Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : dim. 9 mars 2025 16:51
Numéro 4533 du 26/02/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... erson-year
Ce n’est pas la première fois qu’une couverture de Spirou reprend graphiquement celle d’un autre magazine, mais pour ce numéro, le faux « Temps », avec sa Person of the year, Frnck, est plaqué sur un Spirou légèrement décalé, comme s’il écrasait celui-ci, ce qui est pertinent étant donné qu’elle illustre le début du 10e tome de Frnck, dont le premier chapitre est une satire du pouvoir et de l’artificialité des médias, et de la difficulté d’y échapper. Cette séquence est une bonne idée scénaristique pour plonger les lecteurices directement dans l’intrigue (la disparition d’un couteau, « l’objet impossible » qui donne son nom à cette nouvelle hisoire) tout en expliquant de façon amusante que 10 ans ont passé depuis le retour de Frnck et ses amis de la préhistoire, et leur notoriété acquise dans le temps présent. Les auteurs Olivier Bocquet et Brice Cossu présentent d’ailleurs un portrait robot vérité de leur personnage pour enfoncer le clou de la critique de la peopolisation ( en partie ici https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... n-de-frnck ). Les Fabrice dans leur Édito sur la préhistoire jouent la nonchalance inconsciente, et Sandrine Greff a profité de l’agitation qui les entoure pour jouer de contrastes de couleurs. Le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet est aussi sur la préhistoire, spécifiquement sur la malheureuse disparition des immenses dinosaures, ainsi que les Jeux de Gyom, avec tous les personnages enfants (et apparentés, les Fabrice y étant aussi) du journal dans un Dino park, quant à Spoirou et Fantasperge de Sti, ils proposent dans les marges une série dérivée de Frnck où les gens ne diraient que les voyelles... Spirou est le seul magazine à faire coexister dans ses pages de tels sommets d’humour débile et des séries compassées, c’est un trésor à préserver.
Une nouvelle série commence, mais deux se terminent, Marsu club, au bout de 54 pages, et Les amis de Spirou, 72 pages. Même les séries classiques enfantines de Dupuis ne paraissent dorénavant plus sous la forme du 48cc. (À suivre) quel changement de fond ce changement de forme induit-il...Retour à la civilisation pour Hector, sa retransformation en humain longuement mise en scène, alors que le passage avec les animaux échappés envahissant la ville, qui aurait pu donner moult gags et interprétations de la part de Colman, Batem et Cerise, s’est lui terminé en queue de poisson. Étrange fin de même pour cette deuxième partie des Amis de Spirou, Morvan, David Evrard et Benbk y consacrant les dernières pages à un marsupilami, entrevu les semaines précédentes, qui arrive telle une apparition pour sauver les ADS des nazis, à l’insue de tous (ou presque), un marsupilami ami des animaux (le vieux cheval de mine) et qui serait donc une arme secrète que les nazis auraient été chercher en Palombie. Entre ceci, et Poildur, que l’on pensait réhabilité mais qui ne suit finalement pas les ADS, les auteurs lancent de faux espoirs (du moins pour le moment) et ajoutent une dimension mythique quelque peu déconcertante à une histoire dont le lien entre l’historique et le fictionnel fait déjà parfois forcé. À voir comment les auteurs établiront l’équilibre pour la suite. Et coïncidence, cela fait deux histoires qui se terminent dans ce même numéro sur une famille de marsupilamis, une famille entière dans son nid pour Marsu club, et ce qui se révèle finalement être une marsupilamie dans Les amis de Spirou, puisqu’on la voit avec des œufs. ..Dans ce cinquième chapitre très réussi de Trésor, Jean-Baptiste Saurel, Pauline de la Provôté et Charlotte Cousquer nous font suivre les épreuves des trois équipes par un montage parallèle qui utilise l’humour pour créer du suspense, et, nouvelle coïncidence, comme dans Frnck, on y montre et parle d’un slip ridicule.
Dans les gags, Kid Paddle délaisse pour une fois la salle de jeux, de cinéma et la maison pour se retrouver dans le parc d’un restaurant, par contre Titan Inc. se retrouve confronté aux jeux vidéos et Dad à l’intelligence artificielle. Les Otaku de Nena et Maria-Praz s’essaient une fois de plus à une forme inédite de cuisine japonaise, l’unique Capitaine Anchois de Floris parvient en une page à combiner King Kong et campagne électorale, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas amènent un amusant avatar d’Obélix, par contre ils font une tentative d’humour mille fois vue et tartignolle sur l’art contemporain, et ont du retard en nommant le Carolina reaper le piment le plus fort du monde, on a fait mieux depuis https://www.youtube.com/watch?v=hUYtDA7j19c
Dans le rédactionnel, Lécroart, auteur d'une série vétérane du journal puisque ses Fifiches du Proprofesseur sont chaque semaine dans Spirou depuis 1996, présente les BD de sa vie, et outre les célèbrissimes attendus Gotlib et Gaston Lagaffe (ancêtres évidents de son Proprofesseur), il avoue un faible bien compréhensible pour le Grand Duduche de Cabu, Goossens, Bouzard, Libon, Anouk Ricard, ainsi que Jason Shiga pour l’invention narrative, Gary Larson et Antoine Marchalot, tous auteurs dont l’humour passe autant par la création graphique que verbale. Enfin, à la question «Une BD géniale trop peu connue ? », il répond « Une bande dessinée de Carole Lobel qui s'appelle En territoire ennemi. C'est étonnant que personne n'en parle, car elle est vraiment très bien. » Appréciation que je tempérerai par le fait qu’elle a tout de même obtenu le Prix Spécial du Jury du festival d’Angoulême 2025, https://www.lassociation.fr/catalogue/e ... re-ennemi/, et si le pseudonyme dissimule effectivement l’autrice dont le nom court, il peut en effet être très bon (et d’un humour cruel). Spirou et moi est consacré à Colin Atthar, auteur des strip-books Grands panards dans Spirou, ce qui n’est étonnament pas rappelé, alors que dans sa jolie demi planche il dit pouvoir se vanter de faire partie de l’équipe de Spirou, et il parle de sa part de Scrameustache et de Chaminou, qui peuvent être en partie à l’origine de ses personnages anthropomorphes. Enfin, En direct du futur annonce pour le 12 mars le retour des Sœurs Grémillet, la bonne série jeunesse d’Allesandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio dans Le dragon d’or, et un dessin de Bercovici nous révèle que lorsque Natacha est hôtesse de l'air dans Spirou, elle ne peut l'être ailleurs...
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... erson-year
Ce n’est pas la première fois qu’une couverture de Spirou reprend graphiquement celle d’un autre magazine, mais pour ce numéro, le faux « Temps », avec sa Person of the year, Frnck, est plaqué sur un Spirou légèrement décalé, comme s’il écrasait celui-ci, ce qui est pertinent étant donné qu’elle illustre le début du 10e tome de Frnck, dont le premier chapitre est une satire du pouvoir et de l’artificialité des médias, et de la difficulté d’y échapper. Cette séquence est une bonne idée scénaristique pour plonger les lecteurices directement dans l’intrigue (la disparition d’un couteau, « l’objet impossible » qui donne son nom à cette nouvelle hisoire) tout en expliquant de façon amusante que 10 ans ont passé depuis le retour de Frnck et ses amis de la préhistoire, et leur notoriété acquise dans le temps présent. Les auteurs Olivier Bocquet et Brice Cossu présentent d’ailleurs un portrait robot vérité de leur personnage pour enfoncer le clou de la critique de la peopolisation ( en partie ici https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... n-de-frnck ). Les Fabrice dans leur Édito sur la préhistoire jouent la nonchalance inconsciente, et Sandrine Greff a profité de l’agitation qui les entoure pour jouer de contrastes de couleurs. Le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet est aussi sur la préhistoire, spécifiquement sur la malheureuse disparition des immenses dinosaures, ainsi que les Jeux de Gyom, avec tous les personnages enfants (et apparentés, les Fabrice y étant aussi) du journal dans un Dino park, quant à Spoirou et Fantasperge de Sti, ils proposent dans les marges une série dérivée de Frnck où les gens ne diraient que les voyelles... Spirou est le seul magazine à faire coexister dans ses pages de tels sommets d’humour débile et des séries compassées, c’est un trésor à préserver.
Une nouvelle série commence, mais deux se terminent, Marsu club, au bout de 54 pages, et Les amis de Spirou, 72 pages. Même les séries classiques enfantines de Dupuis ne paraissent dorénavant plus sous la forme du 48cc. (À suivre) quel changement de fond ce changement de forme induit-il...Retour à la civilisation pour Hector, sa retransformation en humain longuement mise en scène, alors que le passage avec les animaux échappés envahissant la ville, qui aurait pu donner moult gags et interprétations de la part de Colman, Batem et Cerise, s’est lui terminé en queue de poisson. Étrange fin de même pour cette deuxième partie des Amis de Spirou, Morvan, David Evrard et Benbk y consacrant les dernières pages à un marsupilami, entrevu les semaines précédentes, qui arrive telle une apparition pour sauver les ADS des nazis, à l’insue de tous (ou presque), un marsupilami ami des animaux (le vieux cheval de mine) et qui serait donc une arme secrète que les nazis auraient été chercher en Palombie. Entre ceci, et Poildur, que l’on pensait réhabilité mais qui ne suit finalement pas les ADS, les auteurs lancent de faux espoirs (du moins pour le moment) et ajoutent une dimension mythique quelque peu déconcertante à une histoire dont le lien entre l’historique et le fictionnel fait déjà parfois forcé. À voir comment les auteurs établiront l’équilibre pour la suite. Et coïncidence, cela fait deux histoires qui se terminent dans ce même numéro sur une famille de marsupilamis, une famille entière dans son nid pour Marsu club, et ce qui se révèle finalement être une marsupilamie dans Les amis de Spirou, puisqu’on la voit avec des œufs. ..Dans ce cinquième chapitre très réussi de Trésor, Jean-Baptiste Saurel, Pauline de la Provôté et Charlotte Cousquer nous font suivre les épreuves des trois équipes par un montage parallèle qui utilise l’humour pour créer du suspense, et, nouvelle coïncidence, comme dans Frnck, on y montre et parle d’un slip ridicule.
Dans les gags, Kid Paddle délaisse pour une fois la salle de jeux, de cinéma et la maison pour se retrouver dans le parc d’un restaurant, par contre Titan Inc. se retrouve confronté aux jeux vidéos et Dad à l’intelligence artificielle. Les Otaku de Nena et Maria-Praz s’essaient une fois de plus à une forme inédite de cuisine japonaise, l’unique Capitaine Anchois de Floris parvient en une page à combiner King Kong et campagne électorale, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas amènent un amusant avatar d’Obélix, par contre ils font une tentative d’humour mille fois vue et tartignolle sur l’art contemporain, et ont du retard en nommant le Carolina reaper le piment le plus fort du monde, on a fait mieux depuis https://www.youtube.com/watch?v=hUYtDA7j19c
Dans le rédactionnel, Lécroart, auteur d'une série vétérane du journal puisque ses Fifiches du Proprofesseur sont chaque semaine dans Spirou depuis 1996, présente les BD de sa vie, et outre les célèbrissimes attendus Gotlib et Gaston Lagaffe (ancêtres évidents de son Proprofesseur), il avoue un faible bien compréhensible pour le Grand Duduche de Cabu, Goossens, Bouzard, Libon, Anouk Ricard, ainsi que Jason Shiga pour l’invention narrative, Gary Larson et Antoine Marchalot, tous auteurs dont l’humour passe autant par la création graphique que verbale. Enfin, à la question «Une BD géniale trop peu connue ? », il répond « Une bande dessinée de Carole Lobel qui s'appelle En territoire ennemi. C'est étonnant que personne n'en parle, car elle est vraiment très bien. » Appréciation que je tempérerai par le fait qu’elle a tout de même obtenu le Prix Spécial du Jury du festival d’Angoulême 2025, https://www.lassociation.fr/catalogue/e ... re-ennemi/, et si le pseudonyme dissimule effectivement l’autrice dont le nom court, il peut en effet être très bon (et d’un humour cruel). Spirou et moi est consacré à Colin Atthar, auteur des strip-books Grands panards dans Spirou, ce qui n’est étonnament pas rappelé, alors que dans sa jolie demi planche il dit pouvoir se vanter de faire partie de l’équipe de Spirou, et il parle de sa part de Scrameustache et de Chaminou, qui peuvent être en partie à l’origine de ses personnages anthropomorphes. Enfin, En direct du futur annonce pour le 12 mars le retour des Sœurs Grémillet, la bonne série jeunesse d’Allesandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio dans Le dragon d’or, et un dessin de Bercovici nous révèle que lorsque Natacha est hôtesse de l'air dans Spirou, elle ne peut l'être ailleurs...