Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : lun. 19 août 2024 22:56
Numéro 4505 du 14/08/2024
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... e-vacances
Le retour du Schtroumpf qui schtroumpfe du schtroumpf, dans une histoire courte des Schtroumpfs, Les Schtroumpfs et Robinson, avec la présence d’un paradoxal monstre qui, bien que marin, est cracheur de feu. On a pourtant bien vu dans Le pays maudit, avec le dragon Fafnir, que feu et eau sont antinomiques. Et ce feu n’a pas l’air de ressembler non plus au souffle atomique de Godzilla. Et que signifie ce titre énigmatique en couverture: dernières semaines de vacances? Ce serait un peu cruel. Dernières aventures? Alors, pourquoi dernières plutôt que nouvelles? Bref, tout est à l’avenant, rien à sauver dans ce scénario non signé, où rien n’a été pensé. Par contre, la mini histoire en marge l’accompagnant, par Sti, est aussi drôle qu’irrévérencieuse. L’Édito montre un aspect des Fabrice, leur unidimensionnalité, le fait qu’ils n’aient aucun recul sur eux-mêmes, qui est source de nombreux gags, mais est aussi une limite. Les Jeux schtroumpfs, ©Peyo, sont acceptables, mais ce numéro est bien en deçà de ce qu’on attend d’un spécial Schtroumpfs. Même la couverture ©Peyo, par ses maladresses, donne la nostalgie de ce qu’étaient les Schtroumpfs à leur grande époque.
Une fois de plus, je ne suis pas déçu par Tebo, qui exprime par la bouche de Raowl l’un de mes deux principaux griefs envers les super-héros: à “Je suis un scientifique mordu par une botte radioactive” ou “j’ai été élevé par des mygales radioactives”, il rétorque “Mais pourquoi me racontez-vous vos vies?” , pour s’entendre répondre “Les lecteurs aiment tout savoir sur les super-héros!” C’est hélas vrai, plus un personnage est improbable, plus il semble qu’il faille le noyer sous une masse d’informations absurdes dans l’espoir que leur accumulation finira par faire sens. Tous les reboots participent de cette même logique stupide dont le seul avantage est financier.
Si les vacances sont finies pour Dad flashbacks, qui continue à raconter la petite enfance et les relations complexes de Panda et Ondine, dans lesquelles Dad joue un rôle un peu effacé, plusieurs gags d’autres séries ont pour cadre les vacances, encore et toujours à la plage: Nelson, Brad Rock, the gold digger, Des gens et inversement, le Bulletin d’abonnement. À l’inverse, on a deux pages de gags de Pernille qui se passent à l’école (ainsi qu’un tuto dessiné de ce personnage par Cyrille Trichet), de même que le Petit Spirou, qui envoute le prof de gym (encore une fois “sur une idée de Clara Cuadrado”). Quatre nouveaux strips de Léon et Léna, toujours sans eux, où l’on se rend compte que la plupart des adultes les entourant sont aussi mauvais qu’eux, sans avoir l’excuse de l’inconscience enfantine. Pascal Martin et Manu Boisteau poursuivent leur arc de Titan inc. avec la vedette Tom Flouz, toujours énigmatiquement idolâtré alors que tous les passagers ont vu que le roi était nu: c’est “un imbécile au QI d’une huître et un incompétent total!” Morgan Di Salvia apparait une nouvelle fois quittant son poste de rédacteur en chef, dans 3 infos 2 vraies 1 fausse (il n’est pas parti avec son groupe de rock en emportant sa collection de Spirou, apprend-on), alors que son nom a disparu de l’ours depuis le numéro 4503, Spirou n’a officiellement plus de rédacteur en chef depuis lors, seulement un directeur éditorial, Stéphane Beaujean, et un directeur de la publication, Frédéric Niffle. Ce n'est dans doute pas un problème, la Belgique a bien tenu des mois sans premier ministre, sans vrai préjudice. Le supplément est un mini-récit de SF comique du dessinateur Dara Nabati, dont j’avais souligné la proximité avec Lewis Trondheim, et du scénariste Lorrain Oiseau, proche aussi de l’humour de Trondheim, qui pousse la logique jusqu’à l’absurde, mais avec moins de rigueur.
Les BD de ma vie sont celles de Gorobei, admirateur de Dragonball (peu étonnant vu sa passion pour le Japon) et de Mike Mignola, dont j’ai du mal à retrouver une trace dans son œuvre même à dose homéopathique, mais c’est peut-être ce grand écart qui rend son style personnel.
Suite du Protocole Seth de Poltron Minet, dont on commence à deviner ce qu’il peut être, dans un chapitre mêlant résolument Fantasy traditionnelle et SF dure. Avant dernier chapitre de La villa des mystères des sœurs Grémillet, avec une morale assénée avec un peu plus de brusquerie (la tante handicapée écrivaine surgissant à point nommé) et de lourdeur que ce à quoi nous avaient habitué les précédents épisodes.
Enfin, quelques approches qui sont pour moi étranges dans ce chapitre de La mémoire du futur, suite de La mort de Spirou. L’action est censée se passer dans des années 50 virtuelles, un personnage utilise donc le langage de l’époque, mais les auteurs ont fait une erreur. À Seccotine lui demandant de monter le son, un DJ répond “T’es bath, toi!”, qui signifie super, mais ici semble exprimer qu’elle est folle, puisque, s’il fait cela “les coupes de champ’ vont exploser!”, ce envers quoi elle dit “en prendre la responsabilité!”. Houla, prendre une telle responsabilité, ne préjuge-t-elle pas de sa force? Par ailleurs, pour faire buguer Cyanure, elle demande à tous les participants de la fête virtuelle “Du désordre! Du chaos!”, ce qui concrètement se traduit par faire la fête et danser…Surprenante vision du chaos…
Une dernière note: le nouveau papier du magazine, outre qu’il est plus écolo, et agréable au toucher, est plus réceptif aux feutres et crayons que ma fille emploie pour faire les jeux, alors qu’ils marquaient à peine et étaient peu visibles sur le précédent. Un bon choix des responsables, sur un point inattendu.
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... e-vacances
Le retour du Schtroumpf qui schtroumpfe du schtroumpf, dans une histoire courte des Schtroumpfs, Les Schtroumpfs et Robinson, avec la présence d’un paradoxal monstre qui, bien que marin, est cracheur de feu. On a pourtant bien vu dans Le pays maudit, avec le dragon Fafnir, que feu et eau sont antinomiques. Et ce feu n’a pas l’air de ressembler non plus au souffle atomique de Godzilla. Et que signifie ce titre énigmatique en couverture: dernières semaines de vacances? Ce serait un peu cruel. Dernières aventures? Alors, pourquoi dernières plutôt que nouvelles? Bref, tout est à l’avenant, rien à sauver dans ce scénario non signé, où rien n’a été pensé. Par contre, la mini histoire en marge l’accompagnant, par Sti, est aussi drôle qu’irrévérencieuse. L’Édito montre un aspect des Fabrice, leur unidimensionnalité, le fait qu’ils n’aient aucun recul sur eux-mêmes, qui est source de nombreux gags, mais est aussi une limite. Les Jeux schtroumpfs, ©Peyo, sont acceptables, mais ce numéro est bien en deçà de ce qu’on attend d’un spécial Schtroumpfs. Même la couverture ©Peyo, par ses maladresses, donne la nostalgie de ce qu’étaient les Schtroumpfs à leur grande époque.
Une fois de plus, je ne suis pas déçu par Tebo, qui exprime par la bouche de Raowl l’un de mes deux principaux griefs envers les super-héros: à “Je suis un scientifique mordu par une botte radioactive” ou “j’ai été élevé par des mygales radioactives”, il rétorque “Mais pourquoi me racontez-vous vos vies?” , pour s’entendre répondre “Les lecteurs aiment tout savoir sur les super-héros!” C’est hélas vrai, plus un personnage est improbable, plus il semble qu’il faille le noyer sous une masse d’informations absurdes dans l’espoir que leur accumulation finira par faire sens. Tous les reboots participent de cette même logique stupide dont le seul avantage est financier.
Si les vacances sont finies pour Dad flashbacks, qui continue à raconter la petite enfance et les relations complexes de Panda et Ondine, dans lesquelles Dad joue un rôle un peu effacé, plusieurs gags d’autres séries ont pour cadre les vacances, encore et toujours à la plage: Nelson, Brad Rock, the gold digger, Des gens et inversement, le Bulletin d’abonnement. À l’inverse, on a deux pages de gags de Pernille qui se passent à l’école (ainsi qu’un tuto dessiné de ce personnage par Cyrille Trichet), de même que le Petit Spirou, qui envoute le prof de gym (encore une fois “sur une idée de Clara Cuadrado”). Quatre nouveaux strips de Léon et Léna, toujours sans eux, où l’on se rend compte que la plupart des adultes les entourant sont aussi mauvais qu’eux, sans avoir l’excuse de l’inconscience enfantine. Pascal Martin et Manu Boisteau poursuivent leur arc de Titan inc. avec la vedette Tom Flouz, toujours énigmatiquement idolâtré alors que tous les passagers ont vu que le roi était nu: c’est “un imbécile au QI d’une huître et un incompétent total!” Morgan Di Salvia apparait une nouvelle fois quittant son poste de rédacteur en chef, dans 3 infos 2 vraies 1 fausse (il n’est pas parti avec son groupe de rock en emportant sa collection de Spirou, apprend-on), alors que son nom a disparu de l’ours depuis le numéro 4503, Spirou n’a officiellement plus de rédacteur en chef depuis lors, seulement un directeur éditorial, Stéphane Beaujean, et un directeur de la publication, Frédéric Niffle. Ce n'est dans doute pas un problème, la Belgique a bien tenu des mois sans premier ministre, sans vrai préjudice. Le supplément est un mini-récit de SF comique du dessinateur Dara Nabati, dont j’avais souligné la proximité avec Lewis Trondheim, et du scénariste Lorrain Oiseau, proche aussi de l’humour de Trondheim, qui pousse la logique jusqu’à l’absurde, mais avec moins de rigueur.
Les BD de ma vie sont celles de Gorobei, admirateur de Dragonball (peu étonnant vu sa passion pour le Japon) et de Mike Mignola, dont j’ai du mal à retrouver une trace dans son œuvre même à dose homéopathique, mais c’est peut-être ce grand écart qui rend son style personnel.
Suite du Protocole Seth de Poltron Minet, dont on commence à deviner ce qu’il peut être, dans un chapitre mêlant résolument Fantasy traditionnelle et SF dure. Avant dernier chapitre de La villa des mystères des sœurs Grémillet, avec une morale assénée avec un peu plus de brusquerie (la tante handicapée écrivaine surgissant à point nommé) et de lourdeur que ce à quoi nous avaient habitué les précédents épisodes.
Enfin, quelques approches qui sont pour moi étranges dans ce chapitre de La mémoire du futur, suite de La mort de Spirou. L’action est censée se passer dans des années 50 virtuelles, un personnage utilise donc le langage de l’époque, mais les auteurs ont fait une erreur. À Seccotine lui demandant de monter le son, un DJ répond “T’es bath, toi!”, qui signifie super, mais ici semble exprimer qu’elle est folle, puisque, s’il fait cela “les coupes de champ’ vont exploser!”, ce envers quoi elle dit “en prendre la responsabilité!”. Houla, prendre une telle responsabilité, ne préjuge-t-elle pas de sa force? Par ailleurs, pour faire buguer Cyanure, elle demande à tous les participants de la fête virtuelle “Du désordre! Du chaos!”, ce qui concrètement se traduit par faire la fête et danser…Surprenante vision du chaos…
Une dernière note: le nouveau papier du magazine, outre qu’il est plus écolo, et agréable au toucher, est plus réceptif aux feutres et crayons que ma fille emploie pour faire les jeux, alors qu’ils marquaient à peine et étaient peu visibles sur le précédent. Un bon choix des responsables, sur un point inattendu.