Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : mer. 18 déc. 2024 22:27
Numéro double 4521/4522 spécial Noël du 04/12/2024
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... ial-noel-1
Le traditionnel numéro double de fin d’année, sous une joyeuse couverture de Nob, qui annonce un Noël inattendu, qualificatif surprenant ici. Si représenter le père Noël en tenue hawaïenne et jouant du ukulele, comme l’a fait Nob, est sympathique, le paradoxe de Noël sous les tropiques n’est pas une nouveauté, même pour Spirou, puisque la couverture du spécial Noël de 2017 représentait et titrait "Théodore Poussin vous emmène dans les îles !", et celle de l’année précédente était sur Spirou et Fantasio fêtant Noël en Afrique. Spirou avait auparavant conçu sous la direction d'Alain De Kuyssche un spécial inattendu qui l’était vraiment, le 2139 de 1979, puisque les auteurs y avaient réalisé des histoires courtes dans des styles et des tons inhabituels (et historiquement, ce fut le premier spécial tout en couleurs, et non plus en partiellement en bichromie. Voyez vous-mêmes ici https://patribdanc.wixsite.com/archives ... 1978/f2139)
Ici, l’inattendu vient de Nob, qui a réalisé une histoire de Mamette, la série de Tchô où il avait trouvé son ton et son premier grand succès critique et public. Peut-être le retour de ce personnage et son univers si attachant, dont les séries dérivées, Les souvenirs de Mamette et La cuisine de Mamette ont une vraie raison d’être, pas seulement commerciale, et dont le dernier album date de 10 ans, car un nouveau est annoncé pour cette fin de mois de décembre. Cette histoire est une excellente introduction à ce personnage pour les lecteurs de Spirou, touchant avec humour et délicatesse le thème de la vieillesse et de la mort solitaires, ceci dans le cadre chaleureux de Noël, une vraie réussite inattendue.
Deux nouveautés toutefois dans ce spécial. La mise en avant des auteurs (et pas des autrices...), du moins en couverture, dont le quatrième annonce que « plus de 25 AUTEURS vous proposent des histoires inédites », et la disparition du cahier central de jeux, ce qui fait que formellement ce spécial n’a rien qui le différencie des numéros hebdomadaires en dehors de sa numérotation, sa pagination et sa couverture doubles.
Comme de bien entendu, tous les gags et histoires courtes du numéro sont consacrées à Noël. Certains auteurs y sont allés à reculons, ou avec un certain humour, comme Kox qui fait regarder à L’agent 212 « Noël à la tronçonneuse » à la télé. À l’inverse, d’autres jouent pleinement le jeu du miracle de Noël, comme Théo Grosjean et Mallo(couleurs). On avait quitté Elliot au collège en septembre, il revient bien grandi (comme Louca), avec les cheveux mi-longs, et dans cette histoire courte les auteurs réussissent le tour de force d’intégrer avec humour un moderne miracle de Noël dans l’univers des tourments adolescents, des familles disfonctionnelles, et des HLM, ce au grand dam des angoisses d’Elliot et de Bastien, ne comprenant pas que ceux-ci passent leur plus heureux Noël alors que « le père de Bastien leur a offert les pistolets à eau qu’on trouve dans le menu enfant du Burger Queen ». Plus attendu, mais néanmoins très drôle, le père Noël de Bouzard devant se débrouiller avec ses lutins ... pas très fufute (les seuls non idiots, Tim Tim et Doom Doom, étant en grève). Et paradoxalement, on a tellement été habitués a voir depuis des années, dans Spirou comme ailleurs, des histoires de Noël ironiques/critiques/impertinentes/déconstruites/post-modernes, qu’une histoire traitant de l’esprit de Noël sans cynisme ni niaiserie, avec humour et pertinence, est devenu l’exception, et c’est en celles-ci que réside ainsi maintenant l’inattendu. Témoins les histoires de La clairière s’amuse de Damien Cerq, Thomas Priou et Sophie David (couleurs) et Family life de Jacques Louis, qui sont sur la difficulté de pratiquer ou même définir ce que serait cet esprit de Noël, de même que Des gens et inversement de Berth et Tash et Trash de Dino, dans le registre de l’absurde, ou Fish n chips, de Tom, qui tente d’introduire de nouvelles valeurs, le réemploi et le recyclage, et Pernille, de Dav, Cyril Trichet et Esteban (couleurs), dans la tradition de la soupe populaire de Noël, et même dans Léon et Léna, de Damien Cerq encore, Clémence Perrault et Ludwig Alizon(couleurs).
D’autres se situent résolument sur le registre de l’humour, cruel dans Le bonnet de Noël, une histoire animalière de Tofy et Maëla Cosson (couleurs), qui rappelle d’où peut venir la fourrure du bonnet du père Noël, habituellement catastrophique dans Crash Tex de Dab’s et Gom (couleurs), absurde dans Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, qui téléscope le sérieux du petit cochon à la maison en brique et la magie du père Noël, tout comme Lorrain Oiseau et Dara Nabati dans (l’auto ironique?) Cervelle d’oiseau, font un étrange mélange de Noël, du Petit Chaperon rouge, et de leur univers particulier. Cynique dans Psychotine de Romain Pujol et Zimra, gaffeur avec l’histoire à rebondissement sur trois planches disséminées dans le numéro des Fabrice de L’édito, contemporain avec Noël mais presque, de Samuel Pereira, lauréat du Prix Atomium Spirou 2024. Bernstein et Moog font passer à Willy Woob et sa bande leur Noël décalé, le capitaine de Titan Inc. utilise Noël pour tenter, comme d’habitude, de tromper son monde, Benoît Ferroumont utilise la technologie pour faire revenir De la neige à Noël, elle qui se fait si rare à cause du dérèglement climatique, et Ced et Gorobei font inventer à Gary C. Neel une nouvelle légende de l’ouest enneigé, comme dans ce que Ced révèle être l’inspiration du personnage, la série western The lonesome dove, de Larry McMurtry. Dans Bienvenue dans ma bibliothèque, le scénariste (dans Spirou) et dessinateur (ailleurs), Ced dit aussi être un grand lecteur de polars et de comics, loin de ce qu’il fait dans Spirou, mais aussi de fantasy.
Dans le reste du rédactionnel, Achdé dans Spirou et moi parle et dessine avec humour et humilité de ses rêves d’enfance d’être publié dans Spirou, et de dessiner Lucky Luke, tous deux réalisés, il peut donc, dit-il, mourir heureux. On retrouve chez lui encore l’importance qu’ont eue, comme pour nombre d’auteurices, les recueils du journal, et j’ apprends avec un sourire que lorsqu’il travaillait avec Cauvin, celui-ci lui « délégait toutes les injures dans un scénario, car il [le] savait très imaginatif sur le sujet », mais aussi que Mel Acryl’ink, qui réalise les couleurs de son Lucky Luke, est son fils… Humour encore dans En direct du futur, où Émile Bravo esquive la question de ce sur quoi il travaille actuellement, et j’approuve pleinement son conseil de lecture de L’incroyable Mademoiselle Bang, de Yoon-sun Park, dans la collection dite jeunesse de Dupuis, Les Ondines, qui publie peu mais de qualité, et n’est pas si jeunesse qu’elle prétend l’être. Un numéro de Noël ne serait pas complet sans son conte de Noël, et c’est de nouveau Maxime Gillio, un écrivain dunkerquois auteur de polars (qui avait donc inéluctablement écrit une nouvelle de JKJ Bloche) qui s’y colle, conte étrange, sans chute, dont le miracle de Noël infuse toute l’histoire, et illustré par Jacques Louis.
Suite de Tanis, où Valérie Mangin et Denis Bajram précipitent l’action avec un retournement de situation, le copain quelque peu pusillanime de Tanis et non elle-même se retrouvant l’incarnation d’Osiris, sur des planches sur fond doré de Stéphane Perger. Deuxième chapitre de Un cow-boy sous pression, qui traine un peu sur l’humour référentiel (les immigrés allemands et les ÉUA), même si certains gags sont amusants (faciles, mais bien mis en situation, tels qu’enduire de houblon et de plumes), et Achdé arrive bien à faire ressentir une grande ville avec un minimum de décors, retenant la leçon de Morris. Suite de Soda, avec une scène (à suivre), où il torture celui qui cherche à assassiner sa mère, pour laquelle Dan traite parfaitement l’atmosphère lourde dans les docks et les brusques explosions de violence. Enfin, une nouvelle série jeunesse débute sur un maxi chapitre de 14 pages, L’île de Minuit, de Lylian (scénario) et Grebil (dessin et couleur), qui s’ouvre sur la même scène que l’adaptation sortie cette année de Sa majesté des mouches de William Golding par Aimée de Jongh (cela tombe bien, les auteurs se réclament de ce livre, entre autres), se prolonge comme Seuls, avec même une jeune fille du nom de Maya dans le rôle exact, au mental comme au physique, de Leïla. Rien à dire de plus sur l’histoire pour le moment, quant au dessin, il est du type Marcinelle édulcoré mâtiné de manga et Disney (pas de gros nez, mais de grands yeux), que l’on trouve un peu partout, de Cœur collège de Maya à Trésor de Pauline de La Provôté dans Spirou, et encore chez Yuna Park, une autrice coréenne publiée chez Dupuis dont Goum parlait dans le numéro précédent.
Le numéro se clôt sur un grand concours (qui remplace le dessin de Cromheecke et Thiriet pour le bulletin d’abonnement), dont le détail est donné en ouverture, et comprend également une publicité pour le dernier Lucky Luke (en cours de parution) et une double page pour les récents albums Dupuis à offrir, classés « pour les jeunes lecteurs, à lire en famille, pour les plus grands », ainsi qu’une double page de Jeux (pas de cahier central, donc) de Romain Garouste sur les Fabrice qui « fêtent Noël autrement», en compagnie d’autres personnages du journal, avec un Fabrice Erre curieusement efféminé (position déhanchée, lèvres pulpeuses).
Enfin, Spirou ne pouvait pas ne pas être présent, et c'est sous la bonne surprise d’un excellent Tuto d’Olivier Schwartz, plein d’humour, d’imagination et de dynamisme.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... ial-noel-1
Le traditionnel numéro double de fin d’année, sous une joyeuse couverture de Nob, qui annonce un Noël inattendu, qualificatif surprenant ici. Si représenter le père Noël en tenue hawaïenne et jouant du ukulele, comme l’a fait Nob, est sympathique, le paradoxe de Noël sous les tropiques n’est pas une nouveauté, même pour Spirou, puisque la couverture du spécial Noël de 2017 représentait et titrait "Théodore Poussin vous emmène dans les îles !", et celle de l’année précédente était sur Spirou et Fantasio fêtant Noël en Afrique. Spirou avait auparavant conçu sous la direction d'Alain De Kuyssche un spécial inattendu qui l’était vraiment, le 2139 de 1979, puisque les auteurs y avaient réalisé des histoires courtes dans des styles et des tons inhabituels (et historiquement, ce fut le premier spécial tout en couleurs, et non plus en partiellement en bichromie. Voyez vous-mêmes ici https://patribdanc.wixsite.com/archives ... 1978/f2139)
Ici, l’inattendu vient de Nob, qui a réalisé une histoire de Mamette, la série de Tchô où il avait trouvé son ton et son premier grand succès critique et public. Peut-être le retour de ce personnage et son univers si attachant, dont les séries dérivées, Les souvenirs de Mamette et La cuisine de Mamette ont une vraie raison d’être, pas seulement commerciale, et dont le dernier album date de 10 ans, car un nouveau est annoncé pour cette fin de mois de décembre. Cette histoire est une excellente introduction à ce personnage pour les lecteurs de Spirou, touchant avec humour et délicatesse le thème de la vieillesse et de la mort solitaires, ceci dans le cadre chaleureux de Noël, une vraie réussite inattendue.
Deux nouveautés toutefois dans ce spécial. La mise en avant des auteurs (et pas des autrices...), du moins en couverture, dont le quatrième annonce que « plus de 25 AUTEURS vous proposent des histoires inédites », et la disparition du cahier central de jeux, ce qui fait que formellement ce spécial n’a rien qui le différencie des numéros hebdomadaires en dehors de sa numérotation, sa pagination et sa couverture doubles.
Comme de bien entendu, tous les gags et histoires courtes du numéro sont consacrées à Noël. Certains auteurs y sont allés à reculons, ou avec un certain humour, comme Kox qui fait regarder à L’agent 212 « Noël à la tronçonneuse » à la télé. À l’inverse, d’autres jouent pleinement le jeu du miracle de Noël, comme Théo Grosjean et Mallo(couleurs). On avait quitté Elliot au collège en septembre, il revient bien grandi (comme Louca), avec les cheveux mi-longs, et dans cette histoire courte les auteurs réussissent le tour de force d’intégrer avec humour un moderne miracle de Noël dans l’univers des tourments adolescents, des familles disfonctionnelles, et des HLM, ce au grand dam des angoisses d’Elliot et de Bastien, ne comprenant pas que ceux-ci passent leur plus heureux Noël alors que « le père de Bastien leur a offert les pistolets à eau qu’on trouve dans le menu enfant du Burger Queen ». Plus attendu, mais néanmoins très drôle, le père Noël de Bouzard devant se débrouiller avec ses lutins ... pas très fufute (les seuls non idiots, Tim Tim et Doom Doom, étant en grève). Et paradoxalement, on a tellement été habitués a voir depuis des années, dans Spirou comme ailleurs, des histoires de Noël ironiques/critiques/impertinentes/déconstruites/post-modernes, qu’une histoire traitant de l’esprit de Noël sans cynisme ni niaiserie, avec humour et pertinence, est devenu l’exception, et c’est en celles-ci que réside ainsi maintenant l’inattendu. Témoins les histoires de La clairière s’amuse de Damien Cerq, Thomas Priou et Sophie David (couleurs) et Family life de Jacques Louis, qui sont sur la difficulté de pratiquer ou même définir ce que serait cet esprit de Noël, de même que Des gens et inversement de Berth et Tash et Trash de Dino, dans le registre de l’absurde, ou Fish n chips, de Tom, qui tente d’introduire de nouvelles valeurs, le réemploi et le recyclage, et Pernille, de Dav, Cyril Trichet et Esteban (couleurs), dans la tradition de la soupe populaire de Noël, et même dans Léon et Léna, de Damien Cerq encore, Clémence Perrault et Ludwig Alizon(couleurs).
D’autres se situent résolument sur le registre de l’humour, cruel dans Le bonnet de Noël, une histoire animalière de Tofy et Maëla Cosson (couleurs), qui rappelle d’où peut venir la fourrure du bonnet du père Noël, habituellement catastrophique dans Crash Tex de Dab’s et Gom (couleurs), absurde dans Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, qui téléscope le sérieux du petit cochon à la maison en brique et la magie du père Noël, tout comme Lorrain Oiseau et Dara Nabati dans (l’auto ironique?) Cervelle d’oiseau, font un étrange mélange de Noël, du Petit Chaperon rouge, et de leur univers particulier. Cynique dans Psychotine de Romain Pujol et Zimra, gaffeur avec l’histoire à rebondissement sur trois planches disséminées dans le numéro des Fabrice de L’édito, contemporain avec Noël mais presque, de Samuel Pereira, lauréat du Prix Atomium Spirou 2024. Bernstein et Moog font passer à Willy Woob et sa bande leur Noël décalé, le capitaine de Titan Inc. utilise Noël pour tenter, comme d’habitude, de tromper son monde, Benoît Ferroumont utilise la technologie pour faire revenir De la neige à Noël, elle qui se fait si rare à cause du dérèglement climatique, et Ced et Gorobei font inventer à Gary C. Neel une nouvelle légende de l’ouest enneigé, comme dans ce que Ced révèle être l’inspiration du personnage, la série western The lonesome dove, de Larry McMurtry. Dans Bienvenue dans ma bibliothèque, le scénariste (dans Spirou) et dessinateur (ailleurs), Ced dit aussi être un grand lecteur de polars et de comics, loin de ce qu’il fait dans Spirou, mais aussi de fantasy.
Dans le reste du rédactionnel, Achdé dans Spirou et moi parle et dessine avec humour et humilité de ses rêves d’enfance d’être publié dans Spirou, et de dessiner Lucky Luke, tous deux réalisés, il peut donc, dit-il, mourir heureux. On retrouve chez lui encore l’importance qu’ont eue, comme pour nombre d’auteurices, les recueils du journal, et j’ apprends avec un sourire que lorsqu’il travaillait avec Cauvin, celui-ci lui « délégait toutes les injures dans un scénario, car il [le] savait très imaginatif sur le sujet », mais aussi que Mel Acryl’ink, qui réalise les couleurs de son Lucky Luke, est son fils… Humour encore dans En direct du futur, où Émile Bravo esquive la question de ce sur quoi il travaille actuellement, et j’approuve pleinement son conseil de lecture de L’incroyable Mademoiselle Bang, de Yoon-sun Park, dans la collection dite jeunesse de Dupuis, Les Ondines, qui publie peu mais de qualité, et n’est pas si jeunesse qu’elle prétend l’être. Un numéro de Noël ne serait pas complet sans son conte de Noël, et c’est de nouveau Maxime Gillio, un écrivain dunkerquois auteur de polars (qui avait donc inéluctablement écrit une nouvelle de JKJ Bloche) qui s’y colle, conte étrange, sans chute, dont le miracle de Noël infuse toute l’histoire, et illustré par Jacques Louis.
Suite de Tanis, où Valérie Mangin et Denis Bajram précipitent l’action avec un retournement de situation, le copain quelque peu pusillanime de Tanis et non elle-même se retrouvant l’incarnation d’Osiris, sur des planches sur fond doré de Stéphane Perger. Deuxième chapitre de Un cow-boy sous pression, qui traine un peu sur l’humour référentiel (les immigrés allemands et les ÉUA), même si certains gags sont amusants (faciles, mais bien mis en situation, tels qu’enduire de houblon et de plumes), et Achdé arrive bien à faire ressentir une grande ville avec un minimum de décors, retenant la leçon de Morris. Suite de Soda, avec une scène (à suivre), où il torture celui qui cherche à assassiner sa mère, pour laquelle Dan traite parfaitement l’atmosphère lourde dans les docks et les brusques explosions de violence. Enfin, une nouvelle série jeunesse débute sur un maxi chapitre de 14 pages, L’île de Minuit, de Lylian (scénario) et Grebil (dessin et couleur), qui s’ouvre sur la même scène que l’adaptation sortie cette année de Sa majesté des mouches de William Golding par Aimée de Jongh (cela tombe bien, les auteurs se réclament de ce livre, entre autres), se prolonge comme Seuls, avec même une jeune fille du nom de Maya dans le rôle exact, au mental comme au physique, de Leïla. Rien à dire de plus sur l’histoire pour le moment, quant au dessin, il est du type Marcinelle édulcoré mâtiné de manga et Disney (pas de gros nez, mais de grands yeux), que l’on trouve un peu partout, de Cœur collège de Maya à Trésor de Pauline de La Provôté dans Spirou, et encore chez Yuna Park, une autrice coréenne publiée chez Dupuis dont Goum parlait dans le numéro précédent.
Le numéro se clôt sur un grand concours (qui remplace le dessin de Cromheecke et Thiriet pour le bulletin d’abonnement), dont le détail est donné en ouverture, et comprend également une publicité pour le dernier Lucky Luke (en cours de parution) et une double page pour les récents albums Dupuis à offrir, classés « pour les jeunes lecteurs, à lire en famille, pour les plus grands », ainsi qu’une double page de Jeux (pas de cahier central, donc) de Romain Garouste sur les Fabrice qui « fêtent Noël autrement», en compagnie d’autres personnages du journal, avec un Fabrice Erre curieusement efféminé (position déhanchée, lèvres pulpeuses).
Enfin, Spirou ne pouvait pas ne pas être présent, et c'est sous la bonne surprise d’un excellent Tuto d’Olivier Schwartz, plein d’humour, d’imagination et de dynamisme.