Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : dim. 27 juil. 2025 00:53
Numéro 4552 du 09/07/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/les-tuniques-ble ... es-ennuis/
Deuxième chapitre de Lincoln dans la ligne de mire, la nouvelle aventure des Tuniques bleues du métronomique Lambil, qui depuis plus de 60 ans, quand il faisait Sandy et Hoppy, réalise au moins un 44 planches chaque année, et c’est le deuxième qu’il fait sur scénario de Neidhart, puisqu’entre eux semble s’être établie une certaine complicité : le scénariste dessinateur a fait deux pages de Pauvre Neid’art, placées juste avant le chapitre des Tuniques bleues, dans laquelle il se met en scène avec Lampil dans un festival de BD, lui-même remplaçant Cauvin, comme il l’explique à des lecteurs incrédules, et se retrouve ironiquement victime des farces qu’il faisait avec son copain Fabrice Lontarrin où ils se faisaient passer pour des dessinateurs connus, explique-t-il à un Lampil consterné. Les fanatiques de l’histoire de la BD auront reconnu l’un des nombreux canulars que montaient Neidhart et Tarrin. Le Spirou dessiné en haut des planches expliquant ce qu’était Pauvre Lampil rappelle la rubrique Les aventures d’un journal, souvent illustrée par Neidhart avec un humour grinçant, que l’on retrouve dans le fait que dans l’histoire un lecteur appelle la sécurité pour faire virer le pauvre Neid’art, rappellant que l’époque où de tels canulars pouvaient se faire est bien révolue.
L'avatar de Neidhart y dit que c’est un rêve de gosse pour lui de travailler avec celui de Lambil, et l'original a certes gardé un beau coup de crayon, mais on ne peut en dire autant de la plume avec laquelle il encre : celle-ci a perdu toute précision, comme on le voit sur le dessin de couverture où Blutch et la femme qui l’accompagne ont les visages déformés, ou dans les planches où ses cheveux épars partent en tout sens, ou planche 15 en haut où il est devenu si grassouillet qu’il en est méconnaissable. Cela passe pour les nouveaux personnages, pour lesquels on n’a pas de référents, mais l’encrage du visage de la jolie fille, censément codifié, aboutit à un résultat assez monstrueux. L’histoire elle, tourne autour d’un complot sudiste dans lequel Blutch se trouve embringué, au détriment de Chesterfield, totalement absent de ce chapitre. On retrouve Neidhart dans Les BD de ma vie, où il cite les habituellement cités classiques de l’humour, Goscinny et Goossens, auxquels il adjoint Schlingo, Vuillemin, ainsi que, comme Justice la semaine précédente , Pierre la Police et, comme Lucas Harari , Xavier Bouyssou. Enfin, toujours sur les Tuniques bleues, les Jeux de la semaine, dans une belle mise en page d’un nouveau venu dans Spirou, Frefon, un dessinateur canadien au style très gros nez, et Sti reprend involontairement dans La malédiction de la page 13 le jeu de mots de la semaine précédente sur le Tuniques blues.
Premier chapitre de la tournée de The Fabrice, embrayant sur le succès de leur festival, avec une première étape dans un village aussi accueillant que dans un Lucky Luke ("Ici on cuit les étrangers dans l’aligot" annonce la pancarte à l’entrée du village), avec des moutons moutonnant partout au lieu de vaches, toujours truffé de gags verbaux et visuels (le dos d’âne sur lequel leur voiture cahote se révèle un mouton qu’ils ont écrasé). Idée d’animation amusante, une page intitulée Fanbrice, le journal des fans des Fabrice #1, rédigée par Jorge Bernstein et illustrée par Evemarie et Ben Lamarre. Conséquence du départ des Fabrice en tournée, ce sont deux Damien (Cerq au dessin et Perez au scénario) qui les remplacent pour L’édito. S’ils s’annoncent a priori plus ambitieux et motivés que ceux qu’ils remplacent, ils sont au final aussi mauvais, se retrouvent virés dès la chute (aux sens propre et figuré) de leur gag, et le rédac’chef devra donc trouver pour la semaine suivante deux remplaçants portant le même prénom ( ou pseudonyme ? Je ne parierais pas sur Walt et Walthéry…). Enfin, le jeu-concours de l’été consiste à repérer des post-its disséminés dans les numéros du magazine, sur lesquels sont inscrites les paroles d’une chanson de The Fabrice, qu’il s’agit de reconstituer. Heureux hasard de publication (?), les gags de Nelson pullulent aussi de post-it.
Deuxième chapitre aussi de Pym et la forêt éternelle, avec un changement complet de décors et d’ambiance, puisque l’on passe de l’étrange quatuor de personnages dans une chaumière au fond d’une sombre forêt à un château royal peuplé de nobles aux costumes chatoyants et une patisserie aux gateaux qui le sont tout autant, et la dessinatrice coloriste Clémentine Bouvier se plait visiblement autant, avec ses couleurs informatiques et son dessin de toute une ville médiévale, dans un univers que dans l’autre. Suite enfin de Tanis, dans laquelle celle-ci sort enfin de sa prostration, uniquement le temps d’exprimer son désir de mourir ; ressentiment, désespoir, résignation (de Tanis et de son peuple réduit en esclavage), avidité et brutalité (des esclavagistes), les scénaristes Denis Bajram et Valérie Mangin n’expriment pas la joie de vivre dans ce Démon de la mer morte, mais ils offrent au dessinateur et coloriste Stéphane Perger l’occasion d’imaginer des scènes fantastiques tels que le plan général d’une mine surmontée d’une tour immense en forme de défense d’éléphant, ou une tornade de sable tourbillonnant sur une double page en gris lumineux sous l’œil de statues gigantesques, où les humains sont changés en statue de sel, comme dans la Bible (et dans le Scrameustache).
Une histoire courte de quatre pages du capitaine Anchois, où Floris joue avec le concept des créations échappant à leurs créateurs et la marchandisation des œuvres, un gag amusant de Game over, détournant de façon imaginative les sabres lasers, avec un dessin pleine page d’un dragon sur lequel apparaît la signature de Midam, Adam et Patelin alors que le nom de Midam n’est pas indiqué au dessus de l’histoire : oubli, ou Midam a-t-il totalement délégué la réalisation de ce gag ? Son nom apparait bien par contre, avec ceux de Benz, Pilet et Angèle, au-dessus d’un Kid Paddle avec le petit barbare (un de plus). Un gag de Titan inc. aux prises avec les bouleversements climatiques, un gag sympathique de Kahl et Pörth avec un coffre carnivore tout rondouillard, une Leçon de BD de Laurel où elle répète, quelle que soit la planche, les mêmes conseils, et fait une remarque à côté de la plaque sur une inversion sans raison de personnages qui rendrait la lecture moins fluide, alors que l’inversion est ici volontaire et utile au gag. À croire qu’elle traite ses planches par dessous la jambe... Enfin, un gag de Pernille où son troll de père se retrouve à faire un travail administratif, croyant venir pour un travail de bourreau, tandis que Nob met lui Dad aux prises avec l’administration, inchangée sous ses oripeaux de smartphone, et une planche schizo de Manoir à louer, où se télescopent l’encrage charbonneux de Juanungo qui colle parfaitement aux décors d’horreur gothique, y compris une chambre de tortures, dans des nuances de gris bleuté, et un hommage à Morris, avec sa technique de coloriage où des personnages sont unifiés dans une même couleur vive (et un Rantanplan en peluche). Ce rapprochement de contraires est-il là pour illustrer la conclusion de l’histoire, « Spirou, ça rapproche » ?
Pour finir, une publicité pour Marceline, une série jeunesse Dupuis (pas dans Spirou), En direct du futur donne des précisions sur le podcast Radio Fantasio, animé par Paul Satis, le Spirou de Franquin toujours accompagnant le bulletin d’abonnement où le dessin de Cromheecke et Thiriet est par contre remplacé par une publicité pour le jeu concours Marsu days, le supplément abonné étant justement des tatouages marsupilamis recyclés de ces Marsu days, portant un énigmatique copyright Dargaud-Lombard.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/les-tuniques-ble ... es-ennuis/
Deuxième chapitre de Lincoln dans la ligne de mire, la nouvelle aventure des Tuniques bleues du métronomique Lambil, qui depuis plus de 60 ans, quand il faisait Sandy et Hoppy, réalise au moins un 44 planches chaque année, et c’est le deuxième qu’il fait sur scénario de Neidhart, puisqu’entre eux semble s’être établie une certaine complicité : le scénariste dessinateur a fait deux pages de Pauvre Neid’art, placées juste avant le chapitre des Tuniques bleues, dans laquelle il se met en scène avec Lampil dans un festival de BD, lui-même remplaçant Cauvin, comme il l’explique à des lecteurs incrédules, et se retrouve ironiquement victime des farces qu’il faisait avec son copain Fabrice Lontarrin où ils se faisaient passer pour des dessinateurs connus, explique-t-il à un Lampil consterné. Les fanatiques de l’histoire de la BD auront reconnu l’un des nombreux canulars que montaient Neidhart et Tarrin. Le Spirou dessiné en haut des planches expliquant ce qu’était Pauvre Lampil rappelle la rubrique Les aventures d’un journal, souvent illustrée par Neidhart avec un humour grinçant, que l’on retrouve dans le fait que dans l’histoire un lecteur appelle la sécurité pour faire virer le pauvre Neid’art, rappellant que l’époque où de tels canulars pouvaient se faire est bien révolue.
L'avatar de Neidhart y dit que c’est un rêve de gosse pour lui de travailler avec celui de Lambil, et l'original a certes gardé un beau coup de crayon, mais on ne peut en dire autant de la plume avec laquelle il encre : celle-ci a perdu toute précision, comme on le voit sur le dessin de couverture où Blutch et la femme qui l’accompagne ont les visages déformés, ou dans les planches où ses cheveux épars partent en tout sens, ou planche 15 en haut où il est devenu si grassouillet qu’il en est méconnaissable. Cela passe pour les nouveaux personnages, pour lesquels on n’a pas de référents, mais l’encrage du visage de la jolie fille, censément codifié, aboutit à un résultat assez monstrueux. L’histoire elle, tourne autour d’un complot sudiste dans lequel Blutch se trouve embringué, au détriment de Chesterfield, totalement absent de ce chapitre. On retrouve Neidhart dans Les BD de ma vie, où il cite les habituellement cités classiques de l’humour, Goscinny et Goossens, auxquels il adjoint Schlingo, Vuillemin, ainsi que, comme Justice la semaine précédente , Pierre la Police et, comme Lucas Harari , Xavier Bouyssou. Enfin, toujours sur les Tuniques bleues, les Jeux de la semaine, dans une belle mise en page d’un nouveau venu dans Spirou, Frefon, un dessinateur canadien au style très gros nez, et Sti reprend involontairement dans La malédiction de la page 13 le jeu de mots de la semaine précédente sur le Tuniques blues.
Premier chapitre de la tournée de The Fabrice, embrayant sur le succès de leur festival, avec une première étape dans un village aussi accueillant que dans un Lucky Luke ("Ici on cuit les étrangers dans l’aligot" annonce la pancarte à l’entrée du village), avec des moutons moutonnant partout au lieu de vaches, toujours truffé de gags verbaux et visuels (le dos d’âne sur lequel leur voiture cahote se révèle un mouton qu’ils ont écrasé). Idée d’animation amusante, une page intitulée Fanbrice, le journal des fans des Fabrice #1, rédigée par Jorge Bernstein et illustrée par Evemarie et Ben Lamarre. Conséquence du départ des Fabrice en tournée, ce sont deux Damien (Cerq au dessin et Perez au scénario) qui les remplacent pour L’édito. S’ils s’annoncent a priori plus ambitieux et motivés que ceux qu’ils remplacent, ils sont au final aussi mauvais, se retrouvent virés dès la chute (aux sens propre et figuré) de leur gag, et le rédac’chef devra donc trouver pour la semaine suivante deux remplaçants portant le même prénom ( ou pseudonyme ? Je ne parierais pas sur Walt et Walthéry…). Enfin, le jeu-concours de l’été consiste à repérer des post-its disséminés dans les numéros du magazine, sur lesquels sont inscrites les paroles d’une chanson de The Fabrice, qu’il s’agit de reconstituer. Heureux hasard de publication (?), les gags de Nelson pullulent aussi de post-it.
Deuxième chapitre aussi de Pym et la forêt éternelle, avec un changement complet de décors et d’ambiance, puisque l’on passe de l’étrange quatuor de personnages dans une chaumière au fond d’une sombre forêt à un château royal peuplé de nobles aux costumes chatoyants et une patisserie aux gateaux qui le sont tout autant, et la dessinatrice coloriste Clémentine Bouvier se plait visiblement autant, avec ses couleurs informatiques et son dessin de toute une ville médiévale, dans un univers que dans l’autre. Suite enfin de Tanis, dans laquelle celle-ci sort enfin de sa prostration, uniquement le temps d’exprimer son désir de mourir ; ressentiment, désespoir, résignation (de Tanis et de son peuple réduit en esclavage), avidité et brutalité (des esclavagistes), les scénaristes Denis Bajram et Valérie Mangin n’expriment pas la joie de vivre dans ce Démon de la mer morte, mais ils offrent au dessinateur et coloriste Stéphane Perger l’occasion d’imaginer des scènes fantastiques tels que le plan général d’une mine surmontée d’une tour immense en forme de défense d’éléphant, ou une tornade de sable tourbillonnant sur une double page en gris lumineux sous l’œil de statues gigantesques, où les humains sont changés en statue de sel, comme dans la Bible (et dans le Scrameustache).
Une histoire courte de quatre pages du capitaine Anchois, où Floris joue avec le concept des créations échappant à leurs créateurs et la marchandisation des œuvres, un gag amusant de Game over, détournant de façon imaginative les sabres lasers, avec un dessin pleine page d’un dragon sur lequel apparaît la signature de Midam, Adam et Patelin alors que le nom de Midam n’est pas indiqué au dessus de l’histoire : oubli, ou Midam a-t-il totalement délégué la réalisation de ce gag ? Son nom apparait bien par contre, avec ceux de Benz, Pilet et Angèle, au-dessus d’un Kid Paddle avec le petit barbare (un de plus). Un gag de Titan inc. aux prises avec les bouleversements climatiques, un gag sympathique de Kahl et Pörth avec un coffre carnivore tout rondouillard, une Leçon de BD de Laurel où elle répète, quelle que soit la planche, les mêmes conseils, et fait une remarque à côté de la plaque sur une inversion sans raison de personnages qui rendrait la lecture moins fluide, alors que l’inversion est ici volontaire et utile au gag. À croire qu’elle traite ses planches par dessous la jambe... Enfin, un gag de Pernille où son troll de père se retrouve à faire un travail administratif, croyant venir pour un travail de bourreau, tandis que Nob met lui Dad aux prises avec l’administration, inchangée sous ses oripeaux de smartphone, et une planche schizo de Manoir à louer, où se télescopent l’encrage charbonneux de Juanungo qui colle parfaitement aux décors d’horreur gothique, y compris une chambre de tortures, dans des nuances de gris bleuté, et un hommage à Morris, avec sa technique de coloriage où des personnages sont unifiés dans une même couleur vive (et un Rantanplan en peluche). Ce rapprochement de contraires est-il là pour illustrer la conclusion de l’histoire, « Spirou, ça rapproche » ?
Pour finir, une publicité pour Marceline, une série jeunesse Dupuis (pas dans Spirou), En direct du futur donne des précisions sur le podcast Radio Fantasio, animé par Paul Satis, le Spirou de Franquin toujours accompagnant le bulletin d’abonnement où le dessin de Cromheecke et Thiriet est par contre remplacé par une publicité pour le jeu concours Marsu days, le supplément abonné étant justement des tatouages marsupilamis recyclés de ces Marsu days, portant un énigmatique copyright Dargaud-Lombard.