Cet album est celui qui a le dessin le plus différent de d'habitude, et c’est permis, bien entendu. C’est juste qu’à mon sens, c'est celui qui s'éloigne le plus du style de Franquin. Ce n'est pas une obligation: ce n'était pas même pas l'auteur original, bien sûr. Mais j'ai réalisé que la plupart des auteurs qui ont suivi ensuite, ont eu tendance à plus ou moins imiter son style, pour gagner une certaine homogénéité, à quelques exceptions près, comme
Machine qui rêve. La collection “Le Spirou de…” permettait une certaine liberté dans le dessin, mais justement, tout le monde ne l'a pas prise.

C’est Flix, uniquement, qui a fait vraiment son propre style de dessin.
Évidemment ce n’est pas la première fois qu'on explore un pays communiste, même si ce n'est pas la Russie (se rappeler de
Moscou et de
chez les soviets). Cette atmosphère d'être juste avant la chute du mur de Berlin, ça ancre le récit dans les années 1980, en plus d’être davantage “politique” que l’album sur
Moscou, situé juste après ladite chute (on sent qu’ils voulaient raconter autre chose que le vol de la momie de Lénine, de base).
Utiliser Zantafio, ça n'arrive pas souvent dans cette collection, et j'avoue, il n’ a peut-être jamais été si dangereux.

Il est toujours dangereux chaque fois qu'il se retrouve vêtu de l’uniforme d'une dictature, bien sûr. Mais là, ce qu'il comptait faire, c'était littéralement tuer son cousin s'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, et il s'en est fallu de peu que ce soit le cas.

Le Comte a dû s’endurcir après s’être fait avoir dans L
e faiseur d'or par la soi-disant torture d'un homme qui n'était même pas Spirou, mais un complice de Zantafio déguisé. Depuis, Pacôme s’est sans doute dit qu'il ne devrait plus céder au chantage.

Peut-être que ça explique son refus, même si ça peut paraître choquant, de mettre la machine à faire les diamants en route. Et quand bien même (le vrai) Fantasio risque de se faire exécuter sous ses yeux.
Il m'a fallu un bout de temps pour remarquer le clin d'œil à Noé, ce gardien de zoo qui a appris leurs tours aux singes, un clin d'œil certain à
Bravo les Brothers. Mais il semble avoir marqué beaucoup de monde, même s'il est apparu dans une histoire courte. Se souvenir aussi de son rôle plus prépondérant dans
La lumière de Bornéo.
Call back toujours, avec l'emprisonnement préalable de Fantasio dans les cellules d'un pays germanique, avec encore une fois une torture assez subtile pour qu'elle puisse passer sans censure. En l'occurrence les lumières qui s'allument et qui s'éteignent brusquement. Mais pour une personne très sensible, on imagine ce que ça fait soit de ne pas pouvoir dormir quand elles sont allumées, soit de ne pas voir ce qu'elle fait quand elles ne le sont pas. Et on le sait, Fantasio est un misophone doublé d’un nerveux, s’il était hypersensible en prime, ça ne m’étonnerait pas.
Si une fois de plus Spip a été rendu mutique,

c'est une idée de génie par contre que celle de se débrouiller pour que Spirou se retrouve dans l'uniforme, sans pouvoir l’enlever ensuite.

Pas vraiment de défaut, sauf Momo. En elle-même elle est plutôt sympa, quelqu'un d'intrépide qui cherche à rétablir une vérité, et à libérer son pays. Ce qui me chagrine, c'est sa relation à Spirou. On nous les montre qui se tendent des perches, mais ça ne sert à rien puisqu'ils finissent séparés. Bref encore une nana OSEF qui aura traversé son existence pour pas grand-chose.
