Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

L'actualité du journal qui va avec la série

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heijingling
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Message par heijingling »

Le numéro 4373 du 02/02/2022
Cette semaine, dans le Journal Spirou : numéro spécial voyage dans le temps !

Tout d'abord, une remarque:ce numéro est présenté comme un spécial voyage dans le temps. Or, depuis toujours, les numéros spéciaux de Spirou étaient spéciaux par le nombre de pages, double des habituels, ce qui n'est pas le cas de celui-ci, ni d'autres parus depuis quelque temps, comme le spécial marsupilami de la semaine précédente, qui contenait également nombre d'hisoires courtes et de gags sur le thème de la semaine. Les appeler numéros à thème serait plus exact, néanmoins, ce serait sans doute ressenti comme trop sérieux comme appelation, alors, va pour numéro spécial, le magazine de Spirou évoluant avec son époque.

Ce spécial est réalisé à l'occasion du retour de la série Frnck, ce qui fait, avec JKJ Bloche, deux séries à suivre pour ce numéro, ce qui peut sembler peu, puisqu'on était habitué depuis quelques années à 3 ou 4 séries à suivre par numéro (ce qui était déjà bien moins que depuis les débuts jusqu'aux années 80), néanmoins, depuis un mois, il n'y en avait plus qu'une. J'espère que ce n'est qu'un passage à vide, et pas une tendance vers une mickeyisation ou une pifgadgetisation de Spirou, avec une quasi disparition des séries à suivre et une prédominance des séries gags en une page ou en strips.

Plusieurs histoires courtes ont été spécialement réalisées sur ce thème, soit de personnages connus, comme Les cavaliers de l'apocadispe, Mort et déterré, La méthode Raowl, soit des histoires existant uniquement pour cette occasion, une de Sti et Collin et une inattendue de Seccotine en Palombie, et enfin tous les gags des séries habituelles tournent aussi sur ce thème ( Elliot au collège, Willy Woob, les dessins et strips de La pause cartoon (dont Kermesse existentielle et Tash et Trash, et les inusables Lécroart et Berth), Léon et Léna, Capitaine Anchois, le bulletin d'abonnement des incontournables Thiriet et Cromheecke, et Dad), ce qui montre un impressionnant effort de préparation, de coordination et d'imagination de la part des auteurs et rédacteurs de Spirou.

Enfin, le rédactionnel est réduit depuis des années à la portion congrue et concerne, surtout depuis la période Niffle, le journal lui-même, mais, bien fait, c'est un prétexte pour ouvrir vers d'autres horizons. Ainsi, on visite la bibliothèque de Mathieu Sapin, qui lit aussi des auteurs très différents du monde du magazine, et la rubrique Spirou et moi fait découvrir à ceux qui ne le connaissaient pas Fabrizio Dori, qui publie chez de petits éditeurs.

Je parlerai à d'autres occasion des séries que l'on voit dans ce numéro et que l'on retrouve souvent, je me contenterai de signaler que j'ai été agréablement surpris par Capitaine Anchois, l'univers de Floris est décidement riche et intriguant, et son clin d' œil à Astérix est aussi bienvenu qu'inattendu.
Par contre, je ne vois pas l'intérêt de Palombie 1956 de Meynet, tant au niveau du dessin , pas mauvais mais sans personnalité, que de l'histoire, qui n'est ni comique, ni d'aventure, ni informative, au contraire, on voit que le marsupilami aide une Seccotine sexy mais un peu benête, sans que l'on sache pourquoi, et qui aurait mieux eu sa place dans le numéro de la semaine précédente, sur le marsupilami.
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Message par heijingling »

Numéro 4372 du 26/01/2022 spécial Anniversaire Marsupilami.

Encore un numéro spécial qui n'en est pas vraiment un selon la terminologie à laquelle nous avait habitué Spirou. Par contre, comme dans les spéciaux à l'ancienne, celui-ci regorge d'histoires courtes réalisées pour l'occasion. Houba soda, de Bourhis et Solé (fils, pas père, hélas), une relecture de Spirou et les héritiers avec un message, qui aurait pu être plus subtil et intéressant eut-il été plus développé; Marsu S.A.V, de Dab's, humour bête et méchant (gentil, pour Spirou quoi) amusant, dessin dynamique; Moustachupilami, de Colpron, qui s'autoparodie; D'amour et d'eau fraiche, de Dav, qui en dépis de son titre est loin d'être mièvre, comme le sont souvent les hommages à Franquin, et même amusant, avec une intéressante interprétation graphique du marsupilami; il l'avait d'ailleurs déjà dessiné dans le numéro 4303, déjà consacré au marsupilami, et je préfère son dessin à celui de Batem, trop calqué sur Franquin; Griffé Backalive, de Renaud Collin, qui profite de l'occasion pour lâcher un peu son trait; Marsu bric-à-brac, de Vero Cazot et Anne-Perrine Couët, amusant, avec quelques gags bien trouvés utilisant astucieusement la mise en page, un peu trop référencé, mais mieux vaut copier Gotlib que (nom au choix).

Deux histoires de personnages connus sont aussi sur ce thème: La clairière s'amuse, de Cerq et Thomas Priou, qui a un début très amusant mais la chute tombe un peu à plat, et Une bien belle maison d'édition, de Clarke, qui se passe chez Dupuis avec Monsieur Dupuis, si présent dans tant de BD Spirou qu'on peut le considérer comme un des personnages bien connus du magazine.

Enfin, nombre de gags le traitent aussi; Croquidou, de Mouk, qui fait du marsupilami un débile, ce qui est amusant sur une page de gag (mais serait pénible sur des centaines de pages, suivez mon regard); Léon et Léna , Nelson, Përnille, La pause cartoon, avec Lécroart, Berth, une belle Kermesse existentielle, d'Émilie Gleason, Tash et Trash, et un discret clin d'œil dans un bon Dad. Seuls La méthode Raowl et Game over ne participent pas au thème, et je regrette l'absence sur le sujet de Capitaine Anchois.

En ajoutant à tout cela un excellent gag de l'Édito des Fabrices, un sympa (c'est écrit dedans, en plus) Bulletin d'abonnement de Thiriet et Cromheecke, et en supplément abonné une nouvelle, Barjotrafiquant, de Fred Bernard et Benjamin Flao, on a un numéro largement autant à la hauteur du marsupilami que l'est La bête, de Frank et Zidrou.

P.S.: outre tous les hommages et clin d'yeux, il y a bien sûr quelques pages de l'actuel dessinateur officiel du marsupilami, sous la forme, dont j'apprends l'existence, de strips parus dans des journaux et publiés dans Spirou pour la première fois. Certains strips sont amusants, et surtout, comme les gags en une page dessinés par Franquin, je trouve la forme courte mieux adaptée au marsupilami que les histoires longues, qui ne m'ont jamais convaincu.
Modifié en dernier par heijingling le lun. 7 févr. 2022 10:37, modifié 3 fois.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Gaston Lagaffe »

C'est intéressant tes commentaires. Va-tu en faire pour chaque numéro ? :ouah:
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Message par heijingling »

Peut-être pas pour chaque numéro, mais j'ai assez envie de faire de fréquentes analyses, pour constituer un corpus, et voir des tendances qui se dégagent, un éventuel état d'esprit Spirou actuel, je reviendrai plus sur des auteurs ou des séries que je trouve intéressantes, sur leur parcours.
Ainsi, pourra-t-on parler d'un nouveau Cauvin, ou d'un nouveau Zidrou, en la personne de Bernstein, ou celle de Cerq? :ouah:
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Message par heijingling »

Numéro 4374 du 09/02/2022 spécial Saint-Valentin

Trois spéciaux (nouvelle formule) à la suite, pour la Saint-Valentin celui-ci. Ceci-dit, nonobstant le O de Spirou en forme de cœur, sa couverture étant verte et étant sorti durant les différentes fêtes marquant la fin de l'hiver et le retour du printemps (Nouvel an chinois, Chandeleur), on pourrait le prendre pour un spécial Printemps. Mais ne nous y trompons pas, il y aura vraisemblablement un véritable spécial printemps en mars, ce thème remplaçant depuis longtemps les anciens spéciaux de Pâques, trop marqué religieux. Paradoxalement, alors que la Saint-Valentin n'est dorénavant que la fête commerciale de l'amour, plusieurs histoires de ce numéro traitent de la religion. Enfin, depuis que le marsupilami est revenu dans le giron de Dupuis, il est omniprésent, cette fois dans des strips gags, et en couverture, celle-ci réalisée par Frédéric Pillot, un dessinateur qui n'a jamais publié dans Spirou mais est très connu dans l'édition jeunesse.
Encore une fois, la totalité des histoires complètes et quasi tous les gags et strips sont consacrés au thème du numéro. Un Cupidon en recyclage de B&B (Bernstein et Bercovici, qui collaborent souvent depuis l'an dernier), un autre chez Nelson, chez Harry, et même Léon et Léna sont déguisés en angelots. Plus inattendu, une histoire de Fabien Toulmé (de Mastodonte) présentée comme vraie d'un prêtre qui se défroque par amour (quand je vous disai que la religion jouait du billard à trois bandes dans ce numéro). Plusieurs histoires d'amour chez les enfants, Le petit Spirou évidemment, une histoire de cour de récré d'une possible nouvelle série de Ced et Gorobei, une autre de Cœur Collège, une autre nouvelle série style manga un peu neuneu des Béka (je n'en attendais pas moins d'eux) et Maya, et des gags de Përnille (Mélusine pour petits) de Dav et Trichet, Psychotine (Mortelle Adèle hallucinée), de Pujol et Justine Cunha, et Game over.
Enfin, deux gags de Roulot et Martinage, qui publient peu (trois fois en trois ans), pour ceux qui aiment le dessin franchement informatique, encore du Ced et Gorobei (et Waltch), et enfin Floris et son Capitaine Anchois, dans un beau délire inédit sur ce thème pourtant vu et revu.
Hors du thème, une Leçon de BD de Laurel, assez bien vue de sa part pour une fois, et le supplément abonné, qui étonnament n'a rien à voir non plus.

Coïncidence, l'histoire de JKJ Bloche en cours traite des amours compliquées du détective dont la candeur, qui n'est pas son trait de caractère le moins attachant, comme le lui dit son ami prêtre Arthur, et la générosité lui jouent des tours.

Ultime coïncidence, plus essentielle, le gag de Dad est sur le premier caca dans un pot de Bébérénice, et parait la semaine où ma fille a réalisé le même exploit, mais rassurez-vous, je ne ferai pas comme Dad et ne publierai pas la photo de sa prouesse sur le site :ouah: :spip:
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Message par heijingling »

Numéro 4375 du 16/02/2022

Premier numéro non spécial depuis quatre semaines, je profite de cette pause thématique pour proposer quelques remarques.
Le début de la trentième aventure de Yoko Tsuno permet d'avoir trois histoires "à suivre" dans le journal, dont deux grands classiques, alors qu'il n'y en avait eu qu'une durant pratiquement tout janvier, d'une nouvelle série qui plus est, ce qui pouvait faire penser qu'une page se tournait dans le journal (1).
D'autant plus qu'elle est d'un nouveau dessinateur, Adrián Fernández Delgado, un auteur espagnol (comme Munuera et Kenny Ruiz, la rédaction de Spirou s'internationalise de plus en plus, même si des auteurs espagnols ont il y a bien longtemps déjà été présents dans Spirou), travaillant avec deux scénaristes (c'est la mode, les Béka ou Game over dans Spirou, et pas mal d'albums ailleurs, La bombe d'Alcante, Rodier et Bollée dans les plus connus), la comédienne Émilie Alibert, et Denis "Choc" Lapière (connu pour ses sujets et approches chocs, comme Charly, Oscar, Rose, déjà avec Alibert, dans Spirou, Luka, Alter Ego, U4 chez Dupuis). Cette série, Le roi louve, donc, que Lapière, qui n'est pas connu pour son humour (ses Tif et Tondu ne sont pas ceux de Tillieux, ni de Rosy, pas même de Desberg), présente comme de la "subversion joyeuse", et commence par une longue intro dans laquelle un gamin est injustement condamné à devenir une âme errante, au millieu des pleurs de son père et de cris de haine de la foule. Je n'ai pas la même définition de "joyeux" que le scénariste...Quand au dessin, il est très manga, misant sur une mise en scène et en page dynamique, avec peu de cases par page, partant, les visages des personnages sont souvent confus et peu reconnaissables. C'est une série typique de Lapière, traitant de l'identité sexuelle, au moyen de l'héroic fantasy, qui est "un environnement parfait pour parler de genre", nous avons donc des humains qui n'en sont pas puisqu'ils pondent des œufs, et des loups qui sont physiquement entièrement humains hormis des crocs et une queue. Pourquoi alors les avoir nommés humains et loups? J'imagine que les auteurs ont estimé que c'est pour mieux faire passer leur message auprès des jeunes lecteurs qui auraient pu être perdu par une allégorie onomastique. Bref, pas convaincu par cette nouvelle série, qui n'est de toute façon qu'un tome de mise en place (pourquoi des auteurs s'imposent-ils le carcan du 44 pages s'il ne leur convient pas?), retour aux classiques ,JKJ Bloche et Yoko Tsuno.

Je n'avais pas lu de nouveau Yoko depuis très longtemps, j'aimais beaucoup cette série, enfant, et j'y ai retrouvé cette même dramatisation dans l'écrit, comme chez E.P. Jacobs, ce même ton pontifiant surrané (qui n'est rien par rapport à Bravo, censé pourtant avoir modernisé le regard sur Spirou), et pour le dessin
Gaston Lagaffe a écrit :Bon je veux pas être trop méchant parce que Leloup est vieux, mais quand même les visages de Yoko et sa copine extraterrestre sont moches. :o
Certains corps et visages sont tellement déformés que j'ai cru qu'ils étaient vus dans un miroir déformant. Mais je vais lire cette histoire, qui traite aussi, entre autres, de question d'identité, de manière plus subtile que Le roi louve.

Pour saluer le retour de Yoko, outre bien sûr l'édito et les jeux, il y a aussi une histoire courte de SF, d'Alexis Bacci qui, quoique nouveau dans Spirou, est loin d'être un jeune auteur, puisqu'il publie depuis dix ans chez divers éditeurs, et travaille pour la pub, le cinéma.
Leloup avait en son temps apporté des innovations majeures dans le FB, avec un personnage principal féminin, et non occidental, mais fait parie des anciennes générations de dessinateurs, comme Laudec et Dodier, aussi présents dans ce numéro, qui ont fait quasi toute leur carrière dans Spirou et chez Dupuis, alors que les auteurs actuels sautent d'un éditeur à l'autre selon leurs besoins ou opportunités.

(1) Erratum: c'est plutôt JKJ Bloche la série qui a couru sur tout janvier; mais cela ne change rien à ma remarque sur le faible nombre de séries à suivre.
Modifié en dernier par heijingling le mer. 2 mars 2022 13:39, modifié 1 fois.
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Franco B Helge
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Franco B Helge »

heijingling a écrit : sam. 19 févr. 2022 19:00 [ ... ] des anciennes générations de dessinateurs, comme Laudec et Dodier, aussi présents dans ce numéro, qui ont fait quasi toute leur carrière dans Spirou et chez Dupuis, alors que les auteurs actuels sautent d'un éditeur à l'autre selon leurs besoins ou opportunités.
Des auteurs qui portent le drapeau de la brigade Spirou, et qui s'identifient à la maison d'édition. Ou se pourrait-il qu'ils n'aient pas été convoqués par d'autres éditeurs ? :roll:
Un cas similaire d'identification me vient à l'esprit, c'est le cas de Willy Lambil, l'un des membres les plus anciens du Journal ...

Ah... Très bonne initiative de votre part, Heijingling, d'ajouter ces excellentes critiques et analyses aux numéros actuels du Journal !! :joie:
Mesdamas et les chevalieros: Pardonnez-muá mon francés !
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4376 du 23/02/2022
Cette semaine, pas de thème spécial, pas de grand retour, un numéro sans particularité particulière, qui va me permettre de quelques séries et aspects devenus familiers du journal. Et tout d'abord
Franco B Helge a écrit :Des auteurs qui portent le drapeau de la brigade Spirou, et qui s'identifient à la maison d'édition. Ou se pourrait-il qu'ils n'aient pas été convoqués par d'autres éditeurs ? :roll:
Un cas similaire d'identification me vient à l'esprit, c'est le cas de Willy Lambil, l'un des membres les plus anciens du Journal ...
Les éditeurs concurrents cherchent toujours à débaucher les auteurs qui vendent, comme en témoignent Gos ou Roba, passés à la concurrence après avoir connu le succès chez Dupuis. Le phénomène n'était pas fréquent avant les années 90, sauf exceptions célèbres (Franquin, Will, Jijé, Morris) mais s'est amplifié avec les politiques de rachats des éditeurs.
D'une part, à l'époque où il y avait beaucoup de magazines de BD, un jeune auteur pouvait y commencer humblement, apprendre le métier, et éventuellement devenir une vedette, comme Lambil que tu cites (même si son parcours chez Dupuis lui a laissé quelque rancœur), maintenant, les jeunes publient directement un album où ils peuvent, cela n'encourage pas à rester chez un seul éditeur.
Par ailleurs, le franco-belge s'est bâti sur des séries, qui pouvaient durer des années, or, celles-ci ont disparu, seules perdurent quelques anciennes, mais on peut compter sur les doigts d'une main celle qui ont été créées depuis les années 2000 (Lanfeust, Donjon, Titeuf, Blacksad ...sont les plus récentes parmi les plus connues). Maintenant, ce sont des mini séries concepts, prévues dès le début pour un nombre limité d'albums, ou bien des séries de gags, comme Dad ou Game over. Pourtant, les Japonais continuent de créer des séries de longue haleine, avec le succès que l'on sait.

Et justement, on trouve dans ce numéro seulement trois séries à suivre, dont deux vénérables, Yoko Tsuno et JKJ Bloche, et une plus récente, Frnck, d'Olivier Bocquet et Brice Cossu, dont l'épisode en cours, Exode, boucle une boucle, et dont on ne sait donc pas si elle va durer.
Seulement trois histoires courtes, et même très courtes, de 5, 3 et 2 pages. Cédric, dont on ne sait non plus combien il va encore durer, vu la disparition de Cauvin (qui avait fait beaucoup d'histoires en avance, mais qui seront vite épuisées, puisqu'il en parait environ deux par mois) et l'âge de Laudec. Scénaristiquement et graphiquement, cette série est depuis longtemps figée, mais depuis quelques années Laudec produit des mises en page amples et aérées très agréables.
L'encyclopédingue, de Sti, série réellement informative, pas La rubrique-à-brac, donc, cette semaine sur la différence entre pingouin et manchot, mais comique. Autre signe des temps, l'information sérieuse doit dorénavant aller se chercher dans La revue dessinée, L'oncle Paul, Le fureteur ou Docteur Je sais tout n'ont plus leur place dans Spirou (je reviendrai à l'occasion sur cette remarque). Pour un peu, on se croirait revenu sous Tinlot.
Enfin, 5 pages d'une jeune autrice (25 ans), Camille Broutin-Méhu, qui a déjà publié un album chez Dargaud, avec les Béka, et resigne avec eux pour une première dans Spirou cette histoire aussi évanescente que son trait, du Vivès très mangaïsé; mais elle a un beau sens de la mise en scène.
Et pour le reste, des gags en une page, beaucoup, voyez vous-mêmes: Les minions, L'édito, Përnille, Capitaine Anchois, Harry, Kid Paddle, Elliot au collège, Game over, Dad, et des strips, nombreux aussi: Houba gags, Estampille, Le strip dont vous êtes la star, Millborough!, Tash et Trash, Nelson, et le bulletin d'abonnement illustré de Thiriet et Cromheecke.

J'aurai l'occasion de parler de chaque série, je vais juste commenter sur le thème d'aujourd'hui, l'importance des magazines de BD. Ils permettaient aux jeunes auteurs de se roder, fonction essentielle quasi disparue, et on voit le résultat, avec nombre d'auteurs sortant directement un premier album pas au niveau, qui encombre les rayons en attendant de finir au pilon, et n'aura pas de successeur. Ce rôle est dorénavant un peu tenu par les blogs, Tumblr et autre Instagram, et les fanzines, plus précisement les catalogues et revues de petits éditeurs.
Millborrough est une série un peu à part dans Spirou, rappellant un peu Tony Millionaire https://www.maakies.com/ en plus sage. Son auteur, Christoph Mueller https://mightymillborough.com/, vient des éditeurs dits indépendants. On l'a ainsi vu dans Jade#166U, aux éditions 6 pieds sous terre, sur le thème du jeu des influences où il faisait une cruelle auto parodie, et dans laquelle Nicolas Moog, qui dessine également actuellement dans Spirou le strip Willy Woob, faisait de même. Ils étaient en compagnie de Boris Mirroir (qui en a fait le logo et le design) , de James, de Terreur Graphique, de Fabcaro, qui tous ont publié ou publient encore dans Spirou. On y trouvait encore Debbie Dreschler, trop trash, ou Kan Takahama, trop manga, pour se retrouver dans Spirou. Pour Nicolas Moog, Spirou donne à des dizaines de milliers de lecteurs l'occasion de le lire. Christoph Mueller publie dans des revues telles que The New Yorker, il est connu internationalement, ce que lui apporte donc Spirou est un rendez-vous avec un lectorat divers, qui va des enfants aux adultes, et d'être lu dans un magazine de BD, soit au sein de ses pairs. On peut dire la même chose pour Floris et son Capitaine Anchois.

On voit donc d'une part que les ponts entre la BD dite grand public, dont Spirou est le parangon, et celle dite indépendante, ou underground, sont en fait nombreux.
On voit aussi à travers ces séries plus ou moins régulières tout ce qu'apporte une revue de BD tant aux auteurs qu'aux lecteurs, et que ni les albums, ni les médias sociaux, ni les revues généralistes ne peuvent apporter, et la perte qu'a été la disparition de À suivre, Métal hurlant, Pif gadget, Pilote, Tintin, , sans parler du manque à gagner pour les auteurs, dont la paupérisation va grandissant au fur de l'augmentation du nombre d'albums paraissant directement.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Gaston Lagaffe »

Blacksad c'est la seule série des années 2000 parmi tes exemples, le reste c'est les années 1990. :mrgreen: J'ai l'impression que maintenant les longues séries à rallonge on les retrouve surtout dans les BD jeunesses (Les légendaires, Mortelle Adèle).

Je pense qu'une des raisons du fait qu'il y a moins de longues séries est que maintenant les auteurs sont un peu moins liés à leur personnage. Dans le temps, un dessinateur à succès avait sa série et peut-être une autre s'il avait un peu de temps (La Ribambelle pour Roba et Pauvre Lampil pour Lambil par exemple). Si on prends l'exemple de Zep, il fait autre chose que du Titeuf alors que dans le bon vieux temps des magazines, il serait obligé de faire un gag par semaine. Maintenant il peut sortir un album à son rythme.

Il y aussi la rentabilité, des séries se font annulées dès le premier tome parce que pas assez rentable (parfois ça arrive jusque quelques mois après la sortie !) du coup certains attendre que la série soit terminée et focalise surtout sur les one-shot, créant un cycle vicieux. D'ailleurs je trouve qu'il y a plus en plus de séries qui fonctionne par cycle (genre 'premier cycle de 2-3 tomes et on continue si ça marche'). En dehors du polar, j'ai pas trop d'idée de nouvelles séries qui marche à 'un histoire a la fois avec parfois un cycle de 2-3 tomes' comme avec Spirou ou Tintin.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Gaston Lagaffe a écrit : Blacksad c'est la seule série des années 2000 parmi tes exemples, le reste c'est les années 1990. :mrgreen:
Oui, ben, j'ai pas vérifié, c'est l'impression que j'avais, et cela montre que c'est encore plus lointain que ce que je pensais.
Gaston Lagaffe a écrit :J'ai l'impression que maintenant les longues séries à rallonge on les retrouve surtout dans les BD jeunesses (Les légendaires, Mortelle Adèle).
Le public essentiel des mangas qui marchent, quoi. Mais il me semble que Mortelle Adèle, c'est des gags, pas des histoires longues.
Gaston Lagaffe a écrit :Je pense qu'une des raisons du fait qu'il y a moins de longues séries est que maintenant les auteurs sont un peu moins liés à leur personnage. Dans le temps, un dessinateur à succès avait sa série et peut-être une autre s'il avait un peu de temps (La Ribambelle pour Roba et Pauvre Lampil pour Lambil par exemple). Si on prends l'exemple de Zep, il fait autre chose que du Titeuf alors que dans le bon vieux temps des magazines, il serait obligé de faire un gag par semaine. Maintenant il peut sortir un album à son rythme.
Je pense que ça dépend surtout des auteurs, il y en des productifs (qu'ils aiment ça ou pas) et des plus lents ou plus irréguliers. Dans Spirou, Dad est présent la plupart du temps, mais pas chaque semaine. Et Gaston s'était fait rare dans les vingt dernières années de Franquin.
Gaston Lagaffe a écrit :Il y aussi la rentabilité, des séries se font annulées dès le premier tome parce que pas assez rentable (parfois ça arrive jusque quelques mois après la sortie !) du coup certains attendre que la série soit terminée et focalise surtout sur les one-shot, créant un cycle vicieux. D'ailleurs je trouve qu'il y a plus en plus de séries qui fonctionne par cycle (genre 'premier cycle de 2-3 tomes et on continue si ça marche').
Gag récurrent de Animal lecteur :ouah: Et oui, c'est un des plus gros problème de la disparition des prépublications, les éditeurs n'ont pas de retour des lecteurs avant de sortir un album. Avec les cycles dont le nombre de tomes est annoncé à l'avance, les éditeurs prennent moins de risques.
Gaston Lagaffe a écrit :En dehors du polar, j'ai pas trop d'idée de nouvelles séries qui marche à 'un histoire a la fois avec parfois un cycle de 2-3 tomes' comme avec Spirou ou Tintin.
Oui, c'était une spécificité du FB, qui a disparu. Il y avait aussi cela dans les comic books, mais cela y a disparu aussi, maintenant, cela fonctionne aussi par arcs, de plus en plus longs.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Gaston Lagaffe »

Dans les comics pratiquement tous les arcs font au moins 6 chapitres, le minimum pour faire un album complet au US. Le problème s'est que souvent le récit aurait été mieux avec 2 ou 3 chapitre seulement et du coup le rythme est lent pour pouvoir faire 6 chapitres. Sérieux, j'ai souvent l'impression qu'il se passe plus de truc dans un vieux comics de super-héros de 20-22 pages que dans un album de comics moderne de 150 pages. :menfin:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

C'est ce que je dis, dans les comics, les arcs se sont allongés, ça correspond aux cycles de 3 ou 4 albums minimums dans une série pour le FB, alors qu'avant on avait une histoire complète par album. Et pareil, il se passe plus de choses en 44 pages chez Tillieux ou Charlier qu'en 200 pages chez Zidrou ou Van Hamme.
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