CHAPITRE 5
Un cri étonnamment joyeux de Spip lui fit tourner la tête sur sa droite, où se tenait une jeune femme aux longs cheveux sombres et à la peau matte.
- Lu Ororéa?
- Spirou! Quelle coïncidence! sexclama-t-elle allégrement Et Spip est avec toi! ajouta en voyant au petit écureuil sautant sûr ses bras, laccueillant avec une bise à sa poilue tête Je suis bien heureuse de vous revoir!
- Moi aussi! dit le rouquin souriant Il sest passé beaucoup de te- uuurgh! il dut sinterrompre quand soudain, de nouvelles crampes, plus douloureuses (et sonores) que les précédentes, lui survinrent.
- Mon dieu, mais quest qui tarrive? questionna Ororéa à lair inquiet, en même temps quelle courait pour le soutenir Allez, du calme, appuie-toi sur moi Merci, je men chargerai. indiqua-t-elle au cuisiner en un arabe rudimentaire. Celui-ci, de son coté, obéit et se retira de nouveau aux cuisines sans tiquer.
Pendant que le rouquin sappuyait sur ses épaules, la jeune femme ouvrit la porte de la chambre et aida Spirou à sallonger sur son lit, où le reporter-aventurier retourna à sa position ftale, avec Spip de nouveau à ses côtés, lassistant en qualité dinfirmier provisionnel. Incapable de retenir la tenaillante douleur, il dut sefforcer soi-même à ébaucher un sourire pour ne pas inquiéter son amie.
- Désolé de ne pas pouvoir te revoir en de meilleures conditions - sexcusa-t-il avec un gémissement.
- Ne ten fais pas pour ça. la photographe accepta, compréhensive Je suppose que cest la turista, pas vrai? déduis-t-elle en voyant labondante quantité de bouteilles deau minérale sur la table de nuit. Le rouquin acquiesça faiblement - Et Fantasio, pourquoi nest-il pas avec toi?
- Il est sorti cest une longue histoire urgh! répondit-il, se pelotonnant face à un nouvel abcès de douleur.
- Je crois que jai encore ce remède dans mon sac-à-dos - médita Ororéa un instant Jirai un moment à ma chambre, daccord? Attends-moi ici, je retournerai tout de suite. dit-elle en sortant ensuite de la chambre, pressée.
- Dans son état actuel, jen doute quil ait encore envie de se mouvoir - signala Spip avec ironie.
Comme promis, Ororéa retourna en peu de minutes, emmenant avec elle une bouteille de liquide jaune daspect pas très appétissant. Seul sa vision provoquait en Spirou une augmentation de nausées.
- Tiens, sa face a passé du vert vomi au vert marais! plaisanta lécureuil.
- Ça a meilleure saveur que dapparence. lui assura la jeune femme pendant quelle lui remplit un verre Allez, bois. Tu verras après comme tu te sentiras mieux!
Encore un peu dubitatif, le rouquin fit ce que la jeune femme lui demandait. À la première gorgée il constata quelle avait raison: le goût de ce liquide lui rappelait celui des jus concentrés industriels. Pas un délice, mais il était au moins buvable.
- Mmm, pas mal! il se lécha les lèvres, demandant avec un geste quon lui remplisse le verre de nouveau, chose que la fille fit enchantée Quest-ce que cest?
- Ah, rien dimportance - dit la photographe Comme je voyage beaucoup, dhabitude jattrapais souvent des turistas et un an avant jai développé un remède pour pallier ses effets. À part de leau et du jus de citron, il contient du pamplemousse, une demie-aspirine diluée, du sucre et un peu de sel ah, et aussi des fourmis pilées et de lurine de singe
Face à la mention des deux derniers ingrédients, Spirou arrêta de boire et, retenant une nausée, sen alla directement vers la salle de bain où il senferma.
- A-attends, celle des fourmis et du singe était un mensonge! tenta de tranquilliser Ororéa de lautre côté de la porte Je blaguais, voilà tout! comme seule réponse, elle écouta les gémissements étouffés de Spirou en retour Si je lavais su, je ne lui aurais rien dit - soupira-t-elle.
- Nan, dans la vie faut rire de tout! la consola Spip Si la série Spirou et Fantasio devenait sérieuse, où est-ce quon ira?
***
- Mais comment ça a pu arriver!? sexclama la docteure Torres pendant quelle parcourait les couloirs de lhôpital cherchant Helena, suivie par linfirmier que lavait informé de son évasion Il était en régime dobservation continuel!
- Cest cest ma faute, doctora répondit timidement linfirmier Il mavait demandé la bassine et bien, quand jai retourné
- Ok, ça va, je mimagine le reste - interrompit-t-elle dun ton irrité Il faut fouiller tous les étages. Prévenez toutes les infirmières qui sont hors service et aux gardiens, quils se chargent dorganiser les recherches
- Des problèmes avec votre patient, docteure?
La femme médecin sarrêta dun coup sec après avoir reconnu la voix qui parlait derrière elle.
- Inspecteur Van Merguel - elle prononça son nom comme quelquun parlant dune chose désagréable Ne vous avais-je pas dit que vous nétiez pas autorisé à rester dans cet étage?
- Cest Van Merkel, docteur. corrigea linspecteur de lInterpol Et en répondant à votre question si, vous me lavez bien dit, et voyez quest qui sest passé Vous auriez dû me donner la permission de laisser deux de mes hommes face à sa porte pour le surveiller, comme je vous avais suggéré.
- Ce bâtiment nest pas une prison, Señor Van Merkel, mais un hôpital. répliqua-t-elle de façon agressive Et tant que je ne lui donne pas congé, John Helena continue à être mon patient, alors cest à moi que corresponde le droit de décider ce qui est le mieux pour lui!
- ¡Doctora! ¡Doctora! cria soudain quelquun qui couru vers elle. La docteure Torres reconnut tout de suite linfirmière en chef - Doctora cest terrible! Jétais jétais en train de faire linventaire vous savez, au cas quon aurait besoin de matériel, demander aux laboratoires quils nous envoient dautres doses et
- Soyez brève, pour lamour de Dieu! linterrompit la médecin, anxieuse.
- O-oui, désolée! sexcusa linfirmière en chef; après ça elle jeta un coup dil à la liste quelle portait avec elle Il manque plusieurs seringues, une bouteille deau oxygénée, des gazes et aussi une bande élastique pour les transfusions - énuméra-t-elle Et en plus, le chargé de la pharmacie vient de minformer quon a forcé la serrure et quon a volé vingt ampoules de diazépam!
- Diazépam? Vous êtes sûre?
- Très sûre! Cest la seule chose qui manque, le reste est intac-
- Au secours, au secours, on ma volé! une troisième personne intervint dans la conversation demandant de l'aide comme elle courrait vers eux hystérique. Il sagissait de lépouse du patient souffrant dinsuffisance rénale qui était interné dans la chambre à côté de celle de Helena - Doctora, faites quelque chose, quelquun ma volée!
- Ça alors, vous aussi? questionna la chef des infirmières.
- Quand est-ce que cest arrivé? inquisitionna la docteure à son tour.
- Ça fait un moment répondit la dame Je suis allée un moment aux toilettes, laissant mon mari dans la chambre, et quand jai retourné Regardez! signala-t-elle en leur montrant son sac à main ouvert Mon portefeuille a disparu!
- Vous êtes sûre de ne lavoir pas laissé ailleurs? suggéra linfirmier innocemment Parfois ça marrive aussi, je men rappelle où est-ce que jai déposé les choses et
- Vous me croyez idiote?! se fâcha la femme Et puis, ce nest pas la seule chose qui a disparu; on a emporté aussi les vêtements de mon mari!
- Tiens, tiens - intervint linspecteur Van Merkel dun ton sarcastique Ça parait quici les vols sont assez fréquents Surtout quand certains patients ajouta-t-il avec un sourire burlesque parcourent seuls dans lhôpital
Sans vouloir lui écouter davantage, Silvia Torres se dirigea rapidement aux vestiaires, ouvrit son casier et prit ses affaires avant de se diriger directement vers le service de pharmacie. Pendant ce temps, les deux infirmiers la suivaient, la questionnant confusément le pourquoi de cet empressement si soudain.
- Si linspecteur dit que cest John qui a pris largent de cette madame et autant dampoules de diazépam, cest parce quil veut aller loin leur expliqua-t-elle Probablement a-t-il lintention de retourner au Maroc et a voulu sassurer quaucune attaque lui arrive en route!
- Mais doctora objecta la chef des infirmières le diazépam ne sert pour
- Je sais bien que ça ne sert que pour prévenir lépilepsie!! linterrompit-t-elle Mais lui non. Il sait seulement que cest ça ce quon linjecte chaque fois quil a une attaque. Le malheureux sest pris un médicament qui ne lui fait rien et sil ne lui est rien arrivé encore, la prochaine attaque pourrait être pire que les précédentes! elle entra rapidement dans la pharmacie et saisit plusieurs ampoules de phénobarbital pour les mettre après dans son sac, malgré les protestations du chargé de la pharmacie Jemporte trente de ceci, dites au chef quil me les déduise du salaire. informa-t-elle à linfirmière en chef Et je prends aussi ça ajouta-t-elle comme elle saisissait des seringues et des aiguilles.
- Doctora, vous ne prétendez pas courir après lui?? questionna linfirmier, scandalisé.
La docteure ignora la dernière question et se dirigea directement à lAccueil.
- Marta! apostropha-t-elle sans préambule à la réceptionniste, qui paraissait si distraite comme dhabitude As-tu vu sortir John Helena?
- Eeeeh je, non jen sais pas, il y a autant de gens qui entrent et qui sortent que - balbutia-t-elle, incapable de donner une réponse précise.
- Maldita sea, Marta, essaye de te rappeler!! cria la médecin en perdant son calme Jai besoin de savoir quest-ce quil a fait exactement après être sortit de sa chambre!
- Nayez pas craindre, doctora arriva à ses oreilles la voix de Van Merkel derrière elle Même si vous ne me lavez pas laissé sous surveillance, jai laissé quelques-uns de mes hommes postés à toutes les entrées et sorties de lhôpital il sortit son portable de la poche de son veston Deux dentre eux viennent de minformer que John Helena a pris un taxi à peine une minute avant. Il paraît quil se dirige vers Almería Ils ne tarderont pas à le rattraper
Le sourire de linspecteur de lInterpol produisit des frissons à Silvia Torres. Cétait un sourire propre dun animal prédateur qui samuse en jouant avec sa proie avant de la manger. Seulement en voyant sa face, le sang lui bouillait; Elle ne pouvait pas permettre que John finisse dans les mains dun tel sadique!
Cette pensée léperonna. Elle sortit par la porte principale en courant, vers sa voiture stationnée en bas des escaliers de lentrée. Malgré les prières des deux infirmiers, elle démarra et commença à sortir la voiture. Soit par les nerfs soit à cause de quelquun dautre aurait mal stationné, elle ne put bien calculer la distance qui séparait sa voiture de celle de derrière. Le choc entre les deux fut si violent que le capot de la voiture se bossa.
- Aaaah . elle regarda la voiture, puis les infirmiers, le remords visible à son visage Faites-moi plaisir: dites au propriétaire de cette voiture que je payerai les dépenses du remorquage.
Après elle redressa la voiture et accéléra vers le coin de la rue. Les deux infirmiers suivirent du regard le véhicule à mesure quelle disparaissait à lhorizon.
- Alors chef, ceci nest pas - commença à dire linfirmier, regardant la voiture bossée avec crainte.
- Oui . soupira linfirmière en chef Cest la voiture du directeur!
- Je crains quon va se faire engueuler pour ça
***
- Alors, tu es venue pour faire un reportage dinvestigation?
Spirou sétait amélioré notablement dès quil avait pris le remède miracle dOroréa. Au moins le ventre ne lui faisait plus mal et il se sentait plus énergique. La jeune femme avait profité de cette amélioration momentanée pour lui expliquer le pourquoi de sa présence ici.
- Oui lui confirma-t-elle depuis la salle de bain, où elle était entrée pour se changer dès le moment que le rouquin avait arrêté davoir des nausées Le journal pour lequel je travaille maintenant ma demandée de faire mon enquête sur le trafic massif de pateras que lEspagne souffre depuis plusieurs années Il paraît que les mafias de lune et de lautre côté du détroit de Gibraltar se sont alliés dans cette affaire; Ceux qui sont installés au Maroc envoient de la main duvre à bon marché pour ceux qui sont en Espagne et tous les deux profitent de la précaire situation économique de milliers de familles du continent africain pour senrichir à leurs dépends.
- Oui on ma conté pareil - murmura Spirou à regret, se souvenant de la triste histoire de Karim, qui pourrait être celle de centaines dimmigrants qui arrivaient toutes les années au pays situé le plus au sud de lEurope.
- Selon mes enquêtes, une des mafias les plus puissante dans le trafic des pateras est contrôlée par un italo-américain qui se nomme
- Ne dis rien: Don Mascarpone, nest-ce pas? sourit le rouquin.
- Tu le savais? questionna la brunette en dépassant par un entrebâillement de la porte.
- Nous aussi sommes à sa recherche. expliqua Spirou Cest à cause de lui quun ami est dans un hôpital de lEspagne, avec une maladie cérébrale pour laquelle on ne sait pas lorigine
- Désolé pour votre ami - regretta-t-elle avec sincérité.
- Merci. lui remercia le rouquin Et puis, nous avons quelques comptes à régler avec ce type. ajouta-t-il En réalité, Don Mascarpone
- cest Vito Cortizone, lancien chef de la Cosa Nostra new-yorkaise, pas vrai? finit-elle.
- Tu le savais?
- Quand je fais un reportage dinvestigation, jaime arriver au fond des choses. la jeune femme sortit finalement de la salle de bain, vêtue dune djellaba couleur saumon, avec un fin pantalon de lin assorti Voilà! Comment tu me trouves?
- Tiens! Tu es - sexclama Spirou stupéfié, sans savoir quoi dire à dire vrai, ça te vas bien
- Merci beaucoup sourit-t-elle flattée Bien, poursuivons avec ce que jallais te raconter Vito Cortizone sétait échappé il y a un an et demi, pendant quil était escorté à Sin-Sin il paraît quil a reçu de laide de la part dun complice, mais rien de concret pour linstant Ce qui est sûr, cest quil parvint à sinstaller au Maroc, où il travailla dans plusieurs emplois et fondé quelques commerces qui ont échoué à cause daccidents fortuits, avant de se refaire un nom comme organisateur de voyages en patera. Daprès ce que jai découvert, notre supposé Don Mascarpone envoie de la main duvre principalement à trois personnes:
Le premier cest Antonio Pérez, un magnat assez connu de la Costa Brava. Il samassa une fortune pendant un an avant avec un investissement qui finit par se dévoiler comme une des pires fraudes financières de la dernière décennie. Après un jugement qui dura presque deux ans et cinq mois, il fut relâché en liberté conditionnelle, à la grande indignation des familles affectées. On croit quil est derrière la manufacture et distribution de vêtements et sacs à main de marques falsifiées, qui sont vendus après aux marchés aux puces de toute lEspagne, mais la police na encore trouvé aucune preuve qui puisse linculper.
Le seconde se nomme Rodríguez jignore son prénom et il est propriétaire de plusieurs plantations de tomates au sud dAlmería qui utilisent comme main duvre des immigrants sans papiers. Le peu douvriers qui ont osé le dénoncer disent que les travailleurs faisaient quatorze heures de travail par jour, ils étaient mal payés et dormaient entassés aux magasins dans la propre plantation. Rodríguez a été sanctionné tant de fois, au point même de senfermer lui-même dans une de ses pépinières lannée dernière, mais comme il est un des grands producteurs dans la zone, la plupart des politiciens locaux préfèrent faire comme sils navaient rien vu
Le troisième cest un dénommé Miguel Basco, supposé neveu dAntonio Pérez. À part son aspect, je ne sais pas grand chose de lui, même pas dans quelle classe daffaires il gère. Et cest pour ça que je suis ici.
- Tu veux dire questionna Spirou que tu es venue pour découvrir cela? Et comment?
- Cest pour ça que je me suis habillée comme ça. sourit-t-elle en signalant sa djellaba Mais il me faut encore une touche finale - ajouta-t-elle en recueillant labondante chevelure en un chignon veux-tu me passer le mouchoir? Merci - elle ajusta le mouchoir que Spirou lui avait passé sur son chignon et puis lattacha sous son menton, laissant ainsi sa tête totalement couverte Voilà. Lavantage dêtre brune et de peau mate cest que je peux passer parfaitement pour une femme locale
- Une minute Tu ne prétends pas ??? sexclama Spirou en comprenant finalement ce quelle proposait faire.
- Exact. lui confirma la brunette Je vais me faire passer par une marocaine qui veut arriver en Espagne en patera.
***
- Laisseznous sortir dici, nom de nom!! criait Fantasio complètement furieux, encore enfermé avec Karim dans la salle dinterrogation du commissariat - Nous sommes ici depuis trois heures! On crève de chaleur, nous avons faim et soif et jai besoin daller aux toilettes!
- Inutile de crier. lui dissuada Karim, déprimé Ils ne nous sortiront pas dici, à moins quon leur dise ce qui leur intéresse. La violence policière nest pas rare dans ce pays et est consentie par la plupart de la population, sous prétexte de que ça améliore la sécurité nationale Ce qui métonne, cest quils ne nous ont pas encore donné une raclée
- Quoi?! Mais ça cest injuste!! protesta le blond, se traînant avec la chaise à laquelle il était menotté et commençant à frapper la porte Torturer des détenus va contre la convection de Genève! Jexige un avocat!
- Arrête! Tu vas técraser lépaule, et puis tu me fais mal à la tête avec tes cris!
- Oui, bien sûr, pardonne-moi de nous vouloir sortir dici! cria Fantasio sarcastique.
- Je te rappelle que si TU naurais pas attiré lattention au bureau de Mascarpone, nous ne serions dans cette situation!!
Fantasio voulut protester, mais voyant quil ne pouvait trouver un argument de poids, il se tut, déviant le regard, ronchon, vers lautre coté de la pièce. Karim fit la même chose, encore fâché avec le blond pour lavoir mis en pareil embrouillement.
- Je jai pas pu men empêcher se justifia le journaliste après un temps de silence Jai vu dans la liste de clients de Vito une connaissance Il a changé son nom et son aspect, mais je reconnaîtrais cette canaille quelque part Je dois avertir Spirou le plus vite possible
Ces paroles et la façon dont Fantasio les prononça, comme sil annonçait larrivée de quelque chose de terrible, fit que Karim regardait de nouveau dans sa direction.
- Tu meffraies À qui te réfères-tu exactement?
- À une personne que jaurais jamais voulu rencontrer et encore moins dans ce pays
***
- Mais tes devenue folle, Ororéa?! pendant ce temps, Spirou essayait de dissuader son amie de continuer avec son plan Traverser le détroit de Gibraltar en patera cest suicidaire!
- Je nallais pas vraiment monter dans la patera. lui assura-t-elle Je veux seulement mapprocher suffisamment de Miguel Basco pour découvrir de lui tout ce que je peux le jour où la patera partira, je men retirerai discrètement. Je perdrai assez dargent dans le procès, mais ceci est la seule façon dont on peut sortir ces sales affaires à la lumière
- Malgré ça, jinsiste que cest trop dangereux - objecta le rouquin Imagine quils te repèrent, tu serais seule face au danger!
- Non plus déjà. sourit Ororea à lair espiègle Maintenant que je tai rencontré, tout sera beaucoup plus facile.
- Alors tu veux que je taccompagne?
- Presque Tu sais comment manier un appareil-photo?
- Moi? Ben plus ou moins quoique les photos que je fasse ne sont pas aussi bonnes que celles de Fantasio
- Aucune importance, ça suffit que tu sais les faire! Écoute, je te dirai ce quon va faire
***
Espagne, nation que les étrangers connaissent par le surnom de Pays du soleil, ne présente pas toujours un temps si clément. Même si rares en comparaison avec les jours de beau temps, il arrive parfois que quelques nuages provenant des pays plus au nord soient traînées par un capricieux vent atlantique, embrumant lhabituellement lumineux ciel espagnol.
Cétait justement le cas en ce moment au port dAlmería. La mer était piquée et les bateaux de pêche, qui avaient lhabitude de pêcher près des côtes, étaient amarrés au quai, se balançant au rythme des vagues plus violentes à chaque fois. En marin expert, John Helena savait quaujourdhui était un mauvais jour pour aller à la mer mais il navait plus le choix.
Labsence de nouvelles sur lactuelle situation de Spirou et Fantasio, desquels il ne savait rien depuis quatre jours entiers, linquiétait. De plus, Helena savait quaurait lieu bientôt un nouvel envoi massif de pateras. Les immigrants qui ne couleraient pas avec ces faibles embarcations à cause de la tourmente qui sapprochait dangereusement des eaux du détroit, en arrivant en Espagne ils seraient exploités jusquà lépuisement ou bien obligés à engager certains travaills pour survivre un destin en quelque cas pire que la mort.
Le pire était que lInterpol était sur ses pas. Il était bien conscient que les hommes de ce Van Merkel (avec lequel il avait entendu se disputer la docteure le jour précédent) lavaient suivi jusque là. Il avait tenté de les désorienter, obligeant le conducteur de taxi à faire un détour par lautoroute. Il avait réussi, mais temporairement ; maintenant les deux agents le cherchaient dans la masse, où il sétait caché, derrière un container de cargaison.
Il était coincé et il ne lui restait plus de temps.
La situation était désespérée.
Les pas des deux agents étaient de plus en plus proches. Rapidement lex-présidaire releva la manche gauche et ligota la bande élastique autour de son bras, au-dessus de linflexion du coude. Pendant que la veine de son bras senflait, Helena chargea la seringue avec 0.5 ml de diazépam, comme il avait vu faire maintes fois la Docteure Torres quand une attaque lui arrivait. Avec tout le sang-froid quil fut capable, il sinjecta le contenu.
Il voulait sassurer quil avait un bon pouls quand il saffronta aux deux agents.
Il saisit bien fort dans sa main droite un bistouri (le plus semblable à une arme quil avait trouvé dans lhôpital, le même avec lequel il avait menacé le conducteur de taxi pour lobliger à faire ce quil voulait) et attendit
***
La suivre là où elle allait. Prendre des photos de tout ce qui arriverait, regarder avec qui elle conversait, surveiller tous ses mouvements. Voir et documenter tout sans être vu et intervenir si la situation le requérait.
Ceci était initialement le plan élaboré dOroréa. Et même si Spirou navait pas été très convaincu, il accepta de laider, surtout parce quil était réticent à laisser la jeune femme seule avec ces énergumènes. En fin de compte, elle était son amie et devait veiller sur elle
Malheureusement dans son présent état de santé, affaibli à cause de la déshydratation produite par la diarrhée persistante, le rouquin navait pas toutes las chances de son côté. Au cas où, outre que lappareil-photo et Spip, il avait emmené avec lui une abondante provision deau et ce jus miraculeux quOroréa lui avait donné.
Au même moment la jeune femme était arrivée face à une maison à lair abandonnée, à en juger par létat lamentable des murs et les fenêtres clôturées par des planches de bois. Selon Ororéa, ceci était le lieu auquel allaient les pauvres insensés qui désiraient un voyage vers lEspagne en une des pateras de Don Mascarpone. Si ne ce nétait pas de cette information apportée par sa collègue de profession, Spirou aurait cru quil sagissait dune des maisons du quartier pauvre de Rabat et que cet aveugle qui était posté à la porte nétait quun parmi dautres mendiants qui abondaient dans la cité.
Mais cet aveugle ne létait pas, comme Spirou ne tarda à savoir quand, après quOroréa sadressait brièvement à lui, le vieillard abaissa légèrement les lunettes de cristal noir et, après avoir constaté quil ny avait personne aux alentours, commença à fouiller les possessions de la fille, le sac en premier lieu.
- Désolé mon ami, mais tu ne trouveras aucun appareil-photo, parce que cest moi qui lai. murmura Spirou en focalisant lobjectif de son poste dobservation, dans une ruelle entre deux bâtiments, unes rues plus haut Et tu vas avoir lhonneur dêtre le premier sur cette carte de mémoire
- Bof, quel gaspillage ce mec nest pas très photogénique, à mon avis - signala Spip
Le reporter-aventurier continua, prenant des photos à mesure que lexhaustif procès de fouillage était réalisé, passant des objets personnels dOroréa jusquà ses vêtements. Cependant la jeune femme considéra, et avec toute la raison du monde, que laveugle était outrepassant ses pouvoirs quand il commença à tripoter ses seins, et elle répondit face à telle offense en lui donnant un coup de pied au milieu de ses parties intimes.
Secrètement Spirou eut pitié par le pauvre type. Quand elle sortait son génie, les coups de pied dOroréa pouvaient être terribles, surtout dans une zone si sensible pour le genre masculin.
Mais il se mit de nouveau en alerte quand il vit de sa position un autre homme sapprochant dOroréa. Il était assez haut, de constitution ni maigre ni musclée, cheveux noirs à plat et des lèvres desquels pendait une cigarette, ébauchant un sourire malin. Il était clairement occidental, à en juger par le ton pâle de sa peau, qui contrastait avec le ton mat des habitants autochtones de la cité, et sa tenue, consistant en un tailleur gris avec une chemise blanche mi-ouverte. Il avait quelque chose en ce type qui lui était familier quoique le rouquin narrivait pas à se souvenir en quoi il lui était connu
La photographe se retourna en entendant les applaudissements quun type habillé au style occidental lui dédicaçait en approbation à son action. Ororéa le reconnut rapidement comme Miguel Basco, lhomme quelle cherchait.
- Mes félicitations, mademoiselle! Par ce que jai pu voir, vous savez vous défendre assez bien - dit le magnat sapprochant delle, pendant que deux gardes du corps au mauvais caractère le flanquaient.
- Disons plutôt que jai un grand sens de la pudeur. répliqua Ororéa le regardant avec méfiance. Une méfiance quà son avis ce type méritait bien; mis à part les turbulentes et inconnues affaires quil avait avec Vito Cortizone, alias Don Mascarpone, il y avait quelque chose en lui qui poussait la jeune femme à penser que cet homme était louche
- Je comprends vos réserves, mais vous navez pas besoin dêtre si timide. Miguel Basco était dangereusement près delle, même au point de se permettre le luxe de passer son doigt sous le menton de la photographe Comme ça, vous ne réussirez jamais à attirer un prétendant - ajouta-t-il dun air insinuant.
- Je vous remercie pour votre souci, mais je suis déjà mariée. fulmina-t-elle écartant cette main dun geste peut-être trop brusque Mon mari sen est allé vers lEspagne un mois avant et il veut maintenant que nous allions vivre avec lui moi et notre bébé. ajouta-t-elle en se caressant le ventre Mais tous les deux sommes pauvres et nous navons pas assez dargent pour acheter un billet davion. En plus, ma famille est saharienne, et donc je nai pas le passeport en règle Cest précisément pour ça que je suis venue à solliciter les services de Don Mascarpone. Un ami ma dit que je devais venir ici pour parler avec lui
Bien sûr Ororéa nétait pas mariée, non plus enceinte, elle avait suffisamment dargent et tous les papiers en règle; cétait lalibi quelle avait préparé en détail afin dêtre suffisamment convaincante pour sinfiltrer sans problème.
Apparemment elle avait réussit, puisque Miguel Basco resta pensif un instant, sarrachant le menton, son regard scrutateur qui montrait un grand intérêt.
- Je vois Bien, mademoiselle, vous devez savoir que non seulement vous êtes venu au lieu indiqué mais vous avez aussi rencontré la personne adéquate.
- Alors, vous êtes Don Mascarpone? questionna Ororéa. Elle devait faire que son interprétation soit encore plus convaincante, ce qui en ce cas impliquait jouer à lignorante.
- Bof, bien que jaimerais! soufflat-il dun ton méprisant Ce gros présomptueux ne soccupe jamais de ses clients personnellement en revanche, moi oui. finit avec un sourire Permettez-moi de me présenter: mon nom cest Miguel Basco. Je suis un client habituel de Don Mascarpone.
- Je suppose que vous ne vous référez pas aux clients comme moi... ironisa la jeune femme. Lautre rigola en réponse.
- Non, vous avez raison. Je suis plutôt un des clients qui donnent des emplois à dautres clients vous savez dit-il en lui faisant un clin dil Mademoiselle, moi je vous aime bien. Je crois que vous seriez parfaite pour mon business
Je tai pensa Ororéa ébauchant un sourire. Elle fit comme si elle sétait retouché les cheveux, activant dans le geste un magnétophone camouflé en une épingle à cheveux. Un cadeau dune collègue quelle avait connu dans une convention il y a longtemps et que dans cette occasion lui serait bien utile pour obtenir une preuve gravé des redoutables affaires auxquels Don Mascarpone était associé
- Et quelle sorte demploi voulez-vous moffrir? questionna-t-elle faisant comme si elle était intéressée.
- Ça je préférerai en parler dans un autre lieu - répondit Miguel Basco en la conduisant avec sa main Jai un local propre deux rues plus bas là nous serons plus tranquilles
Toutes les alarmes sactivèrent dans lesprit de Spirou, lorsquil vit que le type davant, après une courte conversation avec Ororéa, la menait à un autre endroit, léloignant de la maison abandonnée. Lintuition du rouquin le conduit à penser que sil la laissait faire, quelque chose de mauvais lui arriverait, raison pour laquelle il abandonna vite sa cachette, prêt à les suivre en discrétion.
Ou au moins cétait son intention avant que quelquun le frappe à la tête, le laissant inconscient.
***
Linspecteur Van Merkel était franchement irrité.
Les deux hommes quil avait envoyés sur les traces de John Helena lavaient perdu de vue dans lautoroute, au trajet entre Guadix et Tabernas, où le taxi prit un détour inattendu. Puis ils lappelèrent pour lui informer quils étaient arrivés à Almeria et quils avaient Helena, pris au piège dans le port, et quil serait juste une question de temps pour le rattraper. Et voilà quà peine une minute après, une femme médecin de lUnité des Soins Intensifs lappelle en lui disant quils ont trouvé deux hommes identifiés comme agents de lInterpol, tous les deux blessés par une arme blanche de lame courte et aiguisée. Et à lun deux lui était enlevé son pistolet réglementaire.
Arme avec lequel en ce moment John Helena menaçait la vie dun petit groupe de pêcheurs, auxquels il avait pris en otage avec leur bateau. Les respectives épouses étaient hystériques, la zone coordonnée par la police locale, à peine retenant les curieux qui sétaient approchés pour voir ce qui se passait. À tout cela sajoutaient deux véhicules de patrouille situées des deux côtés du bateau détourné, à une distance prudente et sans oser intervenir par peur dattaquer les otages dans la fusillade.
Avec pareille situation, il nétait pas étonnant que la première chose qui fit linspecteur, à peine arrivé à lambulance où ses hommes étaient soignés de leurs blessures, fut de gifler celui qui sétait fait emprunter larme.
- Bravo! Je vous félicite! leur fulmina-t-il, furieux.
- I-inspecteur, il a résisté plus de ce que nous avions prévu et - tenta de justifier le copain de celui qui avait reçu la claque au nom des deux.
- Je vous avais averti pourtant que cet homme était fuyant et dangereux! poursuivit en grondant son chef, immunisé à leurs excuses On ne la pas surnommé la murène pour rien! Bande dincapables
Il grogna, frustré et, dun geste irrité, sortit le portable de sa poche et composa un numéro dans son agenda. Après avoir patienté une minute, il eut lieu une longue conversation téléphonique:
Devrais, passe-moi le lieutenant Oosterwijk, je dois parler avec lui immédiatement sur lordre darrestation pour John Helena Comment ça que ça va être pas traité pour linstant!? Jen veux pas des excuses de fonctionnaire, Devrais, passe-moi le lieutenant TOUT DE SUITE! Lieutenant Oosterwijk, ici linspecteur Van Merkel il sagit de John Helena, quest-ce qui se passe avec lordre de ? Manque de preuves?? Lieutenant, cet homme est suspecté de complicité dans un délit de trafic de drogues! Il a eu des antécédents pénaux pour un crime similaire! Il sest évadé de lhôpital où il était admis, a blessé deux de mes agents et a pris des otages! Est-ce que ça ne compte pas?! Demain?? On ne peut pas attendre jusquà demain!! N-non, monsieur je ne questionne pas vos décisions mais ! Oui . oui, à vos ordres Lieutenant.
Il raccrocha le portable, encore plus frustré quavant. Ce nétait pas la réponse quil attendait.
Pour se calmer les nerfs il salluma une cigarette. Telles quétaient les choses, il navait autre alternative que de collaborer avec la police locale pour quils enferment Helena le temps suffisant pour que lordre darrestation international fut traité. Se servant de ses notions limitées despagnol, il tenta de demander à un des agents de la police présents quil lemmène à son supérieur, mais soit lui-même ne savait pas bien sexprimer, soit le policier était incapable de lentendre avec toute la foire que la foule de curieux organisait.
Soudain, lagent se tendit et regarda à sa droite. Van Merkel regarda dans la même direction et vit une Volkswagen noire duquel venait de sortir un homme habillé en un long manteau noir, visage dur creusé par des rides qui lui donnaient un air de chien vétéran.
- Comisario Castilla laborda un des policiers, laccueillant avec une salutation nous vous attendions.
- Je vais être clair: - ce fut la première chose que dit le commissaire, avec sa rauque voix On ma dit de venir depuis Grenade, ce foutu ulcère me tue, jai pas fermé lil de toute la nuit et ma fille se marie demain Alors épargnez-moi les formalités et expliquez-moi quest-ce qui se passe ici brièvement.
***
- Je vois - murmura Karim pensif lorsque Fantasio lui expliqua qui était la personne auquel il avait vu dans les archives au bureau de Don Mascarpone Mais est-il vraiment si dangereux, ce type?
- Sil ne létait, je ne serais pas si inquiet. assura le journaliste Nous ne pouvons rester ici une minute de plus sil sest allié avec Vito Cortizone, visiblement ce sera pour rien de bon, le crapule
- Pff quand on pourra sortir dici, nous aurons plus dannées que ma grand-mère Et elle est bien vieille, lan dernier elle célébra ses 110 ans! soupira lArabe avec résignation.
- Je ne crois pas. sourit le blond Nous avons un as sous la manche
- Tu veux dire ce policier que tu as reconnu auparavant? Celui que tu as appelé Raulo?
- Raulo a de policier ce que jai de Mata Hari En revanche, il est un vrai idiot et ça, mon cher ami, peut jouer à notre faveur
***
La docteure arriva avec sa voiture au port, le temps de voir la foule qui sétait formée à peine en une demi-heure avant: plusieurs voitures de la police et agents de la loi formant un cordon policier, retenant comme ils le pouvaient les curieux que ne lassaient de venir en masse, pendant que dautres surveillaient un bateau de pêche sur lequel elle reconnut John Helena, visant avec un pistolet à léquipage, constitué denviron une demi-douzaine de personnes. Environ six personnes dont leurs respectives épouses étaient au bord dune attaque de nerfs.
Mais ce qui attira le plus son attention fut de voir, un mètre plus loin là-bas, Van Meringuel enfin ce Van quoique-ce-soit conversant avec un autre homme qui était familier pour elle.
- Je remercie votre soutien, Van Merkel écouta ce que disait son interlocuteur mais je vous ai déjà dit que ceci est une affaire de sécurité nationale si nous avons besoin de votre aide, on vous avisera, mais jusquà ce moment ce sera la Policía Nacional qui mènera lopération
- Mais commissaire !
- ¿Comisario Castilla? questionna la docteure en sapprochant deux Cest vous pour de vrai?
Silvia Torres connaissait bien le commissaire Castilla. Quoique il serait plus approprié de dire quelle savait son historique clinique par cur; atteint pendant des années dun ulcère gastrique, sa maladie avait contribué à forger un visage qui dénotait son amertume et souriait de rares fois. Nonobstant il était un homme excellent et un grand policier, juste et avec un développé sens du devoir. En le voyant, se raviva pour la docteure lespérance de pouvoir emmener John de retour à lhôpital, évitant ainsi que Van Murriel lui mette la main dessus.
- ¡Doctora Torres! le commissaire la salua avec une poignée de mains Je vous croyais à lHôpital San Rafael
- Justement cest de là que je viens, commissaire. lui expliqua-t-elle Cet homme là est mon patient
- patient qui sest évadé dudit hôpital. lui rappela Van Merkel.
- John nest pas dangereux, il est seulement très désespéré
- John Helena a des antécédents pénaux et a attaqué deux de mes hommes!
- Parce quil se sentait coincé!
- Commissaire, je vous sollicite que cet homme soit mis sous arrestation et quon my permet et linterroger !
- Commissaire, cet homme a besoin dun traitement médical!
- Silence, vous deux! ordonna le policier vétéran interrompant le duel verbal entre les deux. Puis il soupira, se massant le front dun geste fatigué Doctora, je comprends votre inquiétude, mais cet homme a pris des otages et notre devoir cest de larrêter au moment où on sassure quils sont en sécurité quant à vous, inspecteur, à moins que vous ayez un ordre international, ce que nous faisons ou pas cest notre affaire, alors faites-moi le plaisir de ne pas vous mêler avec notre métier Et assez de discussions entre vous! ajouta-t-il en observant que la docteure Torres et Van Merkel se regardaient mutuellement avec haine Ne mobligez pas à vous arrêter aussi.
Après cette phrase davertissement, le commissaire demanda quon lui passe un haut-parleur pour parlementer avec le ravisseur.
- John Helena! cria-t-il à travers lappareil Je suis le commissaire Castilla, de la Policía Nacional! Vous comprenez ce que je vous dis?
John acquiesça, confirmant quil comprenait assez bien lespagnol Quil sache en parler, cétait autre chose
- Libérez les otages, Helena! lui dit ensuite le commissaire Si vous nopposez aucune résistance, je vous promets que vous aurez un avocat et aurez un jugement juste!
Helena répondit en français, raison pour laquelle le commissaire fut incapable de comprendre ce quil disait.
- Van Merkel! appela-t-il à linspecteur de lInterpol Quest-ce quil a dit?
- Il a dit quil na aucune intention de se rendre et quil libérera les otages quand il sera bien loin des côtes traduit-il Si vous me permettez un conseil, commissaire, vous ne devriez pas écouter les
- Gardez-vous vos conseils, je vous ai demandé uniquement de traduire linterrompit le policier, lui faisant comprendre ainsi quil ne tolérait aucun genre dintervention dans son métier Vous compliquez votre situation, Helena! sadressa-t-il de nouveau aux occupants du bateau On a plusieurs patrouilles qui vous entourent, ne faites aucune bêtise!
En réponse, la murène emprisonna avec le bras lotage quil avait le plus proche, criant violemment pendant quil braquait à la tempe du pauvre type.
- Il insiste quon le laisse sortir du port continua à traduire Van Merkel Il menace avec la mort de cet otage si on ne satisfait pas ses conditions
- ¡Dios mio, comisario, faites quelque chose, ne permettez pas quil fasse du mal à mon mari! lépouse du pêcheur, qui avait entendu cette dernière phrase de biais, saisit le bras du policier et le pinça avec anxiété.
- Comisario Castilla, laissez-moi lui parler. intervint alors la docteure Torres John me fait confiance, je suis sûre de pouvoir le raisonner.
Après une minute de silencieuse réflexion, et faisant la sourde oreille aux protestations de Van Merkel, le commissaire passa le haut-parleur à la docteure.
- John, cest moi, Silvia Torres! lui parla-t-elle en français De lhôpital San Rafael, tu ten rappelles?
- Doctora Torres - murmura Helena pour soi-même, surpris et à la fois soulagé de voir son médecin parmi la multitude. Puis il devint sérieux et dit: - Docteure, nintervenez pas! Ceci nest !
- Au contraire de ce que toi et linspecteur Van Urkel pensez, ceci EST mon affaire! linterrompit-elle catégoriquement, alors quelle sortit un papier de son sac et le lui montra, le bras tendu vers le haut Ce matin, jai reçu les résultats de tes analyses: Ce qui te produit les attaques épileptiques est un parasite que tu as dans le sang et qui est affectant aussi le système nerveux! voyant que le fugitif se montrait plus réceptif, elle poursuivit: - On peut contrôler linfection, John, mais tu dois retourner à lhôpital pour commencer ton traitement immédiatement Sinon, la prochaine attaque pourrait être mortelle!
La femme médecine soupira, mesurant les paroles quelle dirait par la suite.
- John, je sais que tu ne ferais aucun mal à ce pêcheur comme je sais aussi que tu es inquiet pour ces gens au Maroc. Mais ces gars ajouta-t-elle en faisant référence à Spirou et Fantasio sauront résoudre la situation tous deux seuls, laisse-les sen charger je ten prie, arrête cette folie! Laisse tranquille ces otages sil te plaît
John baissa le regard, dun semblant de tristesse.
- Je peux pas. dit-il.
- John !
- Doctora linterrompit-il en la regardant sérieusement bientôt il y aura un nouvel envoi de pateras et parmi quelques-unes unes delles voyage quelque chose de plus à part des vies humaines. Seulement moi sait doù partiront ces caravanes de la mort, et je veux les intercepter avant quils arrivent ici. Cest ma responsabilité! Mais vous savez aussi bien que moi que ces gens ajouta-t-il en faisant référence à la police et à linspecteur Van Merkel ne me laisseront pas partir aussi facilement. Cest pour ça que je me suis obligé à prendre des otages, pour quon me laisse sortir du port, même sil doit être par la force. Vous lavez bien dit, je nai aucune intention de faire aucun mal à cet homme ni aux autres Mais si personne ne veut mécouter, ceci est la seule façon!!
La docteure resta en silence, pensive pendant un instant. Et soudain, elle saisit de nouveau le haut-parleur et à travers de celui-ci, cria:
- John, amène-moi avec toi!
Tous ceux capables de comprendre le français, y compris linspecteur et John Helena, ouvrirent incommensurablement les yeux face à cette demande. Le commissaire restait en silence tense, tant que la multitude rassemblée se regardaient les uns aux autres, au bateau et à la docteure, confus, sans bien comprendre ce qui se passait.
- Tu as dit que tu as besoin dun otage pour sortir dici. poursuivit Silvia, sans être consciente de la curiosité et la stupéfaction quelle avait suscité avec son commentaire, se concentrant uniquement en sa conversation avec John Mais tu as besoin aussi dun médecin et je peux accomplir les deux conditions! Laisse ces pêcheurs et prends-moi à leur place!
À cette phrase lui succédaient plusieurs minutes de tension, pendant lesquels John regardait avec intensité la docteure, laquelle soutenait son regard sans hésitation. Dans lentourage, le peu de curieux qui avaient été capables de comprendre la proposition de la femme médecin, expliquaient tout au reste. Bientôt des murmures dadmiration furent écoutés et lespérance de que tout finissait bien apparut de nouveau.
Mais il était encore nécessaire que le ravisseur consente. Tous attendaient, le cur sur la main
Finalement, John Helena baissa la tête et sadressant à la multitude en espagnol rudimentaire il dit:
- ¡Comisario Castilla! Que vos hommes laissent passer la doctora Torres! Je libérerai les otages quand elle sera à bord!
Silvia Torres soupira de soulagement, pendant quautour elle les gens éclataient en cris de joie. Seule une personne ne semblait pas satisfaite par la façon dont laffaire se résolut
- Commissaire Van Merkel le regarda sévèrement si vous acceptez, vous aurez cédé au chantage dun terroriste
- Céder au chantage? rigola à basse voix le commissaire Dites-moi une chose, Van Merkel: seriez-vous prêt à vous affronter à la volonté de toute une population qui veut seulement voir libérés ses concitoyens?
Van Merkel compris tout de suite ce que le commissaire voulait dire. Les habitants dAlmería présents lyncheront sans égard à qui oserait placer la capture dun criminel au-dessus des vies de ses confrères.
- Je naime pas non plus cette situation, mais cest le mineur des deux maux. poursuivit le commissaire Tant que la docteure lui sera utile, cela au moins garantira quelle restera saine et sauve le temps quon puisse advertir à nos effectifs de Ceuta et Melilla Pour linstant ceci est tout ce quon peut faire - ensuite il sadressa au policier de rang supérieur dans le lieu Ordonnez aux hommes quils écartent la multitude et laissent un corridor pour que la Doctora Torres puisse passer.
- A sus órdenes, comisario!
En question de minutes, le cordon policier fut élargi, laissant une voie libre pour que la femme médecin puisse arriver au bateau sans problème. Celle-ci de sa part, saisit ses affaires et se disposa à partir.
- ¡Gracias, doctora, mil gracias! pleurait lépouse du pêcheur, émue Vous lui avez sauvé la vie!
- Ne criez pas victoire avant de le tenir dans vos bras - lui dit prudemment la médecin.
- Vous êtes sûre de ce que vous faites, docteure? questionna un des médecins de la USI.
- Cest la seule façon de le convaincre. Et puis cet homme a besoin de mes soins
- Dans ce cas, je vous prête ceci. ajouta-t-il lui donnant une trousse à pharmacie pour urgence Peut-être que ça vous sera utile
- Merci jallais vous le demander de toute façon, parce quà dire vrai javais emmené seulement du phénobarbital et quelques seringues admit-elle.
- Je tenterai de faire le possible pour quon vous rachète une fois en terre ferme, doctora lui assura le commissaire.
- Vaut mieux soccuper de ces gens qui vont arriver, comisario. Helena ma révélé quon est en train denvoyer plusieurs pateras. lui informa-t-elle.
- Nous serons alertes Bonne chance.
Finalement, la médecin resta seule, face-à-face avec linspecteur Van Merkel, qui résistait à lui laisser le chemin libre. Pourtant, face aux insistants regards de la foule, il dut céder et la laisser passer. Sans dire un mot, elle se dirigea vers le bateau où Helena et le dernier otage avec lequel elle allait intercharger, lattendaient.
- Jai limpression que vous êtes très responsable avec vos patients, docteure Torres - lui dit soudainement linspecteur lorsquelle passa de son côté Ou est-ce quil y a peut-être un motif personnel qui vous pousse à être si compatissante?
Silvia Torres à peine put retenir son sursaut. Maudit sadique, comme il aimait mettre le doigt sur la plaie
Parce quil était certain que pendant les conversations avec son patient, la docteure avait fini par le prendre en affection. À quel point cela était profond, même elle ne le savait pas elle navait jamais expérimenté lamour, puisque sa carrière était si dure quelle dut sacrifier même sa vie sentimentale Mais une chose était vraie; ce quelle ressentait envers John Helena, elle ne lavait jamais ressenti pour personne
Mais elle ne voulait jamais que ce crétin le sache.
- Je me questionne la même chose, inspecteur est-ce quil y a peut-être un motif personnel qui vous pousse à harceler ainsi John Helena?
Par lexpression contrariée du visage de lagent de lInterpol à cet instant, elle sut quelle était dans le mille. Elle sourit, savourant sa victoire.
- Si vous nêtes pas prêt à répondre à ma question, inspecteur elle finit en reprenant son chemin alors je ne suis non plus prête à répondre à la vôtre.
La docteure marchait dun pas ferme jusquà la rampe daccès du bateau. Simultanément, John lâcha son prisonnier, le poussant en direction contraire à celle de la docteure. Les regards du pêcheur et la femme médecin se croisèrent un instant. Dans ce millésime de seconde elle vit la reconnaissance dans ces yeux et sourit, satisfaite.
Soudain, une main agrippa la sienne et la traîna au pont du bateau. Helena la saisit comme il avait fait quelques seconds avant avec le pêcheur, le canon du pistolet sur sa tempe. Elle avait oublié pendant un instant que maintenant cétait elle la prisonnière
Puis, John donna un coup de pied à la rampe et laissa le bateau, maintenant sans cordages lamarrant au quai, séloigner du port mené par les vagues.
- Désolé de vous avoir mêlée dans tout ça. lui chuchota-t-il à loreille.
La docteure ne répondit pas immédiatement. Au lieu de ça, elle regarda les pêcheurs fêtant quils sétaient enfin réunis avec leurs familiers dans le lointain.
- Cest nest rien. dit-elle finalement sans dévier le regard En fin de compte les médecins vivent pour la santé des autres et donc, pour leur bonheur. Cela nous est suffisant.
- Et vous?
Silvia soupira, résignée.
- Je ne partage ma vie avec personne. Alors qui va me regretter, à part mes patients?
- Vos parents? questionna John.
- On ne se parle pas depuis des années. fut sa seule réponse.
Cette fois ce fut John qui resta silencieux pendant un bon moment. Le bateau sétait tant éloigné que le port dAlmeria nétait plus distinct à peine. Seul se montrait son profil par les lumières de la cité.
- Alors, cest pareil pour les deux. murmura-t-il On est complètement seuls au monde
***
Ororéa gémit quand elle se réveilla menotté à une chaise dans le local auquel Miguel Basco lavait conduit. Comment avait-elle pu être si stupide de tomber dans un piège si évident? Peu de temps après avoir tourné dans la rue, un des deux gardes du corps lavait saisie par derrière et lavait endormie avec du chloroforme. À partir de ce moment, elle navait pas conscience du temps qui sétait passé et doù exactement elle se trouvait. Si seulement Spirou pouvait la sortir dici mais labsence du rouquin dans cette chambre ne présageait rien du bon; soit quil lavait perdue de vue, soit quil lui avait arrivé quelque chose de mauvais
- Elle navait rien dans son sac dit une voix derrière elle. Le type avait un accent bizarre tchéslovaque, russe ou quelque chose semblable à cela - Laveugle fit bien son travail.
Aucune voix ne lui répondit, mais peu de secondes après la photographe vit que le même Miguel Basco apparut devant elle et la regardait dun air suspicieux. Soudain, il la saisit violement du mouchoir et des cheveux, lui faisant échapper un cri de douleur. La main de lhomme se rampa sous le mouchoir, sortant le magnétophone en forme dépingle.
- Pas tout à fait. répliqua-t-il en lançant lobjet à son complice Tu croyais bien que tu pourrais me tromper, hm? ajouta-t-il en arrachant le mouchoir dun mouvement rapide. Puis il la tira de ses cheveux, lobligeant à lui regarder face-à-face - Alors? Pour qui est-ce que tu travailles? La police? Interpol? Ou bien peut-être que ce crétin de Mascarpone ne me fait plus confiance et ta envoyée pour mespionner? Réponds!
La seule réponse quil reçut de la part de la photographe fut un crachat en plein visage. Avec toute la dignité du monde, le délinquant sortit un mouchoir avec lequel il senleva la salive de la jeune femme. Il fit claquer des doits et un de ses gardes du corps apparut pour gifler la fille.
- Tu parleras, ou on te fera un nouveau visage? questionna Miguel Basco.
- Si vous croyez vraiment quen me maltraitant vous allez obtenir quelque chose de moi, vous êtes bien trompé de personne! Sachez que je suis journaliste et jai dû traiter avec des types pires que vous!
- Alors journaliste
- Oui, et quand je dévoile ce que jai trouvé sur vous, votre affaire tombera à leau! face au regard surpris de lhomme, Ororéa poursuivit: - Je sais que la majeure partie de la marchandise que vous demandez à Don Mascarpone sont des femmes je soupçonne que beacoup de proxénètes espagnols payeront cher pour des beautés venues du continent africain qui puissent travailler à prix réduit, pas vrai? Oui, monsieur Basco, cest maintenant que je vois bien quelle sorte daffaires vous avez en mains! Les immigrantes qui arrivent en Espagne grâce à vous sont livrées aux mafias pour exercer la prostitution par la force!
Miguel Basco rigola face à cette conclusion.
- Bravo, Sherlock! la félicita-t-il Jadmets que vos déductions sont assez raisonnables et pourtant - ajouta-t-il - complètement erronées
Ororéa fronça les sourcils. À quoi est-ce quil se referait avec ça? Si ce nétait pas ça alors quoi?
Le délinquant sortit une petite bourse contenant une poudre marron et la jeta sur la table de la chambre. Puis, il se retourna vers elle et sourit.
- Les femmes sont parfaites aussi comme courrier de drogue surtout celles qui sont enceintes
Quand la jeune femme, horrifiée, commençait à entrevoir ce que Miguel Basco prétendait faire avec elle, elle sentit soudain une piqûre en son bras droit. Elle tarda en à peine unes secondes à se sentir fatiguée et peu à peu, les yeux se fermèrent jusquelle sendormir complètement.
- Appelle nos contacts en Mauritanie entendit-elle du trafiquant à son homme de confiance avant de sévanouir complètement Et dis au docteur de préparer ses outils; bientôt nous lui envoyerons plusieurs paquets pour remplir
À SUIVRE
Fic collectif: La frontière dérobée
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- Amber
- Spirouphage
- Messages : 355
- Enregistré le : ven. 11 nov. 2005 14:02
- citation : Ororéa fan #1 :P
- Localisation : Murcia (Espange)
Et voilà qu'enfin, aprés tout un mois de vous faire patienter, le chapiutre 5 est prêt pour son lecture! J'éspére que vou le trouvez de vôtre gôut
ORORÉA - Toujours changeant, toujours charmante ;)
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- Kristaline
- Responsable Fandom
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- Enregistré le : mar. 1 août 2006 00:17
- citation : Longue vie à Spirou-fandom !
- Localisation : Québec, Canada
Youpi ! Je suis la première à pouvoir poster un commentaire là-dessus !
D'abord, Amber, c'est un chapitre ex-cel-lent ! J'aime la petite chicane entre Fantasio et Karim, j'aime voir Spirou dans sa faiblesse, j'aime le côté fonceur d'Ororéa, j'aime ce qui se passe entre Torres et Helena (ahh, c'est mon côté romantique incorrigible )...
Mais ce qui m'a vraiment frappé, c'est la fin. C'est tellement salaud ! Encore plus que dans mes fics ! Au moins, ça me rassure, puisque que ce n'est pas moi qui écrit la suite ^^ Je n'aurai donc pas à me casser la tête pour savoir qui a frappé Spirou...
Bonne chance, Horto !
EDIT : * Vient d'apprendre qu'Horto ne pourra pas pour le moment, ce qui veut dire que c'est son tour. *
Arg ! Bonjour, le casse-tête ! :evil no: (lol)
D'abord, Amber, c'est un chapitre ex-cel-lent ! J'aime la petite chicane entre Fantasio et Karim, j'aime voir Spirou dans sa faiblesse, j'aime le côté fonceur d'Ororéa, j'aime ce qui se passe entre Torres et Helena (ahh, c'est mon côté romantique incorrigible )...
Mais ce qui m'a vraiment frappé, c'est la fin. C'est tellement salaud ! Encore plus que dans mes fics ! Au moins, ça me rassure, puisque que ce n'est pas moi qui écrit la suite ^^ Je n'aurai donc pas à me casser la tête pour savoir qui a frappé Spirou...
Bonne chance, Horto !
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- Amber
- Spirouphage
- Messages : 355
- Enregistré le : ven. 11 nov. 2005 14:02
- citation : Ororéa fan #1 :P
- Localisation : Murcia (Espange)
En fait, au principe Silvia Torres fut creé comme un personage très secondaire... mais aprés le chapitre posté par Averell, et plus concrétemet la derniére escéne, j'ai inmédiatement envisagé la posibilité d'une relation plus profonde entre elle et John Helena (oui, moi aussi je suis une romantique incorrigible XD) et accésoriement lui donner un rôle plus important et une personalité plus definie... Au final le résultat a eté mieux de ce que j'avais envisagé!
NOOOOOOOON! Pas posible on a de moins en moins auteurs dans cet proyect!! Faut faire un appelle massive, le fic est en train de couler comme une patera! (jamais mieux dit )
Edit: Trichoco, si tu nous lis encore, ceci est un bon moment pour faire un come-back!
EDIT : * Vient d'apprendre qu'Horto ne pourra pas pour le moment, ce qui veut dire que c'est son tour. *
NOOOOOOOON! Pas posible on a de moins en moins auteurs dans cet proyect!! Faut faire un appelle massive, le fic est en train de couler comme une patera! (jamais mieux dit )
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- Horto
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- citation : A diamond, it's just a rock?
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Non, je veux bien écrire la suite, mais en mai, pas avant. Vu le temps qu'on a passé sans nouvelles, je ne crois pas que cela devrait poser un problème.
Je propose d'écrire une partie, et Amber un dernier pour la conclusion. ça vous va??
Je ferais une critique: c'est un chapitre très, très looong!! Je crois que pour le prochain fandom, il faut penser à écrire des chapitres plus courts, car les lecteurs n'aiment pas lire autant en une fois!
Je reviendrai lire la suite, pour m'imprégner de tous les éléments de cette histoire.
Je propose d'écrire une partie, et Amber un dernier pour la conclusion. ça vous va??
Je ferais une critique: c'est un chapitre très, très looong!! Je crois que pour le prochain fandom, il faut penser à écrire des chapitres plus courts, car les lecteurs n'aiment pas lire autant en une fois!
Je reviendrai lire la suite, pour m'imprégner de tous les éléments de cette histoire.
Sac à papier!
http://joelondres.blogspot.com
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- Kristaline
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- Enregistré le : mar. 1 août 2006 00:17
- citation : Longue vie à Spirou-fandom !
- Localisation : Québec, Canada
C'est du Amber tout craché Moi, ça ne m'a pas dérangée, je suis habituée, mais il est vrai qu'il faudrait séparer ce chapitre en chapitres plus courtsHorto a écrit :Je ferais une critique: c'est un chapitre très, très looong!! Je crois que pour le prochain fandom, il faut penser à écrire des chapitres plus courts, car les lecteurs n'aiment pas lire autant en une fois!
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- Amber
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- Enregistré le : ven. 11 nov. 2005 14:02
- citation : Ororéa fan #1 :P
- Localisation : Murcia (Espange)
Ouais, ceci des chapitres longs c'est une mauvaise côutume mienne ^-^U, desolé...
En ce qui concerne au prochain chapitre, si ça te posse un probléme de bosser avant Mai, Horto, on pourrait intercharger ton tour et celui de Kris, si elle est d'accord...
En ce qui concerne au prochain chapitre, si ça te posse un probléme de bosser avant Mai, Horto, on pourrait intercharger ton tour et celui de Kris, si elle est d'accord...
ORORÉA - Toujours changeant, toujours charmante ;)
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- Kristaline
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- Enregistré le : mar. 1 août 2006 00:17
- citation : Longue vie à Spirou-fandom !
- Localisation : Québec, Canada
Oui, je ne vois pas de problèmes...
Juste celui de sortir du pétrin certains personnages, mais je devrais y arriver
Juste celui de sortir du pétrin certains personnages, mais je devrais y arriver
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- Enregistré le : ven. 11 nov. 2005 14:02
- citation : Ororéa fan #1 :P
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Ok, liste du premier post misse à jour ^^
Bonne chance, Kris!
Bonne chance, Kris!
ORORÉA - Toujours changeant, toujours charmante ;)
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- citation : Longue vie à Spirou-fandom !
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Juste un message pour dire que je suis vivante (lol ^^) et pour m'excuser de ne pas avoir encore commencé l'écriture. Il faut dire que je tenais à terminer mes travaux de fin d'année...
Mais maintenant que j'ai moins de "rush", je vais relire les cinq chapitres, pour être mieux inspirée. Et, rassurez-vous, j'ai une petite idée de comment commencer ce sixième chapitre...
Mais maintenant que j'ai moins de "rush", je vais relire les cinq chapitres, pour être mieux inspirée. Et, rassurez-vous, j'ai une petite idée de comment commencer ce sixième chapitre...
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- citation : Ororéa fan #1 :P
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Tiens justement j'allais faire un post d'attention ^_^U Hereusement que on sait enfin des nouvelles, je craignais qu'on arriverait à Juin sans avancer...
Courage, Kris! May the force be with you...! Oups, non, ça c'est d'autre fandom
Courage, Kris! May the force be with you...! Oups, non, ça c'est d'autre fandom
ORORÉA - Toujours changeant, toujours charmante ;)
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- Kristaline
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- Enregistré le : mar. 1 août 2006 00:17
- citation : Longue vie à Spirou-fandom !
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Dernières nouvelles ! Après relecture des chapitres, j'ai fait un plan et commencé l'écriture du chapitre 6. Environ 1220 mots pour le moment (et c'est loin d'être fini )
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