Spirou 53 : Dans les griffes de la vipère (Yoann-Vehlmann)

[ElEmperador1907]

Oui. On peut avoir confiance.

[Maxibon]

Une interview, tout à fait intéressante sur http://www.graphivore.be/entretien-avec ... -5834.html

Entretien avec Yoann et Vehlmann

?C'est quoi un héros aujourd'hui ??

Cette fois, plus moyen de l'ignorer, on est en 2013 et Spirou fête ses 75 ans ! Nous avons déjà évoqué plusieurs facettes du riche programme de manifestations et d'éditions à venir en cette année anniversaire. Une année qui démarre en fanfare avec une première sortie importante, celle du tome 53 des aventures de Spirou et Fantasio intitulé ?Dans les griffes de la Vipère?. Yoann et Vehlmann signent ici leur troisième Spirou intégré à la série-mère après avoir inauguré le concept ?le Spirou de...? avec ?Les géants pétrifiés?. Mieux, alors que ?Dans l'ombre du Z? avait divisé les lecteurs par son côté science-fiction très marqué, ce nouvel album se révèle excellent et devrait séduire par la densité de son scénario, son petit parfum de ?retour aux sources? et de nombreux clins d'oeil. Un vrai cadeau d'anniversaire évoqué avec les auteurs, Yoann (dessin) et Fabien Vehlmann (scénario).

Bonjour Yoann, bonjour Fabien, signer un Spirou l'année du 75ème anniversaire du personnage revêt-il pour vous une importance particulière, ou cela entraîne-t-il une pression supplémentaire ?

Fabien Vehlmann : La pression, on l'a ressentie au départ, quand on nous a confié la série, mais ce n'était pas du tout le stress absolu ou quelque chose de mortifère, je tiens à le préciser, mais plutôt une pression créative, positive... Quant à cette sortie en cette année particulière, oui, ça nous touche forcément. Nous avions déjà été approchés pour Spirou après Tome et Janry, nous avons réalisé ?le Spirou de...? et puis, pour les 70 ans de Spirou, une histoire courte publiée dans le magazine et intitulée ?Back to the rédac'?. Pour l'occasion, on avait vraiment joué sur le côté référentiel, en rendant notamment au personnage son costume de groom. Les lecteurs ont apprécié, ça a peut-être eu un effet euh...éditorial, un changement d'équipe était envisagé à ce moment-là... On a persévéré dans cette voie qui a peut-être contribué au succès de la reprise, puisque des lecteurs plus âgés nous parlent du ?Spirou qu'on connaissait?. Alors, oui, être là pour les 75 ans c'est chouette, et on espère encore y être pour les 80 ans !

Vous évoquez un côté référentiel, il est flagrant dès la couverture du nouvel album, avec la présence de la légendaire turbotraction, et puis on retrouve du mobilier, une architecture complètement associée au ?style Spirou?...

Yoann : Mais dans ?Dans les griffes de la Vipère?, Spirou est littéralement acheté par un collectionneur qui lui crée une sorte de ?cadre à l'identique? de ce qu'il imagine être son ?milieu naturel?. On joue donc à la fois sur un aspect ?vintage? et des préoccupations très contemporaines. De plus, le ?vintage? redevient complètement à la mode, en bijoux, en design... C'est presque un nouveau signe extérieur de richesse...

FV : En fait, on apporte à Spirou une approche un peu comparable à celle de James Bond dans le récent ?Skyfall?. Bond a un côté un peu décalé, il n'est plus vraiment de son époque, mais quelque part c'est dû à l'image qu'on tient à lui conserver. Pour Spirou, on sait que les lecteurs apprécient ce mélange, et la turbotraction est très symbolique. Spirou est ancré dans ?son? époque et doit faire face à un événement très actuel, le rachat de son magazine par une puissance économique.

Pour vous Yoann, vous réapproprier ces symboles en tant que dessinateur constituait-il un défi ?

Y : Pas un défi, mais un grand plaisir. Ce sont des éléments que je qualifierais d'icôniques. Je trippais là-dessus quand j'étais enfant, alors, aujourd'hui, pouvoir dessiner la turbotraction, c'est génial, c'est vraiment du plaisir ! Ce qui est marrant, c'est que ces références, ce que l'on a appelé le style Spirou, et auxquelles les gens sont très attachés, sont complètement associés à l'époque de Franquin, et ça a inspiré énormément de monde. Nous, on essaye constamment de trouver un équilibre entre les références du passé et un apport personnel. On n'a jamais dit que l'on voulait rendre hommage à tel ou tel auteur.

FV : C'est la même chose pour le scénario. On élabore un scénario général avec la présence de tel ou tel personnage secondaire ou pas. Il peut s'agir d'un nouveau personnage ou d'un personnage qui a marqué les lecteurs auparavant. On retrouve Seccotine dans ce nouvel album, mais sa présence est logique dans le scénario, on n'a pas cherché à la faire apparaître à tout prix. J'ai adoré Zorglub, je voulais lui redonner de la superbe dans l'album précédent. Ici, l'histoire est beaucoup plus centrée sur Spirou mais je pense que je n'aurais pas pu l'écrire avant pour y développer un équilibre, une forme d'attachement envers le personnage. Là aussi, c'est quelque chose qui apparaît dans Skyfall, où on découvre un peu plus le caractère de James Bond. On a envie de développer ça, mais il fallait que l'on prenne nos marques progressivement.

Du côté des personnages secondaires, justement, on fait la connaissance de l?ambigu Gil Coeur-Vaillant. Qui est-il vraiment ?

Y : C'est un personnage qui, en tous cas, a demandé beaucoup de travail pour sa création. Il fallait que je lui donne un côté rassurant, que cela s'accorde à son âge, et puis peu à peu on mesure qu'il n'est peut-être pas aussi rassurant que cela. Quant à son nom, c'est une référence à certains héros du passé : Gil Jourdan, Jean Valhardi...

FV : Un des thèmes de l'album est le statut de ?héros?, et la passation de celui-ci. Au début, Ninon, une petite fille, dit à Spirou qu'elle a aimé ses aventures, puis on découvre que Spirou a, lui aussi, eu un ?héros?, ce ?détective-explorateur? Gil Coeur-Vaillant. Il a une stature rassurante, mais aussi touchante pour Spirou, un côté grand-père. Mais il n'est pas que positif ou négatif. Alors c'est quoi un héros aujourd'hui? C'est quoi un modèle ? L'aventure que vit Spirou n'est pas comparable à celles qu'a pu vivre ce personnage... Il y a une idée de passation de témoin, aussi... Et en même temps ça fournit un élément du passé de Spirou, qui a admiré Gil Coeur-Vaillant.

En refermant ?la face cachée du Z? on pouvait vraiment s'attendre à une suite avec ce nouvel album...et ce n'est absolument pas le cas...

FV : Non, pas du tout. J'avais envie de rendre à Spirou son costume de groom ! Plus sérieusement, l'ADN de la série, c'est une histoire par album. Donner directement une suite au précédent aurait constitué une sorte de faux signal. Les albums doivent toujours pouvoir être lus séparément et on n'avait pas envie de remettre ça en question. De plus, comme l'album précédent était très orienté science-fiction, on ne voulait pas donner l'impression de vouloir imprimer cette direction à la série. Dans le cas d'une telle reprise, chaque album est un jalon, mais aussi une sorte de test par rapport aux lecteurs. Les plus jeunes ont beaucoup aimé ?la face cachée du Z?, mais ça a été moins bien reçu auprès d'un lectorat plus traditionnel. On essaye de satisfaire le plus large public possible, mais on ne veut surtout pas choquer l'une ou l'autre catégorie.

D'autant que certains choix de certains de vos prédécesseurs ont, en leur temps, été très mal perçus...

FV : Mais c'est un risque inhérent à toute reprise, peut-être plus encore sur une série de cette importance. Il fallait oser ?Machine qui rêve?, mais on n'aurait peut-être pas été jusque là... Encore une fois, c'est une question de dosage. La série existe, avec ses codes. Les auteurs y amènent des ingrédients personnels. Un premier équilibre doit s'établir entre ces deux éléments. Et au-delà, il y a la volonté de faire évoluer la série et son univers. Comment ? Dans quelle direction ?

Vous avez ressenti cette diversité d'accueils lors de rencontres ou séances de dédicaces ?

Y : Oui, complètement. On a ainsi mesuré qu'on avait retrouvé un public d'adultes qui ne lisaient plus Spirou, comme on rencontre des enfants qui ont parfois découvert le personnage via le magazine. Et il y a évidemment les fans de la série, un public bienveillant mais parfois un peu plus sévère...

Il y a une forme de mise en abyme dans ce nouvel album, puisque Spirou y existe mais y est aussi un héros de papier. On reparle de son magazine... Des thèmes qui collent bien avec ce 75ème anniversaire. Cette aventure a-t-elle été pensée en fonction de celui-ci ?

FV : Non. Comme on l'a dit, après la SF on avait envie de passer à autre chose, à une autre thématique. C'était intéressant de réintégrer Spirou à la rédaction. Il y était à l'époque de Franquin, et avec Yoann on avait envie de renouer avec cet aspect des choses. Ca précise aussi le rôle de Fantasio. Jusque-là, on savait qu'il était journaliste, mais on en apprend plus ici, comme on comprend que le magazine en question est alimenté par les aventures rapportées par leur auteur, Spirou... A nouveau, on en revient à un côté un peu anachronique, d'autant que Spirou et ses amis vont devoir affronter une puissance financière très contemporaine. C'est vrai que revenir à la rédaction est parfait pour cet anniversaire, mais tout avait déjà été mis en place en 1951 !

Et Spirou retrouve son costume de groom...

FV : Oui, et d'une certaine manière, c'est son costume de héros. On évoque indirectement d'autres héros achetés par la viper dans l'album, et ça fonctionne aussi de cette façon pour Soda, par exemple, indissociable de sa tenue de pasteur...

On évoquait la présence de Spirou dans ?son? magazine dans l'album, mais pour vous, que représente, justement, la publication de ses aventures dans...Spirou ?

Y : C'est un ?plus? incontestable, c'est certain... Le magazine fonctionne bien et se maintient du côté des ventes, ce qui est déjà une exception. Il s'agit d'un outil formidable, d'un espace de liberté et d'expérimentation dans lequel on aimerait être beaucoup plus présents, et ce serait logique que Spirou figure plus souvent dans son journal, mais malheureusement on manque de temps pour s'investir davantage dans le magazine, et on n'en est plus aujourd'hui à des prépublications au rythme d'une page par semaine... Et puis il y a évidemment un énorme côté affectif par rapport au magazine !

Texte et photos : Pierre Burssens

Interview © Graphivore-Burssens 2013

Images © Dupuis 2013

[Pigling-Bland]

Très intéressant en effet... je sens que cette année nous allons avoir beaucoup de choses intéressantes à nous mettre sous la dent... sans oublier nos propres reportages seccotinables

[Pigling-Bland]

L'album courant 1ère édition est tres chouette : Spirou et fantasio écrit en rouge métallisé, la turbo est en bleu métal avec pare chocs et habillages gris métal... très chic. Les boutons de la veste et du chapeau sont dorés et les lunettes à verres métallisés... et Dupuis gris métallisé.

[DESPERA]

Il n'est pas encore sortit non ?

[Mister B]

Ça sort vendredi

[Pigling-Bland]

ben moi je l'ai acheté aujourd'hui
bon ok, j'ai été le premier du magasin à l'avoir... il me l'a sorti des cartons...

[DESPERA]

Un client à part

[Maxibon]

C'est de la triche ! Pfff, avec Pigling, c'est toujours comme ça... pfff pas drôle...

[Trichoco]

La chronique de Dans les griffes de la Vipère est en ligne!

Sur ce, je vous laisse... Je vais aller me l'acheter!

[DESPERA]

Très bonne chronique !

En même temps, je suis du même avis...

[flobo]

Je viens de lire l'album sans trop d'espoir, étant de l'avis que les deux albums précédents restent les pire albums de spirou à ce jour.

Et bien j'ai té agréablement surpris, ca se laisse lire et c'est même plutôt sympathique.

Bon, le style de Yoann reste le style de Yoann, un peu loin du style Spirou classique, mais on sent qu'il se force plus cette fois au moins pour le dessin des perso principaux (merci surtout pour le pauvre Spip, qui avait souffert dans les tomes 51 et 52).

D'ailleurs, à propos de Spip, il redevient enfin le Spip raleur et sympathique qu'il était autrefois.
Tout les personnes sont bien eux même et je n'ai été choqué par l'attitude de personne, contrairement au tome précédent.

Enfin bref, un très bon album, mon seul regret est que tout va un peu trop vite (on ne voit même pas spirou fuir de l'ile par exemple).