épisode, Le bébé du bout du monde rencontre le même succès mais Greg choisit d'en rester là. Yann le remplace. Mars le Noir, Le pollen du Monte Urticando et Baby Prinz installent le Marsupilami parmi les valeurs sûres de la bd franco-belge. Franquin nous quitte en janvier 1997 après le neuvième album du Marsupilami, Le papillon des cimes. Batem veille aujourd'hui seul aux destinées du petit animal.
La collection du Soir vous propose de redécouvrir les dix premiers albums du Marsupilami, enrichis de cahiers bonus reprenant les fac-similés des originaux des histoires courtes imaginées par Franquin avant 1981. Des croquis de Franquin, réalisés notamment lors des séances de travail avec Batem, complètent cette édition exceptionnelle.
Une aventure partagée dans le fou rire
Franquin prenait énormément de plaisir à partager et à transmettre son talent. Il formait un vrai duo avec Batem, le nouveau dessinateur du Marsupilami : « Il va transformer le personnage et il en a le droit, disait-il. Mais ça restera toujours le Marsupilami évidemment ». Franquin aurait pu se contenter de suivre la série de loin mais il ne parvenait pas à se détacher de son personnage. Il a continué de jouer le metteur en scène, le chef d?orchestre, l?inspirateur graphique : « Les réunions de travail se déroulent chez moi. On rit beaucoup. J?apporte des idées pour le scénario. Batem intervient de plus en plus. On sent ce qu?il veut et c?est intéressant. Il sera un jour en liberté avec ce personnage. Il ira très loin ».
Batem se souvient avec émotion de ces réunions : « Franquin était l?auteur de tous mes livres de chevet. Quand il m?a invité à venir travailler avec lui dans son atelier, c?était comme entrer dans un conte de fées. Il était si gentil qu?on a travaillé trois ans ensemble avant qu?il n?ose me demande s?il pouvait me faire des remarques ! Le Marsupilami lui avait redonné le plaisir de dessiner. Il sortait d?une période de déprime où il se prenait, disait-il, pour ?une pierre plate sur un caillou?. Et là, il se remettait à courir et à sauter ».
Quand Batem et Franquin s?asseyaient côte à côte à la table à dessin, il n?y avait ni élève ni maître : « C?était un grand c?ur. Il aimait encourager les jeunes. Il m?a appris à simplifier mon dessin. On faisait le découpage et les croquis des albums ensemble dans de grands fous rires bien gras, pendant 7 ou 8 heures d?affilée. Armé de ces brouillons, je rentrais chez moi pour réaliser les planches. Il ne m?a jamais considéré comme sa petite main. Je suis très fier du chemin qu?il m?a aidé à parcourir. Après les neuf premiers albums, il m?a appelé un jour pour me dire : ?Il faut que tu t?envoles?. Mais je suis tout de même revenu régulièrement le voir pour prendre ses bons conseils. »