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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : lun. 9 juin 2025 22:58
par heijingling
Numéro 4546 du 28/05/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/le-pouvoir-cache-deliott/

J’ai lu sur un prestigieux forum de BD un vénérable intervenant disant que le dessin de couverture pour Elliot au collège ressemblait à du Sattouf. Force est d’admettre qu’il y a de ça, en effet, encore faudrait-il déterminer en quoi ce ça consiste, et s’il était déjà présent dans les précédents dessins de Théo Grosjean. La réponse à cette seconde question est que ce n’est franchement pas flagrant, et ce serait aisément repérable puisque les deux auteurs traitent de (la vie secrète des) jeunes d’aujourd’hui. Il y a néanmoins une convergence dans le fait qu’ils utilisent tous deux une néo ligne claire pour une fluidité narrative maximale: palette de couleurs volontairement limitée, encrage régulier et linéaire, dessin en deux dimensions. Par contre, leur approche est très différente, Théo Grosjean représentant l’inavouable de ses personnages par une créature symbolique, alors que Sattouf le fait ressurgir dans leur physique, d’où des personnages souvent laids, et c’est sur ce point que le personnage en couverture fait plus Sattouf que Grosjean (dents proéminentes, cicatrice, pas de menton). L’histoire est précédée d’une page où Théo Grosjean présente l’ensemble de ses personnages adolescents et leurs émotions incarnées (les parents sont absents de cette présentation), et on remarque que, si chacun a une personnalité complexe, seul Elliot a nettement changé depuis ses débuts dans Spirou en 2020 et son entrée au collège, sans doute parce qu’il a appris à apprivoiser, et même à établir une forme de complicité avec la créature personnifiant ses angoisses. Et dans cette histoire en six pages, ces créatures, qui n’étaient au départ qu’un truc scénaristique et une source de gags, comme le chat de Frantico, révèlent leur univers et leurs relations aux divers types d’humains, la série acquérant de plus en plus une dimension fantastique (Elliot se retrouve dans un monde intérieur à mi-chemin entre Blanquet et Le pays maudit de Peyo), tout en restant dans le plus concret du quotidien des ados (comme dans Dad, on voit les personnages aller aux toilettes). Bienvenue dans mon atelier est par ailleurs consacré à Mallo, la coloriste d’Elliot depuis l’été 2024, ayant repris cette tâche de la coloriste originelle, Anna Maria Riccobono. Et par goût de l’arrière-boutique (ou du commérage), j’aurais bien aimé savoir pourquoi Théo Grosjean a changé de coloriste, puisque les couleurs sont si constitutives de cette série (Mallo le dit, l’orange y est très présent, ce qui change des mauves communs dont j’avais parlé il y a quelque temps), mais qu’avec la nouvelle coloriste, la palette de couleurs n’a pas jusqu'à présent nettement changé. Toutefois, coïncidence?, depuis son arrivée Théo Grosjean n’a plus fait les gags en une page avec lesquels avait débuté cette série mais seulement des histoires courtes. Sans surprise au vu de sa méthode de coloriage, Mallo a pour référence Babar, Monsieur Madame et Hello Kitty. Face à Elliot est placé dans le magazine une page de strips d’Otaku, de Nena et Maria-Paz, qui fait le dessin, ainsi que les couleurs dans des palettes similaires à celles d’Elliot (oranges et bleus dominants - en général du moins, car dans cette histoire d’Elliot oranges et verts dominent, débordant même sur les lettres de Spirou en couverture). Les couleurs des collégiens de maintenant ? Spirou, lanceur de tendances ?

Ce numéro comprend deux autres histoires courtes. Marc et Pep dans Le chalet des longs sanglots, une enquête où Philippe Ory et Nicoby leur font affronter complotisme et cryptozoologie (dont un hérisson laineux...) dans des montagnes enneigées, où la grande case blanche d’entrée et le thé au beurre final (boisson tibétaine) seraient-ils des clins d’œil à Tintin? L’autre est le mini-récit en supplément, Tash et Trash dans C’est moi le roi, titre qui cache une aventure en montgolfière dans la vallée des dinosaures, du vu et revu présenté ainsi, mais Dino arrive grâce à son talent unique pour mixer cruauté (balancer un enfant par dessus bord pour alléger) et candeur à réinventer le genre .

Les cavaliers de l’apocadispe font une découverte inquiétante, le directeur de l’école a décidé de nourir sainement les enfants (pour que ne se reproduise plus l’intoxication à la buche de Noël périmée depuis 50 ans d’un épisode précédent), et Jé suit un suspect en se scotchant sous le chassis de sa voiture, ce qui est plus discret et moins ramenard que de s’accrocher à la roue de secours comme ont pu le faire d’autres héros de BD. Suite à la révélation du chapitre précédent, cette semaine Atelier Sentô a réalisé en bichromie orange et bleue (décidemment...) l’épisode de Tokyo Mystery Café pour un flash-back sur le surprenant passé du patron.

Clin d’œil encore, facétieux cette fois, dans Manoir à louer, où Trondheim et Juanungo reproduisent un célèbre cow-boy solitaire à cinq exemplaires, toute la famille se déguisant en Lucky Luke. Du surnaturel fait son apparition dans Titan inc. (pour autant que l’on considère naturelle la situation de base où le temps est étiré à l’infini), reconversion pour les Fabrice, qui veulent abandonner L’édito pour devenir des rockstars, Ced et Gorobei s’amusent avec la communication visuelle dans Gary C. Neel, Panda recherche une colocation dans Dad, qui se révèle très réactif dans l’utilisation d’un smartphone, et enfin deux pages de Kid Paddle, qui se projette grand scientifique dans le futur, et deux autres de Capitaine Anchois, où Louis va voir le chamane qui le transforme en une sorte de Godzilla, ce qui, avec le gag d’AnnabelleSti et Ghorbani envoient celle-ci chez une praticienne vaudoue, fait deux histoires de pirates ayant recours à la sorcellerie dans le même numéro, mais la narration est bien mieux maitrisée par Floris que dans Annabelle, où les dialogues font forcés.
Enfin, sur la BD de la semaine portent les Jeux La récré de l’angoisse, de Tom Sorroldoni, nouveau venu dans Spirou, mais très présent sur l’ensemble des réseaux sociaux, et éventuellement le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, dans lequel un élève est menacé de recevoir les Spirou de l’année dernière s’il redouble...

Spirou et moi est consacré à Anne-Perrine Couët, dont deux pages de gags intitulés Mauvaises graines parues dans le spécial printemps annonçaient en fait une série qui va se poursuivre dans le magazine. Elle proclame un goût pour les filles badass (son idole d’enfance était Luna fatale), rêverait de reprendre Mélusine, et a dessiné une (belle et graphiquement surprenante) biographie de Élisabeth Báthory (si vous ne la connaissez pas, sachez que Will a réalisé un oncle Paul sur elle, scénarisé par Conrad et Yann. Pichard et Lo Duca ont aussi fait sa biographie en BD, mais là on s’éloigne franchement de Spirou), ce qui est très cohérent. En direct du futur annonce un festival de BD avec les Fabrice, et une publicité pour Mi-Mouche est très manga shônen dans sa présentation comme personnage qui va devoir traverser de nombreuses épreuves pour se réaliser, et amusante par son premier tome qualifié de premier round. Une autre publicité concerne Belfort et Lupin, une série animalière pour enfants chez Dupuis, très disneyenne visuellement.

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : mer. 11 juin 2025 23:17
par heijingling
Numéro 4547 du 04/06/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/quelle-vie-de-chien/

Moi qui en suis friand dans le magazine, je suis gâté avec trois histoires courtes cette semaine. En couverture, un homme et son jeune chien par Munuera, auteur prolifique et polymorphe, dont l’œuvre va de grandes séries populaires originales, reprises ou dérivées, à des adaptations littéraires. Cette histoire de quatre pages, qui commence abruptement et contient des références étranges (pourquoi l’homme qualifie-t-il son chien de pastèque?) et, nous dit Munuera dans L’arrière-boutique, https://www.spirou.com/decouvrez-les-se ... s-munuera/ ,« est inspirée de Son odeur après la pluie, un roman de Cédric Sapin-Dufour que je viens d’adapter en BD pour les éditions du Lombard », ne serait-elle qu’un extrait de cet album ? Rien à dire sur le fond de l’histoire, à la morale démonstrative (on est loin de son adaptation de Bartleby), mais on peut voir des crayonnés de Munuera, rehaussés de crayon et d’aquarelle gris, avant leur mise en couleurs par Sedyas, ainsi que ses techniques de dessinateur animalier, mélant le réalisme photographique et un énergique cartoon. Plus loin dans le numéro, un conte philosophique scénarisé par Deveney justement intitulé L’ogre philosophe, joliment mis en images par Aurélie Guarino en couleurs directes et flamboyantes, rendant l’ogre, malgré son gigantisme, son aspect hirsute et son appétit monstrueux, peu effrayant, mais ce n’était pas le but, qui est de montrer un appétit pour la chair devenir un appétit de mots, l'ogre finissant par « composer des récits » plutôt que des recettes. Mais comment, en plein XVIe siècle, lors d’un hiver si froid que « l’encre gelait dans les pots », un homme, fût-il libraire, peut-il rester chez lui en bras de chemise ? Enfin, une histoire du capitaine Anchois, annoncée en médaillon de couverture, cinq pages où Floris met à plat sa méthode narrative : quelle que soit la situation, il fait agir ses personnages selon leur caractérisation (ici le capitaine vénal, Louis le nerd moral), et les disruptions (le coq-à-l’âne apparent) viennent de leurs confrontations lorsqu’elles sont poussée à bout, ou au contraire lorsqu’elles sont, comme dans cette histoire, contrariées : un monstre que le folklore contraint à agir selon sa condition apparente, le poussant à se consoler avec son nounours, un ours contraint à jouer au nounours, rêvant d’être un vrai ours à « flanquer des coups sur la tronche des saumons, empêcher les feux de forêt » pour se rendre compte que « au fond, être un nounours, c’était pas si mal. » La densité des histoires de Floris (il traite en cinq pages une matière dont d’autres tireraient un 48CC) vient aussi, outre la profusion des dessins et l’inventivité dans les personnages, du sous-texte social déjà noté (la contrainte sociale sur le monstre) et des liens à la culture et la mythologie populaires (Smokey Bear).

Plus d’histoires complètes implique moins de (à suivre), deux seulement. Dans Tokyo Mystery Café, suite à la révélation du chapitre précédent, nos héro-ïnes (l’écriture regenrée (ou inclusive) force parfois à de ces contorsions…) envoient un message à l’assassin par le biais d’un manga, auquel toute l’équipe contribue, dans un maid café (comment le patron du TMC peut-il accepter cela ? Sans doute la volonté extrême-orientale d’éviter les confrontations -sauf cas particuliers). L’atelier Sentô ne rend pas le Japon présent que dans les décors (un camp de SDF, rarement vu dans le Japon touristique) et la mentalité mais aussi dans les cadrages baroques avec de nombreuses contre-plongées, dans lesquelles les nez des personnages de face ressemblent à des groins (qui eux ne font pas japonais). Les cavaliers de l’apocadispe réalisent eux une prouesse en sautant d’un camion en marche, qui entraine une catastrophe nutritivo-routière qui méritait bien que Libon l’étende sur deux pages. Enfoncés, James Bond et Gil Jourdan.

Pléthore de gags par contre : Manoir à louer, que le dessin de Juanungo situe dans un Paris à la fois immédiatement identifiable et réinventé, les Fabrice qui hésitent, pour devenir des rockstars, à abandonner L’édito, ce qui les priverait de leur paye, Crash Tex, où Dab’s, par sa mise en scène, renouvelle le gag éculé de l’objet avalé par mégarde, Raowl, qui échoue à sauver les monstres mis en détresse par les princesses qui ont renversé les rôles (dont une tire à l’arc « plus vite que son ombre », il devient de plus en plus difficile pour un auteur à échapper aux références de nos jours…), Psychotine, où Zimra dessine un chat tellement sauvage que j’ai eu peine à le reconnaître comme tel, les Otakus, qui veulent monter une école de ninjas, et où les autrices Nena et Maria-Paz n’ont pas jugé utile d’indiquer ce que sont les ramens, que ne connaît pas une grand-mère (qui vit à notre époque mais selon une autre trajectoire, d’où gag), une page de gag de Nelson, où pour une fois Bertschy délaisse le format strip pour montrer la pression et l’intensité de la vie de Julie, au point qu’elle veuille renommer la série à son nom, d’amusants 3 infos 2 vraies 1 fausse de Bercovici, Bernstein et Dominique Thomas, et dans La pause cartoon, trois gags sur les quatre reposent sur la rencontre hi-tech et lo-tech. Dans Titan inc., le toujours opportuniste capitaine utilise pour son compte les doubles des personnages qui apparaissent mystérieusement depuis la semaine précédente : Paul Martin et Manu Boisteau dirigent leur vaisseau comme une image de notre société, et c’est en effet une marque essentielle du libéralisme économique que de savoir saisir les opportunités. Tous les personnages ne s’en sortent pas aussi bien avec les IA qui tendent à prendre notre place : contrepied du gag précédent, dans celui-ci Dad danse la MIA, autrement dit s’embrouille avec une mésintelligence artificielle. Maintenant que l’on sait que chaque T-shirt de Dad est en lien avec le gag, je me demande ce que Blondie a à voir avec celui-ci, peut-être que les IA ont un Heart of glass ? Par contre, Midam et Tinlot parlent beaucoup dans le livre d’entretiens L’art du gag des opportunités venant des contraintes éditoriales et commerciales, et on trouve dans ce numéro un gag de Game over et un de Kid Paddle, ce dernier ne se différenciant du premier que par la présence de Kid en dernière case, un recyclage d’une série pour l’autre, là probablement parce que Midam et ses collaborateurs manquaient de matière pour le prochain album de Kid Paddle et en avaient en abondance pour Game over (toujours dans le même livre, Midam dit penser ses gags par album et pas par parution dans le journal). Il devait rester un trou à boucher, puisque est sorti de je ne sais quel tiroir un gag de Harry de Nix et Benus, qu’on n’avait plus vus dans le journal depuis plus de deux ans (ce que je regrette pour Nix, qui a par par ailleurs une forte activité dans le monde néerlandais).

Pour le reste, Munuera dans Bienvenue dans ma bibliothèque dit accumuler les livres (en plusieurs langues), BD, des auteurs les plus prestigieux aux fumetti (Pratt, qui remplit les deux cases), romans, essais, documents scientifiques, entretiens, sa vie idéale étant la grotte formée de milliers de livres dans Gaston (l’image la plus fantasmée de toute la BD franco-belge?), Marko donne avec humour une Leçon de BD utile pour le placement des personnages selon les dialogues, En direct du futur annonce le second volet de Tanis, les auteurices Valérie Mangin et Denis Bajram insistant sur la base historique de cette série mythologique (bien qu’ils avancent que «l’esclavage est une facette pas très glorieuse de l’histoire de l’humanité » et que « dans les temps anciens cette domination s’exerçait via la religion ». Pourquoi mettent-ils cela au passé ? Enfin, la scatologie de la semaine consiste à trouver les crottes de chiens dans les Jeux de Tyst, tandis que dans une publicité pour les cavaliers de l’apocadispe, Libon illustre en quatre cases son art du gag, et une autre est pour la promotion annuelle de l’été et ses albums bradés.

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : dim. 22 juin 2025 00:03
par heijingling
Numéro 4548 du 11/06/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/joyeux-anniversa ... agent-212/

Pour fêter les 50 ans de l’agent 212, nombres d’auteurs ont répondu à l’appel, dont la plupart des dessinateurs de séries de gags dont Cauvin était scénariste (du moins ceux encore en activité). Laudec, dorénavant auteur complet de Cédric, a dessiné un gag où intervient l’agent 212, et a épaissi son encrage pour les gros plans de celui-ci, pour se rapprocher du dessin de Kox. Pour l’occasion Pierre Tombal, disparu depuis 2017 (hormis une apparition en hommage à Cauvin en 2021) , est revenu : entre lui et l’agent 212, c’est à qui aura le plus gros nez sous le crayon de Hardy (qui, pour une fois en auteur complet, s’est permis une référence politique avec les O.Q.C.I., « obligations de quitter le cimetière immédiatement »). Bédu n’a lui pas repris les Psy mais a mis en scène l’agent dans un gag avec son chien, sans uniforme, ce qui est ici exceptionnel, tous les autres auteurs l’ayant repris sous sa fonction d’agent. Bercovici n’a pas non plus repris Les femmes en blanc, mais sur scénario de Bernstein il met en scène Kox (on connaît dans Spirou son goût pour les caricatures, il s’en donnait à cœur joie dans le Coach) avec son personnage, dans un clin d’oeil entre les deux dessinateurs, sur les légendaires vitesse de l’un et lenteur de l’autre, puis des deux mêmes auteurs, 3 infos 2 vraies 1 fausse consacrées à des anecdotes sur la police.

Parmi les auteurs non historiques, dans Manoir à louer Juanungo et Trondheim mettent en scène un sosie de l’agent 212 (à l’uniforme modernisé), Ced et Gorobei dans Gary C. Neel et Berth dans Des gens et inversement reprennent le même gag (coller des P.V. au lieu de d’arrêter la délinquance violente), avec des effets opposés, le gag s’arrêtant là chez Berth (avec une tentative de justification de ses actes par 212), alors que cela permet au « ranger 212 » de stopper des pilleurs de trains. De même chez Nelson il arrive à trouver un coupable par hasard, et dans Les Fifiches du Proprofesseur il éloigne des envahisseurs extra-terrestres mal garés. Dav et Cyril Trichet le mettent dans une situation inédite pour lui par dans Pernille, où il se retrouve modèle d’un fashion designer médiéval créant un nouveau type d’uniforme remplaçant la cote de maille. Enfin, le thème de l’anniversaire se retrouve, outre chez Cédric, dans les Jeux de Michel-Yves Schmitt, dans l’histoire courte de Family life de Jacques Louis, où le protagoniste de la famille réussit à déserter une dispute familliale de plus en s’inscrustant dans la fête, enfin dans la première des deux histoires de l’agent 212 par Kox de ce numéro, en deux pages sur le thème de l’anniversaire surprise qui tourne mal, la première faisant monter la tension, la deuxième la faisant retomber en gag en un grand dessin pleine page. Ce 651e gag est dédié « à Raoul », en double dédicace, puisque c’est aussi le nom du bistro de la première case. La seconde histoire est placée en fin de magazine, mais est en fait le gag précédement réalisé, le 650, en une page en trois bandes, comme Kox le fait souvent, pour exprimer avec plus de puissance l’expression de ses personnages, son point fort. Expression des corps tout autant que des visages , comme on le voit dans l’amusant Tuto dessiné où il décrit 212 comme un petit œuf (la tête) sur un gros (le corps). Olivier Saive, décrit comme « un pilier de Spirou » (il y a été très présent entre 1989 et 2011, même s’il n’y a réalisé aucune série marquante,et sporadiquement depuis) dans Bienvenue dans mon atelier, parle d’ailleurs de 212 comme d’« un ballon de rugby, que Kox fait bouger comme dans un dessin animé. » Il nous y rappelle qu’il avait repris Chaminou le temps de quatre album (dont deux étaient une nouvelle mouture de Chaminou et le Khrompire), et j’apprends que Dominique Paquet, graphiste et metteuse en page du magazine, est son épouse (cette information n’a pas grand intérêt sauf pour les complétistes, mais cette rubrique est anecdotique par essence). Saive en est l’invité car c 'est lui qui a dessiné l’agent 212 dans Un agent au poil, le roman-photo scénarisé par Thierry Tinlot et Bernstein, où l’on voit l’élégante tour de police de Charleroi, concue par Jean Nouvel et MDW architecture ( Dans Mi-Mouche, danse et boxe se croisaient, ici, c’est danse et police que fait se rencontrer Jean Nouvel... https://www.jeannouvel.com/projets/hote ... oi-danses/ ) , un bâtiment passif à enveloppe en bois surnommé la Tour Bleue, car «recouverte de briques bleues qui rappellent la couleur de la police » (Wikipédia) . Ce détail de couleur est cocasse car dans le « Dossier confidentiel » de ce numéro, Kox raconte qu’il n’a pas changé la couleur de l’uniforme de 212 depuis sa création en 1975, quand « tous les policiers dessinés avaient un uniforme noir ». Ce dossier nous montre aussi combien l’agent a gagné en embonpoint depuis ses débuts, au point que Kox dit « n’avoir plus de place dans ses cases pour faire des gros plans » (une autre raison à ses fréquentes planches en trois bandes). Enfin, Kox rappelle aussi que, même si les planches étaient toujours signées Kox et Cauvin, il avait repris les scénarios il y a plus de 15 ans. https://www.spirou.com/lagent-212-fete- ... -carriere/ Un concours permettant de gagner un képi dédicacé et un Popstatic de Thomas Matthieu complètent l’hommage anniversaire de ce numéro, auxquel seuls dans les gags n’auront pas participé Brad Rock, Dad et, paradoxalement, les soi-disant éditorialistes, toujours dans leur idée de devenir les rocks stars The Fabrice (ils sont d’ailleurs qualifiés de traîtres dans En direct du futur).

Dans les (à suivre), Tokyo Mystery Café s’ouvre sur une case panorama sur deux pages à fond perdu pour représenter un jardin traditionnel installé sur le toit terrasse d’un immeuble contemporain (l’anachronisme et la crainte d’en faire trop en architecture sont inconnus en extrême-orient). Après un nouveau retournement de situation, dont est décidemment riche cet épisode, la résolution de l’intrigue se met en place par de longues explications en flash-backs, on gagne en clarté ce qu’on perd en tension narrative. Les cavaliers de l’apocadispe, pas découragés après leur échec spectaculaire ( au sens propre) du chapitre précédent, cherchent un nouveau plan pour « empêcher qu’ils livrent les caisses à l’école ...alors qu’elles sont déjà là... ». La foi, le sérieux et l’enthousiasme avec lesquels ils se livrent à leurs projets les plus improbables est très bien observée veant de gamins de leur âge, et mise en scène par Libon avec une verve très personnelle.

Enfin, trois pages de publicités, pour le début du dernier cycle de Frnck, pour un nouvel album de la série Le fil de l’histoire, sur le Louvre, et pour des albums de Lucky Luke en « retour au format historique », soit un retour aux albums individuels avec maquette d’origine. Dupuis désintègre les intégrales, où est l’intégrité éditoriale ?

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : mar. 24 juin 2025 18:14
par Napo972
Oups!
Erreur saisie... :ouah:

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : mar. 24 juin 2025 18:17
par Napo972
heijingling a écrit : mer. 11 juin 2025 23:17 Numéro 4547 du 04/06/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/quelle-vie-de-chien/

..... En couverture, un homme et son jeune chien par Munuera, auteur prolifique et polymorphe, dont l’œuvre va de grandes séries populaires originales, reprises ou dérivées, à des adaptations littéraires. Cette histoire de quatre pages, qui commence abruptement et contient des références étranges (pourquoi l’homme qualifie-t-il son chien de pastèque?) et, nous dit Munuera dans L’arrière-boutique, https://www.spirou.com/decouvrez-les-se ... s-munuera/ ,« est inspirée de Son odeur après la pluie, un roman de Cédric Sapin-Dufour que je viens d’adapter en BD pour les éditions du Lombard », ne serait-elle qu’un extrait de cet album ?
.

:spirou: Vérifié en feuilletant l'album en librairie,car j'ai eu le doute moi aussi.
Il s'agit bien de planches inédites, très proches néanmoins du récit plus en longueur ds l'album.
Je note donc que Dupuis mets en couverture une BD éditée par un concurrent,que Munuera ne manque pas de rappeler dans l'interview... :menfin:
heijingling a écrit :

Plus loin dans le numéro, un conte philosophique scénarisé par Deveney justement intitulé L’ogre philosophe, joliment mis en images par Aurélie Guarino en couleurs directes et flamboyantes...
Histoire bien sympathique, mais pas convaincu par le graphisme.
heijingling a écrit :
...Enfin, une histoire du capitaine Anchois, annoncée en médaillon de couverture....
Bonne idée que cette apparition du médaillon en couverture,apparu il y quelques semaines.
On a connu par le passé ce genre de sommaire sur couverture dans différentes versions.

Mais tu auras constaté que ce médaillon n'est jamais un dessin inédit.
Il est toujours extrait du récit annoncé :
Ici il est en planche 2 case 4 du récit de Floris.

À propos de Floris ,je suis étonné que sauf erreur de ma part,ce jour aucune parution en album du "Capitaine Anchois" , alors que plus de 250 planches sont parues ds le journal.
heijingling a écrit :
Plus d’histoires complètes implique moins de (à suivre), deux seulement. ...Tokyo Mystery Café, Les cavaliers de l’apocadispe .
Pendant des années les flyers d'offre d'abonnement que l'on trouvait dans le journal (en kiosque),ou dans des albums nouveauté Dupuis,annonçaient fièrement, pour appâter le chaland,que le journal proposait chaque semaine 4 séries en avant première...
C'était rarement le cas sur l'année.

Cette pub mensongère ayant enfin disparu, je suis moins choqué de ne trouver que 2 séries à suivre,appréciées pour ce numéro me concernant.

Quand aux récits complets et gags,constatons tt de même qu'il y en a pour tous les goûts...
heijingling a écrit :
Pléthore de gags par contre : Manoir à louer...les Fabrice ...Crash Tex......Raowl....Psychotine....les Otakus....Nelson....3 infos 2 vraies 1 fausse ....La pause cartoon....Titan inc.....Dad....Game over et un de Kid Paddle... Harry de Nix ...
On dirait un poème de Prevert...
Du remplissage en masse qd même.
Le référendum existerait encore,je mettrai "Raowl "et" Kid Paddle" tt en haut,et" La pause cartoon" et "Manoir à louer" tt en bas... :spip:
heijingling a écrit : ... Jeux de Tyst....publicité pour les cavaliers de l’apocadispe...
Je suis très souvent amusé par la double page des jeux,ici donc Tyst.

Et concernant les publicités pour les albums que propose le journal, je continue à être étonné par la direction commerciale/marketing du périodique :
La pub concerne souvent soit des séries d'autres éditeurs, soit des séries qui viennent d'être publiées dans le journal. :houba:
Ils ont qd même la possibilité, 4 fois par mois (c'est pas rien),de promouvoir le catalogue Dupuis.
Ce mois ci par exemple, Dupuis édite un nouveau "Buck Danny classic",un "Michel Vaillant - légendes","American Parano 3" ( aimé les 2 premiers de ce dessinateur italien).

Je finirai avec l'annonce "la semaine prochaine ":
Les 50 ans de Natacha!!
Ah,non.
C'est les 50 ans de Yoko Tsuno !!.
Ben,non plus.
De toutes façons c'est trop tard.
Les raisons pour lesquelles ces 2 anniversaires n'ont pas été fêtés dans Spirou ?
Un jour peut-être... :rogntudj:

Alors on a quoi au magasin?
L'agent 212.
Ok :dors:

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : mer. 25 juin 2025 23:22
par heijingling
Numéro 4549 du 18/06/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/tanis-prise-au-piege/

Tanis est prise au piège, comme il est écrit sur la couverture, et comme nous le voyons dans le dessin en construction pyramidale, menacée par une ombre qui s’avance vers elle et, au vu de son regard, la terrifie, et face à laquelle elle ne peut s’enfuir, prise entre des colonnes l’enserrant de part et d’autre et une pyramide à l’arrière. Et dans ce premier chapitre du nouvel épisode, elle reste prostrée , prise au piège de sa conscience, après toutes les destructions qu’elle a causées, ou de son destin, puisqu’il s’agit d’aventures mythologiques, « avant que les hommes ne chassent définitivement les géants et les dieux » lit-on en introduction (mais quelle est donc cet âge utopique dont parlent les auteurices Valérie Mangin et Denis Bajram où les dieux ne seront plus là?). Ou encore prise au piège de son âge, comme le dit l’habile page de présentation qui résume l’épisode précédent sous la forme de six exemples qui visent à démontrer que Tanis est une adolescente comme les autres, esclave de ses passions, telle que la décrit Denis Bajram : « À travers Tanis, nous parlons aussi de ce moment de l’adolescence où l’on s’ouvre aux questions politiques et sociales, avec bien souvent des opinions sans beaucoup de mesure. L’adolescence, c’est l’intensité dans tous les domaines !» https://www.spirou.com/les-coulisses-de-tanis/ . Le dessinateur Stéphane Perger dit lui dans Les BD de ma vie qu’il est surtout lecteur de comics (dont l’influence se voit dans sa mise en pages, les fonds perdus contribuant, avec des hasards de mise en page, à décaler en page 21 la Malédiction de la page 13 concernant Tanis) et parle surtout de dessinateurs réalistes, français ou étatsuniens (Locke & Key, la série de Joe Hill (scénario) et Gabriel Rodriguez qu’il conseille, est d’ailleurs un inattendu mélange, la base étant plutôt réaliste avec des personnages, dont les enfants, plus caricaturaux dans le style FB ; l’un des volumes de la série, Dog Days, est d’ailleurs dédié à René Goscinny et Albert Uderzo). Par ailleurs, j’ai un peu de mal à m’empêcher de penser que, de même que les Tuniques bleues avaient remplacé Lucky Luke comme western comique dans Spirou, Tanis prend la succession de Papyrus, ce d’autant plus en voyant les Jeux de Tyst Au pied du sphinx, dessinés en style gros nez, et le Bulletin d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, qui lui cite nommément Papyrus.

Une nouvelle série (à suivre) débute, les deux autres se terminent, ce qui laisse de la place pour le numéro double spécial été de la semaine prochaine (qui s’annonce piraté par les Fabrice, déjà présents dans les marges de ce numéro et où ils tentent de coller leurs affiche pour le Fabrice festival de musique, affiche qui, en poster, constitue d’ailleurs le supplément de cette semaine). Fin d'épisode tragique pour le patron du café de Tokyo Mystery Café, dont on a découvert le passé professionnel et sentimental, enthousiaste pour Nahel, à qui un éditeur qui, dégoûté des méthodes des grosses boîtes, va fonder son propre magazine, et lui propose d’y raconter en manga les aventures du Mystery Café, mélancolique pour tous, et documentaire jusque dans la dernière case, les auteurices Atelier Sentô ayant mis sur le mur du café des reproductions des affiches de La marque du tueur et de Pistol opera du réalisateur culte Suzuki Seijun (et d’autres que je n’identifie pas). Fin en miroir pour les cavaliers de l’apocadispe, avec reprise du gag du début d’objets dégringolant sur quelqu’un de l’arbre où les cavaliers les avaient mis. « Tous ces efforts pour retourner au point de départ » commente Jé fort-à-propos, corrigé par Olive qui déclare « avoir appris un truc de cette aventure, il ne faut pas faire ses lacets sur la route », tout cela toujours mis en place par Libon avec un minimalisme et une inventivité des plus justes, comme dans la scène longue d’une page où Olive s’affaisse progressivement sous un faux cartable trop lourd pour lui, sa maitresse le disputant en contrepoint.

En couverture est aussi indiqué un récit complet, La maitresse ne sait pas tout, amusante et originale facétie de SF expliquant la disparition des dinosaures, dessinée par Sebastien Picquet, qui travaille surtout dans l’animation mais cela ne se voit heureusement pas dans son trait (la BD lui servirait-elle d’exutoire?), sur scénario de Florent de la Taille, lui aussi de l’animation, deux nouveaux venus dans Spirou.

Dans les gags, Manoir à louer est un hommage à la beauté de la patience née de l’attente des séries (a suivre), qualité en voie de disparition ne serait Spirou, selon Trondheim et Juanungo. Gaffe catastrophique pour Crash Tex par Dab’s et Gom, et grosse gaffe pour Kahl et Pörth et leur nouvelle mascotte, par Ced, Frantz Hofmann et Annelise. De nouveau des strips qui forment un gag sur toute une page pour Nelson, lui et Floyd recevant une caisse pour fabriquer un gag, dont une onomatopée et des krollebitches. Bertschy s’amuse encore une fois avec la réflexivité, mais à quand le retour d’Imbattable ? Un gag scato de Game over, et un gag de Kid Paddle avec le petit barbare de Game over (cela fait déjà trois fois sur les quatre derniers Kid Paddle). Gary C. Neel, en dépit de son nom, se montre loufoquement ingénieux, dans Titan inc., des personnages mettent en scène Moby Dick, faisant un parallèle entre le capitaine du Pequod et celui du Titan, tandis que le capitaine Anchois affronte l’un de ses ennemis jurés en la personne du capitaine Anémone : Floris est aussi imaginatif graphiquement que narrativement, dans la lignée surréaliste des dessinateurs belges néerlandophones tels que Kamagurka, Cromheecke, Nix, De Poortere, Schrauwen, pour n’en citer que quelques-un ayant publié dans Spirou. Et pour rester dans la piraterie, les Fabrice ne piratent pas que les marges avec leur collage d’affiches sauvage, mais aussi des pages de gags comme Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, et Willy Woob, occupé a prendre des poses (dont une de rock star) dans un photomaton. Et la thématique en filigrane du numéro touche même Ondine dans Dad, qui se met à jouer de la guitare électrique à plein volume à trois heures du matin…

Enfin, dans le rédactionnel, Spirou et moi est consacré à Nina Jacqmin, jeune dessinatrice ayant réalisé des biographies de femmes (par hasard dit-elle, car elle dépend des projets des maisons d’édition et des scénaristes) et appelant le magazine qu’elle lisait en vacances « le journal du petit Spirou »…, le concours annuel du prix Atomium Spirou est annoncé, et En direct du futur est une publicité pour le Giga Spirou (384 pages) de l’été. Trois autres pages de publicité ponctuent ce numéro, pour Constance et les ombres, une série jeunesse chez Dupuis, avec une petite fille sur laquelle veille un être fantastique, entre Totoro et les créatures d’Elliot au collège, pour Belfort et Lupin, une série jeunesse Dupuis didactique, qui a un partenariat avec le château de Versailles https://www.spirou.com/histoire-nature- ... n-famille/ , et pour le Marsu Days début juillet (plein d’animations annoncée, dans le journal comme ailleurs en France et en Belgique). C’est l'été, moins d’albums paraissent, les pubs se recentrent sur les activités de vacances autre que la lecture.

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : jeu. 26 juin 2025 00:01
par heijingling
Napo972 a écrit : À propos de Floris ,je suis étonné que sauf erreur de ma part,ce jour aucune parution en album du "Capitaine Anchois" , alors que plus de 250 planches sont parues ds le journal.
Plusieurs albums ont été publiés en V.O. néerlandaise, mais il faut croire que l'humour absurde surréaliste fréquent chez les belges néerlandophones n'a pas un grand potentiel commercial au pays de Descartes.
Napo972 a écrit :Quand aux récits complets et gags,constatons tt de même qu'il y en a pour tous les goûts...
heijingling a écrit :Pléthore de gags par contre : Manoir à louer...les Fabrice ...Crash Tex......Raowl....Psychotine....les Otakus....Nelson....3 infos 2 vraies 1 fausse ....La pause cartoon....Titan inc.....Dad....Game over et un de Kid Paddle... Harry de Nix ...
On dirait un poème de Prevert...
Du remplissage en masse qd même.
Le référendum existerait encore,je mettrai "Raowl "et" Kid Paddle" tt en haut,et" La pause cartoon" et "Manoir à louer" tt en bas... :spip:
Concernant le remplissage, les gags en une page ont l'avantage sur les histoires (à suivre) et les histoires courtes de pouvoir facilement sauter ou être programmées en dernière minute.
Il a du bon dans Kid Paddle, mais Bertschy se dit lui-même auteur commercial, qui fait allègrement passer un gag sous l'intitulé Kid Paddle ou celui de Game over selon les besoins éditoriaux.
Il y a de très bons gags de Lécroart et Berth dans La pause cartoon.
Et j'apprécie en général beaucoup ce que fait Trondheim, et juge le dessin de Juanungo assez intéressant, hors normes, mais je ne suis vraiment pas convaincu jusqu'ici par Manoir à louer. Je ne peux même pas dire que c'est une fausse bonne idée, parce que je ne vois pas où ils veulent en venir avec leur mélange qui pour moi ne prend pas entre parodie d'horreur et clins d'yeux au magazine et ses personnages.
Napo972 a écrit :Et concernant les publicités pour les albums que propose le journal, je continue à être étonné par la direction commerciale/marketing du périodique :
La pub concerne souvent soit des séries d'autres éditeurs, soit des séries qui viennent d'être publiées dans le journal. :houba:
Ils ont qd même la possibilité, 4 fois par mois (c'est pas rien),de promouvoir le catalogue Dupuis.
Ce mois ci par exemple, Dupuis édite un nouveau "Buck Danny classic",un "Michel Vaillant - légendes","American Parano 3" ( aimé les 2 premiers de ce dessinateur italien).
Des pubs pour Buck Danny et Michel Vaillant dans Spirou? T'es fou toi, ce sont des réacs masculinistes, ils n'ont pas leur place dans Spirou :ouah: Et j'aime bien American parano, mais sans rire, c'est un peu trop violent pour le public visé par les pubs dans Spirou (pour des séries jeunesse pour l'essentiel).
Napo972 a écrit :Je finirai avec l'annonce "la semaine prochaine ":
Les 50 ans de Natacha!!
Ah,non.
C'est les 50 ans de Yoko Tsuno !!.
Ben,non plus.
De toutes façons c'est trop tard.
Les raisons pour lesquelles ces 2 anniversaires n'ont pas été fêtés dans Spirou ?
Un jour peut-être... :rogntudj:

Alors on a quoi au magasin?
L'agent 212.
Ok :dors:
Natacha a tout de même eu droit à un supplément sur ses 50 ans, mais Yoko, nix! Leur anniversaire est tombé à un moment où la rédaction de Spirou avait décidé de faire du passé table rase, d'autant plus pour ces séries apparues sous Thierry Martens, considéré comme crypto-fasciste par les binaires politiques.

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : ven. 27 juin 2025 00:34
par heijingling
Sinon, outre l'agent 212, 2025 est aussi celle du cinquantenaire de Agnan Niant (série d'espionage comique qui n'a pas fait long feu d'un dessinateur aussi oublié), d'Alcofribas de Dédé et des Déboussolés de Watch et Bom, deux séries qui n'ont duré que trois ans, mais assez originales, dans la forme (des strips pour les Déboussolés, c'est commun maintenant, mais c'était rare alors dans la presse BD pour les séries européennes) comme dans le fond, en particulier les Déboussolés, un humour et un dessin farfelus et décalés, assez underground 70s, d'Aymone de Renaud (qui a depuis fait carrière dans la BD, mais ça restera sa meilleure série) et Brouyère, une de ces séries très politisées favorisées par le rédac chef Thierry Martens (et qui seront virées par son successeur), et une des premières qui contenait des sentiments adultes (entre autres, relations entre homme et femme, avant Bidouille et Violette), de Boulouloum et Guiliguili de Mazel et Cauvin (une série jeunesse sympa jusqu'à ce qu'ils commancent à se prendre au sérieux), de Christobald, une série de gags assez anecdotique qui n'a duré que deux ans de Cauvin et Antoinette Collin, une des premières dessinatrices dans Spirou, des Familleureux, des gags sur deux couples (dont un avec une femme noire, assez rare pour l'époque) pas du tout heureux (on est loin de Boule et Bill), de Lahache, pseudo qui prend tout son sens quand on sait qu'il était celui de Mouminoux, de Garonne et Guitare, sympathique série policière comique matinée de fantastique 1900 de Hardy (encore sous forte influence de Franquin) et Mythic, de Godaille et Godasse, du sous estimé Sandron et de Cauvin (sa troisième série lancée cette année-là), du P'tit bout d'chique, série très personnelle de Walthéry, qui par moments préfigure Jojo.

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : ven. 27 juin 2025 17:26
par Napo972
heijingling a écrit : jeu. 26 juin 2025 00:01
Napo972 a écrit : À propos de Floris ,je suis étonné que sauf erreur de ma part,ce jour aucune parution en album du "Capitaine Anchois" , alors que plus de 250 planches sont parues ds le journal.
Plusieurs albums ont été publiés en V.O. néerlandaise, mais il faut croire que l'humour absurde surréaliste fréquent chez les belges néerlandophones n'a pas un grand potentiel commercial au pays de Descartes.
:spirou: J'ignorais...
Je suis donc parti me promener sur Netland,et pu ainsi voir les beaux albums de "Kapitein Ansjovis"...
heijingling a écrit : .... mais je ne suis vraiment pas convaincu jusqu'ici par Manoir à louer. Je ne peux même pas dire que c'est une fausse bonne idée, parce que je ne vois pas où ils veulent en venir avec leur mélange qui pour moi ne prend pas entre parodie d'horreur et clins d'yeux au magazine et ses personnages.
Je plussois.
Mais surtout j'attends désespérément une chute de gag qui,si elle ne me fait rire,m'arrache au moins un sourire. :dors:
heijingling a écrit : Natacha a tout de même eu droit à un supplément sur ses 50 ans....
Ben écoute, je te fais confiance mais ça m'a échappé de ma mémoire.
Si je compte bien ce doit être un numéro paru en 2020.
Je viens de parcourir les couvertures de cette année, rien vu.
Si t'as le numéro du journal, je suis preneur ! :spip:

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : ven. 27 juin 2025 19:34
par heijingling
Napo972 a écrit :
heijingling a écrit : Natacha a tout de même eu droit à un supplément sur ses 50 ans....
Ben écoute, je te fais confiance mais ça m'a échappé de ma mémoire.
Si je compte bien ce doit être un numéro paru en 2020.
Je viens de parcourir les couvertures de cette année, rien vu.
Si t'as le numéro du journal, je suis preneur ! :spip:
Il faut dire que c'était plus que discret, un supplément abonné (donc pas pour tout le monde) annoncé ni les semaines précédentes, ni en couverture de ce numéro 4324 où il est paru, intitulé Natacha de A à Z, rédigé par Hugues Dayez, qui dit que Natacha "a effectué son premier vol il y a un peu plus de cinquante ans". En effet, elle est apparue en février 1970 et ce supplément est paru en février 2021. C'est le truc le plus approchant d'un anniversaire que Spirou ait réalisé pour Natacha. Toujours mieux que pour Yoko Tsuno...
Un truc marrant est qu'elle est présentée comme la "première d'une longue lignée d'héroïnes du journal", et bien que le Spirou actuel se veuille sensible au féminisme (ils en causent dès qu'il y a une autrice invitée dans Spirou et moi), toute cette lignée d'héroïnes est passée à la trappe dans les pages du magazine...Inutile de chercher une quelconque cohérence... :spip:

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : dim. 29 juin 2025 08:21
par Napo972
heijingling a écrit : ven. 27 juin 2025 00:34 Sinon, outre l'agent 212, 2025 est aussi celle du cinquantenaire de Agnan Niant (série d'espionage comique qui n'a pas fait long feu d'un dessinateur aussi oublié), d'Alcofribas de Dédé et des Déboussolés de Watch et Bom, deux séries qui n'ont duré que trois ans, mais assez originales, dans la forme (des strips pour les Déboussolés, c'est commun maintenant, mais c'était rare alors dans la presse BD pour les séries européennes) comme dans le fond, en particulier les Déboussolés, un humour et un dessin farfelus et décalés.....
:spirou: Quel post intéressant qui me rajeunit ainsi de 50 ans ( merci ? :spip: ).

On est donc en 75,j'ai 16 ans et lit le journal depuis 1967.
Conservant tous ces journaux depuis,les auteurs que tu cites ne sont pas tous ds mes souvenirs.

Ne voulant pas feuilleter les 52 numéros de cette année là (oui,à cette époque un journal pour chaque semaine...),je savais que Watch et Dédé par exemple "me parlaient" pour les fameuses "découvertes Dupuis".
J'ai dans plusieurs cartons ts les nombreux suppléments du journal disponibles à l'époque pour tous.

Pas trouvé trace des "Déboussolés" qui donc,âpparement,étaient publiés en strips ds le journal,mais 4 récits :"Big Boss Circus" et "La légende du peuple Rioux",pour Watch.
Et j'avais aimé !

Et enfin "l'astéroïde à Polo" et "La vengeance de Barbapusse" pour Dédé .
"Alcofribas" devant être ds le journal, et non en supplément...

Et tjrs dans ces découvertes Dupuis,je tombe donc sur un récit de "Agnan Nian ": "Un doublé pour un vendu"(bien aimé les expressions visage des personnages).
heijingling a écrit :
..... (entre autres, relations entre homme et femme, avant Bidouille et Violette)....
Restons ds les découvertes Dupuis,et là je tombe sur un récit donc de 75 (Spirou numéro 1962),intitulé "le troisième larron",et signé Hislaire...
Bien avant nos deux amoureux,cet auteur avait déjà un beau coup de crayon!
heijingling a écrit :
....de Boulouloum et Guiliguili de Mazel et Cauvin (une série jeunesse sympa jusqu'à ce qu'ils commancent à se prendre au sérieux).....
Je suppose que tu fais référence à la demande conjointe de Martens et Dupuis de 83,demandant à Mazel de changer les noms ,donc Kaloum et Kong pour nos 2 héros, avec un nouveau titre pour la série (les jungles perdues...?? :menfin: ).
heijingling a écrit :
....de Christobald, une série de gags assez anecdotique qui n'a duré que deux ans de Cauvin et Antoinette Collin, une des premières dessinatrices dans Spirou, des Familleureux, des gags sur deux couples (dont un avec une femme noire, assez rare pour l'époque) pas du tout heureux (on est loin de Boule et Bill), de Lahache, pseudo qui prend tout son sens quand on sait qu'il était celui de Mouminoux...
Là, j'avoue que ces 3 series ne me parlent pas du tout...
heijingling a écrit :
....de Garonne et Guitare, sympathique série policière comique matinée de fantastique 1900 de Hardy (encore sous forte influence de Franquin) et Mythic.....
Adoré cette série dès son apparition ds le journal.

3 (belles) couvertures en 75 (ma préférée est celle du side car du numéro 1946).

Dupuis n'a jamais publié la série en album,d'où mon plaisir de la sortie de "La Bruges- sous- les -flots"en 2018,certes en noir et blanc chez l'éditeur Black White.
Ce premier album est bizarrement numéroté 3,et sont prévus" le commando fantôme", "l'hospice des vieux loups" et" les ratisseurs d'océan" !

Et pour les amoureux de l'auteur ds le journal de Spirou,les bonnes surprises continuaient avec la sortie l'année passée chez un petit éditeur de "Badminton en Amazonie ".
Très beau bouquin réalisé avec soin par l'éditeur, avec en plus les récits" le jeune homme aux boutons","le chemin de terre contre le chemin de fer "et "un we en ballon".

À noter aussi pour cette série une seule (et belle) couverture pour le journal, le numéro 2211.

Hardy était très productif et ma passion pour cet auteur date donc de cette époque,avant "Arkel","la patrouille des libellules" et "lolo et sucette"...
Et puis bien sûr" Pierre Tombal", devenu bien rare...
heijingling a écrit : ...de Godaille et Godasse, du sous estimé Sandron et de Cauvin (sa troisième série lancée cette année-là)......
J'avoue ne pas avoir été fan de la série et du dessin.
Quelles sont ses 2 autres séries de cette année 1975?(je pense que tu parles de Cauvin).
Là encore ma mémoire me fait faux bon... :dors:
heijingling a écrit :
du P'tit bout d'chique, série très personnelle de Walthéry, qui par moments préfigure Jojo.
J'ai lu les 2 premiers,car Walthéry était donc au pinceau.
Pas lu ceux de Mittei.
Belle intégrale de ceux de Walthéry parue aux "éditions de l'Elan".

Merci pour ce voyage en 1975,décennie aussi intéressante et passionnante pour le journal que les années 50 et 60. :merci:

Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Posté : lun. 30 juin 2025 10:44
par heijingling
Napo972 a écrit :
Pas trouvé trace des "Déboussolés" qui donc,âpparement,étaient publiés en strips ds le journal,mais 4 récits :"Big Boss Circus" et "La légende du peuple Rioux",pour Watch.
Et j'avais aimé !

Et enfin "l'astéroïde à Polo" et "La vengeance de Barbapusse" pour Dédé .
"Alcofribas" devant être ds le journal, et non en supplément...
Alcofribas étaient des gags en demi page, mais Les déboussolés étaient des strips, tous deux dans le journal (souvent en bas du courrier des lecteurs pour les strips). J'aimais aussi beaucoup ce que faisait Watch dans Spirou, ainsi que Servé, (Dédé un peu moins mais sympa quand même), typiques dans l'esprit comme dans le dessin de cette folie douce underground des années 70.
Napo972 a écrit :Restons ds les découvertes Dupuis,et là je tombe sur un récit donc de 75 (Spirou numéro 1962),intitulé "le troisième larron",et signé Hislaire...
Bien avant nos deux amoureux,cet auteur avait déjà un beau coup de crayon!
En effet, bien que pas très personnel. Mi années 70, Hislaire, Geerts, Brouyère et d'autres travaillaient beaucoup ensemble, et leur dessin est parfois difficile à singulariser.
Napo972 a écrit :
heijingling a écrit :
....de Boulouloum et Guiliguili de Mazel et Cauvin (une série jeunesse sympa jusqu'à ce qu'ils commancent à se prendre au sérieux).....
Je suppose que tu fais référence à la demande conjointe de Martens et Dupuis de 83,demandant à Mazel de changer les noms ,donc Kaloum et Kong pour nos 2 héros, avec un nouveau titre pour la série (les jungles perdues...?? :menfin: ).
C'est bien ça...
Napo972 a écrit :
heijingling a écrit :
....de Christobald, une série de gags assez anecdotique qui n'a duré que deux ans de Cauvin et Antoinette Collin, une des premières dessinatrices dans Spirou, des Familleureux, des gags sur deux couples (dont un avec une femme noire, assez rare pour l'époque) pas du tout heureux (on est loin de Boule et Bill), de Lahache, pseudo qui prend tout son sens quand on sait qu'il était celui de Mouminoux...
Là, j'avoue que ces 3 series ne me parlent pas du tout...
Deux séries (j'ai mal placé une virgule, d'où confusion), Christobald, un petit poussin, de Collin et Cauvin, et Les familleureux, de Lahache (pseudo de Mouminoux).
Napo972 a écrit :
heijingling a écrit :....de Garonne et Guitare, sympathique série policière comique matinée de fantastique 1900 de Hardy (encore sous forte influence de Franquin) et Mythic.....
Adoré cette série dès son apparition ds le journal.

3 (belles) couvertures en 75 (ma préférée est celle du side car du numéro 1946).

Dupuis n'a jamais publié la série en album,d'où mon plaisir de la sortie de "La Bruges- sous- les -flots"en 2018,certes en noir et blanc chez l'éditeur Black White.
Ce premier album est bizarrement numéroté 3,et sont prévus" le commando fantôme", "l'hospice des vieux loups" et" les ratisseurs d'océan" !
Je ne lisais pas encore Spirou en 1975, mais je collectionne les reliures (et les suppléments quand je les trouve), et j'aime beaucoup aussi garonne et Guitare, aisni que Foxy Lady. Hardy est un des meileurs dessinateurs de belles femmes, surtout parce que, à la différence de Walthéry, Manara ou d'autres, il les personnalise, elles ont toutes une tête et un corps différent, ce ne sont pas des stéréotypes.
Napo972 a écrit :
heijingling a écrit : ...de Godaille et Godasse, du sous estimé Sandron et de Cauvin (sa troisième série lancée cette année-là)......
J'avoue ne pas avoir été fan de la série et du dessin.
Quelles sont ses 2 autres séries de cette année 1975?(je pense que tu parles de Cauvin).
Christobald et Boulouloum et Guililguili, donc.


Napo972 a écrit :Merci pour ce voyage en 1975,décennie aussi intéressante et passionnante pour le journal que les années 50 et 60. :merci:
Toujours un plaisir de discuter et d'échanger avec un connaisseur et un amateur (au sens de celui qui aime).