LA CORNE DE RHINOCEROS

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Pigling-Bland
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LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Pigling-Bland »

LA CORNE DE RHINOCEROS par André Franquin
Editions Dupuis


Voici la couverture de l'édition originale belge de cet album publié en 1955
(la version originale française est avec un dos carré papier orange) :

Image Image

Si vous l'avez déjà lu vous pouvez le noter selon le barème suivant :

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Trichoco
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Trichoco »

Je ne pensais pas être aussi dithyrambique sur les premières grandes aventures par Franquin, mais c'est encore un 5 pour moi!
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Parker »

Superbe histoire: la savane, les Wakukus, la turbotraction ....
Bizmut Klodomir ! ... ( Hubuc "la vie est un songe")
------------------------
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Pigling-Bland
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Pigling-Bland »

... et une Seccotine incroyable !
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par DESPERA »

Ce n'est pas un de mes albums préférés. J'ai toujours trouvé certains petits passages ennuyeux. Mais un très bon album quand même !!
ElEmperador1907
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par ElEmperador1907 »

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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Gaston Lagaffe »

Le coté policier du début est pas mal, mais je trouve l'histoire moins bien quand Spirou et Fantasio eassaient de trouver le bon rhinocéros.
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Mister B
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Mister B »

De la grande aventure à la Franquin. Ce n'est pas incontournable mais ça se lit bien
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Jalias
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Jalias »

Enchantée ! On m'appelle Seccotine... nous sommes confrères depuis peu, je viens d'être engagée au « moustique »

A plus d'un titre, la Corne de rhinocéros, aussi appelé Spirou et la Turbotraction, peut être considéré comme une œuvre de jeunesse pour Franquin : dessins pas encore tout à fait à maturité, scénario aux ficelles rouge vif... et pourtant cette histoire d'espionnage industrielle est bourrée de charme.

De charme même dans ses défauts, notamment au niveau de l'intrigue. L'histoire a malheureusement tendance à multiplier les raccourcis et les grosses ficelles : déjà, l'idée de Fantasio de cambrioler un grand magasin, même pour un reportage, est complètement stupide. Mais comme par hasard, ils retrouvent dans ce magasin Roulebille et les gangsters, ce qui il faut bien l'avouer, est tout de même bien pratique. Ajoutons à l'équation Seccotine, dont on ne saura jamais comment elle a su que Roulebille se cachait ici...

Si le tome commence avec une ficelle qui se rapproche plus de la corde à nœud si vous voulez mon avis, plus les pages passent, plus les coïncidences s'empilent. Entre Spirou et Fantasio qui ne se méfient pas deux secondes et parlent de leur projet toutes fenêtres ouvertes (bien entendu quand les gangsters sont juste à côté), toute la course poursuite à Bab-el-Bled qui est un gigantesque enchaînement de heureux hasards (alors comme ça, dès qu'ils perdent la trace de Spirou et Fantasio, les deux bandits tombent direct sur Martin ? Comme c'est pratique) ; où le fait que les bandits attendent bien sagement que Spirou et Fantasio arrivent de train à M'Saragba avant de retrouver la piste de Martin, l'intrigue est tout de même trop bien huilée.

A la liste des griefs, rajoutons la tribut Wakuku, sorte de gigantesque cliché de la tribu africaine telle que vue dans la BD franco-belge : allez, je passe l'éponge car ils ne sont pas anthropophages !

Et pourtant, malgré tous ces petits problèmes, ce tome est un régal. Déjà parce que même si les ficelles sont grosses, les poursuites entre nos héros et les gangsters dans le centre commercial puis Bab-el-Bled sont assez formidables : très drôles (j'adore la cachette de Spip dans le grand magasin!), et avec des décors qui servent très bien les retournements de situation (la topologie de Bab-el-Bled, sorte de labyrinthe de petites ruelles entremêlées, est très bien rendue). Ainsi, le lecteur ne s'ennuie pas jusqu'à l'arrivée à M'Saragba, où Franquin change radicalement son fusil d'épaule pour ne pas enliser son intrigue dans une course-poursuite incessante au risque de lasser le lecteur.

La réorientation de l'intrigue, bien que trop rapide (et encore une fois grâce à une astuce bien voyante : aaah ce flic qui va jusqu'en Afrique (soit en dehors de sa juridiction, mais chut) pour arrêter les malfrats qui lui avaient échappé!), est plutôt bien trouvée, et permet de justifier les pérégrinations de Spirou et Fantasio dans la brousse. Leur plan pour attraper des rhinos est complètement tordu, il est donc formidable à suivre. Quant à la résolution (encore une ficelle!^^), où Spirou retrouve par hasard les plans alors qu'il avait abandonné, je la vois comme un clin d'oeil final de Franquin envers les lecteurs pour toutes les ficelles, enfin les cordages, utilisés jusque là.

De plus, ce tome est donc très drôle, mon gag préféré restant le « tacle à l'éléphant », un formidable moment d'humour absurde. Néanmoins, j'apprécie aussi énormément le running gag de la lampe que Fantasio se traîne depuis son achat à Bab-el-Bled, de plus en plus cabossée ! Et je ne pouvais pas ne pas mentionner le gag des perruques, absolument génial. En effet, je ne sais pas si c'est volontaire, mais je trouve que le méchant « chef », très Franquinien dans son design, se retrouve à Bab-el-Bled avec une barde qui fait très... méchant de Tintin !

Mais la grande force de ce tome, ce qui fait qu'il est incontournable pour tout fan de Spirou qui se respecte, c'est bien entendu Seccotine, dont c'est non seulement la première apparition mais qui y tient en plus un des premiers rôles. Son arrivée dans l'intrigue, où elle menace Spirou et Fantasio d'un pistolet à eau, est absolument géniale. J'imagine bien à l'époque de la prépublication les gamins devoir attendre une semaine pour savoir qui était cette « fille » qui menaçait Spirou et Fantasio. Seccotine est vraiment un personnage formidable car en une période où les femmes n'ont qu'une place minime dans la BD franco-belge, elle en « impose », et sait en remontrer aux hommes. Définie comme la « perle des journalistes », elle sait se démener pour un scoop, et fidèle à son nom, elle s'accrochera à Spirou et Fantasio, au grand dam de ce dernier. Les engueulades entre Fantasio et Seccotine, digne des plus grande bagarres de gamins, sont formidables, notamment parce que Fantasio et ses propos machistes se font renvoyer dans les cordes. Ce tome est donc une bien belle manière de mettre en avant le personnage, afin d'en faire un personnage crucial dans l'univers Spirou.

Ainsi, ce tome est à l'image de Seccotine finalement, bourré de petits défauts, mais terriblement... attachant (et non, j'ai même pas honte de ma blague ! :mrgreen: ) : 4/5
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Pigling-Bland
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Pigling-Bland »

Jalias a écrit : A la liste des griefs, rajoutons la tribut Wakuku, sorte de gigantesque cliché de la tribu africaine telle que vue dans la BD franco-belge : allez, je passe l'éponge car ils ne sont pas anthropophages !
Pas seulement dans a BD. N'oublions pas que cet album a été dessiné il y a 60 ans. Ce n'est pas si loin et pourtant dans l'évolution de mentalités c'est énorme ainsi que dans l'évolution des connaissances : il n'y avait qu'une seule chaine de télé en France, en noir et blanc, on ne connaissait que ce qu'on nous racontait... mais la communication n'avait rien à voir avec notre XXIème siècle.
On voyageait peu en avion (à hélices, eh oui, carrément le moyen âge). On ne connaissait de l'Afrique que les images vues dans des magazines ou dans les images chocolat, et l'africain restait un être lointain et extrêmement exotique. Il faut toujours penser à ça lorsqu'on relit ces BD dans lesquelles l'Afrique est synonyme de charme et de pratiques désuettes... même si on ne peut que regretter qu'en effet cela véhiculait des images infantiles pour nos amis africains.
Pour le petit enfant que j'étais à cette époque, toute évocation de l'Afrique vibrait comme un rêve merveilleux sans rapport avec le rêve américain et pour des raisons simples : l'Afrique c'était aussi pour nos yeux d'enfants le soleil tout le temps, les girafes, les éléphants, les lions, les rhinocéros...
Ce n'était pas un rêve colonial mais un rêve paradisiaque. Regarder ces albums avec l'oeil d'aujourd'hui ne peut être qu'une distorsion. De ce fait il faut aussi lire ça comme dans une sorte de rêve.
Et d'ailleurs je trouve très intéressante cette analyse de Jalias car, en effet, pour moi cet album est tellement du domaine du rêve magique que, non seulement c'est un de mes préférés (5/5), mais aussi, même devenu adulte, je n'avais jamais pensé à toutes ces coïncidences, il est vrai, étonnantes... Je suis très bon public finalement !
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Jalias
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Jalias »

Pigling-Bland a écrit :
Jalias a écrit : A la liste des griefs, rajoutons la tribut Wakuku, sorte de gigantesque cliché de la tribu africaine telle que vue dans la BD franco-belge : allez, je passe l'éponge car ils ne sont pas anthropophages !
Pas seulement dans a BD. N'oublions pas que cet album a été dessiné il y a 60 ans. Ce n'est pas si loin et pourtant dans l'évolution de mentalités c'est énorme ainsi que dans l'évolution des connaissances : il n'y avait qu'une seule chaine de télé en France, en noir et blanc, on ne connaissait que ce qu'on nous racontait... mais la communication n'avait rien à voir avec notre XXIème siècle.
On voyageait peu en avion (à hélices, eh oui, carrément le moyen âge). On ne connaissait de l'Afrique que les images vues dans des magazines ou dans les images chocolat, et l'africain restait un être lointain et extrêmement exotique. Il faut toujours penser à ça lorsqu'on relit ces BD dans lesquelles l'Afrique est synonyme de charme et de pratiques désuettes... même si on ne peut que regretter qu'en effet cela véhiculait des images infantiles pour nos amis africains.
Ah mais attention, je reconnais que cette vision de la tribu africaine est une "idéalisation" liée à une époque. Et c'est bien pour ça que, malgré le côté complètement cliché, ça "passe" aussi bien, parce que le lecteur moderne sait que ça fait partie de l'imaginaire de l'époque. Mais aussi parce que cette tribu est présentée avec une telle naïveté, une telle générosité j'ai envie de dire, que le lecteur ne peut que lire avec indulgence ; et qu'il parait évident qu'il n'y a aucune intention insultante voire raciste là dedans.

Quant à notre génération moderne, je sais qu'elle est plus pessimiste, mais pas sur qu'elle soit plus réaliste. Quand on imagine l'Afrique maintenant, on pense à la pauvreté, au sida, à la corruption... Et même s'il y a ça en Afrique, heureusement il n'y a pas "que" ça. Bref, les générations ne font que passer d'une image d'épinal à une autre.

Néanmoins, on ne peut pas nier que la BD de l'époque (ainsi que tous les autres médias comme tu l'as signalé) ont renvoyé cette image qui a collé à la peaux des africains. Et, même en lisant la BD d'un oeil moderne (et c'est important aussi pour savoir si ce qu'on lit va pouvoir traverser les générations) on peut regretter cette image un peu simpliste (d'où le fait de considérer ceci comme un "défaut" au tome) tout en comprenant parfaitement son origine (et même en l'acceptant, c'était le sens de ma critique).

Plus généralement, je ne suis pas étonné que tu n'ais pas "vu" les défauts de ce tome, tout simplement parce que moi-même je ne l'ai pas pas vraiment remarqué avant de faire cette critique. Le sens de ma critique (et je la reprendrais, comme d'autres, plus tard afin de mieux la structurer et de clarifier mon propos), est qu'effectivement, quand on s'y penche sérieusement, ce tome à des défauts. Néanmoins, ces "défauts", ces "faiblesses" sont présentés avec une telle générosité encore une fois, une telle tendresse, qu'au final c'est ce qui fait la force de l'album. Mieux, ça en fait son identité.

Les ficelles ne sont plus des cordages bien épais mais des clins d'oeil de Franquin ; des astuces bien malignes pour dynamiser l'intrigue. La tribu Wakuku n'est plus un cliché éculé, mais un passage obligé d'une histoire en Afrique à cette période... C'est la grande force de ce tome, d'avoir une "personnalité" bien définie, grâce justement à ce qui apparaît au départ comme des faiblesses. Et c'est pour ça que si on ne cherche pas la "petite bête", on passe au dessus de tout ça, on a juste l'impression de lire un tome à l'identité bien marquée.

D'où ma phrase de conclusion sur le fait que ce tome est à l'image de Seccotine, c'est à dire une personnalité avec des "défauts" qui en font sa grande richesse. Néanmoins, ça ne veut pas dire, si je veux proposer une critique la plus poussée possible (ce que j'essaye de faire), que ces défauts n'existent pas, ils font juste partie intégrante de l'oeuvre. D'où 4 (et tant mieux, la perfection c'est pas intéressant!^^)

(moi aussi je suis très bon public, je me force à ne pas mettre 5 à chaque tome que je note, et à mettre en dessous de la moyenne quand objectivement ça ne vaut pas la moyenne (oui, la ceinture de Grand Froid, c'est de toi que je parle). Si je n'écoutais que mon cœur, je mettrais 5 à l'ensemble des Franquin, Fournier et Tome & Janry :spirou: )
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Re: LA CORNE DE RHINOCEROS

Message par Pigling-Bland »

je suis d'accord avec ce qualificatif de générosité qui colle si bien à Franquin.
Ou je suis plus réservé par rapport à ton analyse (excellente au demeurant) c'est sur ce que tu appelles des ficelles. Mon fils, qui doit être de ta génération, lit aussi cet album avec le même regard que moi en ce sens que pour lui ce ne sont pas des ficelles, mais des choses posées que l'on prend comme telles. J'appelle plus ficelles ce qu'utilisait généreusement Charlier dans ses BD, genre le mec dans une cave qui trouve justement un bout de verre pour couper ses liens, ou le mec menacé par un assassin qui, comme par hasard, a envie de raconter toute son histoire pour laisser le temps aux flics d'arriver, etc. Le summum des ficelles est Tintin en Amérique... là non ça ne passe pas... les truands qui collent des haltères à Tintin sans s'apercevoir qu'elles sont en bois par exemple, désolé mais les mecs son vraiment très cons... et l'album est plein de câbles comme ça. Et, en se replaçant dans le contexte on sait que ce n'était pas du second degré....
Dans La corne, comme tu le dis d'ailleurs ce sont plutôt des coïncidences un peu grosses... mais bon... pourquoi pas ?!
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