J'ai déjà apprécié cet album plus que le précédent car on se retrouvait dans un terrain connu. La course-poursuite jusqu'à l'étranger y était pour beaucoup. Déjà dans l'épisode précédent, il fallait reconnaître que chez Munuera tout va très vite, et qu'il y a un grand dynamisme (au contraire de l'extrême lenteur de
Machine qui rêve). Aventure, exotisme, l'inclusion d'une légende ancienne (Eldorado et la fontaine de jouvence) et un peu de politique ( il y en a toujours eu dès qu'on parle d'Amérique du Sud). Ajoutez-y le retour d'un adversaire connu et nous sommes en terrain familier. Dommage que la couverture soit trompeuse, car Tanzafio cramponné aux jambes de Spirou en fantacoptère pendant l'attaque des zombies, ça n'arrive jamais (Juste le duo qui se cramponne a Tanzafio, à la place). Ni que ce soit Fantasio comme sur l'ébauche d'origine de la couverture, ou de multiples dessins promotionnels.
Mais du coup ça a dû devenir une image "classique", non seulement parce qu'on la voit sur l'affiche du film,
mais en plus parce que la scène se produit vraiment.
Ca a été la grosse surprise de savoir que l'oncle mentionné en passant dans
Les héritiers, qu'on pouvait à juste titre croire mort jusqu'ici, ne l'était pas.
Et donc, il ressemble à Fantasio en plus vieux! Il m'a pas mal attristé par sa peur de mourir d'ailleurs. Il y a de plus forte propension au drame dans ce run, il est vrai. Il y a du sang (beaucoup), même des morts, ou des gens qui frôlent la mort.
D’ailleurs je n'ai jamais trouvé Zantafio aussi immoral qu'ici, cherchant à tuer deux membres de sa famille, même si on aurait pu se réjouir de savoir que l'un d'eux est toujours vivant.
Mais ça restait quand même drôle avec quelques splendides jeux de mots. J’ai aussi apprécié les allusions et clins d'œil à des récits plus anciens, (même s'il y en avait moins que dans
Aux sources du Z) mais
L’homme qui ne voulait pas mourir est bien meilleur.
En dehors de Zantafio et de l’allusion aux
Héritiers, il y avait la présence de la Turbotraction et du Fantacoptère, et bien sûr la séance chez le psy. Je pense en effet que Spirou avait besoin d'aller voir un psy, s'il a été trahi par son ami d'enfance et sa petite copine (Ah oui ça c'est vrai, il faut avoir lu le tome 19 du
Petit Spirou pour comprendre
). D'abord, il y a la fameuse
origin story du personnage, comme quoi il serait sorti d'un dessin à sa première apparition. C'était un peu perturbant… Mais ça semble un
retcon ici, puisqu' il en parle comme d'un cauchemar récurrent. Et puis, il y a le fait qu'il pense que tout le monde l'appréciait étant enfant, sauf son prof de gym. Tiens donc, comme par hasard! C'est la seule fois, je pense, que la série principale nous laisse à entendre que son enfance était bien celle décrite dans
le Petit Spirou. C'était émouvant aussi, entre le pauvre Tanzafio qui finit par accepter son sort, et Selvo et Katxina qui se retrouvent malgré toutes ces années de conflit.
Il s'agit résolument d'un album qui avait retrouvé les standards habituels de la série après qu' ils se soient un peu perdus dans les deux précédents (enfin, surtout l'avant-dernier …)