Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4560 du 03/09/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/bonne-rentree/
Un numéro spécial Retour de vacances, qui a beau souhaiter une bonne rentrée, la plupart des histoires sur ce sujet se passent avant la rentrée, que ce soit le dernier jour des vacances ou sur le chemin de l’école. Quoi qu’il en soit, cette perspective n’enchante pas Les cavaliers de l’apocadispe qu’on voit sur la couverture, bien que jouant dans un environnement bucolique aux habituels bleus et verts tendres de Libon, avoir l’air maussade, Olive, le plus sensible, pleurant même dans son coin qui est aussi, nouvelle occasion d’admirer la maîtrise dont fait preuve Libon en composant ses images, un de ceux de la couverture. Dans l’histoire courte Les cavaliers de l’apocadispe passent une journée nulle, le titre s’explique par le fait que malgré toutes leurs tentatives (« Cette fois, on va bien s’appliquer », dit Ludo, «Allez ! On se concentre ! » lui répond Jé, parlant de leurs efforts pour s’amuser. S’appliquer pour s’amuser, admirons le sens du dialogue de Libon), ils n’arrivent pas à se sortir de l’esprit que c’est leur dernier jour de vacances. Dans la page de présentation intitulée Dans la tête de Libon, celui-ci, à propos de la « zone hippocritique », parle de ses fameuses ellipses narratives (qui ne doivent pas être trop nombreuses pour ne « pas perdre les plus jeunes lecteurs »), mais surtout attire l’attention sur le fait que « Un de mes éditeurs-qui se reconnaîtra s'il est encore en état de lire le journal-m'a toujours reproché de faire les pupilles des yeux de mes personnages trop petites. Le petit point noir dans l'œil, si vous préférez. Il trouvait que ça nuisait à l'efficacité. J'ai toujours combattu cette idée, ce qui ne l'empêche pas de me tanner avec ça depuis facilement 20 ans» et que «Quand je faisais Animal Lecteur avec Salma, il me reprochait de ne pas dessiner tous les petits gags rigolos dont il truffait chaque case dans le scénario. » Libon a eu raison de refuser, il n’est pas Franquin, dessinateur animiste dont chacun des multiples détails dont il truffait ses dessins semblait prendre vie, ni Fabrice Erre, dont le dessin est lui aussi plein de détails amusants incongrus (parmis les objets qui volent partout lorsque les Fabrice défoncent la porte d’enthousiasme dans leur Édito de retour cette semaine, on distingue un bonnet de Schtroumpfs...), ni Nob, dont les détails sont chez lui signifiants (l’affiche de Mireille l’abeille dans la chambre de Bébérénice). Chez lui, tout est conçu en fonction d’un unique niveau narratif, le plus percutant, et tout y concourt, dialogues et mise en scène, on l’a vu, mais aussi pas de détails qui pourraient en distraire, et attention portée au coeur et acteurs de l’action, en l’occurence les personnages importants, tracés à traits épais et noir, alors que tout le reste l’est d’un trait clair, et donc de toutes petites pupilles dans de gros yeux pour en faire ressortir la blancheur (ou le vert clair des lunettes de Ludo) qui donne de la luminosité et de la vivacité aux visages qui eux sont assez ramassés (les traits noirs épais, donc) : un contraste très expressif. Bouzard a aussi réalisé une histoire courte, La nuit d’avant, où il se représente enfant dans un cauchemard de veille de rentrée, allant à l’école en pantalon de pyjama, poursuivi par une horde de barbares. Un des intérêts d’un magazine de BD est d’y publier des histoires courtes où les auteurs peuvent essayer de nouvelles techniques, comme ici, où Bouzard a dessiné les hirondelles bavardant avec le jeune Bouzard directement en grandes taches de couleurs, sans traits délimitants.
Si la rentrée n’enthousiasme ni Les cavaliers ni le petit Bouzard, en revanche, la vampire de Manoir à louer, pour laquelle l'école a été une série de tortures au sens propre, estime que cela lui a fait comprendre comment fonctionnait l’humanité. On retrouve bien là la méfiance de Lewis Trondheim envers l’humanisme de façade. Point de vue proche, mais version joyeuse dans Pernille, les enfants barbares et monstres se réjouissent naturellement de la rentrée, où ils vont pouvoir de nouveau se battre avec leurs camarades, et dans L’épée de bois, l’école où l’on apprend à devenir tueur de dragon (qui ici sont échappés d’une nouvelle version de Pokémon) n’est bien entendu pas non plus une partie de plaisir. Ceci dit, si dans les écoles des mondes enchantés la violence est une école de vie, l’étude de l’histoire humaine récente, le XXe siècle, dans Une nouvelle année au lycée, une page du blog de Fabrice Erre, qui est professeur d’histoire derrière son avatar d’éditorialiste, elle, désenchanterait plutôt les élèves. Comme l’an dernier à la même époque, Spirou publie des gags des Jumelles de Rizbo. Avec ce rithme de parution, il faudrait une quarantaine d’années pour prépublier l’équivalent d’un album. J’espère que l’on reverra plus tôt des pages de ce dessinateur dont le style de dessin comme l'humour décalé pourrait venir du Psikopat, et dont le père des jumelles fait partie des de plus en plus nombreux personnages de BD quarantenaires contemporains vêtus d’un chandail marin, à rayures bleu et blanche.
Un autre avantage d’un magazine de BD tout public, qui contient de nombreux types de personnages, on y voit que ce n’est pas la rentrée que pour les enfants : chez les vieux, on apprend que ni Gary C. Neel le cow-boy ni Brad Rock le chercheur d’or ne sont allés à l’école, tous deux essayant du moins de se rattraper, sans succès, quant au capitaine de Titan inc., l’école lui a été un traumatisme qui expliquerait son incompétence actuelle, et Greg, lui, prépare son sac avec des armes pour rentrer dans sa start-up de zombies dans Working dead. Enfin, le collègien le plus fameux du journal est lui aussi présent, mais uniquement par une publicité, et bien étrange en vérité, pour un roman le concernant, écrit par Théo Grosjean, présenté comme « l’auteur de L’homme le plus flippé du monde ». Certes, cette série a eu du succès, au point d’être adaptée en dessin animé, mais elle ne s’adresse pas du tout au même public que les lecteurs potentiels de ce roman, lisible, dit la pub, « dès 9 ans ». La publicité s’adresse donc à des parents lecteurs de L’homme le plus flippé du monde plus que d’Elliot au collège bien qu'ils lisent Spirou, et qui voudraient que leurs enfants se mettent à lire des romans...Quant aux sœurs Grémillet, si elles sont en âge d’aller à l’école même si on ne les y voit pas beaucoup, leur nouvelle histoire est annoncée dans En direct du futur, mais il n’y est pas signalé qu’elles aussi sont dorénavant également des personnages de romans, avec déjà deux livres parus.
En dehors des séries, c’est la rentrée pour le magazine lui-même, avec les Fabrice de retour dans L’édito (qui doutait qu’ils allaient revenir?), et ils sont qui plus est dorénavant en charge de l’illustration de la rubrique L’abonné de la semaine, tâche dont ils se délestent aussitôt (on connaît leur ardeur de façade à l’ouvrage), le retour d’En direct de la rédac, qui publie du courrier des lecteurs, cette semaine, pour la forme, en reproduisant des phylactères de réseaux sociaux. Autre nouveauté, 3 infos 2 vraies 1 fausse se présente maintenant sous une forme rédactionnelle, illustrée par Bercovici. Enfin, les Jeux de Pauline Casters mettent en scène Les cavaliers de l’apocadispe le jour de la rentrée, et le supplément abonnés consiste en des étiquettes de cahiers de personnages du journal.
Les autres séries de gags ne concernent pas le thème du numéro, comme ceux de La pause-cartoon (une réponse dans le courrier des lecteurs nous rappelle, ainsi qu’a son auteur, que cela fait près de trente ans que Lécroart réalise des Fifiches du Proprofesseur, mais le rédacteur en chef ne semble pas enthousiaste à l’idée d’un numéro anniversaire. On verra l’an prochain ce qu’il en sera). Dans Dad, Nob a cédé à la facilité en faisant dire à Bébérénice de la feuille qu'elle montre à Dad qu’elle n’a pas dessiné mais écrit, alors que les jeunes enfants n’écrivent pas, ils ne font que dessiner, qu’il s’agisse de personnages, d’objets ou de lettres, comme le font les calligraphes et les dessinateurs de BD. Alors qu’en modifiant à peine le dialogue, par exemple « -Ah, bravo, il sont jolis tes meubles (ou oiseaux, ou autre). -Cé pa dé meuble, cé dé letres -Des lettres ? Heu...» (orthographe originale de Bébérénice), le gag aurait été plus sensible et plus drôle.
Trois histoires (à suivre), dont le sixième et dernier chapitre du Spirou et Fantasio de Trondheim et Tarrin. Je passe sur le fait sur le fait qu’un Spirou sans Spip n’est pas un Spirou, et que, comme dans El Diablo, qu’il a aussi scénarisé,Trondheim met le Marsupilami hors service en le blessant, durant quelques pages dans El Diablo, et pratiquement la moitié de l’histoire, jusqu’à la fin, ici. Le considère-t-il comme un outil trop puissant ? Toujours est-il qu’il n’aura servi pratiquement qu’à quelques gags et fausses pistes, son utilité pour les héros ne dépassant pas ce qu’aurait pû faire Spip, et du coup, on comprend mieux l’absence de celui-ci, qui aurait fait double emploi. Trondheim aime s’imposer des contraintes, peut-être est-ce pour cela qu’il avait fait son précédent Spirou, sur dessins de Parme, quasi en huis-clos, et situé dans les années 60, et s’est imposé les mêmes contraintes ici. Malheureusement, Tarrin n’est pas un dessinateur de rocailles, un des plus désolants exemples en étant la grande case de la dernière planche, où la perspective est si peu maitrisée qu’elle me met mal à l’aise, j’ai l’impression d’être devant un dessin d’Escher. Mais le principal reproche que je ferai à cette histoire est qu'elle n’est pratiquement qu’un jeu de fausses pistes et de faux semblants. C’est certainement la morale de l’histoire, ne pas se fier aux apparences, mais bâtie ainsi, elle est trop légère et n’a pas de densité, à cause du temps perdu à ces jeux scénaristiques faciles, paradoxalement pour cette histoire d'excavations dans des grottes, ni le dessin ni le scénario ne sont assez creusés, et ont manqué des enjeux à peine esquissés, comme comment transformer un duo de héro en trio : Fantasio est réduit au rôle de faire valoir comique, et Spirou est mis artificiellement en retrait pour faire de la place à Seccotine : son air horrifié de boy-scout niais lorsqu’il dit « Vous...Vous me demander de mentir ? » renvoit aux pires moments du Spirou de Bravo. Reste une histoire sympathique, dans un cadre original pour Spirou et Fantasio, et peu exigeante. Le point fort est les personnages un peu plus complexes, Seccotine et Rodrigo (que Trondheim avait présenté comme un raciste intolérant, mais qui s’est révélé le plus franc et honnête de tous. Je n’en tirerai pas de conclusion. Suite de Champignac, qui se retrouve à tutoyer le jeune et beau Feynman, comme il le fait pour Blair, alors qu’il vouvoie Spirou, Fantasio, Zorglub, ses confrères scientifiques. Là encore, pas de conclusion. Après avoir inventé la pillule contraceptive dans l’histoire précédente, il invente maintenant l’ordinateur : Champignac, c’est Rahan, sauf que ce dernier a inventé des objets libres de droit, ses auteurs Lecureux et Chéret ne lui ont pas attribué des inventions d’autrui. Deuxième chapitre de Louca, dans une construction très stimulante et prenante : l’essentiel de l’histoire ne sera à priori que les dernières minutes du match de qualification pour la finale, que l’équipe de Louca a gagné, et pour rendre crédible cette dilatation du temps, constituée de dialogues et d’exploits sportifs, Bruno Dequier l’a mise en flash-back, intercalant des passages de la conférence de presse qui suit le match, apportant au fur et à mesure qu’on le suit un autre regard dessus.
Enfin, Spirou et moi est consacré à Pixel Vengeur, présenté, modestie de la part du rédacteur ?, comme le dessinateur de Gai-Luron et de Hellfest, alors que dans Spirou même il a été un des pilliers de La balise à cartoons, le dessinateur de Hapines, une série égyptienne délirante où le scénariste Zidrou s’amusait à repousser les limites de ce qui était acceptable érotiquement dans Spirou, ou encore du Professeur Foldogon avec Thiriet, dont l’un des derniers dossiers concernait le... deathfest. Bizarrement, le rédacteur lui dit que Gai-Luron aurait sa place dans Spirou, Pixel Vengeur lui rappelant qu’il a été créé dans Pif par Gotlib. Pixel Vengeur a eu, pour tout amateur de BD, une enfance de rêve, puisque son père était inspecteur des ventes chez Hachette et avait donc accès gratuitement à toute la presse. Dans la demi planche de Pixel Vengeur, il se représente sous son avatar de bébé tapir nageant jusqu’à en être submergé dans des vagues de Pif gadget, Spirou, Tintin, Pilote, Fluide glacial, Métal hurlant, L’écho des savanes, Charlie hebdo, Hara Kiri, Le Psikopat, etc., le résultat dit-il étant que son style graphique, très maléable, est une grosse digestion de tout cela (avec une prédominance de Gotlib).
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/bonne-rentree/
Un numéro spécial Retour de vacances, qui a beau souhaiter une bonne rentrée, la plupart des histoires sur ce sujet se passent avant la rentrée, que ce soit le dernier jour des vacances ou sur le chemin de l’école. Quoi qu’il en soit, cette perspective n’enchante pas Les cavaliers de l’apocadispe qu’on voit sur la couverture, bien que jouant dans un environnement bucolique aux habituels bleus et verts tendres de Libon, avoir l’air maussade, Olive, le plus sensible, pleurant même dans son coin qui est aussi, nouvelle occasion d’admirer la maîtrise dont fait preuve Libon en composant ses images, un de ceux de la couverture. Dans l’histoire courte Les cavaliers de l’apocadispe passent une journée nulle, le titre s’explique par le fait que malgré toutes leurs tentatives (« Cette fois, on va bien s’appliquer », dit Ludo, «Allez ! On se concentre ! » lui répond Jé, parlant de leurs efforts pour s’amuser. S’appliquer pour s’amuser, admirons le sens du dialogue de Libon), ils n’arrivent pas à se sortir de l’esprit que c’est leur dernier jour de vacances. Dans la page de présentation intitulée Dans la tête de Libon, celui-ci, à propos de la « zone hippocritique », parle de ses fameuses ellipses narratives (qui ne doivent pas être trop nombreuses pour ne « pas perdre les plus jeunes lecteurs »), mais surtout attire l’attention sur le fait que « Un de mes éditeurs-qui se reconnaîtra s'il est encore en état de lire le journal-m'a toujours reproché de faire les pupilles des yeux de mes personnages trop petites. Le petit point noir dans l'œil, si vous préférez. Il trouvait que ça nuisait à l'efficacité. J'ai toujours combattu cette idée, ce qui ne l'empêche pas de me tanner avec ça depuis facilement 20 ans» et que «Quand je faisais Animal Lecteur avec Salma, il me reprochait de ne pas dessiner tous les petits gags rigolos dont il truffait chaque case dans le scénario. » Libon a eu raison de refuser, il n’est pas Franquin, dessinateur animiste dont chacun des multiples détails dont il truffait ses dessins semblait prendre vie, ni Fabrice Erre, dont le dessin est lui aussi plein de détails amusants incongrus (parmis les objets qui volent partout lorsque les Fabrice défoncent la porte d’enthousiasme dans leur Édito de retour cette semaine, on distingue un bonnet de Schtroumpfs...), ni Nob, dont les détails sont chez lui signifiants (l’affiche de Mireille l’abeille dans la chambre de Bébérénice). Chez lui, tout est conçu en fonction d’un unique niveau narratif, le plus percutant, et tout y concourt, dialogues et mise en scène, on l’a vu, mais aussi pas de détails qui pourraient en distraire, et attention portée au coeur et acteurs de l’action, en l’occurence les personnages importants, tracés à traits épais et noir, alors que tout le reste l’est d’un trait clair, et donc de toutes petites pupilles dans de gros yeux pour en faire ressortir la blancheur (ou le vert clair des lunettes de Ludo) qui donne de la luminosité et de la vivacité aux visages qui eux sont assez ramassés (les traits noirs épais, donc) : un contraste très expressif. Bouzard a aussi réalisé une histoire courte, La nuit d’avant, où il se représente enfant dans un cauchemard de veille de rentrée, allant à l’école en pantalon de pyjama, poursuivi par une horde de barbares. Un des intérêts d’un magazine de BD est d’y publier des histoires courtes où les auteurs peuvent essayer de nouvelles techniques, comme ici, où Bouzard a dessiné les hirondelles bavardant avec le jeune Bouzard directement en grandes taches de couleurs, sans traits délimitants.
Si la rentrée n’enthousiasme ni Les cavaliers ni le petit Bouzard, en revanche, la vampire de Manoir à louer, pour laquelle l'école a été une série de tortures au sens propre, estime que cela lui a fait comprendre comment fonctionnait l’humanité. On retrouve bien là la méfiance de Lewis Trondheim envers l’humanisme de façade. Point de vue proche, mais version joyeuse dans Pernille, les enfants barbares et monstres se réjouissent naturellement de la rentrée, où ils vont pouvoir de nouveau se battre avec leurs camarades, et dans L’épée de bois, l’école où l’on apprend à devenir tueur de dragon (qui ici sont échappés d’une nouvelle version de Pokémon) n’est bien entendu pas non plus une partie de plaisir. Ceci dit, si dans les écoles des mondes enchantés la violence est une école de vie, l’étude de l’histoire humaine récente, le XXe siècle, dans Une nouvelle année au lycée, une page du blog de Fabrice Erre, qui est professeur d’histoire derrière son avatar d’éditorialiste, elle, désenchanterait plutôt les élèves. Comme l’an dernier à la même époque, Spirou publie des gags des Jumelles de Rizbo. Avec ce rithme de parution, il faudrait une quarantaine d’années pour prépublier l’équivalent d’un album. J’espère que l’on reverra plus tôt des pages de ce dessinateur dont le style de dessin comme l'humour décalé pourrait venir du Psikopat, et dont le père des jumelles fait partie des de plus en plus nombreux personnages de BD quarantenaires contemporains vêtus d’un chandail marin, à rayures bleu et blanche.
Un autre avantage d’un magazine de BD tout public, qui contient de nombreux types de personnages, on y voit que ce n’est pas la rentrée que pour les enfants : chez les vieux, on apprend que ni Gary C. Neel le cow-boy ni Brad Rock le chercheur d’or ne sont allés à l’école, tous deux essayant du moins de se rattraper, sans succès, quant au capitaine de Titan inc., l’école lui a été un traumatisme qui expliquerait son incompétence actuelle, et Greg, lui, prépare son sac avec des armes pour rentrer dans sa start-up de zombies dans Working dead. Enfin, le collègien le plus fameux du journal est lui aussi présent, mais uniquement par une publicité, et bien étrange en vérité, pour un roman le concernant, écrit par Théo Grosjean, présenté comme « l’auteur de L’homme le plus flippé du monde ». Certes, cette série a eu du succès, au point d’être adaptée en dessin animé, mais elle ne s’adresse pas du tout au même public que les lecteurs potentiels de ce roman, lisible, dit la pub, « dès 9 ans ». La publicité s’adresse donc à des parents lecteurs de L’homme le plus flippé du monde plus que d’Elliot au collège bien qu'ils lisent Spirou, et qui voudraient que leurs enfants se mettent à lire des romans...Quant aux sœurs Grémillet, si elles sont en âge d’aller à l’école même si on ne les y voit pas beaucoup, leur nouvelle histoire est annoncée dans En direct du futur, mais il n’y est pas signalé qu’elles aussi sont dorénavant également des personnages de romans, avec déjà deux livres parus.
En dehors des séries, c’est la rentrée pour le magazine lui-même, avec les Fabrice de retour dans L’édito (qui doutait qu’ils allaient revenir?), et ils sont qui plus est dorénavant en charge de l’illustration de la rubrique L’abonné de la semaine, tâche dont ils se délestent aussitôt (on connaît leur ardeur de façade à l’ouvrage), le retour d’En direct de la rédac, qui publie du courrier des lecteurs, cette semaine, pour la forme, en reproduisant des phylactères de réseaux sociaux. Autre nouveauté, 3 infos 2 vraies 1 fausse se présente maintenant sous une forme rédactionnelle, illustrée par Bercovici. Enfin, les Jeux de Pauline Casters mettent en scène Les cavaliers de l’apocadispe le jour de la rentrée, et le supplément abonnés consiste en des étiquettes de cahiers de personnages du journal.
Les autres séries de gags ne concernent pas le thème du numéro, comme ceux de La pause-cartoon (une réponse dans le courrier des lecteurs nous rappelle, ainsi qu’a son auteur, que cela fait près de trente ans que Lécroart réalise des Fifiches du Proprofesseur, mais le rédacteur en chef ne semble pas enthousiaste à l’idée d’un numéro anniversaire. On verra l’an prochain ce qu’il en sera). Dans Dad, Nob a cédé à la facilité en faisant dire à Bébérénice de la feuille qu'elle montre à Dad qu’elle n’a pas dessiné mais écrit, alors que les jeunes enfants n’écrivent pas, ils ne font que dessiner, qu’il s’agisse de personnages, d’objets ou de lettres, comme le font les calligraphes et les dessinateurs de BD. Alors qu’en modifiant à peine le dialogue, par exemple « -Ah, bravo, il sont jolis tes meubles (ou oiseaux, ou autre). -Cé pa dé meuble, cé dé letres -Des lettres ? Heu...» (orthographe originale de Bébérénice), le gag aurait été plus sensible et plus drôle.
Trois histoires (à suivre), dont le sixième et dernier chapitre du Spirou et Fantasio de Trondheim et Tarrin. Je passe sur le fait sur le fait qu’un Spirou sans Spip n’est pas un Spirou, et que, comme dans El Diablo, qu’il a aussi scénarisé,Trondheim met le Marsupilami hors service en le blessant, durant quelques pages dans El Diablo, et pratiquement la moitié de l’histoire, jusqu’à la fin, ici. Le considère-t-il comme un outil trop puissant ? Toujours est-il qu’il n’aura servi pratiquement qu’à quelques gags et fausses pistes, son utilité pour les héros ne dépassant pas ce qu’aurait pû faire Spip, et du coup, on comprend mieux l’absence de celui-ci, qui aurait fait double emploi. Trondheim aime s’imposer des contraintes, peut-être est-ce pour cela qu’il avait fait son précédent Spirou, sur dessins de Parme, quasi en huis-clos, et situé dans les années 60, et s’est imposé les mêmes contraintes ici. Malheureusement, Tarrin n’est pas un dessinateur de rocailles, un des plus désolants exemples en étant la grande case de la dernière planche, où la perspective est si peu maitrisée qu’elle me met mal à l’aise, j’ai l’impression d’être devant un dessin d’Escher. Mais le principal reproche que je ferai à cette histoire est qu'elle n’est pratiquement qu’un jeu de fausses pistes et de faux semblants. C’est certainement la morale de l’histoire, ne pas se fier aux apparences, mais bâtie ainsi, elle est trop légère et n’a pas de densité, à cause du temps perdu à ces jeux scénaristiques faciles, paradoxalement pour cette histoire d'excavations dans des grottes, ni le dessin ni le scénario ne sont assez creusés, et ont manqué des enjeux à peine esquissés, comme comment transformer un duo de héro en trio : Fantasio est réduit au rôle de faire valoir comique, et Spirou est mis artificiellement en retrait pour faire de la place à Seccotine : son air horrifié de boy-scout niais lorsqu’il dit « Vous...Vous me demander de mentir ? » renvoit aux pires moments du Spirou de Bravo. Reste une histoire sympathique, dans un cadre original pour Spirou et Fantasio, et peu exigeante. Le point fort est les personnages un peu plus complexes, Seccotine et Rodrigo (que Trondheim avait présenté comme un raciste intolérant, mais qui s’est révélé le plus franc et honnête de tous. Je n’en tirerai pas de conclusion. Suite de Champignac, qui se retrouve à tutoyer le jeune et beau Feynman, comme il le fait pour Blair, alors qu’il vouvoie Spirou, Fantasio, Zorglub, ses confrères scientifiques. Là encore, pas de conclusion. Après avoir inventé la pillule contraceptive dans l’histoire précédente, il invente maintenant l’ordinateur : Champignac, c’est Rahan, sauf que ce dernier a inventé des objets libres de droit, ses auteurs Lecureux et Chéret ne lui ont pas attribué des inventions d’autrui. Deuxième chapitre de Louca, dans une construction très stimulante et prenante : l’essentiel de l’histoire ne sera à priori que les dernières minutes du match de qualification pour la finale, que l’équipe de Louca a gagné, et pour rendre crédible cette dilatation du temps, constituée de dialogues et d’exploits sportifs, Bruno Dequier l’a mise en flash-back, intercalant des passages de la conférence de presse qui suit le match, apportant au fur et à mesure qu’on le suit un autre regard dessus.
Enfin, Spirou et moi est consacré à Pixel Vengeur, présenté, modestie de la part du rédacteur ?, comme le dessinateur de Gai-Luron et de Hellfest, alors que dans Spirou même il a été un des pilliers de La balise à cartoons, le dessinateur de Hapines, une série égyptienne délirante où le scénariste Zidrou s’amusait à repousser les limites de ce qui était acceptable érotiquement dans Spirou, ou encore du Professeur Foldogon avec Thiriet, dont l’un des derniers dossiers concernait le... deathfest. Bizarrement, le rédacteur lui dit que Gai-Luron aurait sa place dans Spirou, Pixel Vengeur lui rappelant qu’il a été créé dans Pif par Gotlib. Pixel Vengeur a eu, pour tout amateur de BD, une enfance de rêve, puisque son père était inspecteur des ventes chez Hachette et avait donc accès gratuitement à toute la presse. Dans la demi planche de Pixel Vengeur, il se représente sous son avatar de bébé tapir nageant jusqu’à en être submergé dans des vagues de Pif gadget, Spirou, Tintin, Pilote, Fluide glacial, Métal hurlant, L’écho des savanes, Charlie hebdo, Hara Kiri, Le Psikopat, etc., le résultat dit-il étant que son style graphique, très maléable, est une grosse digestion de tout cela (avec une prédominance de Gotlib).
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4561 du 10/09/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/lucky-luke-premi ... -en-ouest/
Une belle couverture de Brüno mais, malgré ce qu’on nous y dit, ce n’est pas Lucky Luke qui s’avance vers nous à travers cette forêt dévastée, ce n’est pas son regard, sa démarche, sa nonchalance, ni ses paysages, ni leurs couleurs. Le mystère est expliqué dans l’article qui présente la nouvelle BD de Appollo et Brüno, il s’agit d’un Lucky Luke d’avant Lucky Luke, d’avant Jolly Jumper, plus réaliste, et pas encore une légende puisque, disent-ils, c’est le narrateur de « Dakota 1880 », le titre du recueil de ces aventures, qui va contribuer à transformer en « mythe de l’ouest » un « simple garçon vacher ». En nommant leur narrateur Baldwin, comme James Baldwin, et en faisant un créole louisianais, comme George Herriman, ils se placent délibérement dans le domaine des personnages légendaires, et en structurant leur récit sous la forme d’histoires courtes, même si la raison en est le hasard éditorial et le goût du scénariste pour ce format qui, dit-il “a tendance à se raréfier avec la disparition de la presse” -hélas rajouterais-je- , cela ajoute au réalisme voulu par les auteurs : une vie humaine est une suite d’historiette, c’est la narration qui en fait une histoire, le biographe qui fait d’une vie une biographie..
https://www.spirou.com/premieres-aventu ... -a-morris/
Le dessinateur Brüno souligne par ailleurs un point fondamental : « Le western est un genre cinématographique particulier. Comme une sorte de tragédie hors sol, déconnectée de la réalité historique. La preuve, c’est que quand on voit une moto dans un western, on est surpris alors que pourtant c’est historiquement possible ! (la fameuse scène de la bicyclette dans Butch Cassidy et le Kid en atteste ). Comme Morris, j’ai traité « Dakota 1880 » comme un western plus que comme un récit historique. » En effet, si Blueberry, Jerry Spring, Chick Bill ou Les tuniques bleues sont des westerns ancrés dans leur période historique, si comiques ou farfelus soient-ils, Lucky Luke a toujours été pensé par rapport au western en tant que genre, il raconte l’ouest en partant du western cinéma, lui même racontant l’épopée de l’ouest, c’est donc un western au second degré en quelque sorte, un peu comme Cervantès a créé Don Quichotte comme commentaire sur les romans de chevalerie. Et Appollo d’ajouter : «Ils (Morris et Goscinny) jouaient avec les codes du western de leur époque (des années 30 à 50), ce qui impliquait des héros généralement blancs et masculins. De nos jours, on parle plus facilement des Noirs, des migrants et des femmes qui ont participé à la conquête de l’Ouest. » bien qu’il ne faille pas oublier le fabuleux personnages de Calamity Jane dans le Lucky Luke originel. Dans la lignée des western depuis les années 60 et des Lucky Luke de ces dernières années, Appollo et Brüno introduisent un type de personnage historique absent de l'époque des westerns classique, peu connu ici, en dehors de la BD de Chester Brown, mais vrai légende au Canada, Louis Riel, pour leur première histoire intitulée « le maître d’école ». Et puisque Lucky Luke est une BD référentielle, je n’ai pu m’empêcher de penser, à l’apparition de ce maître d’école, à l’instituteur hors-la-loi Black Bart, dans La diligence, et j’ai du mal à croire que, Appollo et Brüno ayant appelé leur conducteur de diligence Hank Belly, comme dans cette histoire, cette référence soit involontaire de leur part...L’histoire elle-même est bonne, et je remarque avec curiosité qu’aussi bien Appollo et Brüno que Chester Brown ont appuyé la dimension métisse de Louis Riel en le présentant d’abord comme intercesseur entre deux mondes, blancs et Indiens ici, francophones et anglophones pour sa première apparition chez Chester Brown.
Les Jeux de Frédéric Antoine et Yoann Morin se passent dans un saloon où se trouvent nombre de personnages créés par Morris, l’illustration du bulletin d’abonnement par Cromheecke et Thiriet est un commentaire amusant sur un des passages iconiques des westerns, le duel, la rubrique En direct de la rédac contient , outre le courrier des lecteurs, illustré par Olivier Saive, qui revient épisodiquement dans Spirou après y avoir été très présent dans les années 90 et 2010, un test pour découvrir quel type de cow-boy solitaire on est (au sens très large, puisqu’il inclut Yakari et Bébérénice), un cow-boy fait son apparition dans Brad Rock de Jilème et Sophie David, ce qui permet de faire ressortir les quelques différences entre sa Nouvelle Calédonie et le far-west, en dehors de leurs nombreux points communs visuels (les chercheurs d’or, le saloon, les bandits masqués, et même l’esclavage, en version comique), les Fabrice cherchent pour eux-mêmes dans L’édito une « formule qui claque » autant que celle de Lucky Luke, et même Floris semble rendre hommage à Morris en affublant capitaine Anchois et Louis du même costume de bagnards que celui des Dalton. À moins qu’il s’agisse de celui de Bobo, qui se retrouve aussi dans Manoir à louer, qui est cette semaine une déclaration d’amour à Deliège puisque sur trois anciennes séries que le grand’père cite comme ses préférées, deux sont son œuvre, Bobo et les Krostons.
Ce Lucky Luke étant présenté sous la forme d’histoires complètes, cela fait deux histoires courtes dans ce numéro, l’autre étant Frédul et Flicorne perdus au supermarché, mais pas au sens où Les Clash l’entendaient, puisqu’il s’agit des personnages de Pochep et Lisa Mandel (couleurs de Stéphane Chesneau), apparus dans le spécial été-tournée des Fabrice, faisant dorénavant partie du journal, et aux mésaventures aussi originales que leurs noms, puisqu’elles parviennent à justifier cette fois la présence de pères Noël dans un hypermarché au mois de septembre.
Dans Louca, celui-ci dévoile ses capacités extraordinaires à un niveau encore supérieur, ce qui permet à Bruno Dequier de s’adonner à un all-over de traits de vitesse digne de Katsuhiro Ōtomo, et de conclure ce chapitre avec un gag suspense pour savoir si, malgré sa nouvelle puissance, Louca est toujours le même maladroit. À Los Alamos, le temps file vite, puisque deux ans s’écoulent dans ce chapitre, durant lesquels Champignac s’amuse avec son proche copain Feynman (est-ce une maladresse de la part de Etien d’avoir situé derrière Champignac regardant Feynman, un panneau sur lequel est censé je suppose être écrit pedestrian, mais coupé par le bord de case de façon à ce qu’on n’y lise que pedes, en lettres capitales?), pense toujours à Blair, les affres sentimentales prenant le pas sur ce que tous ces savants font à Los Alamos, ce qui pour moi est traiter un sujet aussi grave à la légère et je commence à me demander pourquoi les auteurs ont situé leur histoire en ce lieu et à ce moment. Même la rédaction de Spirou semble traiter cette histoire par dessous la jambe puisque cette semaine il manque deux pages de l'histoire, on passe directement de la planche 29 à la 31.
Dans les gags, un copain de Greg pense la même chose que moi, Stella Lory réussit à représenter ses personnages féminins mortes-vivantes de Working dead de manière sexy grâce à des artifices techniques tels que la chevelure, la sveltesse, les eyelashes, la gestuelle, soit les mêmes que Peyo pour la Schtroumpfette ou les dessinateurs Disney pour Daisy ou miss Tick. Midam, Dairin, Pujol et Angèle proposent dans Kid Paddle une nouvelle variation de ses fantasmes d’un père héros dissimulé, cette fois comme enfant aux pouvoirs robotiques à la Goldorak, dans L’épée de bois, Jonathan Munoz et Anne-Claire Thibault-Jouvray parlent de niveaux pour leurs personnage, nouvel avatar de l’incalculable influence du jeu Donjons et dragons sur toutes les BD d’heroïc fantasy, et Marko fait encore une fois une Leçon de BD drôle et instructive.
Enfin, En direct du futur annonce la publication prochaine de Seccotine par Elric Dufau et Sophie Guerrive, et Elric y commente le personnage de Franquin : « Ce n’est jamais dit, mais il a créé un personnage féministe. » Bien sûr que ce n’est pas dit, et encore heureux, si un auteur doit expliquer sa démarche pour qu’on la comprenne, c’est que son œuvre est ratée. Puis il ajoute : « Vous allez enfin savoir pourquoi elle s’appelle Seccotine. Bah non, c’est pas son prénom, hein! » Le « enfin » est de trop me concernant, ne m’étant jamais imaginé qu’elle ne s’appelait pas vraiment Seccotine...Ainsi, Elric et Sophie Guerrive partent donc en croisade pour redonner leurs vrais noms chrétiens à tous les personnages de BD que des auteurs sans doute possédés ont affublés de surnoms chimériques. Qui aurait imaginé cela de la si pieuse famille Dupuis ? Heureusement, Emile Bravo nous a révélé le vrai prénom de Spirou, poursuivant l’oeuvre qu’avaient ébauchée Tome et Janry dans MQR. Frédul et Flicorne, capitaine Anchois, Kid Paddle et autres Tif et Tondu aux surnoms fantaisistes peuvent commencer à numéroter leurs abattis. Pour les impatients, les aventures féministes de Gertrude Intrépide (sera-ce à cela que ressemblera le vrai nom de Seccotine? Les paris sont ouverts) débuteront donc dans le numéro 4564.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/lucky-luke-premi ... -en-ouest/
Une belle couverture de Brüno mais, malgré ce qu’on nous y dit, ce n’est pas Lucky Luke qui s’avance vers nous à travers cette forêt dévastée, ce n’est pas son regard, sa démarche, sa nonchalance, ni ses paysages, ni leurs couleurs. Le mystère est expliqué dans l’article qui présente la nouvelle BD de Appollo et Brüno, il s’agit d’un Lucky Luke d’avant Lucky Luke, d’avant Jolly Jumper, plus réaliste, et pas encore une légende puisque, disent-ils, c’est le narrateur de « Dakota 1880 », le titre du recueil de ces aventures, qui va contribuer à transformer en « mythe de l’ouest » un « simple garçon vacher ». En nommant leur narrateur Baldwin, comme James Baldwin, et en faisant un créole louisianais, comme George Herriman, ils se placent délibérement dans le domaine des personnages légendaires, et en structurant leur récit sous la forme d’histoires courtes, même si la raison en est le hasard éditorial et le goût du scénariste pour ce format qui, dit-il “a tendance à se raréfier avec la disparition de la presse” -hélas rajouterais-je- , cela ajoute au réalisme voulu par les auteurs : une vie humaine est une suite d’historiette, c’est la narration qui en fait une histoire, le biographe qui fait d’une vie une biographie..
https://www.spirou.com/premieres-aventu ... -a-morris/
Le dessinateur Brüno souligne par ailleurs un point fondamental : « Le western est un genre cinématographique particulier. Comme une sorte de tragédie hors sol, déconnectée de la réalité historique. La preuve, c’est que quand on voit une moto dans un western, on est surpris alors que pourtant c’est historiquement possible ! (la fameuse scène de la bicyclette dans Butch Cassidy et le Kid en atteste ). Comme Morris, j’ai traité « Dakota 1880 » comme un western plus que comme un récit historique. » En effet, si Blueberry, Jerry Spring, Chick Bill ou Les tuniques bleues sont des westerns ancrés dans leur période historique, si comiques ou farfelus soient-ils, Lucky Luke a toujours été pensé par rapport au western en tant que genre, il raconte l’ouest en partant du western cinéma, lui même racontant l’épopée de l’ouest, c’est donc un western au second degré en quelque sorte, un peu comme Cervantès a créé Don Quichotte comme commentaire sur les romans de chevalerie. Et Appollo d’ajouter : «Ils (Morris et Goscinny) jouaient avec les codes du western de leur époque (des années 30 à 50), ce qui impliquait des héros généralement blancs et masculins. De nos jours, on parle plus facilement des Noirs, des migrants et des femmes qui ont participé à la conquête de l’Ouest. » bien qu’il ne faille pas oublier le fabuleux personnages de Calamity Jane dans le Lucky Luke originel. Dans la lignée des western depuis les années 60 et des Lucky Luke de ces dernières années, Appollo et Brüno introduisent un type de personnage historique absent de l'époque des westerns classique, peu connu ici, en dehors de la BD de Chester Brown, mais vrai légende au Canada, Louis Riel, pour leur première histoire intitulée « le maître d’école ». Et puisque Lucky Luke est une BD référentielle, je n’ai pu m’empêcher de penser, à l’apparition de ce maître d’école, à l’instituteur hors-la-loi Black Bart, dans La diligence, et j’ai du mal à croire que, Appollo et Brüno ayant appelé leur conducteur de diligence Hank Belly, comme dans cette histoire, cette référence soit involontaire de leur part...L’histoire elle-même est bonne, et je remarque avec curiosité qu’aussi bien Appollo et Brüno que Chester Brown ont appuyé la dimension métisse de Louis Riel en le présentant d’abord comme intercesseur entre deux mondes, blancs et Indiens ici, francophones et anglophones pour sa première apparition chez Chester Brown.
Les Jeux de Frédéric Antoine et Yoann Morin se passent dans un saloon où se trouvent nombre de personnages créés par Morris, l’illustration du bulletin d’abonnement par Cromheecke et Thiriet est un commentaire amusant sur un des passages iconiques des westerns, le duel, la rubrique En direct de la rédac contient , outre le courrier des lecteurs, illustré par Olivier Saive, qui revient épisodiquement dans Spirou après y avoir été très présent dans les années 90 et 2010, un test pour découvrir quel type de cow-boy solitaire on est (au sens très large, puisqu’il inclut Yakari et Bébérénice), un cow-boy fait son apparition dans Brad Rock de Jilème et Sophie David, ce qui permet de faire ressortir les quelques différences entre sa Nouvelle Calédonie et le far-west, en dehors de leurs nombreux points communs visuels (les chercheurs d’or, le saloon, les bandits masqués, et même l’esclavage, en version comique), les Fabrice cherchent pour eux-mêmes dans L’édito une « formule qui claque » autant que celle de Lucky Luke, et même Floris semble rendre hommage à Morris en affublant capitaine Anchois et Louis du même costume de bagnards que celui des Dalton. À moins qu’il s’agisse de celui de Bobo, qui se retrouve aussi dans Manoir à louer, qui est cette semaine une déclaration d’amour à Deliège puisque sur trois anciennes séries que le grand’père cite comme ses préférées, deux sont son œuvre, Bobo et les Krostons.
Ce Lucky Luke étant présenté sous la forme d’histoires complètes, cela fait deux histoires courtes dans ce numéro, l’autre étant Frédul et Flicorne perdus au supermarché, mais pas au sens où Les Clash l’entendaient, puisqu’il s’agit des personnages de Pochep et Lisa Mandel (couleurs de Stéphane Chesneau), apparus dans le spécial été-tournée des Fabrice, faisant dorénavant partie du journal, et aux mésaventures aussi originales que leurs noms, puisqu’elles parviennent à justifier cette fois la présence de pères Noël dans un hypermarché au mois de septembre.
Dans Louca, celui-ci dévoile ses capacités extraordinaires à un niveau encore supérieur, ce qui permet à Bruno Dequier de s’adonner à un all-over de traits de vitesse digne de Katsuhiro Ōtomo, et de conclure ce chapitre avec un gag suspense pour savoir si, malgré sa nouvelle puissance, Louca est toujours le même maladroit. À Los Alamos, le temps file vite, puisque deux ans s’écoulent dans ce chapitre, durant lesquels Champignac s’amuse avec son proche copain Feynman (est-ce une maladresse de la part de Etien d’avoir situé derrière Champignac regardant Feynman, un panneau sur lequel est censé je suppose être écrit pedestrian, mais coupé par le bord de case de façon à ce qu’on n’y lise que pedes, en lettres capitales?), pense toujours à Blair, les affres sentimentales prenant le pas sur ce que tous ces savants font à Los Alamos, ce qui pour moi est traiter un sujet aussi grave à la légère et je commence à me demander pourquoi les auteurs ont situé leur histoire en ce lieu et à ce moment. Même la rédaction de Spirou semble traiter cette histoire par dessous la jambe puisque cette semaine il manque deux pages de l'histoire, on passe directement de la planche 29 à la 31.
Dans les gags, un copain de Greg pense la même chose que moi, Stella Lory réussit à représenter ses personnages féminins mortes-vivantes de Working dead de manière sexy grâce à des artifices techniques tels que la chevelure, la sveltesse, les eyelashes, la gestuelle, soit les mêmes que Peyo pour la Schtroumpfette ou les dessinateurs Disney pour Daisy ou miss Tick. Midam, Dairin, Pujol et Angèle proposent dans Kid Paddle une nouvelle variation de ses fantasmes d’un père héros dissimulé, cette fois comme enfant aux pouvoirs robotiques à la Goldorak, dans L’épée de bois, Jonathan Munoz et Anne-Claire Thibault-Jouvray parlent de niveaux pour leurs personnage, nouvel avatar de l’incalculable influence du jeu Donjons et dragons sur toutes les BD d’heroïc fantasy, et Marko fait encore une fois une Leçon de BD drôle et instructive.
Enfin, En direct du futur annonce la publication prochaine de Seccotine par Elric Dufau et Sophie Guerrive, et Elric y commente le personnage de Franquin : « Ce n’est jamais dit, mais il a créé un personnage féministe. » Bien sûr que ce n’est pas dit, et encore heureux, si un auteur doit expliquer sa démarche pour qu’on la comprenne, c’est que son œuvre est ratée. Puis il ajoute : « Vous allez enfin savoir pourquoi elle s’appelle Seccotine. Bah non, c’est pas son prénom, hein! » Le « enfin » est de trop me concernant, ne m’étant jamais imaginé qu’elle ne s’appelait pas vraiment Seccotine...Ainsi, Elric et Sophie Guerrive partent donc en croisade pour redonner leurs vrais noms chrétiens à tous les personnages de BD que des auteurs sans doute possédés ont affublés de surnoms chimériques. Qui aurait imaginé cela de la si pieuse famille Dupuis ? Heureusement, Emile Bravo nous a révélé le vrai prénom de Spirou, poursuivant l’oeuvre qu’avaient ébauchée Tome et Janry dans MQR. Frédul et Flicorne, capitaine Anchois, Kid Paddle et autres Tif et Tondu aux surnoms fantaisistes peuvent commencer à numéroter leurs abattis. Pour les impatients, les aventures féministes de Gertrude Intrépide (sera-ce à cela que ressemblera le vrai nom de Seccotine? Les paris sont ouverts) débuteront donc dans le numéro 4564.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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heijingling
- Maître Spiroutiste

- Messages : 1713
- Enregistré le : ven. 13 déc. 2019 13:46
Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4562 du 17/09/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/frissonnez-avec- ... gremillet/
Comme Sti le fait dire en marge à Fantasperge, “Encore une nouvelle histoire des Grémillet! Barbucci dessine trop vite, c’est fou!” Effectivement, la précédente histoire s’est terminée dans le magazine il y a à peine moins de six mois, et si l’on ajoute à cela que paraît ce mois-ci le tome 13 de Ekhö monde miroir ( 56 pages, chez la concurrence), que Barbara Canepa, avec qui il a réalisé plusieurs séries, avait déclaré dans DBD numéro 105 qu’Alessandro Barbucci "était capable de dessiner 2000 pages par an" lorsqu'il travaillait pour Disney, on peut légitimement commencer à se demander si avoir un nom se terminant en -ci, comme également Bercovici, ne serait pas une potion magique permettant aux dessinateurs de dessiner plus vite que leur ombre.
Dans la présentation de cet épisode, Alessandro Barbucci explique que « Giovanni (Di Gregorio, scénariste) et moi voulions que cette gare fascine, mais sans repousser, afin que les lecteurs aient envie de l’explorer avec les sœurs. Je me suis donc inspiré des décors des films Ghibli, avec leur charme d’antan mêlé à une touche un peu creepy. » La scène de la descente de bus dans les bois a en effet la même ambiance que celle de l’attente du chat bus dans Totoro, quand au Gardien de la forêt que l’on voit en couverture avec ses cornes de cervidé et ses yeux lumineux, il fait incontestablement partie de la même famille légendaire que ceux dans Princesse Mononoke, et à cela les auteurs ont ajouté une touche de Poe et de Hitchcock avec un corbeau s’agitant sur un perchoir en effrayant les sœurs . Cette histoire, Le gardien de la forêt, commence d’une jolie façon, graphiquement et narrativement, avec une pleine planche reproduisant une lettre de son père à Lucille, la cadette, à laquelle il a joint des cartes de constellations et des photos.
Louca illustre un paradoxe des super héros, pour qui l’identité secrète est constitutive de leur statut, pour protéger leurs proches et éviter les questions génantes. Or, si Louca est objectivement un super héros (son « tir a clairement défié les lois de la physique » commente un journaliste), tout le monde en est stupéfait mais personne ne lui pose de question autrement que sous le mode de la plaisanterie (« C’est quoi ce shoot d’extraterrestre ? ») et s’interroge autant sur ses sous vêtements, « une sorte de string...mais fait avec un chiffon » (comment personne ne reconnait-il la tenue des lutteurs de sumo?). Bruno Dequier joue habilement de ce paradoxe, puisque c’est justement lors de sa retraite au bout du monde pour se cacher d’un tueur que Louca a obtenu ses capacités extraordinaires qui lui valent d’être en une de tous les médias. Habile transition également entre le match qui expose Louca au public et la menace que cette exposition fait peser sur lui par une pleine page reproduisant la une d’un magazine sportif qui montre sa surmédiatisation (comme dans Les sœurs Grémillet, une planche qui n’est pas de « bandes dessinées »). Champignac est enfin arrivé à la date fatidique de l’explosion de la première bombe atomique, et le fait qu’il prononce alors son juron favori, Sabre de bois, désamorce la tragédie en nous faisant un instant retrouver le Champignac de Franquin et quitter le Champignac spleeneux présent depuis le début de l’histoire, et se révèle finalement le commentaire le plus adapté face à cet évènement extraordinaire et terrifiant.
Avec les maxi chapitres des sœurs Grémillet (11 pages) et de Louca (9 pages), il ne reste pas de place pour de grandes histoires complètes, et on doit se contenter de deux pages de Cédric, où celui-ci est à peine entrevu (ce qui est rare dans cette série à l’ancienne, on n’est pas dans Elliot au collège), puisque l’histoire est entièrement consacrée à son grand’père qui déprime. C’est d’ailleurs au grand’père que le Tuto dessiné par Laudec est consacré.
Dans les gags, les Fabrice sont revenus en forme dans L’édito, puiqu’ils y placent deux chutes, mais pas en fin de page, il est des codes narratifs qu’ils n’ont pas encore saisis. On les retrouve dans En direct de la rédac, dans le courrier des lecteurs, avec un rappel qu’en 2017, « la rédactrice en chef de l’époque, Florence Mixhel, leur a proposé de mettre en scène la rédaction comme cela avait été fait précédemment dans Gaston, Le gang Mazda ou Le Boss », ainsi que dans un article de Fantasio sur le tube manqué de leur tournée d’été, qui faisait l’objet d’un concours.
Dans Manoir à louer, la vampire propriétaire du manoir est devenue fan de Spirou mais, peut-être parce qu’elle est elle-même un personnage mythologique, elle a du mal à séparer le réel de l’imaginaire, à comprendre que Zorglub comme les Blorks soient des personnages de fiction. Un gag amusant et original de Pernille avec son petit frère bébé ogre, ainsi que de Annabelle, Pirate Rebelle, extrèmement sanguinolent. Univers magique encore avec L’épée de bois, où les personnages sont censés apprendre comment devenir tueur de dragons, mais ont affaire en attendant à des fourmis, avec Kahl et Pörth, qui eux ont véritablement affaire à un dragon, mais inoffensif et éternuant du feu car allergique, et dans capitaine Anchois, où Floris détourne encore à sa façon une créature mythologique, ici le géant aux cent yeux Argos Panopthès qui devient un gnome chapardeur. Willy Woob et son chien Kiki sont en vacances (un peu à contretemps), dans Working dead Greg se demande en quoi peut bien consister le travail dans sa start-up, qui semble une nouvelle usine à gaz, Tom dans Fish n chips réalise joliment un gag classique sur la fuite du temps, Berth fait une variation absurde sur les poupées russes, dans Titan inc. Paul Martin et Manu Boisteau ont l’idée hilarante de faire imaginer à la professeur Chicx le plan de transformer le navire en robot de combat géant pour anéantir l’iceberg qui le menace... Enfin, une planche intitulée Amour véritable, avec des chats humanoïdes, est l’ œuvre de Nathanaël Schmid, lauréat du concours jeunes talents Bdmania.ch pour les auteurs de plus de 15 ans (vraiment jeunes, donc), festival de BD suisse pour lequel le journal de Spirou est partenaire du concours. Et Dad porte cette fois un maillot des Clash, en référence évidente à sa collison avec Panda, ou à celle peut-être un peu tirée par les cheveux à leur chanson "I fought the law and the law won" pour illustrer la rigidité formelle de Panda ?
Pour finir, une page de publicité pour Tokyo mystery café, construite comme une bande-annonce avec une page faite de cases tirées de la BD, et En direct du futur annonce une série animée de trois petits marsupilamis aux noms anglais et de trois couleurs, jaune, orange et violet, par souci d’inclusivité je suppose, et son adaptation en BD dont le scénario est dû à Amanda Weibler, « une scénariste américaine spécialisée dans l’adaptation en BD de grosses franchises comme Star Wars, Myster Mask... », une scénariste mercenaire en d’autres termes, et le dessin confié à Goum, ce qui se comprend puisqu’il avait déjà réalisé adapté en BD le dessin animé Comme des bêtes et avait même fait un Tuto dessiné sur les petits marsupilamis en 2023, ce qui s’explique maintenant puisqu’il devait déjà avoir commencé à travailler sur cette série.
P.S.: David Etien sur sa page Facebook: “Vous allez peut-être remarquer dans le prochain numéro du journal de Spirou du 10 septembre, que deux pages manquent à l'appel dans la prépublication du tome 4 de Champignac : c'est une volonté de la rédaction du journal de ne pas montrer une scène ( pourtant importante) dans laquelle notre Pacôme fume des champignons hallucinogènes. Je n'écrit pas ce post pour dénoncer une censure mais pour expliquer la raison de cette disparition. Du coup, pour ceux qui veulent savoir ce qui s'y passe, il faudra acheter l'album... Désolé ( je vous mets un petit extrait pour aiguiser encore plus votre curiosité).”
https://www.bdzoom.com/206016/actualite ... %e2%80%a6/
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/frissonnez-avec- ... gremillet/
Comme Sti le fait dire en marge à Fantasperge, “Encore une nouvelle histoire des Grémillet! Barbucci dessine trop vite, c’est fou!” Effectivement, la précédente histoire s’est terminée dans le magazine il y a à peine moins de six mois, et si l’on ajoute à cela que paraît ce mois-ci le tome 13 de Ekhö monde miroir ( 56 pages, chez la concurrence), que Barbara Canepa, avec qui il a réalisé plusieurs séries, avait déclaré dans DBD numéro 105 qu’Alessandro Barbucci "était capable de dessiner 2000 pages par an" lorsqu'il travaillait pour Disney, on peut légitimement commencer à se demander si avoir un nom se terminant en -ci, comme également Bercovici, ne serait pas une potion magique permettant aux dessinateurs de dessiner plus vite que leur ombre.
Dans la présentation de cet épisode, Alessandro Barbucci explique que « Giovanni (Di Gregorio, scénariste) et moi voulions que cette gare fascine, mais sans repousser, afin que les lecteurs aient envie de l’explorer avec les sœurs. Je me suis donc inspiré des décors des films Ghibli, avec leur charme d’antan mêlé à une touche un peu creepy. » La scène de la descente de bus dans les bois a en effet la même ambiance que celle de l’attente du chat bus dans Totoro, quand au Gardien de la forêt que l’on voit en couverture avec ses cornes de cervidé et ses yeux lumineux, il fait incontestablement partie de la même famille légendaire que ceux dans Princesse Mononoke, et à cela les auteurs ont ajouté une touche de Poe et de Hitchcock avec un corbeau s’agitant sur un perchoir en effrayant les sœurs . Cette histoire, Le gardien de la forêt, commence d’une jolie façon, graphiquement et narrativement, avec une pleine planche reproduisant une lettre de son père à Lucille, la cadette, à laquelle il a joint des cartes de constellations et des photos.
Louca illustre un paradoxe des super héros, pour qui l’identité secrète est constitutive de leur statut, pour protéger leurs proches et éviter les questions génantes. Or, si Louca est objectivement un super héros (son « tir a clairement défié les lois de la physique » commente un journaliste), tout le monde en est stupéfait mais personne ne lui pose de question autrement que sous le mode de la plaisanterie (« C’est quoi ce shoot d’extraterrestre ? ») et s’interroge autant sur ses sous vêtements, « une sorte de string...mais fait avec un chiffon » (comment personne ne reconnait-il la tenue des lutteurs de sumo?). Bruno Dequier joue habilement de ce paradoxe, puisque c’est justement lors de sa retraite au bout du monde pour se cacher d’un tueur que Louca a obtenu ses capacités extraordinaires qui lui valent d’être en une de tous les médias. Habile transition également entre le match qui expose Louca au public et la menace que cette exposition fait peser sur lui par une pleine page reproduisant la une d’un magazine sportif qui montre sa surmédiatisation (comme dans Les sœurs Grémillet, une planche qui n’est pas de « bandes dessinées »). Champignac est enfin arrivé à la date fatidique de l’explosion de la première bombe atomique, et le fait qu’il prononce alors son juron favori, Sabre de bois, désamorce la tragédie en nous faisant un instant retrouver le Champignac de Franquin et quitter le Champignac spleeneux présent depuis le début de l’histoire, et se révèle finalement le commentaire le plus adapté face à cet évènement extraordinaire et terrifiant.
Avec les maxi chapitres des sœurs Grémillet (11 pages) et de Louca (9 pages), il ne reste pas de place pour de grandes histoires complètes, et on doit se contenter de deux pages de Cédric, où celui-ci est à peine entrevu (ce qui est rare dans cette série à l’ancienne, on n’est pas dans Elliot au collège), puisque l’histoire est entièrement consacrée à son grand’père qui déprime. C’est d’ailleurs au grand’père que le Tuto dessiné par Laudec est consacré.
Dans les gags, les Fabrice sont revenus en forme dans L’édito, puiqu’ils y placent deux chutes, mais pas en fin de page, il est des codes narratifs qu’ils n’ont pas encore saisis. On les retrouve dans En direct de la rédac, dans le courrier des lecteurs, avec un rappel qu’en 2017, « la rédactrice en chef de l’époque, Florence Mixhel, leur a proposé de mettre en scène la rédaction comme cela avait été fait précédemment dans Gaston, Le gang Mazda ou Le Boss », ainsi que dans un article de Fantasio sur le tube manqué de leur tournée d’été, qui faisait l’objet d’un concours.
Dans Manoir à louer, la vampire propriétaire du manoir est devenue fan de Spirou mais, peut-être parce qu’elle est elle-même un personnage mythologique, elle a du mal à séparer le réel de l’imaginaire, à comprendre que Zorglub comme les Blorks soient des personnages de fiction. Un gag amusant et original de Pernille avec son petit frère bébé ogre, ainsi que de Annabelle, Pirate Rebelle, extrèmement sanguinolent. Univers magique encore avec L’épée de bois, où les personnages sont censés apprendre comment devenir tueur de dragons, mais ont affaire en attendant à des fourmis, avec Kahl et Pörth, qui eux ont véritablement affaire à un dragon, mais inoffensif et éternuant du feu car allergique, et dans capitaine Anchois, où Floris détourne encore à sa façon une créature mythologique, ici le géant aux cent yeux Argos Panopthès qui devient un gnome chapardeur. Willy Woob et son chien Kiki sont en vacances (un peu à contretemps), dans Working dead Greg se demande en quoi peut bien consister le travail dans sa start-up, qui semble une nouvelle usine à gaz, Tom dans Fish n chips réalise joliment un gag classique sur la fuite du temps, Berth fait une variation absurde sur les poupées russes, dans Titan inc. Paul Martin et Manu Boisteau ont l’idée hilarante de faire imaginer à la professeur Chicx le plan de transformer le navire en robot de combat géant pour anéantir l’iceberg qui le menace... Enfin, une planche intitulée Amour véritable, avec des chats humanoïdes, est l’ œuvre de Nathanaël Schmid, lauréat du concours jeunes talents Bdmania.ch pour les auteurs de plus de 15 ans (vraiment jeunes, donc), festival de BD suisse pour lequel le journal de Spirou est partenaire du concours. Et Dad porte cette fois un maillot des Clash, en référence évidente à sa collison avec Panda, ou à celle peut-être un peu tirée par les cheveux à leur chanson "I fought the law and the law won" pour illustrer la rigidité formelle de Panda ?
Pour finir, une page de publicité pour Tokyo mystery café, construite comme une bande-annonce avec une page faite de cases tirées de la BD, et En direct du futur annonce une série animée de trois petits marsupilamis aux noms anglais et de trois couleurs, jaune, orange et violet, par souci d’inclusivité je suppose, et son adaptation en BD dont le scénario est dû à Amanda Weibler, « une scénariste américaine spécialisée dans l’adaptation en BD de grosses franchises comme Star Wars, Myster Mask... », une scénariste mercenaire en d’autres termes, et le dessin confié à Goum, ce qui se comprend puisqu’il avait déjà réalisé adapté en BD le dessin animé Comme des bêtes et avait même fait un Tuto dessiné sur les petits marsupilamis en 2023, ce qui s’explique maintenant puisqu’il devait déjà avoir commencé à travailler sur cette série.
P.S.: David Etien sur sa page Facebook: “Vous allez peut-être remarquer dans le prochain numéro du journal de Spirou du 10 septembre, que deux pages manquent à l'appel dans la prépublication du tome 4 de Champignac : c'est une volonté de la rédaction du journal de ne pas montrer une scène ( pourtant importante) dans laquelle notre Pacôme fume des champignons hallucinogènes. Je n'écrit pas ce post pour dénoncer une censure mais pour expliquer la raison de cette disparition. Du coup, pour ceux qui veulent savoir ce qui s'y passe, il faudra acheter l'album... Désolé ( je vous mets un petit extrait pour aiguiser encore plus votre curiosité).”
https://www.bdzoom.com/206016/actualite ... %e2%80%a6/
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4563 du 24/09/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/game-over-sauve-qui-pue/
Je mets le lien vers la version numérique de L’arrière boutique de Patelin car on y trouve des documents intéressants moins évidents dans la version papier : Patelin réalise ses scénarios sous forme entièrement dessinée et mise en page, alors qu’il n’est aucunement dessinateur, au contraire de Cauvin qui réalisait aussi ses scénarios ainsi, et ce scénario dessiné sert de fond de page dans la version papier, qui privilégie l’aspect graphique, alors qu’ils sont directement montrés dans la version numérique, qui n’a pas de contraintes de place : encore une fois, une contrainte a mené à une plus grande créativité. On y trouve aussi la confirmation que Midam est le maître d’œuvre de Game over, les scénarios étant faits par Patelin (et parfois d’autres) et les dessins par Adam, les trois noms étant bien indiqués sur les couvertures des albums, alors que seul celui de Midam figure sur ceux des albums de Kid Paddle, bien qu’il travaille aussi avec des assistants pour cette série (Patelin encore, et Ian Dairin au dessin, pour le gag de ce numéro), qui ressemble donc plus au studio Hergé (qui signait seul ses productions), alors que Game over est plus proche dans la présentation de Peyo ou Franquin qui eux indiquaient leurs collaborateurs. Ceci dit, la couverture est signée par Midam seul, et on voit qu’il s’est fait plaisir dans la représentation des rats velus. Elle rend d’autant plus délectable le dessin final de l’histoire, avec Mickey proclamant Game over, en faisant ressortir le contraste entre la mignonne souris aseptisée de Disney et les rats de couverture.
https://www.spirou.com/larriere-boutique-patelin/
Patelin fait par ailleurs une remarque relativement amusante, qui se passe de commentaires : “La couverture de ce Spirou était au départ prévue pour notre nouvel album. Midam l’a finalement proposée à la rédaction, qui nous a demandé d’en tirer une histoire de quatre pages, format exceptionnellement long pour moi.” Ceci dit, l’histoire a beau faire quatre pages, elle est structurée avec des gags finals dans ses deux premières pages qui auraient pu être des gags de Game over à part entière.
Les Fabrice se lancent dans ce qui aurait pu être une performance eut-elle été réussie, L’édito muet (comme les gags de Game over), Fantasperge est Game over mais il lui reste un nombre impressionnant de vies qui lui permettront de subir encore de nombreuses années La malédiction de la page 13, quant à Joann et Annie Pastor, ils ont fait des Jeux Exit game grouillant de personnages, à l’opposé des planches dépouillées sauf nécessité scénaristique de Kid Paddle et Game over.
Dans les séries (a suivre), un chapitre un peu longuet où son frère et ses amis vont jouer aux ninjas pour retrouver Louca qui se cache, Champignac joue lui à l’espion pour trouver où vont être lancées les bombes atomiques, une longue séquence dialoguée dans une belle ambiance automnale au bout de laquelle les sœurs Grémillet vont se trouver une nouvelle mission pour jouer aux détectives, et un nouveau chapitre sous forme de récit complet de Dakota 1880, le Lucky Luke de Brüno et Appollo, avec un Lucky Luke peu présent, et passif, le moins que l’on puisse dire puisqu’on le voit essentiellement soigné après avoir réchappé à une pendaison, ce qui nous permet d’apprendre l’origine de son surnom, à lui donné par la grand’mère du narrateur de l’histoire, le jeune Baldwin, car elle a vu en lui quelque chose de spécial. En huit pages les auteurs font se télescoper plusieurs légendes, l’origine du nom de Lucky Luke, l’univers de la Nouvelle Orléans, son multiculturalisme, son multilinguisme, ses rituels vaudou, et la première d’une longue série de promesses non tenues faite aux noirs dès leur libération de l’esclavage.
Dans les gags, Manoir à louer met en scène le seul personnage de la série à ne pas lire Spirou, le jeune fils de la famille, Paul Martin et Manu Boisteau sortent une nouvelle fois du format strip pour faire de la place au robot géant en lequel a été transformé, sans difficulté apparente, le paquebot de Titan inc., une irrationnalité graphique sur laquelle Nob n’a pas osé s’aventurer : il a représenté les fans de Mouf sous forme de hordes de chiens, ce qui suppose que les chiens suivraient les réseaux sociaux. Or, Dad n’étant pas une série surréaliste, à la différence de Titan inc., les fans de Moufs sont très certainement des humains, mais dessiner Dad et Mouf poursuivis par des hordes d’ados aurait été choquant dans le cadre de cette série familiale. Ce ne sont pas que les corps, des humains comme des zombies, que Stella Lory désarticule dans Working dead, la perspective en prend aussi un coup, ce qui ajoute à l’ambiance de la série. Quant à La pause-cartoon, on y trouve, sur quatre gags, trois gags d’humour noir, dans Des gens et inversement, Fish n chips et Tash et Trash. Le Supplément abonné est un livret amusant de Mathilde Ruau et Simon Mitteault, Cuisine Toque-toque, proposant trois recettes simples et contemporaines (gnocchis de patates douces).
Enfin, dans le rédactionnel, En direct de la rédac, outre les rubriques habituelles (courrier des lecteurs, résultat de concours, strip) présente Désastrologie : l’horoscope approximatif de Spirou, qui se veut sans doute une parodie de telles rubriques régulières dans d’autres types de magazines, qui offrent également, comme le supplément, des recettes de cuisine. Coïncidence ? Spirou et moi est consacré à l’autrice Cy (qui est un pseudonyme, comme pour Cy Twombly, Lucky Luke et Seccotine, dont le vrai nom commencera à être révélé dans le prochain Spirou), dessinatrice de Ana et l’Entremonde avec Marc Dubuisson (scénariste de Working dead) et autrice complète du surprenant Radium girls, qui en dépit de son titre n’a pas vraiment de rapport avec le Champignac en cours sur le nucléaire, et que je conseille. Elle parle du Petit Spirou et ses « blagues d’adultes », ce qui est aussi mon point de vue, de mademoiselle Chiffre qui n’y est qu’un « intérêt amoureux », alors qu’elle ne l’est pas plus que d’autres personnages de la série, masculins comme féminins, qui semblent n’exister qu’en fonction de leurs désirs sexuels ou de ceux qu’ils provoquent, ce qu’elle considère comme un « stigmate des années 1990/2000 », ce qui n’est pas faux, mais remonte à bien plus loin, et termine en espérant ne pas répéter aujourd’hui les clichés d’hier, bien qu’elle ne se fasse pas d’illusion sur le fait que la BD d’aujourd’hui porte « les stigmates des années 2020 ». Certains de ceux-ci sont faciles à identifier : les héros de BD traditionnels étaient des redresseurs de torts, et si ça leur est largement passé, ce rôle a été repris par nombre d’auteurs qui tentent dans leurs BD de redresser les torts du passé. Autre signe des temps, En direct du futur qui annonce la suite de Mi-Mouche et interroge sa dessinatrice Carole Maurel sur sa légitimité a dessiner un récit sur la boxe, l’argument, désespérant, étant qu’elle en pratique elle-même. Quelle légitimité avait donc Franquin à dessiner un marsupilami, Midam à dessiner Kid Paddle, lui qui n’est pas particulièrement fan de jeux vidéos, quelle légitimité ont Appollo et Brüno à dessiner un cow-boy et un enfant d’esclave, quelle légitimité a le rédacteur à poser cette question à Carole Maurel ? On se croirait de retour en mai 68 et ses suspicieux « D’où parles-tu, camarade? »
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/game-over-sauve-qui-pue/
Je mets le lien vers la version numérique de L’arrière boutique de Patelin car on y trouve des documents intéressants moins évidents dans la version papier : Patelin réalise ses scénarios sous forme entièrement dessinée et mise en page, alors qu’il n’est aucunement dessinateur, au contraire de Cauvin qui réalisait aussi ses scénarios ainsi, et ce scénario dessiné sert de fond de page dans la version papier, qui privilégie l’aspect graphique, alors qu’ils sont directement montrés dans la version numérique, qui n’a pas de contraintes de place : encore une fois, une contrainte a mené à une plus grande créativité. On y trouve aussi la confirmation que Midam est le maître d’œuvre de Game over, les scénarios étant faits par Patelin (et parfois d’autres) et les dessins par Adam, les trois noms étant bien indiqués sur les couvertures des albums, alors que seul celui de Midam figure sur ceux des albums de Kid Paddle, bien qu’il travaille aussi avec des assistants pour cette série (Patelin encore, et Ian Dairin au dessin, pour le gag de ce numéro), qui ressemble donc plus au studio Hergé (qui signait seul ses productions), alors que Game over est plus proche dans la présentation de Peyo ou Franquin qui eux indiquaient leurs collaborateurs. Ceci dit, la couverture est signée par Midam seul, et on voit qu’il s’est fait plaisir dans la représentation des rats velus. Elle rend d’autant plus délectable le dessin final de l’histoire, avec Mickey proclamant Game over, en faisant ressortir le contraste entre la mignonne souris aseptisée de Disney et les rats de couverture.
https://www.spirou.com/larriere-boutique-patelin/
Patelin fait par ailleurs une remarque relativement amusante, qui se passe de commentaires : “La couverture de ce Spirou était au départ prévue pour notre nouvel album. Midam l’a finalement proposée à la rédaction, qui nous a demandé d’en tirer une histoire de quatre pages, format exceptionnellement long pour moi.” Ceci dit, l’histoire a beau faire quatre pages, elle est structurée avec des gags finals dans ses deux premières pages qui auraient pu être des gags de Game over à part entière.
Les Fabrice se lancent dans ce qui aurait pu être une performance eut-elle été réussie, L’édito muet (comme les gags de Game over), Fantasperge est Game over mais il lui reste un nombre impressionnant de vies qui lui permettront de subir encore de nombreuses années La malédiction de la page 13, quant à Joann et Annie Pastor, ils ont fait des Jeux Exit game grouillant de personnages, à l’opposé des planches dépouillées sauf nécessité scénaristique de Kid Paddle et Game over.
Dans les séries (a suivre), un chapitre un peu longuet où son frère et ses amis vont jouer aux ninjas pour retrouver Louca qui se cache, Champignac joue lui à l’espion pour trouver où vont être lancées les bombes atomiques, une longue séquence dialoguée dans une belle ambiance automnale au bout de laquelle les sœurs Grémillet vont se trouver une nouvelle mission pour jouer aux détectives, et un nouveau chapitre sous forme de récit complet de Dakota 1880, le Lucky Luke de Brüno et Appollo, avec un Lucky Luke peu présent, et passif, le moins que l’on puisse dire puisqu’on le voit essentiellement soigné après avoir réchappé à une pendaison, ce qui nous permet d’apprendre l’origine de son surnom, à lui donné par la grand’mère du narrateur de l’histoire, le jeune Baldwin, car elle a vu en lui quelque chose de spécial. En huit pages les auteurs font se télescoper plusieurs légendes, l’origine du nom de Lucky Luke, l’univers de la Nouvelle Orléans, son multiculturalisme, son multilinguisme, ses rituels vaudou, et la première d’une longue série de promesses non tenues faite aux noirs dès leur libération de l’esclavage.
Dans les gags, Manoir à louer met en scène le seul personnage de la série à ne pas lire Spirou, le jeune fils de la famille, Paul Martin et Manu Boisteau sortent une nouvelle fois du format strip pour faire de la place au robot géant en lequel a été transformé, sans difficulté apparente, le paquebot de Titan inc., une irrationnalité graphique sur laquelle Nob n’a pas osé s’aventurer : il a représenté les fans de Mouf sous forme de hordes de chiens, ce qui suppose que les chiens suivraient les réseaux sociaux. Or, Dad n’étant pas une série surréaliste, à la différence de Titan inc., les fans de Moufs sont très certainement des humains, mais dessiner Dad et Mouf poursuivis par des hordes d’ados aurait été choquant dans le cadre de cette série familiale. Ce ne sont pas que les corps, des humains comme des zombies, que Stella Lory désarticule dans Working dead, la perspective en prend aussi un coup, ce qui ajoute à l’ambiance de la série. Quant à La pause-cartoon, on y trouve, sur quatre gags, trois gags d’humour noir, dans Des gens et inversement, Fish n chips et Tash et Trash. Le Supplément abonné est un livret amusant de Mathilde Ruau et Simon Mitteault, Cuisine Toque-toque, proposant trois recettes simples et contemporaines (gnocchis de patates douces).
Enfin, dans le rédactionnel, En direct de la rédac, outre les rubriques habituelles (courrier des lecteurs, résultat de concours, strip) présente Désastrologie : l’horoscope approximatif de Spirou, qui se veut sans doute une parodie de telles rubriques régulières dans d’autres types de magazines, qui offrent également, comme le supplément, des recettes de cuisine. Coïncidence ? Spirou et moi est consacré à l’autrice Cy (qui est un pseudonyme, comme pour Cy Twombly, Lucky Luke et Seccotine, dont le vrai nom commencera à être révélé dans le prochain Spirou), dessinatrice de Ana et l’Entremonde avec Marc Dubuisson (scénariste de Working dead) et autrice complète du surprenant Radium girls, qui en dépit de son titre n’a pas vraiment de rapport avec le Champignac en cours sur le nucléaire, et que je conseille. Elle parle du Petit Spirou et ses « blagues d’adultes », ce qui est aussi mon point de vue, de mademoiselle Chiffre qui n’y est qu’un « intérêt amoureux », alors qu’elle ne l’est pas plus que d’autres personnages de la série, masculins comme féminins, qui semblent n’exister qu’en fonction de leurs désirs sexuels ou de ceux qu’ils provoquent, ce qu’elle considère comme un « stigmate des années 1990/2000 », ce qui n’est pas faux, mais remonte à bien plus loin, et termine en espérant ne pas répéter aujourd’hui les clichés d’hier, bien qu’elle ne se fasse pas d’illusion sur le fait que la BD d’aujourd’hui porte « les stigmates des années 2020 ». Certains de ceux-ci sont faciles à identifier : les héros de BD traditionnels étaient des redresseurs de torts, et si ça leur est largement passé, ce rôle a été repris par nombre d’auteurs qui tentent dans leurs BD de redresser les torts du passé. Autre signe des temps, En direct du futur qui annonce la suite de Mi-Mouche et interroge sa dessinatrice Carole Maurel sur sa légitimité a dessiner un récit sur la boxe, l’argument, désespérant, étant qu’elle en pratique elle-même. Quelle légitimité avait donc Franquin à dessiner un marsupilami, Midam à dessiner Kid Paddle, lui qui n’est pas particulièrement fan de jeux vidéos, quelle légitimité ont Appollo et Brüno à dessiner un cow-boy et un enfant d’esclave, quelle légitimité a le rédacteur à poser cette question à Carole Maurel ? On se croirait de retour en mai 68 et ses suspicieux « D’où parles-tu, camarade? »
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4564 du 01/10/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/nouvelle-serie-seccotine/
Cette semaine, Spirou joue au Moustique, le magazine réel fondé par les éditions Dupuis mais où sont censés travailler Fantasio et Seccotine et dont la fonction en tant que magazine de fiction est de fournir non pas tant des reportages que des scoops, et à ce titre réalise le tour de force et le gag d’en produire trois imbriqués: d'abord dans le dessin de couverture par Elric Dufau, la révélation par Seccotine de la raison du vol du Manneken-pis (l’équivalent bruxellois du vol de la Tour Eiffel chez Superdupont (par Gotlib, Lob et Al Coutelis) ou Fearless Fosdick (par Al Capp), puis, présentée par Spirou toujours sous la plume d’Elric Dufau, Seccotine passe du statut d’enquêteuse à celui d’enquêtée puisque l’on va apprendre pourquoi elle s’appelle ainsi, enfin page suivante dans Manoir à louer l’enfant abonné à Spirou s’apprete à révéler à une acheteuse en kiosque que “dans ce numéro on apprend que…” avant que son père l’interrompe.
L’histoire de Seccotine est introduite par une planche d’Elric Dufau sous forme de rappel de qui est Seccotine en fiction historicisée (grande reportrice à l’instar de Gerda Taro et qui comme elle officie sous pseudonyme, mais esthétiquement elles n’ont rien à voir, voir ici (attention lien politique) https://www.discogs.com/master/56788-Or ... Y1NDI3NQ== , en 1960 elle a réalisé un reportage sur les marsupilami, Fournier explique qu’il l’a abandonnée car il ne la supportait pas dès l’enfance, « elle devait être irritante », mais ajoute que c’était une erreur. Dans Et Franquin créa Lagaffe, Numa Sadoul fait la même remarque : « Elle est parfaitement imbuvable et désagréable », ce à quoi Franquin lui retorque à juste titre « Tu la trouves imbuvable ? Elle est plutôt intelligente. Mais tu t’identifies aux héros, voila pourquoi elle t’énerve. » Outre le fait que je ne l’ai jamais trouvée irritante, mais je suis d’une autre génération que Fournier et Sadoul, et n’ai jamais eu de réflexes de petit garçon qui refuse de jouer avec les filles, et ai encore moins gardé adulte ces réflexes, rappelons que lorsque Fournier reprit Spirou, Franquin lui-même n’avait plus utilisé Seccotine depuis plus de dix ans, et ce n’est pas la faute de Fournier si pour les repreneurs suivants de Spirou hériter de deux personnages féminins importants a été une trop lourde tâche...). Quant à l’histoire elle-même, regarder la couverture suffit pratiquement à se dispenser de la lire : Seccotine y retrouve le Manneken-pis dérobé par trois gamins, et on y apprend l’origine de son surnom (si l’on ne s’en était jamais douté, ce qui est bien improbable). Le seul point notable, surprenant, est que dans son travail de bureau elle s’y révèle une Gaston Lagaffe. Le dessin d’Elric est égal à lui-même, dans la lignée des suiveurs de Franquin pour Modeste et Pompon, Attanasio et Mittéï, mais soixante ans plus tard, et son encrage à la plume cracheuse ne fait pas illusion envers la vivacité du trait de Franquin. Par contre, le rendu des décors bruxellois de Thierry Capezzone transmettent une vraie ambiance. Je passe sur le fait que la tentative de transition avec La corne de rhinocéros dans l’explosion de la dernière case soit techniquement impossible, et je regrette juste que le personnage y soit totalement anecdotique, aux antipodes de celui animé par Franquin : exemplaire est à ce titre l’ultime scène de La corne de rhinocéros, où elle détourne un poudrier en un gadget d’espion, ce qui pour le résultat en fait une James Bond femelle l’année même de la création de l’agent secret, ce qui est déjà une extraordinaire saisie de l’air du temps, mais le détournement même de cet ultime artefact de la soi disant superficialité féminine et sa réappropriation la situe dans le même espace mental que des artistes telles que Tanaka Atsuko (Robe électrique, 1956), Lygia Clark (Bichos, depuis 1960), Dara Birnbaum (Technology/Transformation: Wonder Woman 1978-79), Louise Bourgeois (Araignées, Woven child) ou Annette Messager (Mes petites effigies, 1988). Fantasio et sa pipe et sa montre camouflant un appareil photo pour une même scène finale de Les pirates du silence n’en sera qu’une piètre réplique masculine deux ans plus tard (je fais un peu dans l’emphase en réaction à la platitude de ce On a volé le Manneken-pis).
Toute autre est l’esthétique promue dans Champignac Les années noires, qui joue dans le registre du leitmotiv wagnerien, avec les Ce n’est pas négociable et Pourquoi Orphée s’est-il retourné répétés à l’envie. Champignac y est par ailleurs dans ce dernier chapitre aussi un James Bond en son genre, traversant comme une fleur l’Asie du sud-est en guerre pour finir par une méditation romantique dans un jardin japonais au milieu d’élégantes grues alors que Nagasaki se fait atomiser. Par contre, je n’ai pas saisi pourquoi Champignac a été morose durant presque toute l’histoire, accablé par la perte de Blair, son amoureuse, alors que celle-ci l’accompagnait durant pratiquement chaque scène (quand ce n’était pas cette âme sœur de Rick - Richard Feynman) sous forme de fantôme : puisque Beka, les scénaristes, ont jugé bon d'utiliser Hiroshima et Nagasaki comme simple toile de fond pour leur tragédie sentimentale (ils ont tout de même osé mettre dans la bouche de leur personnage fantôme « Les morts ne veulent pas revenir, je suis bien là où je suis » alors qu’ils ont montré le bombardement de Nagasaki page précédente), ils auraient pu ébaucher des scènes sur les représentations de la perte des êtres aimés, sous formes d’ombres, de souvenirs, il y a des précédents (Hiroshima mon amour), ils n’ont pas été plus loin que la citation d’Einstein « l’énergie ne meurt jamais » (elle aussi répétée), ils sont restés en surface de leur sujet. Par contre, Etien a fait une intéressante représentation sale et rugueuse de l’explosion atomique, évitant l’écueil des explosions esthétiques que l’on voit trop souvent. Et, ce n’est pas la faute des auteurs, mais l’euphémisme de l’année va au résumé de l’histoire qui présente la deuxième guerre mondiale, la plus meurtrière de l’histoire, où ont eu lieu entre autres horreurs la Shoah et deux bombardements atomiques, comme « un contexte mondial tendu »...
Un chapitre que Bruno Dequier a du craindre un peu statique pour Louca, puisqu’il n’est fait que de dialogues, et pour lequel il a pour éviter cela multiplié les jeux graphiques (planche 41) et les cadrages excessifs (plongées complètes planches 43-44) et même un gag tendant vers le vulgaire avec un des personnages ambigüs (qui par la taille et les fréquentations semble un jeune gamin mais a pourtant un embryon de moustache), un chapitre ralenti donc, pour préparer ce qui va être la grande révélation de cette histoire dans le chapitre suivant. Révélation aussi dans ce troisième chapitre de l’histoire des sœurs Grémillet Le gardien de la forêt, sur la jeunesse de leur mère, tandis que les sœurs découvrent dans la forêt un très bel exemplaire de ces usines « chateaux de l’industrie » abondamment bâtis entre les XIXe et XXe siècles, avec une belle trouvaille graphique d’Alessandro Barbucci de l’avoir accolée à une falaise.
Seccotine apparaît de nouveau dans L’édito des Fabrice, où ils font se croiser la journaliste fictionnelle du Moustique avec un nouveau personnage, Alice, véritable secrétaire de rédaction de Spirou, (où quand des méta réalités se télescopent), ainsi que dans les Jeux de Liroy, dans En direct de la rédac, où son article sur la disparition du Manneken-pis est repris sous forme d’un articulet humoristique, et dans le dessin original de Tarrin pour la publicité pour Le trésor de San Inferno, l’aventure de Spirou et Fantasio classique (ou l’aventure classique de Spirou et Fantasio, les deux intitulés sont présents) de Trondheim et Tarrin où elle est représentée en arrière plan dans le rôle de fouineuse dans lequel l’on repoussée les auteurs.
Dans les gags, ceux de Pernille de Dav, Cyril Trichet et Esteban, de L’épée de bois de Jonathan Munoz et Anne-Claire Thibault-Jouvray, et Kahl et Pörth de Frantz Hofmann, Ced et Annelise, trois séries de fantaisie médiévale, sont assez réussis car basés sur les personnalités et les relations entre les personnages, avec une touche d’humour noir. Paul Martin et Manu Boisteau imaginent une convaincante représentation graphique du déni de réalité dans Titan inc., dans Les Fifiches du Proprofesseur et Des gens et inversement, Lécroart et Berth renouvellent des gags éculés, dans le strip Mauvaises graines, la dessinatrice Anne-Perrine Couet crée enfin des fleurs plus personnelles que celles qu’elle utilisait jusqu’ici, trop proches involontairement de Georgette, celle de Gally, qui fait par ailleurs une amusante Leçon de BD, mais il est dommage qu’elle nous gratifie d’une remarque littérale sur la littéralité des encadrés dans Blake et Mortimer, ratant leur dimension dramaturgique. Enfin, les strips de Bertschy pour Nelson sont ouvertement une publicité pour un album de compilation hors série de Nelson,et Dad apparaît autant d’une autre génération que les contempteurs de Seccotine lorsqu’il est effrayé et dégoûté par une araignée dans les toilettes, alors que sa fille la trouve mignonne. Dommage que Nob n’ait pas osé la représenter en gros plan telle que vue par Roxanne.
Une dernière publicité pour un album de Noël au Lombard pourrait sembler étrangement en avance s’il ne s’agissait d’une jolie idée d’un album de l’avent, donc à se procurer avant début décembre.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/nouvelle-serie-seccotine/
Cette semaine, Spirou joue au Moustique, le magazine réel fondé par les éditions Dupuis mais où sont censés travailler Fantasio et Seccotine et dont la fonction en tant que magazine de fiction est de fournir non pas tant des reportages que des scoops, et à ce titre réalise le tour de force et le gag d’en produire trois imbriqués: d'abord dans le dessin de couverture par Elric Dufau, la révélation par Seccotine de la raison du vol du Manneken-pis (l’équivalent bruxellois du vol de la Tour Eiffel chez Superdupont (par Gotlib, Lob et Al Coutelis) ou Fearless Fosdick (par Al Capp), puis, présentée par Spirou toujours sous la plume d’Elric Dufau, Seccotine passe du statut d’enquêteuse à celui d’enquêtée puisque l’on va apprendre pourquoi elle s’appelle ainsi, enfin page suivante dans Manoir à louer l’enfant abonné à Spirou s’apprete à révéler à une acheteuse en kiosque que “dans ce numéro on apprend que…” avant que son père l’interrompe.
L’histoire de Seccotine est introduite par une planche d’Elric Dufau sous forme de rappel de qui est Seccotine en fiction historicisée (grande reportrice à l’instar de Gerda Taro et qui comme elle officie sous pseudonyme, mais esthétiquement elles n’ont rien à voir, voir ici (attention lien politique) https://www.discogs.com/master/56788-Or ... Y1NDI3NQ== , en 1960 elle a réalisé un reportage sur les marsupilami, Fournier explique qu’il l’a abandonnée car il ne la supportait pas dès l’enfance, « elle devait être irritante », mais ajoute que c’était une erreur. Dans Et Franquin créa Lagaffe, Numa Sadoul fait la même remarque : « Elle est parfaitement imbuvable et désagréable », ce à quoi Franquin lui retorque à juste titre « Tu la trouves imbuvable ? Elle est plutôt intelligente. Mais tu t’identifies aux héros, voila pourquoi elle t’énerve. » Outre le fait que je ne l’ai jamais trouvée irritante, mais je suis d’une autre génération que Fournier et Sadoul, et n’ai jamais eu de réflexes de petit garçon qui refuse de jouer avec les filles, et ai encore moins gardé adulte ces réflexes, rappelons que lorsque Fournier reprit Spirou, Franquin lui-même n’avait plus utilisé Seccotine depuis plus de dix ans, et ce n’est pas la faute de Fournier si pour les repreneurs suivants de Spirou hériter de deux personnages féminins importants a été une trop lourde tâche...). Quant à l’histoire elle-même, regarder la couverture suffit pratiquement à se dispenser de la lire : Seccotine y retrouve le Manneken-pis dérobé par trois gamins, et on y apprend l’origine de son surnom (si l’on ne s’en était jamais douté, ce qui est bien improbable). Le seul point notable, surprenant, est que dans son travail de bureau elle s’y révèle une Gaston Lagaffe. Le dessin d’Elric est égal à lui-même, dans la lignée des suiveurs de Franquin pour Modeste et Pompon, Attanasio et Mittéï, mais soixante ans plus tard, et son encrage à la plume cracheuse ne fait pas illusion envers la vivacité du trait de Franquin. Par contre, le rendu des décors bruxellois de Thierry Capezzone transmettent une vraie ambiance. Je passe sur le fait que la tentative de transition avec La corne de rhinocéros dans l’explosion de la dernière case soit techniquement impossible, et je regrette juste que le personnage y soit totalement anecdotique, aux antipodes de celui animé par Franquin : exemplaire est à ce titre l’ultime scène de La corne de rhinocéros, où elle détourne un poudrier en un gadget d’espion, ce qui pour le résultat en fait une James Bond femelle l’année même de la création de l’agent secret, ce qui est déjà une extraordinaire saisie de l’air du temps, mais le détournement même de cet ultime artefact de la soi disant superficialité féminine et sa réappropriation la situe dans le même espace mental que des artistes telles que Tanaka Atsuko (Robe électrique, 1956), Lygia Clark (Bichos, depuis 1960), Dara Birnbaum (Technology/Transformation: Wonder Woman 1978-79), Louise Bourgeois (Araignées, Woven child) ou Annette Messager (Mes petites effigies, 1988). Fantasio et sa pipe et sa montre camouflant un appareil photo pour une même scène finale de Les pirates du silence n’en sera qu’une piètre réplique masculine deux ans plus tard (je fais un peu dans l’emphase en réaction à la platitude de ce On a volé le Manneken-pis).
Toute autre est l’esthétique promue dans Champignac Les années noires, qui joue dans le registre du leitmotiv wagnerien, avec les Ce n’est pas négociable et Pourquoi Orphée s’est-il retourné répétés à l’envie. Champignac y est par ailleurs dans ce dernier chapitre aussi un James Bond en son genre, traversant comme une fleur l’Asie du sud-est en guerre pour finir par une méditation romantique dans un jardin japonais au milieu d’élégantes grues alors que Nagasaki se fait atomiser. Par contre, je n’ai pas saisi pourquoi Champignac a été morose durant presque toute l’histoire, accablé par la perte de Blair, son amoureuse, alors que celle-ci l’accompagnait durant pratiquement chaque scène (quand ce n’était pas cette âme sœur de Rick - Richard Feynman) sous forme de fantôme : puisque Beka, les scénaristes, ont jugé bon d'utiliser Hiroshima et Nagasaki comme simple toile de fond pour leur tragédie sentimentale (ils ont tout de même osé mettre dans la bouche de leur personnage fantôme « Les morts ne veulent pas revenir, je suis bien là où je suis » alors qu’ils ont montré le bombardement de Nagasaki page précédente), ils auraient pu ébaucher des scènes sur les représentations de la perte des êtres aimés, sous formes d’ombres, de souvenirs, il y a des précédents (Hiroshima mon amour), ils n’ont pas été plus loin que la citation d’Einstein « l’énergie ne meurt jamais » (elle aussi répétée), ils sont restés en surface de leur sujet. Par contre, Etien a fait une intéressante représentation sale et rugueuse de l’explosion atomique, évitant l’écueil des explosions esthétiques que l’on voit trop souvent. Et, ce n’est pas la faute des auteurs, mais l’euphémisme de l’année va au résumé de l’histoire qui présente la deuxième guerre mondiale, la plus meurtrière de l’histoire, où ont eu lieu entre autres horreurs la Shoah et deux bombardements atomiques, comme « un contexte mondial tendu »...
Un chapitre que Bruno Dequier a du craindre un peu statique pour Louca, puisqu’il n’est fait que de dialogues, et pour lequel il a pour éviter cela multiplié les jeux graphiques (planche 41) et les cadrages excessifs (plongées complètes planches 43-44) et même un gag tendant vers le vulgaire avec un des personnages ambigüs (qui par la taille et les fréquentations semble un jeune gamin mais a pourtant un embryon de moustache), un chapitre ralenti donc, pour préparer ce qui va être la grande révélation de cette histoire dans le chapitre suivant. Révélation aussi dans ce troisième chapitre de l’histoire des sœurs Grémillet Le gardien de la forêt, sur la jeunesse de leur mère, tandis que les sœurs découvrent dans la forêt un très bel exemplaire de ces usines « chateaux de l’industrie » abondamment bâtis entre les XIXe et XXe siècles, avec une belle trouvaille graphique d’Alessandro Barbucci de l’avoir accolée à une falaise.
Seccotine apparaît de nouveau dans L’édito des Fabrice, où ils font se croiser la journaliste fictionnelle du Moustique avec un nouveau personnage, Alice, véritable secrétaire de rédaction de Spirou, (où quand des méta réalités se télescopent), ainsi que dans les Jeux de Liroy, dans En direct de la rédac, où son article sur la disparition du Manneken-pis est repris sous forme d’un articulet humoristique, et dans le dessin original de Tarrin pour la publicité pour Le trésor de San Inferno, l’aventure de Spirou et Fantasio classique (ou l’aventure classique de Spirou et Fantasio, les deux intitulés sont présents) de Trondheim et Tarrin où elle est représentée en arrière plan dans le rôle de fouineuse dans lequel l’on repoussée les auteurs.
Dans les gags, ceux de Pernille de Dav, Cyril Trichet et Esteban, de L’épée de bois de Jonathan Munoz et Anne-Claire Thibault-Jouvray, et Kahl et Pörth de Frantz Hofmann, Ced et Annelise, trois séries de fantaisie médiévale, sont assez réussis car basés sur les personnalités et les relations entre les personnages, avec une touche d’humour noir. Paul Martin et Manu Boisteau imaginent une convaincante représentation graphique du déni de réalité dans Titan inc., dans Les Fifiches du Proprofesseur et Des gens et inversement, Lécroart et Berth renouvellent des gags éculés, dans le strip Mauvaises graines, la dessinatrice Anne-Perrine Couet crée enfin des fleurs plus personnelles que celles qu’elle utilisait jusqu’ici, trop proches involontairement de Georgette, celle de Gally, qui fait par ailleurs une amusante Leçon de BD, mais il est dommage qu’elle nous gratifie d’une remarque littérale sur la littéralité des encadrés dans Blake et Mortimer, ratant leur dimension dramaturgique. Enfin, les strips de Bertschy pour Nelson sont ouvertement une publicité pour un album de compilation hors série de Nelson,et Dad apparaît autant d’une autre génération que les contempteurs de Seccotine lorsqu’il est effrayé et dégoûté par une araignée dans les toilettes, alors que sa fille la trouve mignonne. Dommage que Nob n’ait pas osé la représenter en gros plan telle que vue par Roxanne.
Une dernière publicité pour un album de Noël au Lombard pourrait sembler étrangement en avance s’il ne s’agissait d’une jolie idée d’un album de l’avent, donc à se procurer avant début décembre.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Lisant Spirou avec deux ans de retard, vu mon achat via album : 385 ce jour -> Numéro du 31/10/2023
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4565 du 08/10/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/mi-mouche-deuxieme-round/
Si la couverture représentant Mi-Mouche de dos avec un air farouche est indéniablement belle et puissante, il me manque des éléments pour la comprendre. La dessinatrice et coloriste Carole Maurel est une adepte des symboliques graphiques (ici, la page 11 qui s’ouvre sur la mère étouffante taillant un bonsaï) et des couleurs expressives (couleurs à la fois douces, comme les nuances de verts dans le jardin, et tranchées, avec de fortes oppositions), mais je ne suis pas sûr de comprendre le pourquoi des gants de boxe de différentes couleurs (la personnalité brisée de Mi-Mouche?) et des lignes au sol, comme des rayons lasers (les cordes d’un ring?). Concernant la boxe dans Mi-Mouche, je vais faire une mise au point, comme ça j’espère n’avoir plus à y revenir. Bien sûr qu’en boxe, comme dans toutes les disciplines de combat, on apprend de base à maîtriser sa force et ses coups, comme le dit le coach page 9 du magazine, en BD, il y avait ainsi eu un épisode de Big Ben Bolt de John Cullen Murphy où celui-ci s’était fait étendre par un adepte des combats de rue qui ne respectait aucune règle, pour démontrer à contrario la primauté des règles en sport, et je conçois que le coach veuillent vendre sa came, mais prétendre que « ses jeunes ne se font jamais mal » est comme argumenter que le rugby n’est pas plus violent que les échecs ou que la cigarette est inoffensive pour la santé. La boxe est un des sports les plus dangereux, surtout si on commence très jeune comme Colette (plusieurs études ont été faites, je ne mets pas de lien). Carole Maurel le dit d’ailleurs en dehors de la BD, dans l’interview en ligne https://www.spirou.com/mi-mouche-deuxie ... x-combats/ « Je sais à quel point il faut être concentré sur le regard de l’autre, sur ses appuis, sans quoi on se prend un pain ! » J’ignore pourquoi les autrices Véro Cazot et Carole Maurel insistent ainsi de nouveau, dès l’entrée de ce second épisode, sur cette contre vérité, peut-être pour préparer une surprise scénaristique ou psychologique. Par contre, Colette a raison de reprocher à sa mère de laisser son frère faire du rugby alors qu’elle-même est interdite de boxe sous prétexte de dangerosité.
Troisième épisode du Lucky Luke d’Appollo et Brüno, amusant avec la séquence du procès qui ne peut que rappeler l’hilarant Le juge, un des sommets de la série, mais qui tient par lui-même, parce qu’on y raconte enfin un des mythes de l’ouest, les concours de tirs, qui jusque là n’avaient jamais vraiment été abordés dans Lucky Luke, malgré ou à cause de son statut de tireur légendaire (les deux explications sont données dans l’histoire), et l’idée est bonne d’avoir mis en scène Annie Oakley encore gamine, car adulte sa stature aurait été trop grande pour une histoire courte, et aurait souffert de la compraison inévitable avec Calamity Jane, un autre sommet de la série. La révélation préparée dans le précédent chapitre de Louca arrive enfin, un coup de force scénaristique de Bruno Dequier, qui bouleverse l’image que l’on avait de Nathan, qui en est décomposé, aux sens figuré et propre, jolie représentation graphique de l’auteur et son coloriste Yoann Guillo, qui évitent par ailleurs l’émotion facile par l’humour (le visage super déformé de Louca), un découpage en rupture de rythme et qui donne une place à chaque personnage au lieu de tomber dans l’erreur qu’aurait été de s’apesantir sur Nathan et Louca, et des couleurs donnant une ambiance légèrement fantastique. Ambiance fantastique, et même SF, que l’on retrouve dans la publicité pour l’album de l’histoire, Phénoménal, très efficace avec la couverture représentant Louca courant de dos à une vitesse « phénoménale » et l’illustration pleine page reprenant la même image mais de face et cadrée gros plan, exposant le surhomme qu’est devenu Louca. Si le Lucky Luke rappelle d’autres albums de la série, cet épisode des sœurs Grémillet fait lui penser à Princesse Mononoke de Miyazaki, avec l’irruption d’un sanglier et l’apparition du Liéchi. La séquence avec la laie (qu’est au final le sanglier) et ses marcassins, baignée dans la lumière dorée froide de l’usine abandonnée, fait pendant à celle dans la maison de l’hôte de la famille Grémillet, d’une chaude lumière dorée, et où s’ébauche une idylle entre la mère des sœurs et son ami d’enfance. Enfin, je termine avec les histoires (à suivre) de ce numéro par un paradoxe, qui est qu’une publicité pour le tome 4 de Mademoiselle J. signifie que cette histoire n’aura pas été prépubliée dans le journal de Spirou, contrairement aux trois précédentes, malgré le fait que Ptirou, le personnage aux origines de Spirou, soit abondament représenté sur cette page de publicité.
Les Fabrice s’emmêlent les pinceaux dans leur Édito, mais pour rappel, si Dominique Paquet, qu’ils mélangent avec Coline Strijthagen, secrétaire de rédaction, est bien une nouvelle graphiste dans Spirou (pas si nouvelle toutefois, elle y est présente depuis début mars, si on donne de mauvais renseignements aux Fabrice, il est normal qu’ils s’embrouillent, et plus précisément elle est dorénavant la seule graphiste depuis le départ de Julien Marlière il y a quelques mois ), elle travaille pour Dupuis depuis des années et, petite touche people, dans l'esprit de l’annonce de la maternité de la secrétaire de rédaction, elle est aussi, a-t-on appris récemment dans Spirou, l’épouse d’Olivier Saive, qui est depuis quelques semaines de retour dans Spirou comme illustrateur après plusieurs années d’absence du magazine. C’est d’ailleurs toute la rédaction qui est à l’honneur cette semaine, puisqu’elle est intégralement présentée dans Le courrier des lecteurs, et que la maquettiste est par ailleurs rendue responsable d’une erreur dans En direct du futur, illustré par Saive, annonçant un spécial Halloween « super kawaï ». Outre la reprise du courrier des lecteurs, En direct de la rédac est une bonne initiative pour le lien avec les lecteurices, il est seulement dommage que la rubrique présentant cette semaine une lectrice centenaire ne dépasse pas l’anecdotique. On n’est plus en 1938, et avoir 13 ans de plus que le journal ne mérite pas un simple article basique, d’autant que celui-ci recèle un fait intrigant qui n’est malheureusement pas expliqué : cette lectrice aurait débuté son abonnement à Spirou au début des années 60, soit quand elle approchait la quarantaine, or non seulement il n’était pas si courant à l’époque de lire Spirou à cet âge, mais cela l’était encore moins de commencer à le lire à cet âge. Cette particularité de cette lectrice aurait mérité une petite explication.
Amusante coïncidence : Juanungo réalise un Tuto dessiné de Wladimira, la vampire de Manoir à louer, tuto que lui-même qualifie d’« assez abstrait » lors d’une étape nébuleuse (aux sens propres et figurés, encore), en se représentant lui-même les pieds scotchés au plafond, la tête en bas, position habituelle chez un vampire mais bien peu naturelle chez un humain, alors que paraît une des planches de Manoir à louer où le style maniériste de Juanungo est le plus évident, avec les positions affectées du père de famille à la recherche d’indices pour un jeu où il s’agit de trouver des éléments faisant penser à une BD, jeu auquel avaient joué des auteurs de L’atelier Mastodonte (et où Trondheim s'était avéré champion). Je salue la performance de l’enfant reconnaissant au premier coup d’œil la salsepareille dont sont friands les Schtroumpfs, alors que cette plante est vraiment peu commune en dehors du Pays maudit, et bien que je sache Trondheim fan de toujours des productions Disney, ou tout au moins de Mickey parade, Spirou et Manoir à louer obligent, plutôt que Mickey, c’aurait pu être Sybilline à laquelle la souris aurait pu faire penser. Willy Woob se met au sport, ce qui signifie mouvement amples qui seraient à l’étroit dans les strips habituels, aussi Moog et Bernstein le font-ils passer en gags en demi planche. Dialogues et humour dans L’épée de bois sont cette fois encore proches de ceux de Trondheim, mais la série de fantaisie médiévale de Jonathan Munoz a son univers propre, et les couleurs de Anne-Claire Thibaut-Jouvray, avec ainsi un ciel vert fluo, n’y sont pas pour rien. Nob fait de nouveau un gag dans lequel Dad se dédouble, ce qu’on peut voir comme une allégorie d’un acteur, mais il faudrait creuser un peu dans ce type de gags pour voir si cette interprétation a de l’intérêt. Berth fait un jeu de mots débile dans Des gens et inversement, qui lui permet de renouveler un gag aussi vieux que la peau de banane, Cromheecke et Thiriet ne sont pas en reste sur ce terrain dans leur illustration du Bulletin d’abonnement, et Tom fait de nouveau un gag cruel sur le thème de l’environnement dans Fish n chips. Enfin, outre les traditionnels Jeux, par Tom Sorroldini cette semaine, c’est une autre rubrique qui est aussi consacrée à la série vedette du numéro, un Test comique illustré par Bercovici, et le supplément abonnés est un amusant poster de Frnck en parodie de film SF des années 80.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/mi-mouche-deuxieme-round/
Si la couverture représentant Mi-Mouche de dos avec un air farouche est indéniablement belle et puissante, il me manque des éléments pour la comprendre. La dessinatrice et coloriste Carole Maurel est une adepte des symboliques graphiques (ici, la page 11 qui s’ouvre sur la mère étouffante taillant un bonsaï) et des couleurs expressives (couleurs à la fois douces, comme les nuances de verts dans le jardin, et tranchées, avec de fortes oppositions), mais je ne suis pas sûr de comprendre le pourquoi des gants de boxe de différentes couleurs (la personnalité brisée de Mi-Mouche?) et des lignes au sol, comme des rayons lasers (les cordes d’un ring?). Concernant la boxe dans Mi-Mouche, je vais faire une mise au point, comme ça j’espère n’avoir plus à y revenir. Bien sûr qu’en boxe, comme dans toutes les disciplines de combat, on apprend de base à maîtriser sa force et ses coups, comme le dit le coach page 9 du magazine, en BD, il y avait ainsi eu un épisode de Big Ben Bolt de John Cullen Murphy où celui-ci s’était fait étendre par un adepte des combats de rue qui ne respectait aucune règle, pour démontrer à contrario la primauté des règles en sport, et je conçois que le coach veuillent vendre sa came, mais prétendre que « ses jeunes ne se font jamais mal » est comme argumenter que le rugby n’est pas plus violent que les échecs ou que la cigarette est inoffensive pour la santé. La boxe est un des sports les plus dangereux, surtout si on commence très jeune comme Colette (plusieurs études ont été faites, je ne mets pas de lien). Carole Maurel le dit d’ailleurs en dehors de la BD, dans l’interview en ligne https://www.spirou.com/mi-mouche-deuxie ... x-combats/ « Je sais à quel point il faut être concentré sur le regard de l’autre, sur ses appuis, sans quoi on se prend un pain ! » J’ignore pourquoi les autrices Véro Cazot et Carole Maurel insistent ainsi de nouveau, dès l’entrée de ce second épisode, sur cette contre vérité, peut-être pour préparer une surprise scénaristique ou psychologique. Par contre, Colette a raison de reprocher à sa mère de laisser son frère faire du rugby alors qu’elle-même est interdite de boxe sous prétexte de dangerosité.
Troisième épisode du Lucky Luke d’Appollo et Brüno, amusant avec la séquence du procès qui ne peut que rappeler l’hilarant Le juge, un des sommets de la série, mais qui tient par lui-même, parce qu’on y raconte enfin un des mythes de l’ouest, les concours de tirs, qui jusque là n’avaient jamais vraiment été abordés dans Lucky Luke, malgré ou à cause de son statut de tireur légendaire (les deux explications sont données dans l’histoire), et l’idée est bonne d’avoir mis en scène Annie Oakley encore gamine, car adulte sa stature aurait été trop grande pour une histoire courte, et aurait souffert de la compraison inévitable avec Calamity Jane, un autre sommet de la série. La révélation préparée dans le précédent chapitre de Louca arrive enfin, un coup de force scénaristique de Bruno Dequier, qui bouleverse l’image que l’on avait de Nathan, qui en est décomposé, aux sens figuré et propre, jolie représentation graphique de l’auteur et son coloriste Yoann Guillo, qui évitent par ailleurs l’émotion facile par l’humour (le visage super déformé de Louca), un découpage en rupture de rythme et qui donne une place à chaque personnage au lieu de tomber dans l’erreur qu’aurait été de s’apesantir sur Nathan et Louca, et des couleurs donnant une ambiance légèrement fantastique. Ambiance fantastique, et même SF, que l’on retrouve dans la publicité pour l’album de l’histoire, Phénoménal, très efficace avec la couverture représentant Louca courant de dos à une vitesse « phénoménale » et l’illustration pleine page reprenant la même image mais de face et cadrée gros plan, exposant le surhomme qu’est devenu Louca. Si le Lucky Luke rappelle d’autres albums de la série, cet épisode des sœurs Grémillet fait lui penser à Princesse Mononoke de Miyazaki, avec l’irruption d’un sanglier et l’apparition du Liéchi. La séquence avec la laie (qu’est au final le sanglier) et ses marcassins, baignée dans la lumière dorée froide de l’usine abandonnée, fait pendant à celle dans la maison de l’hôte de la famille Grémillet, d’une chaude lumière dorée, et où s’ébauche une idylle entre la mère des sœurs et son ami d’enfance. Enfin, je termine avec les histoires (à suivre) de ce numéro par un paradoxe, qui est qu’une publicité pour le tome 4 de Mademoiselle J. signifie que cette histoire n’aura pas été prépubliée dans le journal de Spirou, contrairement aux trois précédentes, malgré le fait que Ptirou, le personnage aux origines de Spirou, soit abondament représenté sur cette page de publicité.
Les Fabrice s’emmêlent les pinceaux dans leur Édito, mais pour rappel, si Dominique Paquet, qu’ils mélangent avec Coline Strijthagen, secrétaire de rédaction, est bien une nouvelle graphiste dans Spirou (pas si nouvelle toutefois, elle y est présente depuis début mars, si on donne de mauvais renseignements aux Fabrice, il est normal qu’ils s’embrouillent, et plus précisément elle est dorénavant la seule graphiste depuis le départ de Julien Marlière il y a quelques mois ), elle travaille pour Dupuis depuis des années et, petite touche people, dans l'esprit de l’annonce de la maternité de la secrétaire de rédaction, elle est aussi, a-t-on appris récemment dans Spirou, l’épouse d’Olivier Saive, qui est depuis quelques semaines de retour dans Spirou comme illustrateur après plusieurs années d’absence du magazine. C’est d’ailleurs toute la rédaction qui est à l’honneur cette semaine, puisqu’elle est intégralement présentée dans Le courrier des lecteurs, et que la maquettiste est par ailleurs rendue responsable d’une erreur dans En direct du futur, illustré par Saive, annonçant un spécial Halloween « super kawaï ». Outre la reprise du courrier des lecteurs, En direct de la rédac est une bonne initiative pour le lien avec les lecteurices, il est seulement dommage que la rubrique présentant cette semaine une lectrice centenaire ne dépasse pas l’anecdotique. On n’est plus en 1938, et avoir 13 ans de plus que le journal ne mérite pas un simple article basique, d’autant que celui-ci recèle un fait intrigant qui n’est malheureusement pas expliqué : cette lectrice aurait débuté son abonnement à Spirou au début des années 60, soit quand elle approchait la quarantaine, or non seulement il n’était pas si courant à l’époque de lire Spirou à cet âge, mais cela l’était encore moins de commencer à le lire à cet âge. Cette particularité de cette lectrice aurait mérité une petite explication.
Amusante coïncidence : Juanungo réalise un Tuto dessiné de Wladimira, la vampire de Manoir à louer, tuto que lui-même qualifie d’« assez abstrait » lors d’une étape nébuleuse (aux sens propres et figurés, encore), en se représentant lui-même les pieds scotchés au plafond, la tête en bas, position habituelle chez un vampire mais bien peu naturelle chez un humain, alors que paraît une des planches de Manoir à louer où le style maniériste de Juanungo est le plus évident, avec les positions affectées du père de famille à la recherche d’indices pour un jeu où il s’agit de trouver des éléments faisant penser à une BD, jeu auquel avaient joué des auteurs de L’atelier Mastodonte (et où Trondheim s'était avéré champion). Je salue la performance de l’enfant reconnaissant au premier coup d’œil la salsepareille dont sont friands les Schtroumpfs, alors que cette plante est vraiment peu commune en dehors du Pays maudit, et bien que je sache Trondheim fan de toujours des productions Disney, ou tout au moins de Mickey parade, Spirou et Manoir à louer obligent, plutôt que Mickey, c’aurait pu être Sybilline à laquelle la souris aurait pu faire penser. Willy Woob se met au sport, ce qui signifie mouvement amples qui seraient à l’étroit dans les strips habituels, aussi Moog et Bernstein le font-ils passer en gags en demi planche. Dialogues et humour dans L’épée de bois sont cette fois encore proches de ceux de Trondheim, mais la série de fantaisie médiévale de Jonathan Munoz a son univers propre, et les couleurs de Anne-Claire Thibaut-Jouvray, avec ainsi un ciel vert fluo, n’y sont pas pour rien. Nob fait de nouveau un gag dans lequel Dad se dédouble, ce qu’on peut voir comme une allégorie d’un acteur, mais il faudrait creuser un peu dans ce type de gags pour voir si cette interprétation a de l’intérêt. Berth fait un jeu de mots débile dans Des gens et inversement, qui lui permet de renouveler un gag aussi vieux que la peau de banane, Cromheecke et Thiriet ne sont pas en reste sur ce terrain dans leur illustration du Bulletin d’abonnement, et Tom fait de nouveau un gag cruel sur le thème de l’environnement dans Fish n chips. Enfin, outre les traditionnels Jeux, par Tom Sorroldini cette semaine, c’est une autre rubrique qui est aussi consacrée à la série vedette du numéro, un Test comique illustré par Bercovici, et le supplément abonnés est un amusant poster de Frnck en parodie de film SF des années 80.
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4566 du 15/10/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/debarquement-de-marsupilamis/
Pour raisons géopolitiques (je suis en ce moment dans un pays où accéder au journal de Spirou en ligne est complexe, sans parler de sa version papier), je ne suis pas en mesure de faire une chronique sur ce numéro, et mes chroniques seront un certain temps aléatoires. Dommage, je me serais certainement bien amusé avec les marsupilamis multicolores...
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/debarquement-de-marsupilamis/
Pour raisons géopolitiques (je suis en ce moment dans un pays où accéder au journal de Spirou en ligne est complexe, sans parler de sa version papier), je ne suis pas en mesure de faire une chronique sur ce numéro, et mes chroniques seront un certain temps aléatoires. Dommage, je me serais certainement bien amusé avec les marsupilamis multicolores...
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Numéro 4567 du 22/10/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/sueurs-froides-s ... de-minuit/
La couverture annonce le retour des jeunes Robinsons de L’île de Minuit dans une jungle menaçante et mystérieuse, d’autant plus que le danger n’apparait pas au premier abord et se situe, discret, dans leur dos. Nicolas Grébil a joué avec les possibilités qu’offre le dessin grand format de la couverture. Remarquons qu’un des personnages n’est plus le même par rapport au premier épisode, beaucoup de choses s’étant en effet passées dans la grande ellipse entre les deux histoires, situation partiellement résumée par les auteurs Lilyan et Grébil. Un des nouveaux personnages apparaît dans les trois pages d’introduction mouvementées et muettes de ce deuxième épisode, mais on ne sait encore rien de lui, les auteurs ménagent le suspense. Ce nouveau personnage est naturellement surpris par le paysage qui s’ouvre devant lui, mais étonnament les autres ne le sont aucunement par la voie formée d’immenses défenses d’éléphants dressées qu’ils empruntent. Moi, cela m’interroge plus que les vestiges humains qui les intriguent : il y a ou aurait donc eu des éléphants sur cette petite île? La suite nous dira s’il s’agit d’un indice clé ou d’un effet graphique gratuit et trompeur. Le troisième chapitre de Mi-Mouche introduit le problème du harcèlement, scolaire ici, et en donne une explication : les harceleurs n’ont pas peur de donner et se prendre des coups, peut-être même y ont-ils goût, au contraire de leur victimes, comme Colette qui, par sa pratique de la boxe, pourrait certainement vaincre physiquement sa harceleuse qui n’en impose que par sa masse et son culot, mais y répugne, le fait qu’elle s’enquière de l’état de l’adversaire qu’elle vient de battre témoigne de sa sensibilité. Le sixième chapitre des Sœurs Grémillet plonge ouvertement dans le fantastique, entre la vision de la carcasse d’un avion envasée dans un étang de la forêt, l’accident de chasseurs dû à un brouillard subit après un appel au Liéchi à leur punition par Lucille, la réapparition d’animaux pour la nuit du Liéchi, avec chaque évènement, chaque scène même ponctué par l’apparition d’oiseaux, de la huppe de la première case de la première planche de ce chapitre à l’envolée sur fond de ciel rougeoyant de la dernière case de la dernière planche. Et si jusqu’à présent c’était un corbeau qui semblait être un représentant du Liéchi, c’est maintenant une chouette qui a été témoin de l’étrange accident des chasseurs. Appollo et Brüno produisent dans cet épisode leur vision la plus radicale de leur Lucky Luke, non plus flegmatique (lui manque son sourire) mais taciturne jusqu’à laisser se dérouler une bagarre sur près de trois pages, morceau de bravoure du western, suivie en contrepoint par un autre aspect typique de l’ouest mais bien plus méconnu, pour ne pas dire ignoré, par le western, où Appollo a produit un superbe exemplaire de cette poésie lyrique de l’ouest, nourrie de la Bible, ses énumérations incantatoires, ses visions apocalyptiques et salvatrices.
Le témoignage de L’abonnée de la semaine donne une des raisons pour lesquelles des lecteurs peuvent aimer Manoir à louer : ils s’y retrouvent. Toutefois, l’humour y est bien plus simple que dans Animal lecteur, la série de Libon et Salma elle aussi conçue en clins d’oeils, sans doute car l’univers de Manoir à louer est bien plus limité, comme le nombre de personnages et leur aspect unilatéral. Par contre dans cette planche la recherche dans le manoir permet d’admirer le dessin de Juanungo dans son rendu d’un luxe décadent (le hall d’entrée, le pathétique des peaux et animaux empaillés dont la gueule est dressée en une dérisoire menace, les statuettes grand siècle recouvertes de toiles d’araignées). Luxuriance en absolue contraste avec la planche de L’édito des Fabrice qui lui fait face, au minimalisme extrême de la mise en scène et des décors, qui reflète leur déception envers leur jeu riche de promesses mais dont ils n’ont pu tirer la saveur. On retrouve les personnages d’Otaku et le dessin de Maria-Praz qui arrondit systématiquement les angles, par contraste avec la rigidité du quadrillage de cahier d’écolier qui constitue le fond sur lequel sont faits les strips, arrondi au point que la porte des toilettes et son chambranle m’ont laissé croire qu’ils se trouvaient sur un bateau….Dans la planche de Working dead, Stella Lory et Marc Dubuisson délaissent l’aspect zombie de leur série, hormis des détails graphiques, pour une moquerie envers les entreprises modernes, tandis que Manu Boisteau et Paul Martin mettent littéralement en scène dans Titan inc. la lutte des classes et l’exploitation, des aspects aussi présents dans L’épée de bois, avec l’école misérable dont le toit fuit de partout, et gags de socio-politique loufoque dans Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart (versant manifs) et Fish n chips de Tom (versant marketing). Outre la poésie dans Lucky Luke, on a dans Gary C. Neel d’autres éléments rares dans un western, mais ici à fins comiques : un indien à lunettes, une montgolfière. Enfin, si Dad continue à vouloir s’imposer dans le groupe de sa fille, il va finir par se faire taxer de harceleur, et pour finir, un Kid Paddle consacré au petit barbare et un Game over bien gores, avec cerveau éclaté et yeux pendants sortis de leurs orbites, en avant goût du spécial Halloween de la semaine suivante, annoncé peu ragoutant par Bercovici.
Remarque ragotante : dans sa Leçon de BD, Marko invite Beka, qu’il représente sous les traits d’un homme, alors que Beka est censé être le pseudonyme commun d’un homme et un femme, est-ce une personnification, ou est-ce une allusion à une rupture ? Il le présente aussi comme le scénariste de Cœur collège, une série Dupuis non publiée dans Spirou, alors que Beka scénarise plusieurs séries pour le magazine ; expression de ses goûts? Les Jeux sont traditionnellement consacrés à la série mise en avant dans le numéro, mais Romain Garouste, au lieu d’y montrer l’ensemble de la série, ne met en scène qu’un moment de l’épisode de la semaine de L’île de minuit, celui où deux des enfants se retrouvent isolés et subissent une attaque de singes. Deux publicités pleine page pour deux albums de séries Spirou pour une fois, une sur un fond rouge flamboyant pour Dad, et une autre pour les Tuniques bleues. Pour finir, un toujours bon gag d’illustration du Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, et l’annonce du prochain Mademoiselle J., qui ne sera donc pas prépublié dans Spirou mais post publié (comme rappel publicitaire, ou pour ceux qui voudront le lire sans acheter l’album). Annonce étrange, auto dépréciative qui prétend que la majorité des lecteurs s’en fiche, ignorant qui c’est, car enfin cela fait moins de deux ans que la précédente aventure s’est terminée dans le journal, alors certes c’est plus que les à peine six mois entre le premier et le deuxième épisode de L’île de minuit ou de Mi-Mouche, mais ce n’est rien à l’aune d’un journal ayant 87 ans, même si son âge n’est tristement plus indiqué en couverture depuis la nouvelle formule de janvier 2019. Par ailleurs, il y a un spoiler, qui nous dit qu’un élément caché sera à débusquer dans l’histoire, mais indique quel est cet élément et dans quelle page il se trouve : une annonce digne de L’édito des Fabrice.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/sueurs-froides-s ... de-minuit/
La couverture annonce le retour des jeunes Robinsons de L’île de Minuit dans une jungle menaçante et mystérieuse, d’autant plus que le danger n’apparait pas au premier abord et se situe, discret, dans leur dos. Nicolas Grébil a joué avec les possibilités qu’offre le dessin grand format de la couverture. Remarquons qu’un des personnages n’est plus le même par rapport au premier épisode, beaucoup de choses s’étant en effet passées dans la grande ellipse entre les deux histoires, situation partiellement résumée par les auteurs Lilyan et Grébil. Un des nouveaux personnages apparaît dans les trois pages d’introduction mouvementées et muettes de ce deuxième épisode, mais on ne sait encore rien de lui, les auteurs ménagent le suspense. Ce nouveau personnage est naturellement surpris par le paysage qui s’ouvre devant lui, mais étonnament les autres ne le sont aucunement par la voie formée d’immenses défenses d’éléphants dressées qu’ils empruntent. Moi, cela m’interroge plus que les vestiges humains qui les intriguent : il y a ou aurait donc eu des éléphants sur cette petite île? La suite nous dira s’il s’agit d’un indice clé ou d’un effet graphique gratuit et trompeur. Le troisième chapitre de Mi-Mouche introduit le problème du harcèlement, scolaire ici, et en donne une explication : les harceleurs n’ont pas peur de donner et se prendre des coups, peut-être même y ont-ils goût, au contraire de leur victimes, comme Colette qui, par sa pratique de la boxe, pourrait certainement vaincre physiquement sa harceleuse qui n’en impose que par sa masse et son culot, mais y répugne, le fait qu’elle s’enquière de l’état de l’adversaire qu’elle vient de battre témoigne de sa sensibilité. Le sixième chapitre des Sœurs Grémillet plonge ouvertement dans le fantastique, entre la vision de la carcasse d’un avion envasée dans un étang de la forêt, l’accident de chasseurs dû à un brouillard subit après un appel au Liéchi à leur punition par Lucille, la réapparition d’animaux pour la nuit du Liéchi, avec chaque évènement, chaque scène même ponctué par l’apparition d’oiseaux, de la huppe de la première case de la première planche de ce chapitre à l’envolée sur fond de ciel rougeoyant de la dernière case de la dernière planche. Et si jusqu’à présent c’était un corbeau qui semblait être un représentant du Liéchi, c’est maintenant une chouette qui a été témoin de l’étrange accident des chasseurs. Appollo et Brüno produisent dans cet épisode leur vision la plus radicale de leur Lucky Luke, non plus flegmatique (lui manque son sourire) mais taciturne jusqu’à laisser se dérouler une bagarre sur près de trois pages, morceau de bravoure du western, suivie en contrepoint par un autre aspect typique de l’ouest mais bien plus méconnu, pour ne pas dire ignoré, par le western, où Appollo a produit un superbe exemplaire de cette poésie lyrique de l’ouest, nourrie de la Bible, ses énumérations incantatoires, ses visions apocalyptiques et salvatrices.
Le témoignage de L’abonnée de la semaine donne une des raisons pour lesquelles des lecteurs peuvent aimer Manoir à louer : ils s’y retrouvent. Toutefois, l’humour y est bien plus simple que dans Animal lecteur, la série de Libon et Salma elle aussi conçue en clins d’oeils, sans doute car l’univers de Manoir à louer est bien plus limité, comme le nombre de personnages et leur aspect unilatéral. Par contre dans cette planche la recherche dans le manoir permet d’admirer le dessin de Juanungo dans son rendu d’un luxe décadent (le hall d’entrée, le pathétique des peaux et animaux empaillés dont la gueule est dressée en une dérisoire menace, les statuettes grand siècle recouvertes de toiles d’araignées). Luxuriance en absolue contraste avec la planche de L’édito des Fabrice qui lui fait face, au minimalisme extrême de la mise en scène et des décors, qui reflète leur déception envers leur jeu riche de promesses mais dont ils n’ont pu tirer la saveur. On retrouve les personnages d’Otaku et le dessin de Maria-Praz qui arrondit systématiquement les angles, par contraste avec la rigidité du quadrillage de cahier d’écolier qui constitue le fond sur lequel sont faits les strips, arrondi au point que la porte des toilettes et son chambranle m’ont laissé croire qu’ils se trouvaient sur un bateau….Dans la planche de Working dead, Stella Lory et Marc Dubuisson délaissent l’aspect zombie de leur série, hormis des détails graphiques, pour une moquerie envers les entreprises modernes, tandis que Manu Boisteau et Paul Martin mettent littéralement en scène dans Titan inc. la lutte des classes et l’exploitation, des aspects aussi présents dans L’épée de bois, avec l’école misérable dont le toit fuit de partout, et gags de socio-politique loufoque dans Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart (versant manifs) et Fish n chips de Tom (versant marketing). Outre la poésie dans Lucky Luke, on a dans Gary C. Neel d’autres éléments rares dans un western, mais ici à fins comiques : un indien à lunettes, une montgolfière. Enfin, si Dad continue à vouloir s’imposer dans le groupe de sa fille, il va finir par se faire taxer de harceleur, et pour finir, un Kid Paddle consacré au petit barbare et un Game over bien gores, avec cerveau éclaté et yeux pendants sortis de leurs orbites, en avant goût du spécial Halloween de la semaine suivante, annoncé peu ragoutant par Bercovici.
Remarque ragotante : dans sa Leçon de BD, Marko invite Beka, qu’il représente sous les traits d’un homme, alors que Beka est censé être le pseudonyme commun d’un homme et un femme, est-ce une personnification, ou est-ce une allusion à une rupture ? Il le présente aussi comme le scénariste de Cœur collège, une série Dupuis non publiée dans Spirou, alors que Beka scénarise plusieurs séries pour le magazine ; expression de ses goûts? Les Jeux sont traditionnellement consacrés à la série mise en avant dans le numéro, mais Romain Garouste, au lieu d’y montrer l’ensemble de la série, ne met en scène qu’un moment de l’épisode de la semaine de L’île de minuit, celui où deux des enfants se retrouvent isolés et subissent une attaque de singes. Deux publicités pleine page pour deux albums de séries Spirou pour une fois, une sur un fond rouge flamboyant pour Dad, et une autre pour les Tuniques bleues. Pour finir, un toujours bon gag d’illustration du Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, et l’annonce du prochain Mademoiselle J., qui ne sera donc pas prépublié dans Spirou mais post publié (comme rappel publicitaire, ou pour ceux qui voudront le lire sans acheter l’album). Annonce étrange, auto dépréciative qui prétend que la majorité des lecteurs s’en fiche, ignorant qui c’est, car enfin cela fait moins de deux ans que la précédente aventure s’est terminée dans le journal, alors certes c’est plus que les à peine six mois entre le premier et le deuxième épisode de L’île de minuit ou de Mi-Mouche, mais ce n’est rien à l’aune d’un journal ayant 87 ans, même si son âge n’est tristement plus indiqué en couverture depuis la nouvelle formule de janvier 2019. Par ailleurs, il y a un spoiler, qui nous dit qu’un élément caché sera à débusquer dans l’histoire, mais indique quel est cet élément et dans quelle page il se trouve : une annonce digne de L’édito des Fabrice.
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- Franco B Helge
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Merci pour vos chroniques très précises
!!
Je trouve très utile d'avoir un aperçu du contenu du Journal, car je ne le reçois pas sous ces latitudes méridionales
Merci encore
!
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Mesdamas et les chevalieros: Pardonnez-muá mon francés !
- Armand Le Biar
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Dans ce cas il y a en ce moment un n° (sans numérotation) inédit et complet à lire sur le site : https://www.calameo.com/read/0079756010 ... Pk0O72zSk0
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Demande à l'Alliance française locale de souscrire un abonnement au journalFranco B Helge a écrit : Je trouve très utile d'avoir un aperçu du contenu du Journal, car je ne le reçois pas sous ces latitudes méridionales![]()
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