Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : sam. 4 janv. 2025 14:33
Numéro 4524 du 25/12/2024
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... n-palombie
C’est une idée bienveillante de refaire un spécial Noël, à pagination normale mais daté du 25 décembre, après le numéro double de début décembre qui reste en vente tout le mois. Retour donc des histoires complètes de Noël dans ce numéro, sous une intrigante couverture de Marko et Maëla représentant un nid de marsupilamis sous une tombée de neige et décoré comme un sapin de Noël. La réponse se trouve dans l’histoire de BeKa, Marko et Maëla intitulée Marsupilami - La nuit blanche. Les marsupilamis auraient pu y être remplacés par n’importe quel autre animal, car ils y ont pour seul rôle de fournir le prétexte au dessin de leur nid sous une chute de neige, mais ladite case est assez enchantée pour justifier leur présence. Les jeux de mots des noms et formules magiques sont bien trouvés, l’histoire est originale et charmante, même si le début avec l’influenceuse dans la jungle fait un peu forcé, et a manifestement inspiré le duo Marko au dessin et Maëla Cosson aux couleurs, pour une synergie plus joyeuse et libre que dans La brigade des souvenirs (il faut dire que le sujet s’y prête mieux). On retrouve encore Marko sous la forme du professeur Markopilami critiquant les personnages de Spoirou et Fantasperge qui « ne ressemblent à rien » dans La leçon de marge de Sti (de nouveau décalée de la page 12bis) et dans La leçon de BD où il est plus perspicace, donnant avec humour des conseils pertinents pour la planche qu’il commente. Un autre auteur se retrouve plusieurs fois, Tom, dans un Fish n chips de Noël à l’humour écologiste grinçant, et dans l’historiette en deux planches La lettre au Père Noël, dont l’optimisme et la foi en Noël et l’enfance insufflés par la Mère Noël à un Père Noël démoralisé n’aurait pas déparé un Spirou de la grande époque de la morale de la famille Dupuis. Enfin la dernière histoire courte du numéro est La défaite de Noël, trois pages du savoureux duo Véro Gally et Véro Cazot (couleurs de Grinette), dont le jeu de mots du titre dissimule une histoire très ingénieuse.
Une autre surprise du numéro est Psychotine, dont seule la dernière case est dessinée par Zimra, le reste l’étant par Bec, pour un changement radical de style voulu pour un gag clin d'œil (aux Dents de la mer), selon un procédé déjà utilisé par Midam et Clarke dans Kid Paddle par exemple. Rachel Zimra est par ailleurs l’invitée de Bienvenue dans mon atelier, où elle confirme la confluence du FB et du manga (et du comics, plus au niveau de la mise en page que du dessin) dans son style, courant dans sa génération, et de l’intérêt des gags en une page par rapport aux histoires longues (plus de spontanéité, et en même temps un investissement plus concentré). Dans Gary C. Neel, Ced et Gorobei continuent de développer la personnalité de hableur de leur héros, tandis que Brad Rock passe un réveillon en famille (très) élargie sous les tropiques, et que dans Dad flashbacks on assiste à l’emménagement de la famille dans le bel appartement qu’on lui connaît, trouvé par la mère de Panda.
Suite de Lucky Luke, dans un passage à l’opéra, avec dans le public des caricatures par Achdé de vedettes des années 70, destinées sans doute aux lecteurices de plus de 40 ans au minimum, et l’apprentissage de la stratégie politico-sociale par Lucky Luke grace à son ami sioux, plus aguerris que lui sur la question. Séquence morale dans Tanis, où les scénaristes Denis Bajram et Valérie Mangin posent le problème de la corruption par le pouvoir et la richesse (sujet qu’affectionne Valérie Mangin, souvent posé dans sa série Alix Senator), avec le traitement hollywoodien par Stéphane Perger de la scène d’offrandes royales par l’ex-ennemi apparemment rallié (le roi Samudrasen, conquérant aryanas au nom d’origine sanskrite, comme celui des aryens), et plus largement une question essentielle, doit-on tout pardonner ? Final qui ne me déçoit pas pour Soda, dans une ambiguïté autorisant tous les fantasmes, les véritables organisateurs du projet « Resurrection », liés à ce qui semble bien pour les auteurs (Tome, repris par Zidrou et Falzar) être le complot du 11 septembre, restant dans l’ombre, insoupçonnés et impunis, la mort de Bab’s et la proposition de Soda de partir très loin avec sa mère laissant supposer la fin de la série, les ultimes cases vues par l’œil d’une caméra de surveillance pouvant elles tant faire penser à une suite éventuelle qu’au fait que le héros épuisé renonce à la lutte, laissant le mal poursuivre son œuvre. Quelle que soit l’option, fin de la série ou suite délibérément paranoïaque, on ne pourra plus revoir ce Soda dans Spirou, ce qui est dommage pour le dessin de Dan, aussi bon pour les explosions de violence organique ou mécanique que pour les ambiances oppressantes.
Pour finir, du marsupilami encore, la véritable vedette de ce numéro de Noël, dans L’édito avec un rébus des Fabrice, dans le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, où il figure en couverture du Spirou amené par la cheminée, dans En direct du futur où la présence de Dupuis et du Cirque Spirou à Angoulême (un vrai, ou est-ce une image pour décrire l’état d’esprit de la rédaction?) est illustrée par une photo de Spirou avec le Marsupilami, dans les Jeux de Thomas Priou et Maëlys intitulés Houbi en Palombie, avec les personnages du journal préparant Noël, et enfin dans le spectacle de danse du Strip dont vous êtes la star de Libon et Salma.
Enfin le supplément est un calendrier 2025 (en préparation du numéro de la semaine suivante suivante, spécial nouvel an) avec les héros de Spirou en combattants du feu, ou en boutefeux involontaires pour les Fabrice aussi destructeurs que Gaston Lagaffe, Les cavaliers de l’apocadispe, le Petit Spirou ou les Sœurs Grémillet, et un beau dessin en couleurs directes de Schwartz avec Spirou dans une reprise de la séquence de sauvetage en fantacoptère de Spirou et les héritiers (avec le dernier album remplaçant celui de la version originale dans les mains de l’enfant, et un environnement de buildings du Style International des années 50 les faubourgs bruxellois, symbole de la bruxellisation comme télescopage des époques des derniers Spirou?).
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... n-palombie
C’est une idée bienveillante de refaire un spécial Noël, à pagination normale mais daté du 25 décembre, après le numéro double de début décembre qui reste en vente tout le mois. Retour donc des histoires complètes de Noël dans ce numéro, sous une intrigante couverture de Marko et Maëla représentant un nid de marsupilamis sous une tombée de neige et décoré comme un sapin de Noël. La réponse se trouve dans l’histoire de BeKa, Marko et Maëla intitulée Marsupilami - La nuit blanche. Les marsupilamis auraient pu y être remplacés par n’importe quel autre animal, car ils y ont pour seul rôle de fournir le prétexte au dessin de leur nid sous une chute de neige, mais ladite case est assez enchantée pour justifier leur présence. Les jeux de mots des noms et formules magiques sont bien trouvés, l’histoire est originale et charmante, même si le début avec l’influenceuse dans la jungle fait un peu forcé, et a manifestement inspiré le duo Marko au dessin et Maëla Cosson aux couleurs, pour une synergie plus joyeuse et libre que dans La brigade des souvenirs (il faut dire que le sujet s’y prête mieux). On retrouve encore Marko sous la forme du professeur Markopilami critiquant les personnages de Spoirou et Fantasperge qui « ne ressemblent à rien » dans La leçon de marge de Sti (de nouveau décalée de la page 12bis) et dans La leçon de BD où il est plus perspicace, donnant avec humour des conseils pertinents pour la planche qu’il commente. Un autre auteur se retrouve plusieurs fois, Tom, dans un Fish n chips de Noël à l’humour écologiste grinçant, et dans l’historiette en deux planches La lettre au Père Noël, dont l’optimisme et la foi en Noël et l’enfance insufflés par la Mère Noël à un Père Noël démoralisé n’aurait pas déparé un Spirou de la grande époque de la morale de la famille Dupuis. Enfin la dernière histoire courte du numéro est La défaite de Noël, trois pages du savoureux duo Véro Gally et Véro Cazot (couleurs de Grinette), dont le jeu de mots du titre dissimule une histoire très ingénieuse.
Une autre surprise du numéro est Psychotine, dont seule la dernière case est dessinée par Zimra, le reste l’étant par Bec, pour un changement radical de style voulu pour un gag clin d'œil (aux Dents de la mer), selon un procédé déjà utilisé par Midam et Clarke dans Kid Paddle par exemple. Rachel Zimra est par ailleurs l’invitée de Bienvenue dans mon atelier, où elle confirme la confluence du FB et du manga (et du comics, plus au niveau de la mise en page que du dessin) dans son style, courant dans sa génération, et de l’intérêt des gags en une page par rapport aux histoires longues (plus de spontanéité, et en même temps un investissement plus concentré). Dans Gary C. Neel, Ced et Gorobei continuent de développer la personnalité de hableur de leur héros, tandis que Brad Rock passe un réveillon en famille (très) élargie sous les tropiques, et que dans Dad flashbacks on assiste à l’emménagement de la famille dans le bel appartement qu’on lui connaît, trouvé par la mère de Panda.
Suite de Lucky Luke, dans un passage à l’opéra, avec dans le public des caricatures par Achdé de vedettes des années 70, destinées sans doute aux lecteurices de plus de 40 ans au minimum, et l’apprentissage de la stratégie politico-sociale par Lucky Luke grace à son ami sioux, plus aguerris que lui sur la question. Séquence morale dans Tanis, où les scénaristes Denis Bajram et Valérie Mangin posent le problème de la corruption par le pouvoir et la richesse (sujet qu’affectionne Valérie Mangin, souvent posé dans sa série Alix Senator), avec le traitement hollywoodien par Stéphane Perger de la scène d’offrandes royales par l’ex-ennemi apparemment rallié (le roi Samudrasen, conquérant aryanas au nom d’origine sanskrite, comme celui des aryens), et plus largement une question essentielle, doit-on tout pardonner ? Final qui ne me déçoit pas pour Soda, dans une ambiguïté autorisant tous les fantasmes, les véritables organisateurs du projet « Resurrection », liés à ce qui semble bien pour les auteurs (Tome, repris par Zidrou et Falzar) être le complot du 11 septembre, restant dans l’ombre, insoupçonnés et impunis, la mort de Bab’s et la proposition de Soda de partir très loin avec sa mère laissant supposer la fin de la série, les ultimes cases vues par l’œil d’une caméra de surveillance pouvant elles tant faire penser à une suite éventuelle qu’au fait que le héros épuisé renonce à la lutte, laissant le mal poursuivre son œuvre. Quelle que soit l’option, fin de la série ou suite délibérément paranoïaque, on ne pourra plus revoir ce Soda dans Spirou, ce qui est dommage pour le dessin de Dan, aussi bon pour les explosions de violence organique ou mécanique que pour les ambiances oppressantes.
Pour finir, du marsupilami encore, la véritable vedette de ce numéro de Noël, dans L’édito avec un rébus des Fabrice, dans le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet, où il figure en couverture du Spirou amené par la cheminée, dans En direct du futur où la présence de Dupuis et du Cirque Spirou à Angoulême (un vrai, ou est-ce une image pour décrire l’état d’esprit de la rédaction?) est illustrée par une photo de Spirou avec le Marsupilami, dans les Jeux de Thomas Priou et Maëlys intitulés Houbi en Palombie, avec les personnages du journal préparant Noël, et enfin dans le spectacle de danse du Strip dont vous êtes la star de Libon et Salma.
Enfin le supplément est un calendrier 2025 (en préparation du numéro de la semaine suivante suivante, spécial nouvel an) avec les héros de Spirou en combattants du feu, ou en boutefeux involontaires pour les Fabrice aussi destructeurs que Gaston Lagaffe, Les cavaliers de l’apocadispe, le Petit Spirou ou les Sœurs Grémillet, et un beau dessin en couleurs directes de Schwartz avec Spirou dans une reprise de la séquence de sauvetage en fantacoptère de Spirou et les héritiers (avec le dernier album remplaçant celui de la version originale dans les mains de l’enfant, et un environnement de buildings du Style International des années 50 les faubourgs bruxellois, symbole de la bruxellisation comme télescopage des époques des derniers Spirou?).