Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : dim. 23 mars 2025 11:32
Numéro 4535 du 12/03/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... dragon-dor
Jolie construction classique en spirale ascendante pour illustrer le retour des trois sœurs Grémillet, en princesses moyenageuses, ce qui ne surprend pas car leur univers se situe dans une belle intemporalité. Si certains signes dénotent l’époque actuelle (dans ce premier chapitre, le club de lecture de Cassiopée discute du livre de José-Luis Sepulveda, Le vieux qui lisait des romans d’amour), ceux-ci sont peu marqués (quasi absence de portables, écriture au stylo), et quant aux décors, si Barbucci dit s’inpirer de Vannes pour la ville où vivent les sœurs, c’est vrai de bâtiments mais pas pour l’urbanisme et la topographie, totalement hors du temps. L’entretien de présentation avec les auteurs, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, le corrobore, nous sommes entre fable et réalité, d’autant plus que les univers mentaux de chacune des sœurs sont représentés avec autant de présence que le monde réel dans lequel elles sont censées vivre, comme cette fois Cassiopée transposant dans un univers de fantasy la nouvelle mission du club des sœurs, retrouver une statue de dragon, cette série s’inscrit ainsi dans la généalogie narrative des séries mélant plusieurs niveaux de réalité, telle Calvin et Hobbes de Watterson (Barbucci parle de « double narration »). Dans la nouvelle rubrique L’arrière-boutique, Alessandro Barbucci révèle que, venant de l’animation, il pense sa BD case par case, comme une succession d’écran, et ce n’est qu’ensuite qu’il compose ses planches , mais aussi qu’il avoue avoir utilisé l’IA pour composer le Dragon d’Or du titre, tout en sachant qu’il va se faire lyncher pour cela. Il est aussi l’invité de Bienvenue dans ma bibliothèque, où il parle de ses nombreuses BD (sans les citer, c’est un auteur prolifique de séries à succès, aussi bien chez Disney -un passage presque obligé pour les dessinateurs italiens- que chez Soleil et Marvel, qu’il coécrit et codessine souvent avec sa compagne Barbara Canepa, et qui ont pour point commun d’avoir toujours des héroïnes) et de son goût pour la chine de beaux livres. Toujours sur la série de la semaine, les Jeux de Casters portent sur le Dragon d’Or, et moins directement, Cromheecke et Thiriet représentent un alchimiste ayant réussi à changer l’or en bon d’abonnement, quand les Fabrice dans leur Édito embarquent dans un casting pour jouer « les frères Grémillet » un rédacteur en chef encore une fois totalement dépassé par leurs actes (et que l’on voit massicotant des Spirou, c’est donc là une des responsabilités d’un rédacteur en chef de Spirou), et Sti dans sa Malédiction de la page 13 nous gratifie d’un immonde jeu de mots sur les Grémillet. Puisque par ailleurs En direct du futur annonce Mi-Mouche,une nouvelle série de Carole Maurel et Véro Cazot avec deux sœurs, ouvrant sur les sœurs Grémillet, fermant sur Dad et ses quatre filles, Spirou semble se poser comme le magazine des sorories.
Suite du remake des Pirates de la stratosphère de Sirius par Walthéry. Celui-ci reprend la plupart des textes et fait une adaptation quasi case par case, les différences étant le style de dessin et ce qu’on appelle le casting au cinéma, remplacer les baroudeurs que sont l’ Épervier bleu et son copain Larsen par Natacha et Walter conduit Walthéry à renforcer le caractère volontaire de Natacha, et le manque de finesse de Walter, mais malgré ces outrances, ils se trouvent parfois en porte-à-faux par rapport à leur personnalité : Walter défonçant une porte d’un coup de pied est peu crédible, comme le passage où lui et Chacha veulent retenir Natacha qui, reprenant l’action de l’Épervier, plonge dans l'eau pour secourir un noyé, et s’inquiétant pour elle : décalage entre sa féminité d’héroïne de BD (après son plongeon, elle se vêt d’un sexy peignoir de bain, ce que n’a évidemment pas fait l’Épervier) et la détermination et le courage physique dont elle fait preuve en reprenant un rôle de baroudeur. L'outrance des actions va de pair avec une emphase des encadrés, les commentaires y passant du présent chez Sirius au passé simple ici. En mettant ses personnages dans la peau d’aventuriers des années 40, avec tout ce que cela implique, Walthéry aurait-il fait une erreur de casting ? ( À suivre). A contrario, Olivier Bocquet, Brice Cossu et Yoann Guillo surjouent le comique venant de personnages ordinaires, Frnck et ses amis, plongés dans des situations extraordinaires : ils doivent délivrer une de leurs amies enfermée dans un hôpital psychiatrique pour qu’elle les aident à pénétrer dans une base ultra sécurisée. Ces problèmes ne se posent pas pour les personnages de Trésor, les enfants rêvant depuis le début de vivre de fantastiques aventures, et ils sont servis cette semaine avec la fuite d’une île anéantie par une explosion volcanique (un grand classique, de Yoko Tsuno à Brice Bolt), aidés par des robots volants issus du Château dans le ciel de Miyazaki.
Dans les séries de gags, des incongruités: des gags de Nelson de Bertschy sur Halloween et Noël, et Bernstein et Moog faisant passer des vacances hivernales à Willy Woob (qu’on n’avait plus vu depuis début janvier, ce qui peut être une explication à ce décalage saisonnier. Les aléas de la publication en magazine). Citation encore, des poke balls, par Dav, Cyril Trichet et Esteban dans Pernille, un joli gag absurde de Dino sur la puissance de la fiction dans Tash et Trash, une Leçon de BD pertinente et drôle (avec beaucoup d’auto ironie) comme toujours avec Dab’s, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas parlent d’une « nouvelle tendance en Chine, adopter des cailloux de compagnie », qui est un nouvel avatar des collections de cailloux, traditionnelles en extrême orient (comme on le voit dans L’homme sans talent de Yoshiharu Tsuge). Avec en plus Titan Inc., Capitaine Anchois, Kid Paddle et Game over, on a un numéro riche de gags en une page, normal pour une semaine sans histoire courte.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... dragon-dor
Jolie construction classique en spirale ascendante pour illustrer le retour des trois sœurs Grémillet, en princesses moyenageuses, ce qui ne surprend pas car leur univers se situe dans une belle intemporalité. Si certains signes dénotent l’époque actuelle (dans ce premier chapitre, le club de lecture de Cassiopée discute du livre de José-Luis Sepulveda, Le vieux qui lisait des romans d’amour), ceux-ci sont peu marqués (quasi absence de portables, écriture au stylo), et quant aux décors, si Barbucci dit s’inpirer de Vannes pour la ville où vivent les sœurs, c’est vrai de bâtiments mais pas pour l’urbanisme et la topographie, totalement hors du temps. L’entretien de présentation avec les auteurs, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, le corrobore, nous sommes entre fable et réalité, d’autant plus que les univers mentaux de chacune des sœurs sont représentés avec autant de présence que le monde réel dans lequel elles sont censées vivre, comme cette fois Cassiopée transposant dans un univers de fantasy la nouvelle mission du club des sœurs, retrouver une statue de dragon, cette série s’inscrit ainsi dans la généalogie narrative des séries mélant plusieurs niveaux de réalité, telle Calvin et Hobbes de Watterson (Barbucci parle de « double narration »). Dans la nouvelle rubrique L’arrière-boutique, Alessandro Barbucci révèle que, venant de l’animation, il pense sa BD case par case, comme une succession d’écran, et ce n’est qu’ensuite qu’il compose ses planches , mais aussi qu’il avoue avoir utilisé l’IA pour composer le Dragon d’Or du titre, tout en sachant qu’il va se faire lyncher pour cela. Il est aussi l’invité de Bienvenue dans ma bibliothèque, où il parle de ses nombreuses BD (sans les citer, c’est un auteur prolifique de séries à succès, aussi bien chez Disney -un passage presque obligé pour les dessinateurs italiens- que chez Soleil et Marvel, qu’il coécrit et codessine souvent avec sa compagne Barbara Canepa, et qui ont pour point commun d’avoir toujours des héroïnes) et de son goût pour la chine de beaux livres. Toujours sur la série de la semaine, les Jeux de Casters portent sur le Dragon d’Or, et moins directement, Cromheecke et Thiriet représentent un alchimiste ayant réussi à changer l’or en bon d’abonnement, quand les Fabrice dans leur Édito embarquent dans un casting pour jouer « les frères Grémillet » un rédacteur en chef encore une fois totalement dépassé par leurs actes (et que l’on voit massicotant des Spirou, c’est donc là une des responsabilités d’un rédacteur en chef de Spirou), et Sti dans sa Malédiction de la page 13 nous gratifie d’un immonde jeu de mots sur les Grémillet. Puisque par ailleurs En direct du futur annonce Mi-Mouche,une nouvelle série de Carole Maurel et Véro Cazot avec deux sœurs, ouvrant sur les sœurs Grémillet, fermant sur Dad et ses quatre filles, Spirou semble se poser comme le magazine des sorories.
Suite du remake des Pirates de la stratosphère de Sirius par Walthéry. Celui-ci reprend la plupart des textes et fait une adaptation quasi case par case, les différences étant le style de dessin et ce qu’on appelle le casting au cinéma, remplacer les baroudeurs que sont l’ Épervier bleu et son copain Larsen par Natacha et Walter conduit Walthéry à renforcer le caractère volontaire de Natacha, et le manque de finesse de Walter, mais malgré ces outrances, ils se trouvent parfois en porte-à-faux par rapport à leur personnalité : Walter défonçant une porte d’un coup de pied est peu crédible, comme le passage où lui et Chacha veulent retenir Natacha qui, reprenant l’action de l’Épervier, plonge dans l'eau pour secourir un noyé, et s’inquiétant pour elle : décalage entre sa féminité d’héroïne de BD (après son plongeon, elle se vêt d’un sexy peignoir de bain, ce que n’a évidemment pas fait l’Épervier) et la détermination et le courage physique dont elle fait preuve en reprenant un rôle de baroudeur. L'outrance des actions va de pair avec une emphase des encadrés, les commentaires y passant du présent chez Sirius au passé simple ici. En mettant ses personnages dans la peau d’aventuriers des années 40, avec tout ce que cela implique, Walthéry aurait-il fait une erreur de casting ? ( À suivre). A contrario, Olivier Bocquet, Brice Cossu et Yoann Guillo surjouent le comique venant de personnages ordinaires, Frnck et ses amis, plongés dans des situations extraordinaires : ils doivent délivrer une de leurs amies enfermée dans un hôpital psychiatrique pour qu’elle les aident à pénétrer dans une base ultra sécurisée. Ces problèmes ne se posent pas pour les personnages de Trésor, les enfants rêvant depuis le début de vivre de fantastiques aventures, et ils sont servis cette semaine avec la fuite d’une île anéantie par une explosion volcanique (un grand classique, de Yoko Tsuno à Brice Bolt), aidés par des robots volants issus du Château dans le ciel de Miyazaki.
Dans les séries de gags, des incongruités: des gags de Nelson de Bertschy sur Halloween et Noël, et Bernstein et Moog faisant passer des vacances hivernales à Willy Woob (qu’on n’avait plus vu depuis début janvier, ce qui peut être une explication à ce décalage saisonnier. Les aléas de la publication en magazine). Citation encore, des poke balls, par Dav, Cyril Trichet et Esteban dans Pernille, un joli gag absurde de Dino sur la puissance de la fiction dans Tash et Trash, une Leçon de BD pertinente et drôle (avec beaucoup d’auto ironie) comme toujours avec Dab’s, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas parlent d’une « nouvelle tendance en Chine, adopter des cailloux de compagnie », qui est un nouvel avatar des collections de cailloux, traditionnelles en extrême orient (comme on le voit dans L’homme sans talent de Yoshiharu Tsuge). Avec en plus Titan Inc., Capitaine Anchois, Kid Paddle et Game over, on a un numéro riche de gags en une page, normal pour une semaine sans histoire courte.