Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : sam. 14 déc. 2024 17:44
Numéro 4520 du 27/11/2024
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... -de-retour
Lucky Luke avance d’un pas décidé en couverture pour son retour après 10 ans d’absence du journal, pour un dessin sur fond uniforme, sans décor, en dehors des Dalton, qui reviennent « eux aussi », précision confirmant une fois de plus leur importance quasi égale au héros (les Jeux de Priou et Maëlys sont d’ailleurs consacrés à L’évasion des Dalton), et d'un signal de circulation qui semblerait anachronique au far-west, vus le lieu et l’époque. Mais les premiers signaux, bicolores et à gaz, datent bien de la fin du XIXè siècle, et surtout, cette histoire ne se passe pas au far-west mais à Milwaukee sur les bords du lac Michigan (dont la vue plongeante planche 9 fait inévitablement penser à celle sur les monstrueux parcs à bestiaux de Chicago dans Little Nemo de Winsor McCay, où les protagonistes précisent, amusante coïncidence, qu’ils vont ensuite se rendre précisément à Milwaukee https://www.comicstriplibrary.org/display/648) , et Jul, le scénariste, connu pour amener de la politique dans Lucky Luke, va l’y confronter aux syndicats de brasseurs de bière d’origine allemande, car, précise-t-il « on a du mal à imaginer que les premières usines et le premier travail à la chaîne étaient contemporains de Lucky Luke.» En fait, en parlant d’usines et de travail à la chaîne, les colts ont historiquement été parmi les premiers objets industriellement standardisés, pour la fabrication de leurs pièces interchangeables. L’humanité a toujours su choisir ses priorités. Autre anecdote, de même que ce sont des Allemands qui ont importé la bière aux États-Unis d’Amérique, la bière chinoise la plus fameuse, la Tsingtao, a aussi été créée par des Allemands, dans cette ville chinoise alors concession allemande. Autre nouveauté, déjà signalée ailleurs, qu’apporte Jul à Lucky Luke, est les jeux de mots (le titre de l’histoire, la pancarte à l’entrée de New München « Les desperados ? Ici, on les mets en bière »), absents de Lucky Luke sous Morris. Et de même qu’encore une fois En direct du futur, annonçant la parution de la deuxième partie de Supermarsu, intitulée Marsu club, de Colman et Batem, est résolument placée sous le signe de l’humour, l’interview de Jul et Achdé l’est aussi, entre le préavis de grêve soi-disant déposé par Achdé et la bière recommandée à Jul par son médecin (d’autres ici :https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... s-pression). Influence du nouveau rédacteur en chef, que cette semaine Sti fait carrément remplacer Spoirou et Fantasperge dans La malédiction de la page 13 ?
Fin de l 'épisode (à suivre, donc) La coupe du Griffon en pleines prolongations du match, dont on ne verra donc la fin que dans le prochain épisode, (quel suspens, d’autant plus que l’on apprend que Louca…mais j’en ai déjà trop dit, huhu), dans un chapitre que Bruno Dequier à graphiquement très découpé, suivant les mouvements des joueurs. Fin également, qui ne me déçoit pas, de Décalécatàn, car toujours écrit ainsi dans le bandeau titre, mais par contre écrit correctement Décalécatán en dernière planche. S’ajoute un final où tous les personnages se retrouvent, l’histoire se révélant une aventure chorale, mais entassés dans la salle du condor d’or, et Fabrice Erre et Fabcaro s’envolent, mission accomplie (à leur corps défendant) pour de nouvelles aventures (idem). Une question demeure cependant, au milieu de toutes les aneries faites et dites par les Fabrice, se pourrait-il que la langue que parlent les indiens Acahualpas (au nom inventé) soit réelle ? Suite de Tanis, où les deux jeunes héros (on peut déjà les qualifier de tels, car ils refusent de se soumettre aux conventions et superstitions étouffantes) se retrouvent prisonniers d’une pyramide aux paroies décorées de représentation de cartouches écrits et de dieux égyptiens (il y a douze millénaires?) mais aussi de signes cunéïformes et de dragons: intrigante mythologie que les auteurices, Valérie Mangin et Denis Bajram, sont en train d’exposer, et pour laquelle le dessinateur Stéphane Perger nous gratifie de vues en plongée impressionnantes, lorsque que le feu du ciel s’abat sur les pyramides, et dans d’immenses salles dans la pyramide, avec les planches passant d’un fond bleu ciel à noir. Fond noir aussi et toujours pour Soda, auquel le dessin de Dan, un encrage ferme sur une base nerveuse, et le goût pour les trognes marquantes, comme les caricatures outrées des maffieux (et, si je ne me trompe, celles de Janry et Stuff planche 15), correspond parfaitement.
Pas d’histoires courtes cette semaine, donc plus de gags. Les Fabrice dans leur Édito sur Lucky Luke se disputent sur qui fera Averell, qui fera Rantanplan (tiens, ils semblent connaître leurs classiques, pour une fois. Et pour en finir avec Lucky Luke dans ce numéro, Cromheecke et Thiriet font dans Le bulletin d’abonnement un bon gag sur les vicissitudes du pauvre cow-boy solitaire loin de son foyer). Chez les nombreux personnages enfants, une amusante variation des subterfuges du papa pour faire manger des légumes à Kid Paddle (Question aux auteurices Midam, Dairin et Angèle : pourquoi les serviteurs des savants fous s’appellent-ils toujours Igor?), un gag amusant aussi de Pernille, où son beau-père ogre sème (au sens propre) des cadavres, Romain Pujol et Zimra envoient eux leur Psychotine chez une nouvele psy, alors que son comportement n’est pas pire, loin de là, que certains enfants terribles du magazine, mais c’est le dessin de Zimra, en couleurs acidulées délavées, qui donne un ton inquiètant à cet univers tout enfantin joufflu, qui justifie tout autant que les actes de leur fille cette préoccupation des parents. Enfin les Otaku de Nena et Maria-Praz goûtent pour la première fois (étonnant de leur part, eux si branchés extrème orient) un bubble tea, qu’ils apprécient peu. À 7 euros le verre de thé au lait en poudre et parfums artificiels, agrémenté de boulettes gluantes, je me demande bien ce qui séduit tant les occidentaux là-dedans, en dehors du suivisme de la mode. Suivisme aussi en scène dans Fish n chips de Tom, tandis que les passagers lucides de Titan Inc. affrontent une nouvelle version du savant fou, la professeur Chicks, que Berth fait dans Des gens et inversement une réjouissante et originale variante des extra-terrestres capturant des specimens terrestres, avec des sous-marins en guise de poissons, et que dans Dad flashbacks, Panda entre dans l’adolescence teigneuse. Dans La leçon de BD, Laurel donne des conseils bienvenus, comme sur les nœuds graphiques, sans toutefois expliquer ce que c’est, et d’autres moins pertinents, sur « le bon p’tit truc » de faire des planches en format carré, le meilleur pour poster sur les réseaux sociaux. C’est en gros juste pour Instagram, par contre, l’un des intérêts des webtoons est justement de n’avoir pas de limitation de taille ou de format par rapport à la page de livre ou magazine, d’où le fait qu’il faille en général adapter les webtoons pour les publier sur papier. Ce numéro de Spirou contient d’ailleurs une publicité pour Les combats invisibles, une BD engagée contre le harcelement qui paraît sur Kfactory, le label des éditions Dupuis destiné aux webtoons.
Enfin Goum, l’auteur dans Spirou de l’adaptation en BD du DA Comme des bêtes parle dans Les BD de ma vie de beaucoup d’auteurs de DA, et d’auteurs de BD comme Gijé et Benjamin Renner, qui sont tout autant animateurs ; on ne se refait pas…même s’il cite aussi des auteurices uniquement BD.
Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... -de-retour
Lucky Luke avance d’un pas décidé en couverture pour son retour après 10 ans d’absence du journal, pour un dessin sur fond uniforme, sans décor, en dehors des Dalton, qui reviennent « eux aussi », précision confirmant une fois de plus leur importance quasi égale au héros (les Jeux de Priou et Maëlys sont d’ailleurs consacrés à L’évasion des Dalton), et d'un signal de circulation qui semblerait anachronique au far-west, vus le lieu et l’époque. Mais les premiers signaux, bicolores et à gaz, datent bien de la fin du XIXè siècle, et surtout, cette histoire ne se passe pas au far-west mais à Milwaukee sur les bords du lac Michigan (dont la vue plongeante planche 9 fait inévitablement penser à celle sur les monstrueux parcs à bestiaux de Chicago dans Little Nemo de Winsor McCay, où les protagonistes précisent, amusante coïncidence, qu’ils vont ensuite se rendre précisément à Milwaukee https://www.comicstriplibrary.org/display/648) , et Jul, le scénariste, connu pour amener de la politique dans Lucky Luke, va l’y confronter aux syndicats de brasseurs de bière d’origine allemande, car, précise-t-il « on a du mal à imaginer que les premières usines et le premier travail à la chaîne étaient contemporains de Lucky Luke.» En fait, en parlant d’usines et de travail à la chaîne, les colts ont historiquement été parmi les premiers objets industriellement standardisés, pour la fabrication de leurs pièces interchangeables. L’humanité a toujours su choisir ses priorités. Autre anecdote, de même que ce sont des Allemands qui ont importé la bière aux États-Unis d’Amérique, la bière chinoise la plus fameuse, la Tsingtao, a aussi été créée par des Allemands, dans cette ville chinoise alors concession allemande. Autre nouveauté, déjà signalée ailleurs, qu’apporte Jul à Lucky Luke, est les jeux de mots (le titre de l’histoire, la pancarte à l’entrée de New München « Les desperados ? Ici, on les mets en bière »), absents de Lucky Luke sous Morris. Et de même qu’encore une fois En direct du futur, annonçant la parution de la deuxième partie de Supermarsu, intitulée Marsu club, de Colman et Batem, est résolument placée sous le signe de l’humour, l’interview de Jul et Achdé l’est aussi, entre le préavis de grêve soi-disant déposé par Achdé et la bière recommandée à Jul par son médecin (d’autres ici :https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... s-pression). Influence du nouveau rédacteur en chef, que cette semaine Sti fait carrément remplacer Spoirou et Fantasperge dans La malédiction de la page 13 ?
Fin de l 'épisode (à suivre, donc) La coupe du Griffon en pleines prolongations du match, dont on ne verra donc la fin que dans le prochain épisode, (quel suspens, d’autant plus que l’on apprend que Louca…mais j’en ai déjà trop dit, huhu), dans un chapitre que Bruno Dequier à graphiquement très découpé, suivant les mouvements des joueurs. Fin également, qui ne me déçoit pas, de Décalécatàn, car toujours écrit ainsi dans le bandeau titre, mais par contre écrit correctement Décalécatán en dernière planche. S’ajoute un final où tous les personnages se retrouvent, l’histoire se révélant une aventure chorale, mais entassés dans la salle du condor d’or, et Fabrice Erre et Fabcaro s’envolent, mission accomplie (à leur corps défendant) pour de nouvelles aventures (idem). Une question demeure cependant, au milieu de toutes les aneries faites et dites par les Fabrice, se pourrait-il que la langue que parlent les indiens Acahualpas (au nom inventé) soit réelle ? Suite de Tanis, où les deux jeunes héros (on peut déjà les qualifier de tels, car ils refusent de se soumettre aux conventions et superstitions étouffantes) se retrouvent prisonniers d’une pyramide aux paroies décorées de représentation de cartouches écrits et de dieux égyptiens (il y a douze millénaires?) mais aussi de signes cunéïformes et de dragons: intrigante mythologie que les auteurices, Valérie Mangin et Denis Bajram, sont en train d’exposer, et pour laquelle le dessinateur Stéphane Perger nous gratifie de vues en plongée impressionnantes, lorsque que le feu du ciel s’abat sur les pyramides, et dans d’immenses salles dans la pyramide, avec les planches passant d’un fond bleu ciel à noir. Fond noir aussi et toujours pour Soda, auquel le dessin de Dan, un encrage ferme sur une base nerveuse, et le goût pour les trognes marquantes, comme les caricatures outrées des maffieux (et, si je ne me trompe, celles de Janry et Stuff planche 15), correspond parfaitement.
Pas d’histoires courtes cette semaine, donc plus de gags. Les Fabrice dans leur Édito sur Lucky Luke se disputent sur qui fera Averell, qui fera Rantanplan (tiens, ils semblent connaître leurs classiques, pour une fois. Et pour en finir avec Lucky Luke dans ce numéro, Cromheecke et Thiriet font dans Le bulletin d’abonnement un bon gag sur les vicissitudes du pauvre cow-boy solitaire loin de son foyer). Chez les nombreux personnages enfants, une amusante variation des subterfuges du papa pour faire manger des légumes à Kid Paddle (Question aux auteurices Midam, Dairin et Angèle : pourquoi les serviteurs des savants fous s’appellent-ils toujours Igor?), un gag amusant aussi de Pernille, où son beau-père ogre sème (au sens propre) des cadavres, Romain Pujol et Zimra envoient eux leur Psychotine chez une nouvele psy, alors que son comportement n’est pas pire, loin de là, que certains enfants terribles du magazine, mais c’est le dessin de Zimra, en couleurs acidulées délavées, qui donne un ton inquiètant à cet univers tout enfantin joufflu, qui justifie tout autant que les actes de leur fille cette préoccupation des parents. Enfin les Otaku de Nena et Maria-Praz goûtent pour la première fois (étonnant de leur part, eux si branchés extrème orient) un bubble tea, qu’ils apprécient peu. À 7 euros le verre de thé au lait en poudre et parfums artificiels, agrémenté de boulettes gluantes, je me demande bien ce qui séduit tant les occidentaux là-dedans, en dehors du suivisme de la mode. Suivisme aussi en scène dans Fish n chips de Tom, tandis que les passagers lucides de Titan Inc. affrontent une nouvelle version du savant fou, la professeur Chicks, que Berth fait dans Des gens et inversement une réjouissante et originale variante des extra-terrestres capturant des specimens terrestres, avec des sous-marins en guise de poissons, et que dans Dad flashbacks, Panda entre dans l’adolescence teigneuse. Dans La leçon de BD, Laurel donne des conseils bienvenus, comme sur les nœuds graphiques, sans toutefois expliquer ce que c’est, et d’autres moins pertinents, sur « le bon p’tit truc » de faire des planches en format carré, le meilleur pour poster sur les réseaux sociaux. C’est en gros juste pour Instagram, par contre, l’un des intérêts des webtoons est justement de n’avoir pas de limitation de taille ou de format par rapport à la page de livre ou magazine, d’où le fait qu’il faille en général adapter les webtoons pour les publier sur papier. Ce numéro de Spirou contient d’ailleurs une publicité pour Les combats invisibles, une BD engagée contre le harcelement qui paraît sur Kfactory, le label des éditions Dupuis destiné aux webtoons.
Enfin Goum, l’auteur dans Spirou de l’adaptation en BD du DA Comme des bêtes parle dans Les BD de ma vie de beaucoup d’auteurs de DA, et d’auteurs de BD comme Gijé et Benjamin Renner, qui sont tout autant animateurs ; on ne se refait pas…même s’il cite aussi des auteurices uniquement BD.