Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...
Posté : lun. 19 août 2024 00:08
Numéro 4504 du 07/08/2024
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... u-suspense
Couverture très réussie pour la suite de Spirou et Fantasio: un grand cercle sur fond uniforme est très évocateur de l’univers SF, comme déjà les couvertures de la collection Présence du futur dans les années 70 https://www.le-rayon-populaire.com/node/28129, ou le design bulbeux de la zurglomobile, et les personnages au regard halluciné dans la bulle fixant leurs sosies dans l’ombre sont inquiétants à souhait (mention au coloriste Fabien Alquier, qui n’est pas celui de cet épisode, mais celui de Supergroom et du Métier le plus dangereux du monde, spécialisé dans la SF dans Spirou donc. Et je relève sur ce sujet une remarque pleine de sel d’Olivier Schwartz, toujours aussi franc et direct dans ses interviews: "Personnellement, j'estime que le noir et blanc devrait se suffire à lui-même. Mais comme il paraît que les lecteurs préfèrent la couleur, pourquoi pas !" ). L’entretien de présentation avec Benjamin Abitan et Olivier Schwartz https://www.spirou.com/actualites/somma ... -gallery-3 est trop référencé (citer sept œuvres et auteurs, sans compter Franquin et Tome et Janry, sur quelques lignes, ne rime à rien, seul le rappel de l’assonance entre Franquin et Frankenstein est stimulant. Dans ces quelques pages, on se rend compte que le parti pris des auteurices est de faire un Comte de Champignac aussi foufou et instable qu’en ses débuts, que Seccotine aura eu un rôle aussi important que Spirou et Fantasio, mais que celui des limules est bien parti pour rester énigmatique. Selon moi, une très belle mise en page plein de détails amusants et pertinents et un beau graphisme pour la grande fête de Champignac pages 33-34, alors que Schwartz lui-même se les reproche: "Ma maladie chronique du détail me rattrapant, je me suis retrouvé à faire mille et un petits dessins d'arrière-plan, même sur des compositions pleine page où j'aurais pu aérer un peu..." Dans Les sœurs Grémillet, 4 pages en crescendo pour la catastrophe annoncée du ravage du luxueux mariage, et Madd par l’inventivité de ses cadrages et de ses coloris réussit une séquence difficile dans un laboratoire sans décor dans ce quatrième chapitre du Protocole Seth, deuxième épisode de Poltron Minet.
Seulement trois histoires (à suivre) laissent une fois de plus place à plus d’histoires courtes, Songe d’une nuit d’été de Guillaume Bianco, dans son nouveau style pastel, moins maniéré, plein de petits vampires et autres monstres charmants, et les cinq planches publiées d’un bloc de ce qui sera vraisemblablement les dernières pages du troisième album d’Elliott au collège, de Théo Grosjean, couleurs de Mallo. Pages qui réservent leur lot de retournements de situation, tant sur le plan sentimental (une rupture attendue, mais pas dans ces conditions inattendues) qu’amical (une amitié probable, mais advenue dans un retournement des positions des protagonistes) , avec un monstrueux suspens, au sens propre comme au figuré, dans la planche pleine page de fin.
Dans les gags, Fabcaro fait dans l’Édito une amusante variation sur des titres, de Maman, j’ai rétréci Spirou aux Aventures de rabbi Spirou, tandis que Fabrice Erre fait une nouvelle démonstration de fusion et distorsion graphique (personnages totalement désarticulés, ayant trois ou quatre mains). Dans Pernille, Dav et Cyrille Trichet (et Esteban aux couleurs) font, comme dans le numéro 4500, un gag en gaufrier où une suite de cases énigmatiques révèlent leur signification en un gag final. Des gags de Léon et Léna sans l’un ni l’autre, mais ils sont présents dans le numéro sous forme d’autocollants en supplément. Manu Boisteau et Paul Martin continuent leur série de gags de Titan inc. sur la vedette Tom Flouz, dont l’imposture (son incompétence) commence à se révéler. Bon gag noir de Tom pour Fish n chips, où les poissons (un requin, plus précisément) prend sa revanche sur les humains et leur destruction des océans, et fin nostalgique de vacances pour Dad, devant un soleil se couchant lentement en bord de mer tout au long de la planche. Un Jeu de Bataillon, grouillant comme d’habitude, cette fois de drôles de petites momies . Une Leçon de BD de Marko, de bons petits conseils précis, et avec, comme souvent, une référence inattendue (Gaston cette fois-ci, pour une BD sur une super héroïne). Bienvenue dans mon atelier est consacré a Maria-Praz, illustratrice jeunesse, prof de dessin et dessinatrice, sur scénario de Nena, de Otaku, en vis-à-vis dans ce numéro, où elle fait une belle démonstration de son inventivité graphique dans la mise en page et les expressions physiques des personnages. En direct du futur annonce le Festival Spirou à Bruxelles en septembre, sur le thème du cirque, en hommage au Cirque Spirou des années 50-60, et une belle page de pub sur ce thème, avec un marsupilami acrobate, faite par Miss Prickly, et en bonus pour les abonnés une invitation pour le festival.
Enfin, Patrick Gaumer rend sur deux pages hommage à Luc Mazel, décédé en juin dernier à l’âge de 93 ans, avec une reproduction d’une demi planche de Jessy Jane, datant du début des années 80, alors que pour moi son encrage trop léger affaiblissait alors son dessin, qui a été à son meilleur dans les années 60-70. Impressionnants aussi étaient ses décors, foisonnants et vivants, alors qu’on aurait pu attendre plus de rigidité sur ce point de la part de cet ancien architecte (un numéro du Spirou belge de 1969 parle d’ailleurs d’une école qu’il a réalisée).
Ici un aperçu du numéro https://www.spirou.com/actualites/somma ... u-suspense
Couverture très réussie pour la suite de Spirou et Fantasio: un grand cercle sur fond uniforme est très évocateur de l’univers SF, comme déjà les couvertures de la collection Présence du futur dans les années 70 https://www.le-rayon-populaire.com/node/28129, ou le design bulbeux de la zurglomobile, et les personnages au regard halluciné dans la bulle fixant leurs sosies dans l’ombre sont inquiétants à souhait (mention au coloriste Fabien Alquier, qui n’est pas celui de cet épisode, mais celui de Supergroom et du Métier le plus dangereux du monde, spécialisé dans la SF dans Spirou donc. Et je relève sur ce sujet une remarque pleine de sel d’Olivier Schwartz, toujours aussi franc et direct dans ses interviews: "Personnellement, j'estime que le noir et blanc devrait se suffire à lui-même. Mais comme il paraît que les lecteurs préfèrent la couleur, pourquoi pas !" ). L’entretien de présentation avec Benjamin Abitan et Olivier Schwartz https://www.spirou.com/actualites/somma ... -gallery-3 est trop référencé (citer sept œuvres et auteurs, sans compter Franquin et Tome et Janry, sur quelques lignes, ne rime à rien, seul le rappel de l’assonance entre Franquin et Frankenstein est stimulant. Dans ces quelques pages, on se rend compte que le parti pris des auteurices est de faire un Comte de Champignac aussi foufou et instable qu’en ses débuts, que Seccotine aura eu un rôle aussi important que Spirou et Fantasio, mais que celui des limules est bien parti pour rester énigmatique. Selon moi, une très belle mise en page plein de détails amusants et pertinents et un beau graphisme pour la grande fête de Champignac pages 33-34, alors que Schwartz lui-même se les reproche: "Ma maladie chronique du détail me rattrapant, je me suis retrouvé à faire mille et un petits dessins d'arrière-plan, même sur des compositions pleine page où j'aurais pu aérer un peu..." Dans Les sœurs Grémillet, 4 pages en crescendo pour la catastrophe annoncée du ravage du luxueux mariage, et Madd par l’inventivité de ses cadrages et de ses coloris réussit une séquence difficile dans un laboratoire sans décor dans ce quatrième chapitre du Protocole Seth, deuxième épisode de Poltron Minet.
Seulement trois histoires (à suivre) laissent une fois de plus place à plus d’histoires courtes, Songe d’une nuit d’été de Guillaume Bianco, dans son nouveau style pastel, moins maniéré, plein de petits vampires et autres monstres charmants, et les cinq planches publiées d’un bloc de ce qui sera vraisemblablement les dernières pages du troisième album d’Elliott au collège, de Théo Grosjean, couleurs de Mallo. Pages qui réservent leur lot de retournements de situation, tant sur le plan sentimental (une rupture attendue, mais pas dans ces conditions inattendues) qu’amical (une amitié probable, mais advenue dans un retournement des positions des protagonistes) , avec un monstrueux suspens, au sens propre comme au figuré, dans la planche pleine page de fin.
Dans les gags, Fabcaro fait dans l’Édito une amusante variation sur des titres, de Maman, j’ai rétréci Spirou aux Aventures de rabbi Spirou, tandis que Fabrice Erre fait une nouvelle démonstration de fusion et distorsion graphique (personnages totalement désarticulés, ayant trois ou quatre mains). Dans Pernille, Dav et Cyrille Trichet (et Esteban aux couleurs) font, comme dans le numéro 4500, un gag en gaufrier où une suite de cases énigmatiques révèlent leur signification en un gag final. Des gags de Léon et Léna sans l’un ni l’autre, mais ils sont présents dans le numéro sous forme d’autocollants en supplément. Manu Boisteau et Paul Martin continuent leur série de gags de Titan inc. sur la vedette Tom Flouz, dont l’imposture (son incompétence) commence à se révéler. Bon gag noir de Tom pour Fish n chips, où les poissons (un requin, plus précisément) prend sa revanche sur les humains et leur destruction des océans, et fin nostalgique de vacances pour Dad, devant un soleil se couchant lentement en bord de mer tout au long de la planche. Un Jeu de Bataillon, grouillant comme d’habitude, cette fois de drôles de petites momies . Une Leçon de BD de Marko, de bons petits conseils précis, et avec, comme souvent, une référence inattendue (Gaston cette fois-ci, pour une BD sur une super héroïne). Bienvenue dans mon atelier est consacré a Maria-Praz, illustratrice jeunesse, prof de dessin et dessinatrice, sur scénario de Nena, de Otaku, en vis-à-vis dans ce numéro, où elle fait une belle démonstration de son inventivité graphique dans la mise en page et les expressions physiques des personnages. En direct du futur annonce le Festival Spirou à Bruxelles en septembre, sur le thème du cirque, en hommage au Cirque Spirou des années 50-60, et une belle page de pub sur ce thème, avec un marsupilami acrobate, faite par Miss Prickly, et en bonus pour les abonnés une invitation pour le festival.
Enfin, Patrick Gaumer rend sur deux pages hommage à Luc Mazel, décédé en juin dernier à l’âge de 93 ans, avec une reproduction d’une demi planche de Jessy Jane, datant du début des années 80, alors que pour moi son encrage trop léger affaiblissait alors son dessin, qui a été à son meilleur dans les années 60-70. Impressionnants aussi étaient ses décors, foisonnants et vivants, alors qu’on aurait pu attendre plus de rigidité sur ce point de la part de cet ancien architecte (un numéro du Spirou belge de 1969 parle d’ailleurs d’une école qu’il a réalisée).