LA FACE CACHEE DU Z

[spirou002]

oui, c'est vrai que j'adore Itho Kata aussi donc... vivement son retour!!
[quote=Zig Hamard][quote=spirou002]
je trouve dommage qu'on ne voie plus certains personnages que j'aimais vraiment bien: (je sens que je vais me faire huer mais tant pis!!!):
-Miss Flaner[/quote]
euh....... non [/quote]
pourquoi non?

[spirou002]

je trouve dommage qu'on ne voie plus certains personnages que j'aimais vraiment bien: (je sens que je vais me faire huer mais tant pis!!!):
-Miss Flaner

euh.......

pourquoi non? elle était ben comme perso, non?

[Zig Homard]

je trouve dommage qu'on ne voie plus certains personnages que j'aimais vraiment bien: (je sens que je vais me faire huer mais tant pis!!!):
-Miss Flaner
[...] pourquoi non? elle était ben comme perso, non?

Bof... une sorte de Zorglub femelle.... pas terrible ! Un seul suffit, tu ne trouves pas ?...

[spirou002]

si, c'est vrai que je préfère zorglub mais je suis entièrement de l'avis de bdmaniac quand il dit qu'elle était tout de même très bien!!

[Mister B]

Je viens de le finir et voici quelques commentaires
:
Un album en net progrès par rapport à Alerte aux Zorkons. L'histoire est agréable à lire et originale pour du Spirou. On peut néanmoins retrouver des défauts du précédent album, d'abord un scénario décompressé qui ne raconte pas grand chose au final. Mais aussi et surtout, un manque clair d'humour. Les personnages secondaires sont toujours si peu intéressants (à part peut être l'actrice là). Prenons l'exemple de Poppy Broco, Dieu qu'il est ennuyeux, la caricature de l'action-man américain à la croisée de Bronson, Arnie et Willis, c'est du réchauffé, de l'archétype de l'archétype ! Et ce ne sont certainement pas les consternants titres de faux-albums qui vont arrangeaient les choses.
Au niveau du dessin, Yoann signe par contre une belle copie, il commence vraiment à prendre en main la série. Il est pour l'instant le seul point positif du tandem.

En somme, La face cachée du Z n'est pas en soit un mauvais album. Il a des idées et des concepts intéressants, qui ne sont justes pas assez développés et dilués dans un scénario qui tiendrait sur un timbre poste. Aussi, je reste encore indulgent, n'a-t-il pas fallu à Fournier ou à Tome&Janry trois aventures pour montrer l'étendue de leurs talents ? Je dis donc patience et met un 3 en espérant que Dans les griffes de la Viper soit meilleur !

[Jalias]

Salut tout le monde! Après plus de deux mois de folies (soutenance de thèse, longues vacances, déménagement et emménagement à l'étranger) où je n'ai pas pu passer par ici, me revoilà moi et mes critiques. Allez, je finis de raconter ma vie, et place à

La face cachée du Z

Great ! Je vois déjà le titre de l'adaptation au cinéma : « Dark Side of the Groom »

Après un premier album assez jubilatoire mais au scénario légèrement rachitique, Yoann et Vehlmann mettent les bouchées doubles en nous dévoilant la Face cachée du Z.

Premier constat fort agréable et déjà visible dans Alerte aux Zorkons, le duo décide de renforcer grandement l'aspect feuilletonnant de la série : l'histoire est donc une suite directe de l'album précédent. En outre, bien que les renvois à celui-ci soient assez fréquents au début d'album, Vehlmann a l'intelligence de bien cloisonner les deux histoires pour ne pas pénaliser le lecteur occasionnel, qui ne connaîtrait pas les événements d'Alerte aux Zorkons. Toujours pour renforcer cette aspect feuilletonnant, le running gag du costume de Spirou est une très jolie astuce pour créer une connivence entre Spirou et le lecteur, en plus d'être très drôle. Mais pour autant, Vehlmann n'oublie pas les lecteurs assidus avec des références plus subtiles, comme la présence des statues de pierre issues des Géants Pétrifiés, ou un joli clin d’œil à l'histoire courte « La peur au bout du fil » au détour d'un dialogue entre Spirou en train de muter et Champignac:

- (Spirou) Je ne sais pas ce qui me retient de... de...
- (Champignac) de nous dire zut ?

Si voir Vehlmann et Yoann investir complètement l'univers du groom est assez jouissif, certains tics d'écriture sont par contre un peu plus dérangeants. Notamment en fin d'album. Comme précédemment, l'album fini sur une ouverture vers le suivant, avec l'arrivée du prochain méchant. Or, si dans Alerte aux Zorkons l'ouverture paraissait assez naturelle, ici la scène semble complètement forcée. Mais le pire reste certains textes explicatifs bien lourds comme « non cher lecteur, Zorglub ne reviendra pas avant quelques albums » qui laisse transparaître, à mes yeux, le malaise des auteurs qui cherchent par tous les moyens à s'assurer de leur présence aux commandes de la série dans le futur. C'est limite si je ne m'attendais pas à voir Vehlmann débouler pour crier : « faut pas nous virer ! ».

Mais plus que l'univers Spirou, l'intrigue de Vehlmann est encore une fois ultra-référencée. La face cachée du Z lorgne à mort du côté du cinéma d'action-aventure, ça part dans tous les sens, les personnages sont des archétypes flagrant d'une intrigue de SF en huis-clos (les héros, le scientifique, la jolie fille au caractère bien trempé, le méchant militaire et le traître). Le personnage de Poppy Bronco est une référence à lui tout seul, s'inventant une filmographie (à pardon une bédégraphie) aux titres plus clichés les uns que les autres au fur et à mesure de l'album. Si vous êtes, comme moi, sensible à ce type d'humour, ça passe tout seul. Sinon, la multitude de titres inventés ne parvient pas à vous faire oublier que Bronco a la caractérisation d'une moule séchée. Ainsi, comme pour Alerte aux Zorkons, les qualités de narration de Vehlmann sont aussi ses pires défauts : une intrigue qui enchaîne les rebondissement pour masquer un sérieux manque de l'attention, des personnages ultra-référencés mais qui ont finalement ne dépassent jamais le statut de stéréotype (en dehors du quatuor Spirou-Fantasio-Champignac-Zorglub)

Spécifiquement, l'album donne l'impression de présenter deux intrigues en parallèle finalement peu connectées entre-elles. On a d'un côté Spirou-garou et les dégâts lunaires, de l'autre la station Vegas et la trahison de Zorglub. Vehlmann navigue joyeusement entre-elles, c'est frais, ça saute partout, mais prise séparément ces intrigues restent bien fines.

Enfin, ça c'est l'impression des gens qui n'adhèrent pas. Parce que moi j'étais comme un gosse, et j'ai particulièrement apprécié toutes les « transgressions » de Vehlmann : j'ai applaudi à deux mains pour l'aspect irrévérencieux de la transformation de Spirou en Spirou-garou, j'ai bien ri de l'idée d'une certaine forme de sexualité qui a dû tellement hérisser le poil de certains lecteurs pour qui la BD doit être un monde chaste (oui Zig Homard, je pense à toi:) ), j'ai été séduit par le personnage de Bronco qui fait de cet album de Spirou un film d'action hollywoodien.

Je crois que c'est vraiment l'idée maîtresse de cet album : la transgression. On a l'impression que Vehlmann s'est dit : « tiens, comment je peux hérisser le plus possible le poil du lecteur ? » Au même titre que le caractère de Spirou est dénaturé par les émissions solaires, c'est toute la BD Spirou qui est « dénaturée » pour pouvoir être réinventée. Clairement, Vehlmann ne fait aucun pas vers le lecteur conservateur qui ne se retrouverait pas dans cette nouvelle vision de Spirou : t'y adhères ou t'es laissé sur le carreau !

Et pourtant, dans cet océan de transgression se cache une évolution majeure et longtemps attendue dans la série, qui est le retour chez les méchants de Zorglub. De façon remarquable, alors que tout le reste apparaît complètement surréaliste, le volte-face de Zorglub est lui d'un naturel et d'une évidence déconcertants, notamment parce que le scénariste sait très bien sur quel sentiment appuyer cette décision : de tous temps depuis Fournier, Zorglub apparaît comme un faire-valoir au groupe, comme le mec pas tout à fait fiable, mal considéré par Champignac même. Vehlmann n'a eu qu'à cristalliser ces sentiments dans son intrigue lunaire (sans compter qu'il est gonflé le Champignac, s'il savait quelles concessions on doit parfois faire en science pour pouvoir obtenir des financements ! Un parc d'attraction c'est pas si mal!), pour donner le retournement de situation le plus crédible de l'album, et qui permet de relancer ce personnage sur de meilleures bases. Outre de décontenancer le lecteur, la Face cachée du Z lui impose directement « dans sa face » cet album comme un incontournable pour la série et pour son devenir.

En gros, Vehlmann est un gros troll qui hurle au lecteur : « Voilà à quoi ça ressemble Spirou maintenant !! » Au lecteur de s'y retrouver, ou non, dans cette nouvelle vision de l’œuvre.

Mais Vehlmann n'est pas tout seul dans cette histoire, et il ne faut pas négliger l'influence de Yoann sur la qualité de l'album. Le dessin de Yoann est toujours aussi agréable à l’œil, tout en gardant un aspect plus personnel qui le démarque des autres dessinateurs de la série. Il est assez intéressant de constater que son trait est métamorphe : un trait vif et clair pour le duo de héros, là où Bronco a des contours beaucoup plus brouillés. Les personnages sont extrêmement biens définis, la mention spéciale revient néanmoins au Spirou-garou, qui a j'imagine nécessité beaucoup de recherches de la part du dessinateur. Le côté élancé du groom est toujours présent, et même magnifié par sa démarche animale.

D'ailleurs, la notion de mouvement est extrêmement bien rendu dans cet album, ce qui participe à la vivacité de l'intrigue : qu'il s'agisse de la course-poursuite pour échapper aux radiations, du match de basket, ou des grands moments que sont les échappées hors de la station lunaire, il y a une énergie dans ce trait qui fait plaisir à voir. Un de mes moments préféré est bien sûr la course de Spirou-garou sur le sol lunaire, avec ces foulées gigantesques et cette impression de lenteur due à une gravité moindre, mais surtout une mise en scène formidable.

Mais le trait de Yoann est aussi un extraordinaire vecteur d'humour visuel, comme lors du combat final Bronco/Spirou avec ce Bronco éjecté dans l'espace qui devient rapidement un tout petit point dans le ciel. La notion de la physique dans l'espace est je trouve parfaitement rendue, et c'est vraiment un des plus de cet album.

Enfin la colorisation est réellement bien choisie : criarde pour le parc d'attraction, plus sobre pour le laboratoire de « Zozo », des couleurs représentatives pour chaque personnage, c'est réellement très agréable à l’œil, et c'est le plus important.

En conclusion, ce tome a un aspect frondeur et délicieusement irrévérencieux qui me ravi. L'assurance de Yoann et Vehlmann fait plaisir à voir. Il reste que, comme je l'ai déjà signalé, toutes les gesticulations du duo ne peuvent pas masquer un réel côté superficiel à cet album, qui rate une fois encore le perfect et se contente d'un 4/5.

[Rose Blackwood]

C'est vrai que c'était tout ce qui manquait par rapport à Tintin : aller sur la Lune! Bon, plus sérieusement, à l'époque de On a marché sur la Lune, personne n'y était encore vraiment allé. Tout le challenge était justement de s'y rendre. A l'époque de la sortie de La face cachée du Z, on était plus blasés, pas vrai? La question qu'on se posait, c'était : quand nous établirons nous sur la lune? Ou sur toute planète autre que la Terre? Ça reste encore de la science-fiction, mais je crois que tout le monde a compris que ce seront d'abord les plus argentés de la planète Terre qui iront. Sinon, il fallait oser réinterpréter le mythe du loup-garou, depuis toujours relié à la lune, mais en général pas forcément parce qu'on s'y trouve.

Il fallait encore plus oser l’infliger à Spirou “si joyeux et si imberbe”, pour citer Fantasio. Donc on s'y attendait pas. Pourtant je n'ai pas trouvé ça si iconoclaste. Pourquoi? Parce qu'à la fin, on pense qu'il va bondir sur Fantasio, mais le lèche, ce qui fait commenter aux autres que même muté “Spirou n'oublie pas qu'il vous aime bien”. C'est en beaucoup plus court, beaucoup plus drôle, et sans doute beaucoup moins émouvant, mais ça me rappelait presque La vallée des bannis. Même sous une influence extérieure qui l'oblige à se comporter férocement, Spirou non plus n'oublie pas que Fantasio est son ami, et ne l'attaquera pas. Après l'avoir vu piquer des colères ici, c'est un certain côté sarcastique qui ressort: "Faudrait d’abord voir à dépolluer la Terre, Zozo!"

Certains ont pu aussi se réjouir de ce que Zorglub semble redevenir méchant. Il affirme n’avoir plus été que l'ombre de lui-même. L’avis me paraît assez partagé. A l'époque de Z comme Zorglub, pour ne pas faire un vilain récurrent dont Dupuis ne voulait pas, il avait fallu le faire changer d'équipe. Un mal pour un bien car cela le rend ambigu et complexe. Mais dans son costume du “triomphe absolu”, ça ne rigole plus. Et on redoute ce qui aurait pu se produire après. Aurait pu, car les plans du scénariste, c'était clairement signalé dans l'aparté, “Il ne reviendra pas avant plusieurs albums”. Mais c'était prévu. Ça prouve qu'on avait affaire à un scénariste ayant bien des plans à long terme, mais apparemment qui n’ a pas pu les mettre en place.

Poppy Bronco m’a tuée de rire aussi, parce que c'est une parodie à tous les niveaux du héros de film d'action bien viril et sans scrupules. Du style celui qui vous dit que si vous vous pointez encore, vous pouvez être sûrs de repartir avec les bijoux de famille dans un tupperware. Déjà ça, mais aussi parce qu'il est censé être lui-même le héros d'une histoire que nous ne connaîtrions pas. C'est une pratique courante de mettre une astérisque et de signaler dans quel album on a déjà vu tel ou tel personnage, ou quand il/elle a fait ou dit telle ou telle chose. Sauf que dans le cas de Poppy Bronco, lesdits titres n'existent pas. Ca a dû amuser ceux qui n'ont pas sous la main l'album auquel il est fait référence, d'habitude, quand on signale que quelque chose qui a eu lieu dans un épisode antérieur. Et bien sûr, il y a son nom. Poppy veut dire “coquelicot”, pour ceux qui ne le sauraient pas. Oui, je sais, il y a comme un contraste …