Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : mer. 6 nov. 2024 17:13
Numéro 4511 du 25/09/2024
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... perpetuite
Belle couverture de Dodier pour le retour de JKJ Bloche, dans laquelle celui-ci éclaire avec son portable une statue ancienne dans des combles (dans d'autres séries, ce serait anodin, mais ici, cela montre vraisemblablement la volonté de l'auteur de faire se rencontrer l'ancien et le nouveau) . Et l’histoire commence bien, dès la première page dans la tradition des bons polars où le mystère policier sert à révéler les problèmes de la société, surtout humains et sociaux dans JKJ Bloche : une jeune femme d’origine immigrée vient avec sa petite fille faire le ménage chez une grande bourgeoise revèche. Le talent de Dodier consiste ici à utiliser ce genre de clichés à bon escient. Les clichés ont toujours une base réelle, l’important est la façon dont un auteur les utilise.
Les Fabrice font un Édito de circonstance, pas hors sujet pour une fois, et les Jeux de Pauline Casters et Emerich sont une jolie et amusante BD mettant en scène dans une mise en pages ingénieuse une enquête de ce Cher Lockholmes et du Doc’Teurwatson.
Cliché aussi pour Trondheim et Alexis Nesme dans El Diablo, avec les conquistadores à la recherche d’or découvrant un temple indien perdu dans la jungle. La technique de Nesme en couleurs directes rend bien la texture du temple, mais son dessin fait que celui-ci n’a rien d’effrayant. Chapitre politique et psychologique dans l’avant dernier épisode des Tuniques bleues de Lambil et Neidhardt, avec cette touche d’humour noir qui ancre si bien cette série dans le réel et évite le préchi-précha tout en gardant un vrai regard moral. Deuxième chapitre de l’histoire (à suivre) des Cavaliers de l’apocadispe, toujours aussi bon grâce à l’intelligence sensible de Libon pour mettre en scène des enfants psychologiquement crédibles dans des situations abracadabrantes : cette semaine , ils utilisent un téléphone en yaourts pour une mission d’espionnage, et la manière dont celui-ci est amené dans l’histoire montre tout le talent narratif de Libon.
La surprise du numéro est une nouvelle histoire de Spirou et Fantasio, courte certes, mais c’est tout de même plaisant de retrouver relativemment fréquemment Spirou dans son journal. Manque plus que des animations avec lui pour retrouver un goût d’âge d’or du magazine. L’histoire, courte, est assez anodine, mais pour cela plus réussie que l’histoire longue des auteurs Elric, Lemoine et Baril qui n’avaient pas été à la hauteur de leurs ambitions de faire un récit d’aventures comique et géopolitique. Ici, dans cette historiette en huis-clos par lequel le dessinateur n’est pas dépassé par l’ampleur des décors et personnages, intitulée de manière fort à-propos La brosse à dents, on apprend comment Spirou et Fantasio ont emménagé ensemble dans la fameuse villa (grâce à une agence immobilière du nom de André et Willy, du prénom du concepteur de cette maison). Sympathique historiette aux sous-entendus de rigueur mais véniels et amusants sur deux célibataires adultes emménageant ensemble.
Quatre histoires (à suivre), une histoire courte, et quelques pages de gags est à mon goût d’un assez bon équilibre pour ce magazine. Un amusant 3 infos 2 vraies 1 fausse de Bercovici, Bernstein et Robin Le Gall, avec un complotiste et un vieux Japonais inventif; Brad Rock the gold digger, de Jilème et Sophie David, voit l’arrivée d’une orpailleuse balinaise qui va semer la perturbation dans le petit monde bien masculin des chercheurs d’or de Nouvelle Zélande; un gag de Pernille (du moins, celle-ci apparaît dans l’arrière plan d’une case) de Dav, Cyril Trichet et Esteban, qui aurait pu être plus amusant avec une narration et une mise en scène plus inventive; Léon et Léna de Damien Cerq, Clémence et Ludwig Alizon, toujours en difficultés et près à tous les compromis (les personnages, pas les auteurices…), Dad flashbacks qui somatise face à la grossesse de la future maman de Roxane, et enfin de bons Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, Des gens et inversement de Berth, tous deux animaliers, et Fish n Chips de Tom.
Ce dernier est par ailleurs l’invité de Bienvenue dans mon atelier, où il parle des aspects de son strip concernants l’histoire de l’art mais étonnament pas de la pollution, pourtant largement présents. Dans le reste du rédactionnel, Émilie Plateau nous parle de Spirou et moi, une autrice nourrie enfant aux magazines BD, qui fait maintenant , chez de grands éditeurs comme de plus petits, des livres féministes, sur des « figures de femmes » précise l’intervieweur, mais également, et cela l’intervieweur (qui a longtemps été Hugues Dayez, puis Morgan Di Salvia, mais ceux-ci ne travaillent plus au journal, et le nouvel intervieweur n’est pas indiqué) ne le dit pas, politique, comme son livre sur Claudette Colvin, une Afro-Américaine qui a lutté contre la ségrégation mais « était une adolescente issue d’un milieu défavorisé et a disparu des livres d’histoire ». En direct du futur annonce le retour de Lucky Luke, 10 ans après sa dernière histoire (à suivre) dans le journal, 8 ans après avoir fait sa précedente couverture pour le numéro spécial pour ses 70 ans, toujours sur dessin de Achdé, et dorénavant sur scénario de Jul. Cette histoire se déroulera en ville, à Milwaukee.
Deux pages de publicité enfin, pour le dernier tome d’une série jeunesse sortant chez Dupuis mais pas dans Spirou (Sofia, de Davide Tosello), et pour une nouvelle saison des Tortues ninjas, et le supplément abonné est un Popstatic de Spirou et Fantasio à Korallion et dans un train fantôme, conçu et dessiné par Thomas Mathieu (auteur de nombreux popstatics depuis 2020).
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... perpetuite
Belle couverture de Dodier pour le retour de JKJ Bloche, dans laquelle celui-ci éclaire avec son portable une statue ancienne dans des combles (dans d'autres séries, ce serait anodin, mais ici, cela montre vraisemblablement la volonté de l'auteur de faire se rencontrer l'ancien et le nouveau) . Et l’histoire commence bien, dès la première page dans la tradition des bons polars où le mystère policier sert à révéler les problèmes de la société, surtout humains et sociaux dans JKJ Bloche : une jeune femme d’origine immigrée vient avec sa petite fille faire le ménage chez une grande bourgeoise revèche. Le talent de Dodier consiste ici à utiliser ce genre de clichés à bon escient. Les clichés ont toujours une base réelle, l’important est la façon dont un auteur les utilise.
Les Fabrice font un Édito de circonstance, pas hors sujet pour une fois, et les Jeux de Pauline Casters et Emerich sont une jolie et amusante BD mettant en scène dans une mise en pages ingénieuse une enquête de ce Cher Lockholmes et du Doc’Teurwatson.
Cliché aussi pour Trondheim et Alexis Nesme dans El Diablo, avec les conquistadores à la recherche d’or découvrant un temple indien perdu dans la jungle. La technique de Nesme en couleurs directes rend bien la texture du temple, mais son dessin fait que celui-ci n’a rien d’effrayant. Chapitre politique et psychologique dans l’avant dernier épisode des Tuniques bleues de Lambil et Neidhardt, avec cette touche d’humour noir qui ancre si bien cette série dans le réel et évite le préchi-précha tout en gardant un vrai regard moral. Deuxième chapitre de l’histoire (à suivre) des Cavaliers de l’apocadispe, toujours aussi bon grâce à l’intelligence sensible de Libon pour mettre en scène des enfants psychologiquement crédibles dans des situations abracadabrantes : cette semaine , ils utilisent un téléphone en yaourts pour une mission d’espionnage, et la manière dont celui-ci est amené dans l’histoire montre tout le talent narratif de Libon.
La surprise du numéro est une nouvelle histoire de Spirou et Fantasio, courte certes, mais c’est tout de même plaisant de retrouver relativemment fréquemment Spirou dans son journal. Manque plus que des animations avec lui pour retrouver un goût d’âge d’or du magazine. L’histoire, courte, est assez anodine, mais pour cela plus réussie que l’histoire longue des auteurs Elric, Lemoine et Baril qui n’avaient pas été à la hauteur de leurs ambitions de faire un récit d’aventures comique et géopolitique. Ici, dans cette historiette en huis-clos par lequel le dessinateur n’est pas dépassé par l’ampleur des décors et personnages, intitulée de manière fort à-propos La brosse à dents, on apprend comment Spirou et Fantasio ont emménagé ensemble dans la fameuse villa (grâce à une agence immobilière du nom de André et Willy, du prénom du concepteur de cette maison). Sympathique historiette aux sous-entendus de rigueur mais véniels et amusants sur deux célibataires adultes emménageant ensemble.
Quatre histoires (à suivre), une histoire courte, et quelques pages de gags est à mon goût d’un assez bon équilibre pour ce magazine. Un amusant 3 infos 2 vraies 1 fausse de Bercovici, Bernstein et Robin Le Gall, avec un complotiste et un vieux Japonais inventif; Brad Rock the gold digger, de Jilème et Sophie David, voit l’arrivée d’une orpailleuse balinaise qui va semer la perturbation dans le petit monde bien masculin des chercheurs d’or de Nouvelle Zélande; un gag de Pernille (du moins, celle-ci apparaît dans l’arrière plan d’une case) de Dav, Cyril Trichet et Esteban, qui aurait pu être plus amusant avec une narration et une mise en scène plus inventive; Léon et Léna de Damien Cerq, Clémence et Ludwig Alizon, toujours en difficultés et près à tous les compromis (les personnages, pas les auteurices…), Dad flashbacks qui somatise face à la grossesse de la future maman de Roxane, et enfin de bons Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, Des gens et inversement de Berth, tous deux animaliers, et Fish n Chips de Tom.
Ce dernier est par ailleurs l’invité de Bienvenue dans mon atelier, où il parle des aspects de son strip concernants l’histoire de l’art mais étonnament pas de la pollution, pourtant largement présents. Dans le reste du rédactionnel, Émilie Plateau nous parle de Spirou et moi, une autrice nourrie enfant aux magazines BD, qui fait maintenant , chez de grands éditeurs comme de plus petits, des livres féministes, sur des « figures de femmes » précise l’intervieweur, mais également, et cela l’intervieweur (qui a longtemps été Hugues Dayez, puis Morgan Di Salvia, mais ceux-ci ne travaillent plus au journal, et le nouvel intervieweur n’est pas indiqué) ne le dit pas, politique, comme son livre sur Claudette Colvin, une Afro-Américaine qui a lutté contre la ségrégation mais « était une adolescente issue d’un milieu défavorisé et a disparu des livres d’histoire ». En direct du futur annonce le retour de Lucky Luke, 10 ans après sa dernière histoire (à suivre) dans le journal, 8 ans après avoir fait sa précedente couverture pour le numéro spécial pour ses 70 ans, toujours sur dessin de Achdé, et dorénavant sur scénario de Jul. Cette histoire se déroulera en ville, à Milwaukee.
Deux pages de publicité enfin, pour le dernier tome d’une série jeunesse sortant chez Dupuis mais pas dans Spirou (Sofia, de Davide Tosello), et pour une nouvelle saison des Tortues ninjas, et le supplément abonné est un Popstatic de Spirou et Fantasio à Korallion et dans un train fantôme, conçu et dessiné par Thomas Mathieu (auteur de nombreux popstatics depuis 2020).