SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

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Pigling-Bland
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Re: 17 - Spirou et les Hommes bulles

Message par Pigling-Bland »

Bon, contre toute attente jeviens de trouver à l'instant un renseignement que je n'avais pas trouvé il y a 2 ans.
Il provient des archives même du Parisien libéré :

En 1959, Franquin a signé plusieurs BD alors inédites mettant en scène Spirou et Fantasio. | (DR.)

Peu de gens s'en souviennent, y compris dans notre rédaction? Spirou, époque Franquin, fut pendant quelque temps un héros de notre journal qui s'appelait encore « le Parisien libéré ». Fin des années 1950. Franquin a déjà signé 7 albums de « Spirou et Fantasio », dont il est le dessinateur et le scénariste. Il travaille également pour le magazine « Spirou » et sur d'autres personnages, comme Modeste et Pompon.

Un peu débordé, il décide de créer un atelier où d'autres auteurs le rejoignent à l'instar de Roba et de Greg. De leur côté, les Editions Dupuis veulent assurer le succès de Spirou en France et cherchent à le diffuser largement. Pour y parvenir, ils choisissent « le Parisien libéré ». Notre titre publie chaque jour une demi-page de BD dans de petits strips : « Popeye », « Zoé », « Mickey »? Le week-end, il offre en plus une planche entière d'une bande dessinée à suivre.
Trois aventures, réalisées en collaboration avec Roba et Greg, seront ainsi publiées dans nos colonnes : « Spirou et les hommes-bulles », « les Petits Formats » et « Tembo tabou », publié en noir et blanc à partir de septembre 1959. Des histoires totalement inédites qui ne feront l'objet d'un album que bien des années plus tard.

Le Parisien


Sachant que les petits formats est la dernière aventure parue et que les premières parutions furent en septembre 1959, il y a tout à parier que la publication des petits formats s'est faite en 1960 et non pas en 1959 comme cela est écrit oartout. Et que donc cette publication des 3 aventures doit être datée 1959 et 1960 et non pas 1958 et 1959.

Il serait intéressant, avec ces premières informations, d'aller explorer les archives parisiennes du "parisien libéré", pour connaitre les dates exactes de publication de chacun des 3 récits. Parisiens, à vous de jouer !
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Jalias
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Jalias »

- […] et bien, la voici, la bagarre ! (PAF)
- Bravo !... nous allons nous entendre... mais, (censuré), laissez-moi parler !


Après un Tembo Tabou loin d'être convaincant, voici les deux dernières aventures de Spirou et Fantasio publiées dans le Parisien libéré, toujours avec Franquin et Roba (mais sans Greg cette fois). Alors, la question demeure, ont-ils réussi à rendre ces histoires moins anecdotiques que la précédente ?

Le premier point qui marque quand on lit le tome qui associe « Spirou et les hommes-bulles » et « Les Petits Formats », c'est que ces deux histoires qui n'ont, semble-t-il, rien en commun, cherchent pourtant la même chose : à pousser notre héros dans ses retranchements.

La première histoire, « Spirou et les hommes-bulles » frappe fort (comme Spirou dans la citation). En proposant une suite au « Repaire de la Murène », soit une aventure franchement solide, Franquin et Roba évitent le syndrome « Tembo Tabou » (syndrome dit « de l’histoire sans intérêt ») avec cette fois un background beaucoup plus fouillé. Qui plus est, l'ambiance méditerranéenne est toujours aussi bien retranscrite, même si notre héros ne semble pas l'apprécier...

Car c'est qu'il a l'air à cran notre groom. En effet, malgré ses quelques faiblesses, les « hommes-bulles » ont le mérite principal de dévoiler un aspect moins lisse à « Spirou », plus « nerveux ». Notre héros compte bien tout faire pour résoudre les derniers mystères du Discret. Sa volonté (d'abord de contrer Héléna, puis de découvrir qui se cache derrière les destructions des sous-marins du Comte) est extrêmement forte, et se rapprocherait presque de la rancune ; sa ténacité ressemble à de l'acharnement, son dynamisme devient de l'obstination, et son sens de la Justice passe pour de la colère. Peut être que je vais chercher trop loin, mais j'ai vraiment l'impression que Franquin et Roba ont cherché à détourner tous les traits de caractères positifs du héros pour montrer ce qu'il arrive s'il se laisse aller à ses travers : ça passe par un visage plus fermé (Spirou fronce notamment souvent les sourcils dans cet album), des expressions malheureuses (« Je ne suis pas fâché d'ailleurs de contrer Héléna » avec un visage qui exprime une sorte de joie mauvaise), des accès de colère (« Des visions, oui !! » ou encore le long monologue de fin), voire de la violence (la citation). C'est fait de façon (relativement) discrète, et à part d'Oups et ses remarques sur le tempérament de Spirou, personne ne semble s'en offusquer.

Ce qui est d'ailleurs dommage. Je pense en effet que c'était une très bonne idée de montrer que les grandes qualités de Spirou sont aussi ses plus grands défauts, et qu'il y a des jours où il est moins patient que d'autres. Néanmoins puisque personne ne vient « recadrer » Spirou ; et pire, vu son changement de comportement auprès de d'Oups qui est ultra-rapide et sans excuses à la fin de l'histoire, j'ai l'impression que Franquin et Roba ont sacrifié le thème du Spirou-colérique sur l'autel de l'intrigue.

Car il n'y a pas que le travail sur le caractère de Spirou qui soit une bonne surprise, le retour aux fonds marins est réussi, grâce toujours à ce graphisme qui croque très bien l'ambiance méditerranéenne, et une histoire rondement menée avec ce qu'il faut de méchants et de faux semblants. L'intrigue est donc touffu et prend le pas sur les personnages.

Néanmoins, comme la plupart des suites, les « hommes-bulles » se révèle inférieur à la « Murène », déjà parce que la culpabilité de d'Oups est trop appuyée pendant toute l'histoire ; ensuite parce que si le personnage en lui-même est assez réussi, il manque quand même légèrement de finesse. En outre, il faut reconnaître que le personnage du saboteur distingué est complètement sous-exploité.

… « Les petits formats », quant à lui, est plus problématique. Contrairement aux « hommes-bulles », Franquin et Roba s'appuient sur un scénario qui tient plus du prétexte qu'autre chose, et multiplient les diversions pour additionner les pages. Ainsi, toutes les tribulations du Marsu avec la statuette de Fantasio sentent tout de même fortement le remplissage, tout comme la poursuite de Fantasio à la toute fin du tome (poursuite qui n'existe juste parce que le photographe a décidé pour une raison inconnue de... ne pas appeler la police?!?).

Mais ce n'est pas grave, car le but de ces petits formats, but qui est par trop évident, est de présenter un Spirou qui cette fois n'en mène pas large. Sa terreur d'avoir « perdu » Fantasio le pousse à faire n'importe quoi (le lecteur comprend immédiatement que Spirou se trompe de cible quand il attaque le modéliste). D'ailleurs, sa frayeur me paraît très disproportionnée et « hystérique » , très probablement parce que toute personne de plus de 3 ans n'a pas pu croire une seconde que la photo/statuette était vraiment Fantasio. C'est néanmoins très rafraîchissant de voir le « héros » complètement désemparé, et ça rend le personnage de Spirou plus humain et plus touchant.

Car c'est vraiment ce qui lie ces deux histoires, montrer un Spirou moins monolithique, moins « juste héroïque ». Je trouve très révélateur que Spirou « perde les pédales » dans deux histoires où Fantasio a un rôle très mineur. Comme quoi ça rappelle que Fantasio est le personnage qui fait ressortir le meilleur de Spirou (un thème qui a été exploité dans plusieurs albums du reste).

En conclusion, contrairement à Tembo-Tabou, ces deux histoires ont un propos : creuser le personnage de Spirou. Elles sont donc forcément bien meilleures. Néanmoins, pour l'atteindre elles misent sur deux idées opposées : une suite solide à une des aventures les plus appréciées de Spirou pour les « hommes-bulles », une histoire-prétexte qui n'a pour but que de mettre en valeur la détresse du héros pour les « Petits formats ». Ces deux approches se valent (à peu près), mais les deux ont des défauts : les « hommes-bulles » souffrent légèrement de la comparaison avec la « Murène » et reste « une suite » ; les « Petits Formats » a confondu « histoire-prétexte » avec « histoire-néant ». Un propos pertinent, mais des intrigues avec des défauts non négligeables donc, ça fait un 3/5 pour moi.
Scrooge MacDuck
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Scrooge MacDuck »

Je persiste à dire que Tembo Tabou est une bonne histoire, mais pour le reste je suis assez d'accord avec Jalias. Reste que pour ce qui est des Petits Formats… la mésaventure de la statuette me parait colporter un autre message que ce que tu dis. Le fait que Spirou s'imagine que Fantasio a été réduit par le spécialiste des Jivaros est tout-à fait le genre de truc "naïf" qui arrive dans les BD de Rob-Vel… Presque aucun auteur ne ferait ça aujourd'hui, mais tu as ce genre de chose à raison d'un au moins par planche dans les BD de Rob-Vel des années 30-40. Ça aurait pu constituer la véritable clef de l'énigme si "les Petits Formats" avait daté de cette époque… Eh bien, non: Franquin l'affirme haut et fort, il entre dans la BD "moderne" de ces annes 50-60 dont Greg, Goscinny, et Gotlib pour le comique et Hergé, Du CHâteau & Tibet et Edgar P. Jacobs sont en train de crééer les codes dans Pilote et Tintin. Le Spirou criant et vociférant contre les présumés coupables a une personnalité qui sort des limites du réel tout en restant profondément humain, comme Achille Talon et le Capitaine Haddock en même temps que lui. C'est la part Goscinny-Greg-"Pilote". Mais aussi, le héros a une idée, une hypothèse qui au premier abord semble juste et terminerait l'intrigue là: si on était chez Rob-Vel, Spirou rosserait le méchant dentiste, trouverait par hasard dans son cabinet la machine qui rend aux victimes des tailles normales, et ferait passer toutes les statuettes dedans, avant de repartir "en route vers de nouvelles (més)aventures". Mais non: rien n'est si simple, et le fin mot est totalement inattendu. La technique existe depuis des décennies, des siècles même en littérature, mais vient à peine de faire son entrée dans le monde de la BD. C'est l'apport Duchâteau-Hergé-Jacobs-"Tintin".

Mais Franquin ne veut pas non plus dénaturer Spirou dans cette histoire (penchant qui sera fatal à Morvan et Munuera): donc, il tartine par-dessus des facéties du marsupilami, l'univers de Champignac au complet avec des Champignac, Gustave Labarbe et Dupilon qui sont au mieux de leur forme, et une atmosphère graphique comique que je considère comme la meilleure période de Franquin, qui commence ici avec cette collaboration avec Roba et ne prendra fin que dans Panade à Champignac, qui tout en portant encore la marque de cette période s'appesantit plus sur des détials tels que barbe de trois jours, sueur, etc.

Franquin n'aurait pas pu tenter cette expérience de la "nouvelle BD" dans le journal de Spirou normal, et profite donc de cette petite histoire sans histoires, si vous me passez l'expression, publiée hors de la juridiction directe de M. Dupuis et dont on est alors pas du tout sûr qu'elle sera jamais reprise en album.
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Zig Homard
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Re: 17 - Spirou et les Hommes bulles

Message par Zig Homard »

Le forum BD-Gest [... scusi !] vient de publier une photocopie d'un n° du Parisien de la fin 1960 :

http://www.2dgalleries.com/art/1960-spi ... mats-33776

contenant une page des Petits Formats...
La dernière datation proposée par Prof' Pigling est donc bien confirmée... :)
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Pigling-Bland
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Re: 17 - Spirou et les Hommes bulles

Message par Pigling-Bland »

Et cela corrobore ton analyse rapport au taxi peugeot 404 orange. Bravo !
Et la planche 11A étant parue le 12 novembre 1960, ca collerait avec la date de présentation de cette automobile que tu as indiquée comme étant mai 1960, ce qui est tout à fait plaisible car, fan de voiture, ranquin était au courant de toutes les nouvautés.
Bravo encore !
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Scrooge MacDuck »

Personne ne répond à ma belle analyse ? Je suis vexé.

(pour être sincère, je poste plutôt ce message pour que le sujet remonte dans les Sujets Actifs et que quelqu'un lise l'analyse suscitée)
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Pigling-Bland
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Pigling-Bland »

Ce n'est pas parce qu'on ne répond rien qu'on n'a pas lu... Mais s'il n'y a rien à ajouter pourquoi parler absolument.
Du reste s'il fallait se vexer chaque fois qu'un post ne suscite aucune réaction, même quand il annonce un super concours ou un sujet ayant réclamé 15 jours de boulot, nous serions quelques un déjà morts depuis longtemps.
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beatlesondvd
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par beatlesondvd »

Ha ha !
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Zig Homard »

...Sans compter que, souvent, on ne répond pas pour ne pas "voler la vedette" au message principal !...
(c'est pourquoi ç'aurait été "bien" de pouvoir, techniquement, faire apparaître les commentaires sous le message principal...)
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Pigling-Bland »

Je ne pense pas que l'on puisse nuire au messae proncipal en répondant, car 'est justement, je dirais, le principe du forum (par rapport à la bibliothèque).
C'est vrai qu'il arrive que des digressions éloignent du sujet de façon gênante, si par exemple le sujet du message est une annonce importante. Auquel cas soit on supprime les digressions, soit on crée un nouveau sujet pour ces digressions. Mais sionn ces discussions sont l'essence même d'un forum.
Et il est vrai que lorsqu'on voit des sujets traités régulièrement pendant des semaines et des mois sans qu'aucun commentaire y soit apposé on finit par se dire "est-ce bien utile ?", alors que parfois, dans un coin de message quelqu'un vous dit que telle rubrique est super...
ah bon ? quelle bonne nouvelle alors!...
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Jalias
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Re: SPIROU ET LES HOMMES-BULLES

Message par Jalias »

Le fait que Spirou s'imagine que Fantasio a été réduit par le spécialiste des Jivaros est tout-à fait le genre de truc "naïf" qui arrive dans les BD de Rob-Vel…
Théorie intéressante, qui me fait voir cette histoire d'un oeil différent. et c'est vrai qu'il y a comme un côté d'avant-guerre dans cette histoire.
Néanmoins, Franquin a depuis longtemps abandonné l'aspect naif dans la série (la mauvaise tête et le repaire de la murène en 1954, le prisonnier du bouddha en 1958 sont loin des retournements de situation totalement improbable comme ici), il est donc surprenant de le voir tout à coup jouer avec ces codes ici.

Pour donner de l'eau à ton moulin, notons que les trois histoires parues dans le parisien libéré présentent des éléments "naifs" (comprendre, très peu crédible): l'éléphant peint en rouge, la ville sous marine et les bulles ainsi que les "poupées Jivaros".
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