Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : dim. 19 janv. 2025 14:48
Numéro 4527 du 15/01/2025
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... marsu-club
Une prolifération d’intrigants marsupilamis sur la couverture pour la suite de Supermarsu, dont la publication dans Spirou en 2021 avait été accompagnée du gag de l’épidémie de palombisme, liée au savon Milbul, qui avait fini par contaminer tout le magazine. Mais cet étrange marsupilami moustachu n’est qu’un vendeur déguisé pour vendre ses colifichets marsus aux touristes, Batem et Colman reprenant ici la critique de Franquin de la société de consommation s’infiltrant dans toutes les régions du globe déjà dans les années 50, et ce Marsu Club s’ouvre sur une mémorable séquence dans un bar-commissariat que n’auraient renié ni Franquin ni Morris et Goscinny. Les auteurs ont doté de détails truculents aussi bien les planches urbaines que celles se passant dans la jungle (dont l’incontournable savon Milbul). Seul point obscur et troublant, l’entretien avec les auteurs est intitulé Desaparecido, pour parler de la disparition d’Hector, l’enfant ami des marsupilamis, mais je ne peux m’empêcher d’y entendre un écho des desaparecidos de la dictature argentine entre 1976 et 1983 ou ceux du franquisme. Peut-être est-ce voulu, Colman disant « mettre dans ses scénarios de discrets éléments sociologiques ou philosophiques ». Et politiques ?
On a donc un nouveau numéro spécial marsupilami, trois semaines après le précédent (4524) , ce que ne manquent pas de rappeler les Fabrice en refaisant le même genre d’édito (un rébus), ce que leur rappelle à son tour le rédac’chef. Les Jeux de Schmitt sont aussi sur le sujet, avec l’excellente et originale idée de reprendre la scène de la première case de la BD en zoomant légèrement et en changeant des détails pour les besoins des jeux, ainsi que le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, où est reproché au marsupilami une queue trop courte (une première ?), et En direct du futur, annonçant le tournage d’un nouveau film consacré au marsupilami, avec un entretien avec Ced, scénariste des histoires courtes du marsupilami, présent sur le tournage pour un rôle non expliqué...
Coïncidence, dans les trois autres séries (à suivre) les personnage sont confrontés au Mal et à l’attitude que l’on peut prendre devant lui, le nazisme dans Les amis de Spirou, un dieu automate qui menace de tuer tous les enfants dans L’île de Minuit, et les Aryanas assoiffés de domination et dont le chef tue le propre père adoptif de Tanis, l’intérêt ici étant que dans ces trois séries ce sont des enfants ou des adolescents qui sont forcés d’y faire face, avec trois réponses différentes. Les ADS continuent à s’y opposer bien sûr, dans une séquence encore tout en action, avec toujours des références parasitant un peu le récit (encore le savon Milbul, quelque peu déplacé), et une mise en page ingénieuse de David Evrad, avec des petites cases superposées sur les premières et dernières grandes cases de planches en en reprenant un détail, astucieux renouvellement du suspense en fin de page ou de l’introduction in media res. Les protagonistes de L’île de Minuit n’ont pas vraiment d’autre choix que d’obtempérer, au moins temporairement, pour retrouver leur amie disparue, ce qui ne les empêche pas de commencer à la rechercher par leur propres moyens à l’insu du dieu automate, avec une scène dans un canyon où soufflent des vents tempestueux. Enfin, dans Tanis, c’est l’impétuosité et l’aveuglement volontaire de celle-ci face au mal séduisant qui provoque la mort de son père adoptif, de son plus proche ami, l’esclavage de son peuple et la destruction de son village. Vu que l’on en est à l’avant dernier chapitre, cela nous promet un grand suspense pour la fin de l’épisode.
Plusieurs sujets de gags reviennent régulièrement dans Kid Paddle, cette semaine, Midam, Patelin , Dairin et Angèle reprennent celui de sa série d’affiches lacérées pour créer un nouveau message, qu’on pourrait appeler le motif Hains-Villeglé...
Depuis quelques strips, des adultes dans Léon et Léna réagissent aux bêtises des garnements en organisant une milice d’auto-défense, ce qui crée des dissensions, et par cela les auteurices Damien Cerq , Clémence Perrault et Ludwig Alizon ont étoffé les relations entre les personnages et donnent à leur série une dimension plus intéressante que des gags de chenapans qui devenaient assez répétitifs. Paul Martin et Manu Boisteau continuent eux à enrichir la gallerie de personnages de Titan Inc. avec le margoulin Jojo la ferraille, et dans Dad flashbacks nous assistons à l’arrivée de Bébérénice, annoncée dans le gag précédent où Dad avait rencontré un bébé parmi des réfugiés, une enfant adoptée donc, ce qui explique que l’on ne connaisse pas sa mère. Ceci dit, dans le monde réel, en France, il serait hautement improbable qu’un père célibataire intermittent du spectacle ait le droit d’adopter un enfant. Mais la mise en scène de Nob fait bien ressentir le bel accueil de Bébérénice et le bonheur qu’elle trouvera dans cette famille recomposée, comme quoi la fiction peut parfois être plus réaliste que le monde dit réel.
Dans les rubriques, Romain Pujol, dessinateur, et dans Spirou scénariste de Psychotine et de certains Kid Paddle, révèle dans Les BD de ma vie que Tebo, l’auteur dont il est fan absolu, est l’un des seuls avec lequel il n’ait pas encore travaillé. Spirou et moi est consacré à l’auteur québecois Denis Rodier, qui parle de son style hybride, entre comics et franco-belge. Ayant beaucoup encré pour DC et Marvel, il dessine dans sa demi planche des personnages à base FB et au traitement (ombres, trames) comics. Il souligne que dans les années 70, « habitant au Québec, il était au mauvais endroit pour faire de la bande dessinée, puisque tout se passait soit aux USA soit en Europe» , et qu’ainsi « jamais un Québecois ne pourrait un jour dessiner Gaston... » La situation a passablement changé, le Japon a depuis été découvert comme autre territoire de BD, et des auteurs québecois sont connus et reconnus en Europe, y compris dans Spirou, où ils ont dans une certaine mesure remplacé, pour les auteurs non d’origine belge ou française, les Espagnols que l’on y trouvait dans les années 60-70. Une publicité pour la sympathique série jeunesse Molly Wind, de Toni Galmès et Catalina Gonzàles Vilar, rappelle que ceux-ci, s’ils ne sont plus dans le journal, sont dorénavant bien présents chez les grands éditeurs FB, dans tous les genres, y compris chez Dupuis, éditeur du webtoon au succès phénoménal Hooky, de Míriam Bonastre Tur. Enfin, une autre publicité, par Olivier Deloye, collaborateur (très) occasionnel de Spirou, est pour le festival d’Angoulême, plus spécifiquement l’aspect familial des BD fantastiques, avec des personnages de séries telles que Petit vampire, Donjon, Sardine de l’espace, mais aussi Ariol et Ralph Azam.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... marsu-club
Une prolifération d’intrigants marsupilamis sur la couverture pour la suite de Supermarsu, dont la publication dans Spirou en 2021 avait été accompagnée du gag de l’épidémie de palombisme, liée au savon Milbul, qui avait fini par contaminer tout le magazine. Mais cet étrange marsupilami moustachu n’est qu’un vendeur déguisé pour vendre ses colifichets marsus aux touristes, Batem et Colman reprenant ici la critique de Franquin de la société de consommation s’infiltrant dans toutes les régions du globe déjà dans les années 50, et ce Marsu Club s’ouvre sur une mémorable séquence dans un bar-commissariat que n’auraient renié ni Franquin ni Morris et Goscinny. Les auteurs ont doté de détails truculents aussi bien les planches urbaines que celles se passant dans la jungle (dont l’incontournable savon Milbul). Seul point obscur et troublant, l’entretien avec les auteurs est intitulé Desaparecido, pour parler de la disparition d’Hector, l’enfant ami des marsupilamis, mais je ne peux m’empêcher d’y entendre un écho des desaparecidos de la dictature argentine entre 1976 et 1983 ou ceux du franquisme. Peut-être est-ce voulu, Colman disant « mettre dans ses scénarios de discrets éléments sociologiques ou philosophiques ». Et politiques ?
On a donc un nouveau numéro spécial marsupilami, trois semaines après le précédent (4524) , ce que ne manquent pas de rappeler les Fabrice en refaisant le même genre d’édito (un rébus), ce que leur rappelle à son tour le rédac’chef. Les Jeux de Schmitt sont aussi sur le sujet, avec l’excellente et originale idée de reprendre la scène de la première case de la BD en zoomant légèrement et en changeant des détails pour les besoins des jeux, ainsi que le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, où est reproché au marsupilami une queue trop courte (une première ?), et En direct du futur, annonçant le tournage d’un nouveau film consacré au marsupilami, avec un entretien avec Ced, scénariste des histoires courtes du marsupilami, présent sur le tournage pour un rôle non expliqué...
Coïncidence, dans les trois autres séries (à suivre) les personnage sont confrontés au Mal et à l’attitude que l’on peut prendre devant lui, le nazisme dans Les amis de Spirou, un dieu automate qui menace de tuer tous les enfants dans L’île de Minuit, et les Aryanas assoiffés de domination et dont le chef tue le propre père adoptif de Tanis, l’intérêt ici étant que dans ces trois séries ce sont des enfants ou des adolescents qui sont forcés d’y faire face, avec trois réponses différentes. Les ADS continuent à s’y opposer bien sûr, dans une séquence encore tout en action, avec toujours des références parasitant un peu le récit (encore le savon Milbul, quelque peu déplacé), et une mise en page ingénieuse de David Evrad, avec des petites cases superposées sur les premières et dernières grandes cases de planches en en reprenant un détail, astucieux renouvellement du suspense en fin de page ou de l’introduction in media res. Les protagonistes de L’île de Minuit n’ont pas vraiment d’autre choix que d’obtempérer, au moins temporairement, pour retrouver leur amie disparue, ce qui ne les empêche pas de commencer à la rechercher par leur propres moyens à l’insu du dieu automate, avec une scène dans un canyon où soufflent des vents tempestueux. Enfin, dans Tanis, c’est l’impétuosité et l’aveuglement volontaire de celle-ci face au mal séduisant qui provoque la mort de son père adoptif, de son plus proche ami, l’esclavage de son peuple et la destruction de son village. Vu que l’on en est à l’avant dernier chapitre, cela nous promet un grand suspense pour la fin de l’épisode.
Plusieurs sujets de gags reviennent régulièrement dans Kid Paddle, cette semaine, Midam, Patelin , Dairin et Angèle reprennent celui de sa série d’affiches lacérées pour créer un nouveau message, qu’on pourrait appeler le motif Hains-Villeglé...
Depuis quelques strips, des adultes dans Léon et Léna réagissent aux bêtises des garnements en organisant une milice d’auto-défense, ce qui crée des dissensions, et par cela les auteurices Damien Cerq , Clémence Perrault et Ludwig Alizon ont étoffé les relations entre les personnages et donnent à leur série une dimension plus intéressante que des gags de chenapans qui devenaient assez répétitifs. Paul Martin et Manu Boisteau continuent eux à enrichir la gallerie de personnages de Titan Inc. avec le margoulin Jojo la ferraille, et dans Dad flashbacks nous assistons à l’arrivée de Bébérénice, annoncée dans le gag précédent où Dad avait rencontré un bébé parmi des réfugiés, une enfant adoptée donc, ce qui explique que l’on ne connaisse pas sa mère. Ceci dit, dans le monde réel, en France, il serait hautement improbable qu’un père célibataire intermittent du spectacle ait le droit d’adopter un enfant. Mais la mise en scène de Nob fait bien ressentir le bel accueil de Bébérénice et le bonheur qu’elle trouvera dans cette famille recomposée, comme quoi la fiction peut parfois être plus réaliste que le monde dit réel.
Dans les rubriques, Romain Pujol, dessinateur, et dans Spirou scénariste de Psychotine et de certains Kid Paddle, révèle dans Les BD de ma vie que Tebo, l’auteur dont il est fan absolu, est l’un des seuls avec lequel il n’ait pas encore travaillé. Spirou et moi est consacré à l’auteur québecois Denis Rodier, qui parle de son style hybride, entre comics et franco-belge. Ayant beaucoup encré pour DC et Marvel, il dessine dans sa demi planche des personnages à base FB et au traitement (ombres, trames) comics. Il souligne que dans les années 70, « habitant au Québec, il était au mauvais endroit pour faire de la bande dessinée, puisque tout se passait soit aux USA soit en Europe» , et qu’ainsi « jamais un Québecois ne pourrait un jour dessiner Gaston... » La situation a passablement changé, le Japon a depuis été découvert comme autre territoire de BD, et des auteurs québecois sont connus et reconnus en Europe, y compris dans Spirou, où ils ont dans une certaine mesure remplacé, pour les auteurs non d’origine belge ou française, les Espagnols que l’on y trouvait dans les années 60-70. Une publicité pour la sympathique série jeunesse Molly Wind, de Toni Galmès et Catalina Gonzàles Vilar, rappelle que ceux-ci, s’ils ne sont plus dans le journal, sont dorénavant bien présents chez les grands éditeurs FB, dans tous les genres, y compris chez Dupuis, éditeur du webtoon au succès phénoménal Hooky, de Míriam Bonastre Tur. Enfin, une autre publicité, par Olivier Deloye, collaborateur (très) occasionnel de Spirou, est pour le festival d’Angoulême, plus spécifiquement l’aspect familial des BD fantastiques, avec des personnages de séries telles que Petit vampire, Donjon, Sardine de l’espace, mais aussi Ariol et Ralph Azam.